Scandale sanitaire : la Dépakine pourrait avoir fait 35 000 victimes
Le 11 août 2016.
La Dépakine aurait fait des milliers de victimes depuis sa commercialisation en 1967. Ce médicament prescrit aux personnes souffrant d’épilepsie serait à l’origine de nombreux cas de malformations congénitales et de troubles du développement cognitif, chez les enfants de femmes à qui il aurait été prescrit alors qu’elles étaient enceintes.
10 000 femmes auraient pris de la Dépakine entre 2007 et 2014
C’est sans doute le plus grand scandale sanitaire depuis l’affaire du Médiator. La Dépakine, un médicament prescrit pour lutter contre les crises d’épilepsie, serait, lorsqu’il est prescrit à une femme enceinte, responsable de malformations fœtales et de problèmes de développement de l’enfant. Ce médicament, commercialisé depuis 1967, n’est aujourd’hui plus prescrit, mais ses victimes se comptent en dizaines de milliers.
C’est la molécule contenue dans ce médicament, le valproate de sodium, qui serait à l’origine de ces troubles. On estime à 10 % le risque de malformations fœtales et à 40 % le risque de retards intellectuels, de difficultés à marcher et d’autisme lorsque le fœtus est en contact avec cette substance. En tout, 10 000 femmes aurait pris ce médicament entre 2007 et 2014, année durant laquelle la première alerte a été lancée par l’Association d’aide aux parents d’enfants souffrant du syndrome de l’anticonvulsivant (Apesac).
35 000 victimes depuis 1967 ?
L’avocat des familles des victimes, Charles Joseph-Oudin, estime quant à lui que 35 000 personnes auraient été victimes de ce médicament produit par le laboratoire Sanofi depuis 1967. « Sur la base de ce chiffre, on peut calculer le nombre d’enfants victimes », note-t-il pour le quotidien 20 Minutes. « 10 000 femmes sur sept ans, cela correspond à 1 429 enfants nés par an. Si 10 % sont la cible de malformations et 40 % de troubles du comportement, cela fait 15 000 victimes depuis 1995 quand les premières alertes sont arrivées et même 35 000 depuis la mise sur le marché de ce médicament en 1967 », analyse-t-il encore.
Une première étude menée sur le sujet devrait être présentée à l’Apesac le 24 août prochain. « Le ministère étudiera, en lien avec cette association représentative des familles avec laquelle il travaille étroitement, les mesures qu’il apparaîtra nécessaire de mettre en œuvre » face à cette catastrophe sanitaire, a annoncé le ministère de la Santé. L’Apesac travaille par ailleurs à regrouper les victimes de la Dépakine pour les aider à être indemnisées.
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Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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