Hôpitaux publics : un déficit historique à combler
Le 19 décembre 2017.
Selon la Fédération hospitalière de France (FHF), le déficit des hôpitaux publics explose. Une situation qui risque de compliquer un peu plus encore le travail des personnels soignants.
Le gouvernement demande toujours plus d’économies
Les hôpitaux publics n’ont jamais été aussi endettés. « La ligne rouge est dépassée », a alerté le président de la Fédération hospitalière de France (FHF) Frédéric Valletoux dans un communiqué. « C’est la qualité des soins qui est aujourd’hui menacée. L’hôpital ne peut pas être à la fois le pilier du système de santé et l’unique variable d’ajustement économique. » En un an, la situation se serait en effet significativement dégradée.
Le déficit des hôpitaux public serait ainsi passé de 470 millions d’euros en 2016 à 1,5 milliard d’euros en 2017. Mais comment cela est-il possible ? Selon la FHF, « cette dégradation » s’explique par « l’impact des plans annuels d’économies ». Au cours des 3 dernières années, les différents plans ont représenté 3 milliards d’euros. Et cela n’est pas prête de s’arrêter. Dans le dernier projet de loi de Finances pour la Sécurité sociale, la ministre de la Santé Agnès Buzyn, réclame aux hôpitaux 1,6 milliard d’économies sur un an.
Des soins de moins bonne qualité pour les patients
Mais ce n’est pas tout. Selon la FHF, le déficit s’est creusé aussi à cause d’une « activité tout au long de l’année moins dynamique que celle prévue lors de la construction des tarifs d’hospitalisation il y a un an ». Les patients risquent d’être les premiers à en pâtir. Les hôpitaux vont en effet continuer à apporter des soins mais avec beaucoup moins de moyens. Et qui dit moins de moyens, dit moins de personnels et une qualité des soins dégradée.
« 1,5 milliard de déficit, cela représente 30 000 emplois », dénonce Frédéric Valletoux. « Si le but du gouvernement est de mettre en place un plan de suppression de postes, il faut le dire ! » Ce que la FHF réclame, c’est le dégel de l’intégralité des crédits mis en réserve (400 millions d’euros). Chaque année, une partie des fonds qui servent au financement des hôpitaux sont en effet mis en réserve par le gouvernement. Or, Agnès Buzyn vient d’annoncer qu’elle ne dégèlerait que 150 millions d’euros.
Marine Rondot
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Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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