Bientôt un vaccin contre le paludisme ?
Le 22 juillet 2016.
Une équipe de chercheurs français vient de mettre au point un vaccin expérimental contre le paludisme. Cette maladie, la plus mortelle au monde, fait plusieurs centaines de milliers de morts chaque année.
Une maladie qui contourne le système immunitaire des êtres humains
À l’heure où près de 3,2 milliards de personnes sont encore exposées au paludisme, des chercheurs de l’Institut Pasteur, du CNRS et de l’Inserm ont mis au point un vaccin expérimental génétiquement atténué contre le Plasmodium, le parasite responsable de cette maladie. Leurs résultats ont été publiés dans le Journal of Experimental Medicine.
Un vaccin est incontestablement l’outil qui serait nécessaire pour lutter efficacement contre cette maladie. Or, jusqu’à présent, les chercheurs se confrontaient à la complexité de la biologie du parasite Plasmodium et aux multiples stratégies que celui-ci a développées au cours de l’évolution, pour déjouer la réponse immunitaire de son hôte.
214 millions de cas de paludisme en 2015
Cette équipe de chercheurs a alors cherché à utiliser une autre approche pour travailler sur ce vaccin. Ils ont pour cela modifié génétiquement des souches de parasite Plasmodium, en éteignant le gène qui code pour la protéine appelée HRF (histamine releasing factor). Les mutants obtenus se sont révélés très efficaces dans le déclenchement de la réponse immunitaire. L’absence de HRF provoque en effet dans le foie et dans la rate une forte augmentation de la production de cytokine IL-6, connue pour ses propriétés stimulantes de la réponse immunitaire.
Cette découverte pourrait, à terme, permettre la création de vaccins vivants efficaces et durables contre le paludisme. Cette maladie parasitaire demeure aujourd’hui la plus menaçante pour la population mondiale. Malgré les moyens de lutte et de prévention mis en place depuis plus de quinze ans, notamment pour cibler les moustiques vecteurs, environ 214 millions de cas et 438 000 décès dus au paludisme ont été enregistrés en 2015. Parmi eux, on compte essentiellement des enfants de moins de cinq ans et des femmes enceintes.
À lire aussi : Un outil capable de détecter le paludisme en 5 minutes
Les Nouvelles de PasseportSanté.net
Partagez sur