Le Roundup sera-t-il interdit dans les 10 prochaines années ?
Le 21 juillet 2017.
La Commission européenne a ouvert, mercredi 19 juillet, à Bruxelles, des discussions avec les États membres de l’UE sur l’avenir du glyphosate, le principe actif du célèbre désherbant RoundUp de Monsanto.
La Commission plaide pour l’autorisation du glyphosate
Pourra-t-on encore utiliser du glyphosate au sein de l’Union européenne ? C’est sur cette question que sont en train de débattre les différents États membres de l’Union sous l’impulsion de la Commission européenne. Cette dernière serait favorable au renouvellement de son autorisation pour 10 ans. Selon elle « d’un point de vue de la gestion des risques, il est approprié de donner le renouvellement de l’autorisation du glyphosate ».
Pour défendre sa position, elle se base sur les conclusions de deux rapports rendus au printemps par les Agences européennes des produits chimiques (ECHA) et de la sécurité des aliments (EFSA). Ces études révèlent qu’aucune base scientifique n’amène à classer le glyphosate comme cancérogène. Ce qui a convaincu le commissaire chargé de la santé et de la sécurité alimentaire, Vytenis Andriukaitis, du caractère inoffensif du glyphosate.
La France farouchement opposée à son autorisation
Mais ces conclusions sont loin de faire consensus. Le glyphosate est en effet classé « cancérigène probable » par le Centre international de recherche sur le cancer (Circ), une agence de recherche sur le cancer de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). « Les deux agences européennes se basent sur des études données par l’industrie », a dénoncé Julie Deruy, chargée de campagne pour l’ONG Avaaz.
En juin 2016, lors d’une première concertation, la France et Malte avaient voté contre le renouvellement de l’autorisation du glyphosate. Et sept pays s’étaient abstenus, dont l’Allemagne et l’Italie. Or pour que l’autorisation soit effective, la Commission a besoin d’une majorité qualifiée, c’est-à-dire de 55 % des États membres, représentant 65 % de la population européenne. Les débats risquent d’être houleux. Le ministre de l’Environnement Nicolas Hulot a assuré que la France resterait « ferme » sur le sujet.
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Marine Rondot
Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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