Phtalates : les effets néfastes sur la libido
Le 18 septembre 2017.
Selon une étude menée par une équipe de chercheurs du laboratoire de neuroplasticité des comportements de reproduction à l’Institut de biologie Paris-Seine, les phtalates feraient chuter la libido.
Moins de désir sexuel
Les phtalates sont des composés chimiques dérivés de l’acide phtalique que l’on trouve communément dans les objets en matière plastique. Ils font partie de la grande famille des perturbateurs endocriniens, ces agents chimiques capables d’interagir avec le système hormonal et donc sur la reproduction. On apprend aujourd’hui, dans une étude publiée dans Environmental health perspective, qu’ils pourraient également faire baisser la libido.
Selon ces travaux, les phtalates perturberaient les récepteurs de la testostérone dans le cerveau. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont exposé pendant 4 semaines des souris mâles à de faibles doses du phtalate le plus utilisé, le di-2-éthylhexyle (DEHP). Ils ont ensuite observé le comportement de ces rongeurs auprès des femelles. Or, il semblerait que les phtalates les aient rendus moins empressés auprès de leurs congénères femelles.
Une éjaculation plus lente à venir
Les chercheurs ont par exemple noté que leurs vocalises, qui permettent aux souris mâles de séduire, étaient moins fréquentes et moins longues. Mais ce n’est pas tout, les souris mâles qui ont été exposées aux phtalates étaient également moins attirantes pour les femelles. Elles mettaient plus de temps à passer à l’acte et étaient plus lentes à parvenir à l’éjaculation. De telles conséquences sur la vie sexuelle des souris sont assez inquiétantes.
« À l’âge adulte, le cerveau est beaucoup plus sensible à l’exposition à cette molécule que d’autres organes comme les testicules », a commenté le professeur Sakina Mhaouty-Kodja. « Reste à élucider le mécanisme d’action » de cette substance sur le cerveau. Nous n’avons pas encore totalement pris conscience du danger que représentent ces composés chimiques, qui devraient être bannis de nos quotidiens, ne serait-ce que par précaution.
Marine Rondot
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