Arrêtons de stigmatiser les fumeurs!
Face aux politiques anti-tabac, menées aux Etats-Unis ou en Europe, de moins en moins de résistance se fait sentir. Une marque, selon le site New Republic, d’une plus grande sensibilité et d’une plus grande compréhension des enjeux de santé autour, mais aussi «un signe de la stigmatisation qui entoure désormais le tabac et les gens qui en consomment encore».
«Les politiques anti-tabac ont joué un grand rôle dans la réduction drastique du taux de fumeurs» concède le site qui précise que ce taux est passée de 56% des adultes américains en 1965 à 18% aujourd’hui. En France dans la population masculine, la proportion de fumeurs réguliers est passée de 57% dans les années 60 à 32% aujourd’hui (et de 10 à 26% pour les femmes, mais c’est une autre histoire).
Mais ces politiques ont aussi «stigmatisé les fumeurs, les forçant à se rassembler à l’extérieur des bâtiments publics, des bars, désormais des parcs. La stigmatisation peut être utile quand elle dissuade les gens de fumer, mais elle peut aussi avoir de vicieux effets collatéraux—comme inciter les fumeurs à cacher leurs habitudes à leur médecin, placer un poids supplémentaire sur une population déjà vulnérable, et rendre les diagnostiques de maladies liées au tabac embarrassants (en plus d’être une menace pour leur vie)».
New Republic rappelle une chose importante: dans d’autres maladies, les responsables de la santé publique se sont battus pour diminuer la stigmatisation attachée à certains comportements, qu’il s’agisse du Sida ou de la dépression.
«La stigmatisation représentait un poids très important, psychologique et social, pesant sur les personnes atteintes du Sida, ou séropositives et elle a alimenté la diffusion de l’épidémie» selon deux chercheurs, Jennifer Stuber et Ronald Bayer dans un article de 2006 publié dans l’American Journal of Public Health, cité par new Republic.
Au vu de ces considérations, la médiatisation d’études comme celle récemment publiée par le British Medical Journal semble devoir être positive. Elle met en valeur non pas le mal qu’il y a à fumer mais le bien qu’il y a à arrêter: cela dope le bien-être mental selon elle. L’effet d’un arrêt pourrait être «équivalent ou supérieur à celui d’antidépresseurs utilisés dans le traitement de l’anxiété ou des troubles de l’humeur».
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