L’Europe ne parvient pas à s’accorder sur une définition des perturbateurs endocriniens
Le 1er mars 2017.
Les perturbateurs endocriniens n’ont pas réussi à réunir l’ensemble des États membres de l’Union européenne autour d’une même définition. Le dossier est à nouveau reporté et l’inquiétude gronde chez les défenseurs d’une législation stricte concernant l’utilisation de ces substances toxiques.
Perturbateurs endocriniens : certains États demandent à l’Europe une plus grande fermeté
La Commission européenne a enregistré un nouvel échec dans sa dernière tentative de donner une définition stricte aux perturbateurs endocriniens. Le dossier, en suspens depuis déjà plusieurs mois, ne permettra pas encore d’ouvrir la voie à une véritable législation sur l’utilisation des perturbateurs endocriniens dans l’espace européen.
À l’origine de cette discorde qui oppose certains États membres et la commission : les failles de la définition actuellement présentée. Quand la Commission souhaiterait ne légiférer que sur les substances dont la nocivité sur la santé a été scientifiquement reconnue, d’autres pays, comme la France, la Suède et le Danemark, veulent que cette définition ressemble davantage à celle des substances cancérigènes. Pour ces États, la Commission doit en effet faire entrer dans cette définition, même si ce n’est que dans une moindre mesure, les substances qui ne sont jugées pour le moment que potentiellement dangereuses.
La définition des perturbateurs endocriniens « pas acceptable » pour Ségolène Royal
Dans un communiqué, la ministre de l’Environnement Ségolène Royal a regretté que « la définition modifiée par la Commission ne soit toujours pas acceptable » et confirme la position de la France selon laquelle cette définition doit « prendre en compte les perturbateurs endocriniens présumés et pas seulement avérés ». Elle se rapproche ainsi de la définition adoptée par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), qui note pour sa part qu’un perturbateur endocrinien est « une substance ou un mélange exogène, possédant des propriétés susceptibles d’induire une perturbation endocrinienne dans un organisme intact, chez ses descendants ou au sein de sous-populations ».
L’enjeu est de taille. Cette définition donnera en effet lieu à l’interdiction de substances telles que les phtalates ou le bisphénol A, que l’on retrouve dans de nombreux produits tels que les cosmétiques, les jouets, les emballages de nourriture de fast-food etc.
À lire aussi : 185 produits cosmétiques composés de substances dangereuses révélés !
Sybille Latour
Les Nouvelles de PasseportSanté.net
Partagez sur