Le Cytotec, un médicament utilisé pour accoucher, va être retiré du marché
Le 19 octobre 2017.
Le Cytotec, utilisé pour déclencher artificiellement un accouchement à terme ou pour des IVG médicamenteuses, va être retiré du marché. Il est en effet soupçonné de provoquer des complications graves.
Risques de mauvaise oxygénation du fœtus
Le Cytotec est à l’origine un médicament prescrit contre l’ulcère de l’estomac. Les médecins ont par la suite détourné son usage pour déclencher des accouchements à terme. Mais cette utilisation pour les accouchements s’est avérée risquée pour la santé de la mère et de l’enfant (il peut entraîner des contractions trop fortes et une mauvaise oxygénation du fœtus), il sera donc retiré du marché français à partir de mars 2018.
« Le laboratoire Pfizer France nous a informés de sa décision de retirer du marché français son produit le Cytotec, largement utilisé en gynécologie hors AMM (hors des indications pour lesquelles il est prévu) qui sera effective le 1er mars 2018 », a indiqué le Dr Christelle Ratignier-Carbonneil, directrice générale adjointe de l’ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé).
Un produit dangereux pour la mère et l’enfant
Le Cytotec est utilisé depuis 1987, et depuis cette période il est très peu utilisé en gastro-entérologie. Il se prend normalement par voie orale mais c’est quand il est pris par voie vaginale qu’il peut entraîner des effets indésirables. Malgré les mises en garde de l’ANSM, certains hôpitaux continuent à utiliser ce médicament car il est très peu coûteux (30 centimes par comprimé), mais pour l’association Timéo, son utilisation en gynécologie aurait dû être interdite depuis des années.
Timéo, c’est le prénom de l’enfant d’Aurélie Joux, la fondatrice de l’association. Timéo est né sous Cytotec surdosé, en 2010, il est aujourd’hui lourdement handicapé. Le médicament a également eu des effets désastreux sur la mère : Aurélie Joux ne pourra plus avoir d’enfants. En 2016, elle gagnait son procès en première instance, contre l’hôpital de Poissy pour le préjudice subi par son fils. Elle se bat aujourd’hui pour que sa voix soir entendue.
Marine Rondot
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