Marlène Schiappa commande un rapport sur les épisiotomies
Le 27 juillet 2017
En juillet 2017, la secrétaire d’État chargée de l’égalité entre les hommes et les femmes, Marlène Schiappa, a commandé un rapport au Haut conseil à l’Égalité entre les femmes et les hommes (HCE). Le HCE enquêtera sur la pratique des épisiotomies et « les violences obstétricales » que pourraient subir les femmes au moment d’accoucher.
Pour Marlène Schiappa, la France connaît un taux d’épisiotomies de 75 %
L’épisiotomie est une incision au niveau de la paroi vaginale, pratiquée par le médecin ou la sage-femme avant un accouchement. Les épisiotomies réduisent les risques de déchirures du périnée et facilitent la sortie du bébé. Depuis une dizaine d’années, les épisiotomies ne sont plus systématiques. Selon un rapport du Collectif inter-associatif autour de la naissance (CIANE) publié en 2013, moins de la moitié des femmes ayant accouché entre 2010 et 2013 auraient subi une épisiotomie (47 %).
Le 20 juillet 2017, face à la Délégation au Droits des femmes, Marlène Schiappa a commandé au Haut conseil à l’Égalité entre les hommes et les femmes (HCE), un rapport sur la pratique des épisiotomies dans les hôpitaux français. Pour justifier cette demande, la secrétaire d’État a affirmé que la France connaît « un taux d’épisiotomies à 75 %, alors que l’OMS préconise d’être autour de 20-25 % ».
Marlène Schiappa offense le Collège national des gynécologues et obstétriciens français
Pour avancer ce chiffre, Marlène Schiappa s’est basée sur une étude réalisée en 2013 par l’association Maman Travaille dont elle est la fondatrice. Selon la secrétaire d’État, les épisiotomies sont pratiquées sans le consentement des patientes dans la majorité des cas (85 %). Pour Marlène Schiappa, il n’y a aucun doute : les épisiotomies représenteraient des « violences obstétricales » subies par femmes enceintes.
Selon le Collège national des gynécologues et obstétriciens français (CNGOF), les chiffres avancés par Marlène Schiappa sont faux. Dans une lettre ouverte publiée sur la toile le 24 juillet 2017, les membres du CNGOF se disent donc « à la fois surpris et profondément choqués » par les déclarations officielles de la secrétaire d’État. Interrogé par le Huffpost, le professeur Israël Nisand, président du CNGOF, résume la situation ainsi : « Non Madame (…), les obstétriciens ne maltraitent pas leurs patientes et entendent à leur tour ne pas l’être par une secrétaire d’État mal informée ».
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Marie-Hélène Hérouart
Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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