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Pour quelles femmes la pilule est-elle vraiment dangereuse ?

Atlantico : La polémique née à la suite de la plainte d’une jeune femme accusant son traitement contraceptif d’être à l’origine de son AVC ne cesse d’enfler, tournant au procès contre la pilule. Cet acharnement est-il justifié ?

Guy-André Pelouze : Sur le plan sociétal, les complications récemment médiatisées viennent nous rappeler qu’il n’existe pas de médicament, fut-il accessible à tous et payé par la collectivité, qui ne recèle aucun risque. La pilule, contrairement à ce qui est clamé, n’est ni un bien ni un mal. Avant même d’être une idée sociétale progressiste, elle est un moyen de contraception. La seule fin, c’est l’être humain et la préservation de sa santé.

A ce sujet, il serait utile de vérifier que les récentes dispositions concernant la prise en charge par la collectivité de la pilule chez les 15-18 ans n’entrainent pas une déresponsabilisation et/ou une diminution des conseils et de la personnalisation des prescriptions. Si cette prescription est effectivement élargie à des non médecins, alors cette étude de la qualité des soins est indispensable.

Que sait-on réellement des risques que font actuellement courir les contraceptifs hormonaux ?

Dès le début, la contraception hormonale a été associée à un risque absolu de complications cardiovasculaires (phlébite et/ou embolie pulmonaire, accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde). Le risque absolu moyen pour les phlébites et embolies pulmonaires est de 4-8/100 000 sans pilule, 10-15/100 000 avec les pilule de deuxième génération et 20-30/100 000 avec les 3G. Ce qui signifie que le risque relatif est de 2 à 3 fois supérieur avec une pilule 2G et de 5 à 6 fois supérieur avec la pilule 3G. Quand, prenant la pilule, on porte une mutation du facteur V de la coagulation, ce risque passe à 285/100 000. Le risque relatif d’AVC est de 1,4 à 2,2 et celui d’infarctus du myocarde est de 1,33 à 2,28 sous pilule dans la plus récente étude de 2012.

Ce risque est difficilement prévisible dans sa composante génétique alors qu’il est bien identifié en ce qui concerne la composante acquise, c’est à dire le tabac fumé et l’obésité. En d’autres termes, les femmes qui fument et sont en surpoids prennent un risque certain de complications cardiovasculaires avec la pilule, alors que celles qui ne fument pas et ne sont pas en surpoids ne prennent qu’un risque très faible essentiellement en fonction de leur prédisposition génétique. Mais parce que ce risque moyen est faible, il a été jugé acceptable au regard des bénéfices en terme de qualité de vie et les différentes pilules ont obtenu des autorisations de mise sur le marché. Ceci ne signifie en rien qu’il n’existe pas.

Ce risque est-il tellement accru par les troisième et quatrième générations de pilule qu’il faille envisager, comme l’a indiqué Marisol Touraine, leur retrait ?

Dès fin 1995, certains travaux ont pointé le risque augmenté de phlébite et d’embolie pulmonaire avec les pilules de troisième génération qui permettent d’améliorer la tolérance sur d’autres aspects chez certaines femmes. Ainsi, cette nouvelle génération de pilules présentait le paradoxe d’être mieux tolérée sur le plan fonctionnel et métabolique tout en augmentant le risque d’accidents vasculaires. Ceci semble aussi être le cas des pilules de 4ème génération. Toutefois les résultats de la littérature scientifique sont très complexes à analyser car les études en matière de survenues de complications cardiovasculaires sont très différentes en fonction des différentes combinaisons hormonales testées ou bien de la complication recherchée.

Faut-il les dérembourser ?

Sur le plan médical, le non remboursement des pilules 3 et 4G est une mesure infondée car la dépense d’argent public ne peut résider sur des comparaisons statistiques aussi ténues. A vrai dire cette économie est bienvenue pour financer la « gratuité » décrétée pour une classe d’âge. Il serait plus fondé d’insister sur l’incompatibilité du tabagisme et de la pilule mais aussi des risques ajoutés par l’obésité et le diabète. Les prendre en compte permet non seulement de diminuer les complications de la pilule mais de prolonger la vie des femmes en saisissant cette opportunité de prévention en santé publique.

Peut-on parler de défaillance dans les cas de complications aujourd’hui médiatisés ?

Les affaires actuelles apparaissent plus comme la résurgence juridique de complications possiblement sous-estimées que comme de vraies nouvelles scientifiques – les premiers signalements datent en effet de 1996.

Les nouveaux moyens de diagnostic permettent aujourd’hui mieux qu’hier d’établir un lien de cause à effet entre des anomalies, en particulier génétiques, de la coagulation, la prise de la pilule et l’accident thrombo-embolique (AVC, infarctus, phlébite ou embolie pulmonaire). Ainsi les femmes sous pilule victimes d’une complication grave en raison d’une anomalie génétique de la coagulation ont le sentiment que cette complication aurait pu être prévenue si un test génétique leur avait été proposé, ce d’autant qu’elles prenaient une pilule dont le taux de complications cardiovasculaires est réputé plus élevé. Ce sentiment est légitime, même s’il est difficile de trouver une solution médicalement efficace et économiquement soutenable – les anomalies, de surcroit, ne se résumant pas aux deux plus fréquentes.

En tout état de cause, résumer les problèmes actuels à une prescription trop fréquente de pilules de 3 et 4ème génération ou à une insuffisance médicale des généralistes n’est basé sur aucune preuve.

Alerte neige et verglas : les conseils des Québécois pour conduire sans danger

Météo France l’a annoncé : la vigilance orange a été déployée pour le nord et le centre de la France lundi soir pour cause de chutes importes de neige et de présence de verglas. Alors que l’organisme de prévisions météorologiques préconise d’être très prudents et vigilants si vous devez vous déplacer en voiture, voici quelques « trucs et astuces » primordiaux pour conduire de manière raisonnable et sans danger sur les routes verglacées ou enneigées.

Adapter sa vitesse et sa conduite

Le premier conseil est de conduire en souplesse, et d’adapter sa vitesse aux conditions météorologiques. Sur routes enneigées, ne dépassez pas les 30 km/h. Au-delà, la conduite devient très dangereuse. Pensez à augmenter les distances de sécurité car la réaction de votre véhicule est très différente de l’ordinaire : c’est pourquoi il faut impérativement adopter une conduite fluide et sans à-coups. Accélérer avec une grande douceur, comme s’il y avait « un œuf entre votre pied et la pédale d’accélérateur ». L’idéal est de rouler en sous-régime, en choisissant un rapport de boîte de vitesses supérieur à celui que vous utiliseriez normalement, pour éviter aux roues de patiner.

Attention toute fois à ne pas conduire trop lentement, ce qui pourrait inciter des conducteurs à vous dépasser en empruntant une voie non déneigée.

Savoir anticiper le verglas

Contrairement à la neige, dont la présence ne laisse aucun doute, le verglas est plus sournois, et donc d’autant plus dangereux. Apprenez à bien observer le thermomètre de votre voiture. S’il indique une température proche de zéro il faut commencer à être vigilant. Il faut également savoir où se cache le verglas : dans les zones ombragées, près des forêts, des rivières, sous les ponts et les échangeurs d’autoroutes…

Préparer son voyage en s’inspirant du Québec

Si vous devez effectuer un grand trajet, il est bon de vous préparer à toutes les éventualités… faites comme les québecois ! Sur le site du Grand Québec, on trouve quelques bon conseils pour les conducteurs prêts à affronter les routes enneigées « Pendant l’hiver, il est très recommandable d’avoir dans la voiture une bougie, un briquet ou des allumettes, une couverture, une lampe de poche, une pelle et une raclette pour dégager les vitres de votre véhicule. » Et le site de préciser qu’il faut adopter des pneus adéquats durant la période hivernale… « du 15 octobre au début mai » !

Ne freinez pas !

Si vous perdez le contrôle de votre véhicule, il n’y a malheureusement pas grand-chose à faire… Si l’avant ou l’arrière de votre voiture se dérobe, ne freinez pas ! Débrayez pour faire tourner les quatre roues à la même vitesse, sans contrainte, et braquez en fixant la route le plus loin possible devant vous. En temps normal, utilisez le plus possible le frein moteur, si jamais vous devez freiner en urgence, « pompez » c’est-à-dire pressez doucement puis relâchez en partie la pédale de frein, et ce à plusieurs reprises.

Pourquoi pas une séance d’entraînement ?

Le plus important est de ne pas se laisser gagner par la confiance qui entraîne une accélération de la vitesse et une prise de risques inopportune. Pour bien maîtriser votre véhicule et réagir en conséquence, le mieux est peut-être encore de s’entraîner en conditions réelles ! Il existe de nombreuses écoles de conduite sur chaussée glissante dans les stations de ski. Si les prix ne sont pas donnés, ils restent tout de même beaucoup plus abordables qu’une voiture neuve…