Le Canada autorise la production du «Frankenfish», le saumon OGM
«Les animaux OGM nourriront-ils la planète?», se demandait Terra Eco en juin 2012. Le journal se penchait sur les modifications génétiques d’animaux et sur le cas particulier d’«un saumon qui grossit deux fois plus vite» (qui grandit toute l’année et pas seulement au printemps), suite à un remaniement de son patrimoine génétique. Il est commercialisable plus rapidement, et permet donc de produire à moindre coût. On lisait alors:
«Ces animaux transgéniques pourraient bien être les premiers à se faire une place dans nos assiettes. Bientôt. Jusqu’à présent, à travers le monde, aucun animal aux gènes bidouillés n’est autorisé à entrer dans la chaîne alimentaire humaine. L’arrivée prochaine sur le marché des animaux OGM à des fins de consommation humaine pourrait, selon certains, résoudre les problèmes d’insuffisance alimentaire.»
Le saumon AquAdvantage® (ou Frankenfish pour ses détracteurs) est censé être élevé dans des parcs, mais les craintes de dissémination sont nombreuses. Jean-Yves Nau expliquait aussi ici en 2011 les tenants et les aboutissants de la production de ce «saumonstre».
Mais aujourd’hui, le saumon OGM devient de plus en plus réel et proche, puisque le «Frankenfish» a changé de statut au Canada. Terra Eco met ainsi à jour son article ce jeudi:
«Le saumon génétiquement modifié de la firme américaine AquaBounty Technologies se rapproche des assiettes à grands coups de nageoire. Le gouvernement canadien vient d’autoriser en début de semaine la production à des fins commerciales des œufs de ce “Frankenfish”, dans la couveuse de l’entreprise, située sur l’île-du-Prince-Edouard.»
Sciences et Avenir explique que les oeufs seront exportés au Panama pour être engraissés, avant d’être proposés aux marchés. Et précise:
«Cette autorisation d’exportation et de production porte pour l’instant sur 100.000 œufs par an. Ce premier obstacle franchi, Aquabounty devra convaincre les États et les distributeurs d’autoriser l’accès de son produit aux marchés nationaux. Des chaînes de supermarché nord-américaines ont d’ores et déjà assuré qu’elles refuseraient de vendre ces poissons».
C’est donc un premier pas vers la mise en vente. Aux Etats-Unis, l’avis final pour l’autorisation (ou non) de la mise sur le marché par la FDA (Food and Drug Administration) se fait attendre. Mais Le Monde soulignait en mai qu’il y a «une réelle opposition des consommateurs américains».
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