Selon les résultats de l’essai en double aveugle menés auprès de 93 participants – et publiés le 24 août dans Jama Psychiatry –, la psilocybine administrée en association avec une psychothérapie a produit une plus grande diminution du pourcentage de jours de forte consommation d’alcool que la thérapie incluant le placebo associé à une psychothérapie. “Huit mois après la première dose de psilocybine, près de la moitié (48 %) de ceux qui avaient de la psilocybine dans leur traitement ont complètement arrêté de boire, soit deux fois plus que les 24 % du groupe placebo”, rapporte Stat.
Jon Kostas, un volontaire de 32 ans, estime que ce traitement a sauvé sa vie. Lors de la conférence de presse de présentation des résultats, il a déclaré :
“Je comptais sur cela pour m’aider à gérer mes envies, mais le traitement a dépassé toutes mes espérances en éliminant chez moi l’envie de boire.”
“La consommation excessive d’alcool est vraiment très difficile à traiter, et les rares médicaments dont on dispose ont une efficacité limitée sur le long terme”, relève dans Stat Charles Marmar, à la tête de la chaire de psychiatrie du centre médical NYU Langone Health à New York, qui n’a pas participé à l’étude. Pour lui, ces résultats représentent une avancée importante.
Un essai de plus grande ampleur à venir
Boris Heifets, qui étudie les psychédéliques à Stanford et n’a pas non plus participé a ces travaux, est du même avis. “L’alcoolisme étant difficile à traiter, toute avancée est à marquer d’une pierre blanche”, insiste-t-il.
Pour confirmer ces résultats, un essai impliquant plus de 200 participants devrait démarrer en début d’année prochaine et, en fonction de ce qu’il donnera, le traitement expérimental pourrait être soumis à la FDA, l’agence américaine du médicament, pour approbation.
Bien qu’il s’agisse du premier essai contrôlé par placebo sur la psilocybine utilisée comme traitement pour des troubles liés à la consommation d’alcool, ce n’est pas la première fois que des psychédéliques sont étudiés pour soigner l’alcoolisme. Dans les années 1950 et 1960, des études impliquant du LSD avaient montré des résultats prometteurs contre la dépendance à l’alcool et sa consommation en grande quantité. Néanmoins, ces études ne respectaient pas les normes de ce qu’on attend aujourd’hui pour ce type de travaux de recherche.
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