1 médicament sur 3 serait parfaitement inutile
Un quart des médicaments serait mal toléré
Leur Guide des 4 000 médicaments utiles, inutiles ou dangereux (éditions Cherche-Midi) avait connu un grand succès en 2012 : 160 000 exemplaires vendus. Quatre ans plus tard, 1 500 nouvelles autorisations de médicaments ont été délivrées, il fallait donc « actualiser les connaissances sur ce sujet », explique le professeur Philippe Even, dans une interview au Parisien.
Selon cette nouvelle version, un tiers des médicaments disponibles sur le marché seraient inutiles, un quart serait mal toléré et 5 % seraient potentiellement dangereux. « Ce taux d’inefficacité est particulièrement élevé dans le domaine de l’oto-rhino-laryngologie (78 %) et en gastro-entérologie (62 %) », précise l’ancien doyen de la faculté de médecine de Necker.
Des dépenses de santé trop importantes
« Pour les congestions nasales, les spécialités à base de pseudoéphédrine sont à écarter », ajoute-t-il. « Dans le domaine des allergies, plusieurs antihistaminiques ont une efficacité nulle. Face à la grippe, les traitements présentés comme miracle, notamment le Relenza et le Tamiflu, ont une efficacité faible. »
Résultat : les dépenses de santé en France sont 1,2 à 2 fois supérieures à celles des autres grands pays. Cela représente un manque à gagner de 10 à 15 milliards d’euros, qui pourraient être investis dans les hôpitaux ou dans l’accompagnement des personnes souffrant de handicaps physiques et mentaux, avance Philippe Even. Selon lui, il y a urgence à dérembourser très rapidement ces médicaments inutiles ou dangereux.
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