Alimentation : le saumon norvégien n'a pas bonne presse
Le 1er mars 2019.
Depuis plusieurs années, les médias et les réseaux sociaux alertent sur les dangers supposés du saumon pour les consommateurs, et plus particuliérement du saumon d’élevage norvégien.
Faut-il continuer à manger du saumon ? Le débat sur la question ressemble beaucoup aux tergiversations autour de la consommation de vin.
Le saumon fixe les métaux lourds et la dioxine dans ses chairs
Quand une étude affirme que certains composés organiques présents dans le vin protègent de telle ou telle maladie, une autre vient dire le contraire aussitôt après, et en dénonce les dangers dès le première verre. Pour le saumon, quand une étude recommande la consommation régulière de poissons gras, riches en Oméga 3, une autre alerte sur la sur-concentration en métaux lourds que l’on décèle en analysant leur chair.
La ressemblance ne s’arrête pas là : les réseaux sociaux font ressortir réguliérement tel ou tel article sur ces sujets, et le montent en épingle. C’est par exemple le cas en ce début d’année 2019 pour le saumon d’élevage norvégien.
Que faut-il retenir de tout cela, en l’état actuel des connaissances scientifiques ? Sans aucun doute que la consommation régulière de saumon, un poisson gras, est conforme aux recommandations nutritionnelles, et notamment celles du Plan National Nutrition Santé. Mais l’on sait aussi que le saumon, comme d’autres poissons de sa famille, stocke particuliérement bien dans ses graisses certains produits toxiques, dont les métaux lourds, ou encore la dioxine. Et le saumon norvégien serait particuliérement concerné.
Les mesures effectuées sur les poissons pêchés confirment bien évidemment qu’ils sont propres à la consommation humaine, car toujours en deça des seuils de concentration de polluants. Mais tout le problème, c’est évidemment l’accumulation, au fur et à mesure de la consommation, de ces polluants, dans l’organisme humain. Mais aussi l’effet cocktail, rarement, ou mal évalué.
Le risque : l’accumulation, et l’effet cocktail
Conséquence, l’origine du poisson consommé n’est sûrrement pas une donnée à négliger. Ce n’est sans doute pas un hasard si le saumon d’élevage norvégien est aussi bien souvent le moins cher, et de loin !
La Norvège pratique en effet depuis plusieurs décennies l’élevage intensif du saumon dans ses fjords. Des poissons nourris pour certains avec des farines animales, gavés d’antibiotiques afin d’accélèrer leur croissance. Grâce à cette production intensive, la Norvège produit à elle seule près des deux tiers du saumon consommé dans le monde, et réalise ainsi des dizaines de milliards d’euros de chiffre d’affaires, faisant de cette ressource la deuxième du pays derrière la vente d’hydrocarbures.
Maintenant, si vous ne connaissez pas l’origine du saumon que l’on vous propose de consommer, au restaurant, ou en restauration collective, faut-il pour autant s’en détourner par défaut ? À vous de décider, avec les éléments à votre disposition sur la question actuellement.
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