Archives de catégorie : ACTUALITES

Qu’est-ce que la prosopagnosie dont souffre Brad Pitt ?

Lors d’un récent entretien avec le magazine GQ, l’acteur Brad Pitt a confié qu’il pensait être atteint de prosopagnosie, aussi appelée « cécité des visages » ou « agnosie faciale ».

Bien qu’il n’ait pas été officiellement diagnostiqué, il a expliqué qu’il a du mal à se souvenir des nouvelles personnes ou à reconnaître leur visage.

Il craint que cela ait conduit les gens à penser qu’il est distant, inaccessible et égocentrique. « Personne ne me croit », a-t-il déclaré.

La prosopagnosie est un trouble neurologique caractérisé par l’incapacité à reconnaître les visages, précise le National Institute of Neurological Disorders and Stroke (NINDS) américain. Selon le degré du déficit, certaines personnes peuvent avoir que des difficultés à reconnaître un visage familier alors que d’autres sont incapables de distinguer des visages inconnus. Certaines personnes atteintes de ce trouble sont incapables de reconnaître leur propre visage.

La prosopagnosie n’est pas liée à un dysfonctionnement de la mémoire, à une perte de mémoire, à une déficience visuelle ou à des difficultés d’apprentissage.

Il est considéré qu’elle est le résultat d’anomalies, de dommages ou de déficiences dans le gyrus fusiforme droit, un repli du cerveau qui semble coordonner les systèmes neuronaux qui contrôlent la perception et la mémoire des visages. Elle peut résulter d’un accident vasculaire cérébral, d’une lésion cérébrale traumatique ou de certaines maladies neurodégénératives. Dans certains cas, il s’agit d’un trouble congénital, présent à la naissance en l’absence de toute lésion cérébrale.

La prosopagnosie congénitale semble être hériditaire et résulter d’une altération génétique. Un certain degré de prosopagnosie est souvent présent chez les enfants atteints d’autisme et du syndrome d’Asperger, précise le NINDS, et peut contribuer à leur développement social déficient.

Selon les estimations, une personne sur 50 pourrait avoir, au cours de sa vie, des difficultés de reconnaissance des visages suffisamment graves pour interférer avec sa vie quotidienne, selon un article publié dans Current Biology en 2016.

Le célèbre neurologue et auteur britannique Oliver Sacks souffrait aussi de prosopagnosie et a contribué à faire connaître ce trouble. Il s’est entretenu à ce sujet avec CNN en 2011, rapporte le site Healthline.

Pour mettre en évidence son incapacité à reconnaître les visages, on lui a montré une photo d’Elvis Presley qu’il a été incapable d’identifier. « Je ne sais pas qui c’est », a-t-il déclaré, et il a confié que lorsqu’il se regarde dans un miroir, il lui arrivait de ne pas se reconnaître. Il a souffert de ce trouble toute sa vie. Son frère en était également atteint.

L’objectif des traitements est d’aider la personne à développer des stratégies compensatoires.

Un autre trouble spécifique de la perception des visages est celui de la prosopométamorphopsie dans lequel les visages apparaissent déformés.

Liraglutide ou Saxenda, pour maigrir

Le liraglutide (Saxenda), un médicament injectable de la classe des agonistes du GLP-1, a d’abord été autorisé, au début des années 2010, sous le nom commercial Victoza pour le traitement du diabète de type 2, rappelle la revue. Il l’a ensuite été, sous le nom de Saxenda, chez les patients adultes obèses.

« Dans les essais cliniques, la perte de poids a été généralement peu importante, les patients ont repris une partie du poids perdu à l’arrêt du médicament et il n’a pas été démontré d’effet bénéfique sur les complications cliniques de l’obésité. »

« Puis, l’autorisation a été étendue aux adolescents obèses. L’évaluation chez eux montre les mêmes effets sur le poids que chez les adultes. Et aux effets indésirables déjà connus, parfois graves », s’ajoute le signal de problèmes de santé mentale.

Dans un second article portant spécifiquement sur l’utilisation du liraglutide chez les adolescents, la revue estime que « ses effets indésirables disproportionnés justifient d’écarter ce médicament » chez eux.

L’autorisation de mise sur le marché du liraglutide chez les adolescents « repose sur un seul essai comparatif, versus placebo, chez environ 250 adolescents, pesant en moyenne 100 kg avec un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 35,6. » (CALCUL rapide de votre IMC et votre poids idéal)

« Après environ 1 an de traitement, l’IMC a été réduit d’environ 1,6 dans le groupe liraglutide par rapport au placebo, soit une différence moyenne de poids de 5 kg. Après l’arrêt du traitement, l’effet du liraglutide s’est estompé. Un effet du liraglutide sur les complications cliniques liées à l’obésité n’est pas démontré. »

« Le liraglutide expose notamment à des effets indésirables digestifs (nausées, vomissements, diarrhées, obstructions intestinales), des hypoglycémies, des pancréatites, des lithiases biliaires, des insuffisances rénales, des tachycardies ainsi qu’à des réactions au site d’injection. Il est tératogène chez l’Animal. Une augmentation du risque d’avortement spontané a été mise en évidence avec le liraglutide au cours des essais chez les adultes. »

De plus, chez les adolescents, certains risques sont mal cernés, notamment sur la santé mentale.

« Depuis des années, la quête d’une substance qui résoudrait “par miracle” le problème de l’obésité continue. Le liraglutide s’ajoute à une longue liste de médicaments (diurétiques, hormones thyroïdiennes, amphétaminiques, dérivé cannabinoïde, antiépileptique, inhibiteur de lipases intestinales, etc.), certains ayant été utilisés hors autorisation de mise sur le marché, ou autorisés temporairement puis retirés du marché car plus dangereux qu’utiles. »

« La réduction du poids des personnes atteintes d’obésité repose avant tout sur une prise en charge globale, comportant des mesures diététiques adaptées, de l’exercice physique régulier, et un soutien personnalisé. Aucun médicament n’a d’efficacité démontrée pour réduire les complications cliniques de l’obésité à court terme (diabète, troubles articulaires) et à long terme (notamment accidents cardiovasculaires et arthroses). »

Un autre médicament de la même famille des agonistes du GLP-1 qui est promu pour la perte de poids est le sémaglutide (Ozempic).

Quelle est l’efficacité du botox contre la douleur de l’arthrose du pouce

L’injection de Botox (toxine botulique de type A) dans l’articulation permet une certaine réduction de la douleur de l’arthrose de la base du pouce, selon une étude française publiée en juillet 2022 dans le Lancet Rheumatology.

En dehors de l’orthèse de repos rigide sur mesure, aucun traitement médicamenteux ou non médicamenteux n’a démontré son efficacité avec un haut niveau de preuve dans le traitement de l’arthrose de la base du pouce, indique le communiqué de l’Inserm.

 Pour les phases aigüe et subaiguë de la maladie, les injections intra-articulaires de corticoïdes peuvent être proposées, mais sont moins efficaces que dans le genou.La toxine botulique de type A est utilisée en neurologie et en médecine esthétique pour ses propriétés parésiantes. Les études précliniques et cliniques ont montré que la toxine botulique de type A avait également des propriétés analgésiques par inhibition de certains neurotransmetteurs de la douleur (substance P, glutamate, peptide relié au gène calcitonine) à la fois au niveau périphérique et central. L’équipe de recherche a donc émis l’hypothèse que son injection intra-articulaire pourrait réduire la douleur à court terme. »Des chercheurs de l’hôpital Cochin-Port Royal AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris Cité, coordonnée par la professeure Christelle Nguyen, ont mené un essai randomisé contrôlé en double aveugle comparant l’injection de Botox à celle d’un placebo (sérum salé) chez des personnes souffrant d’arthrose douloureuse de la base du pouce (rhizarthrose).L’étude a inclus 60 participants dont la moitié a reçu une injection d’1 ml de Botox (50 unités d’Allergan dans l’articulation trapézo-métacarpienne) et l’autre moitié a reçu le placebo. Les participants des deux groupes avaient une orthèse de repos rigide sur mesure.À l’inclusion, l’âge moyen était de 64,9 ans, la douleur moyenne était de 60 points sur 100 et 80 % des participants étaient des femmes.À 3 mois, la réduction moyenne de la douleur de la base du pouce a été de 25,7 points sur 100 dans le groupe ayant reçu le traitement contre 9,7 dans le groupe témoin (placebo), soit une différence absolue de 16 points sur 100.Aucune différence n’a été détectée dans la douleur à 1 et à 6 mois et, à 3 et 6 mois, dans les limitations d’activité spécifiques à la main et dans la consommation d’antalgiques et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Aucun effet indésirable considéré comme sévère n’a été observé. La moitié (47 %) des participants du groupe de traitement et 7 % des participants du groupe témoin ont signalé un léger déficit moteur transitoire du muscle thénar.« L’injection intra-articulaire de 50 unités de Botox associée au port d’une orthèse de repos rigide sur mesure permet de réduire la douleur à 3 mois chez les patients ayant une arthrose douloureuse de la base du pouce », concluent les chercheurs qui comptent poursuivre les travaux pour optimiser la dose de Botox et le schéma d’injection.

Optimiser le bien-être futur à différents âges de la vie

Des chercheurs ont utilisé l’intelligence artificielle pour explorer, à partir des données d’une grande étude nationale américaine, le bien-être psychologique à différents âges de la vie avec l’objectif de générer des recommandations personnalisées pour chaque étape de la vie.

Leurs travaux sont publiés en juin 2022 dans la revue Aging-US.

Ils ont développé des algorithmes d’apprentissage automatique qui ont analysé les données de l’étude Midlife in the US dans laquelle les profils de bien-être de près de 4000 participants ont été établis en 1995 et en 2004.

Le bien-être était évalué selon le modèle des six composantes de la psychologue Carole Ryff : l’autonomie, la maîtrise de l’environnement, la croissance personnelle, les relations positives avec les autres, les buts dans la vie et l’acceptation de soi.

Fedor Galkin et ses collègues (1) de la société Deep Longevity (Hong Kong), en collaboration avec Nancy Etcoff du Département de Psychiatrie de la Harvard Medical School, ont ainsi créé « deux modèles numériques de la psychologie humaine ».

Le bien-être psychologique au cours de la vie

Le premier modèle est issu d’algorithmes qui ont analysé les données afin de déduire les caractéristiques du bien-être psychologique qui ont tendance à correspondre à chaque âge et de pouvoir prédire le bien-être 10 ans plus tard à partir du bien-être actuel à un âge donné.

Ce modèle « illustre les trajectoires de l’esprit humain liées au vieillissement ». Il montre par exemple que :

  • la capacité à établir des relations significatives augmente avec l’âge, tout comme l’autonomie mentale et la maîtrise de l’environnement ;
  • l’importance accordée à l’épanouissement personnel diminue régulièrement ;
  • le sentiment d’avoir un but dans la vie diminue après 40-50 ans.

Ces résultats, soulignent les auteurs, « contribuent à la discussion sur la théorie de la sélectivité socio-émotionnelle et l’adaptation hédonique dans le contexte du développement de la personnalité adulte ».
Le postulat central de cette théorie est que les horizons temporels (le nombre estimé d’années qu’il reste à vivre) exercent une forte influence sur les objectifs et la motivation.

Des recommandations personnalisées

Le deuxième modèle est une carte des caractéristiques du bien-être dans différents groupes qui s’élabore automatiquement et sert de support à un moteur de recommandations personnalisées qui peut être utilisé dans des applications de santé mentale.

Les répondants ont été divisés en groupes en fonction de leur risque de développer une dépression et, pour chaque utilisateur, le logiciel identifie le chemin le plus court pour atteindre les caractéristiques d’un groupe ayant une stabilité mentale. Alex Zhavoronkov, directeur de Deep Longevity, explique : « Les applications de santé mentale existantes offrent des conseils génériques qui s’appliquent à tout le monde mais ne conviennent à personne. Nous avons construit un système qui est scientifiquement solide et qui offre une personnalisation supérieure. »

Par exemple :

  • Les cinq principales attitudes qui ne sont généralement pas partagées par les personnes mentalement stables, mais qui sont répandues chez les personnes déprimées sont : des activités quotidiennes qui ne sont pas utiles pour la communauté ; des relations proches difficiles ; ne pas voir d’utilité à penser au passé parce que rien ne peut être fait ; le sentiment que la société ne s’améliore pas pour elles et que les gens ne se soucient pas des problèmes des autres.
  • Les cinq principales attitudes qui sont répandues chez les personnes mentalement stables, mais qui ne sont généralement pas partagées par les personnes déprimées sont : des processus inhérents à leur vie d’apprentissage, de changement et de croissance ; faire les choses qui leur plaisent ; donner et partager du temps ; être sociable ; se fixer des buts pour le futur proche.

Pour démontrer le potentiel de ce système, Deep Longevity a publié le service web FuturSelf, une application en ligne gratuite qui permet aux utilisateurs de passer le test psychologique qui est décrit dans la publication originale. À la fin de l’évaluation, les utilisateurs reçoivent un rapport contenant des informations visant à améliorer leur bien-être mental à long terme et peuvent s’inscrire à un programme d’orientation qui leur fournit un flux constant de recommandations choisies par l’IA (intelligence artificielle). Les données obtenues sur FuturSelf seront utilisées pour développer davantage l’approche numérique de Deep Longevity de la santé mentale.

Le professeur Vadim Gladyshev de la Harvard Medical School, expert en biogérontologie, commente le potentiel de FuturSelf :

« Cette étude offre une perspective intéressante sur l’âge psychologique, le bien-être futur et le risque de dépression, et démontre une nouvelle application des approches d’apprentissage automatique aux questions de santé psychologique. Elle élargit également la façon dont nous considérons le vieillissement et les transitions à travers les étapes de la vie et les états émotionnels. »

Les auteurs prévoient de poursuivre l’étude de la psychologie humaine dans le contexte du vieillissement et du bien-être à long terme. Ils travaillent à une étude de suivi sur l’effet du bonheur sur les mesures physiologiques du vieillissement.

La société Deep Longevity est détenue par Endurance Longevity (Hong Kong) qui développe des systèmes d’intelligence artificielle explicables (2) pour suivre le rythme du vieillissement aux niveaux moléculaire, cellulaire, tissulaire, organique, systémique, physiologique et psychologique.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Kirill Kochetov, Michelle Keller, Alex Zhavoronkov.

(2) L’intelligence artificielle explicable est un ensemble de processus et de méthodes qui permettent aux utilisateurs humains de comprendre les résultats produits par les algorithmes d’apprentissage automatique (par opposition à des systèmes où les computations numériques constituent une « boîte noire » qui ne peut être interprétée par l’humain).

La marche pour réduire la douleur de l’arthrose du genoux ?

Les personnes qui marchent pour faire de l’exercice sont moins susceptibles de développer des douleurs fréquentes aux genoux dues à l’arthrose, selon une étude publiée en juin 2022 dans la revue Arthritis & Rheumatology.

Grace H. Lo du Baylor College of Medicine (États-Unis) et ses collègues ont mené cette étude avec plus de 1200 personnes âgées de 50 ans et plus (âge moyen de 63 ans) souffrant d’arthrose du genou. Elles ont été suivies pendant quatre ans.

Parmi les participants, 73 % marchaient pour faire de l’exercice. Ceux qui marchaient avaient un risque réduit de 40 % de développer de nouvelles douleurs fréquentes aux genoux et un rétrécissement de l’espace articulaire médial des genoux comparativement à ceux qui ne marchaient pas. La marche n’était toutefois pas liée à une amélioration des douleurs préexistantes.

La marche pourrait ainsi prévenir la survenue de douleurs fréquentes aux genoux, concluent les chercheurs. Ces résultats suggèrent qu’elle peut constituer un traitement efficace pour ralentir la progression structurale de l’arthrose.

Adapter l’heure de votre séance de sport à votre sexe permettrait d’obtenir de meilleurs résultats

Une étude révèle que selon le sexe des sportifs, une heure différente peut être recommandée pour que le sport soit plus efficace.

En matière de sport, chacun a ses habitudes. Certains sont adeptes du footing matinal. Tandis que d’autre préfèrent faire une séance de musculation à midi ou pratiquer leur sport préféré en fin de journée.

Si une activité physique régulière est toujours recommandée, peu d’informations subsistent sur l’heure à laquelle la pratiquer. Cependant, une récente étude s’est penchée sur cette question. Il ressort que l’heure idéale pour le sport ne dépend pas de notre motivation, mais de notre sexe.

Toutefois, cette heure est différente chez les hommes et chez les femmes car elle agit sur différentes parties du corps. L’heure permettrait donc d’obtenir de meilleurs résultats.

Un entraînement similaire chez les hommes et les femmes pour déterminer le meilleur moment

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont élaboré un programme spécifique. Ils ont fait appel à 56 volontaires (30 hommes et 26 femmes). Tous étaient en bonne santé et actifs.

Tout d’abord, les chercheurs ont présenté le programme sportif qu’ils allaient devoir suivre pendant 12 semaines. Ce programme, similaire pour les deux sexes, incluait des exercices d’endurance, du fitness, des sprints, des exercices de résistance et enfin des étirements. Puis les volontaires ont été divisés en deux groupes.

Le premier devait faire le programme sportif le matin, avant 8h30. Quant au second, il faisait du sport le soir entre 18h et 20h. Dans le même temps, les chercheurs observaient et notaient l’évolution de plusieurs éléments de leur corps comme leur force, leur masse graisseuse ou leur tension artérielle.

À la fin des 12 semaines d’entraînement, les chercheurs ont constaté que les bilans des sportifs étaient différents selon leur sexe. Certaines heures auraient ainsi une influence sur la réduction de la graisse, la tension ou la force musculaire. Mais à l’heure actuelle, les scientifiques sont incapables d’expliquer les raisons de ce phénomène. L’étude complète a été publiée dans la revue Frontiers in Physiology.

À quelle heure faire votre séance de sport selon votre sexe ?

Si vous êtes une femme, l’heure à privilégier dépend de ce que vous souhaitez. Pour les femmes qui veulent perdre plus rapidement la graisse abdominale, le sport matinal est recommandé. Avant 8h30, le sport permettrait d’augmenter de 10% la perte de la graisse. Cela vaut également pour les femmes qui veulent réduire leur tension artérielle.

Si vous préférez gagner en force surtout sur le haut du corps, faites du sport le soir avant 19h. Passé ce délai, le sport est déconseillé car il pourrait réveiller votre corps et vous empêcher de dormir.

En revanche pour les hommes, l’heure n’aurait pas de réelle influence sur les résultats sportifs. Cependant, faire du sport le soir aiderait à améliorer la santé cardiaque d’après l’auteur principal de l’étude.

Dormir fait maigrir

Dormir fait maigrir, rapporte l’association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir, relayant une étude publiée en février 2022 dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Internal Medicine.

Des études ont déjà montré que le manque de sommeil favorise la prise de poids.  Moins dormir perturbe le métabolisme (c’est-à-dire la façon dont on brûle les calories) et pousse à manger davantage, résume l’association.

Les chercheurs ont mené cette étude afin de vérifier si l’inverse se produit : si une augmentation du temps de sommeil entraîne une diminution des calories consommées.Esra Tasali et ses collègues (1) des universités de Chicago et du Wisconsin-Madison (États-Unis) ont recruté 80 personnes en surpoids (IMC entre 25 et 29) qui dormaient moins de 6,5 heures par nuit.

À la moitié d’entre elles, ils ont prodigué des conseils personnalisés pour augmenter la durée de leur nuit. Il pouvait s’agir par exemple d’une réduction du temps d’écran avant le coucher.

Au bout de 2 semaines, les personnes ainsi accompagnées dormaient effectivement 1 h 10 de plus par nuit ! Pendant ce temps, leurs apports énergétiques ont décru de 270 kcal par jour par rapport au groupe contrôle qui, lui, n’avait pas reçu de conseils et avait continué sur le rythme de nuits écourtées. Ces 270 kcal représentent plus de 10 % des apports énergétiques journaliers communément conseillés.

Ils ont ainsi perdu 500 g en deux semaines alors que le groupe de comparaison a pris 400 g. Dans l’hypothèse où un tel rythme se maintiendrait – ce qui n’est pas certain – cela représenterait une perte de 12 kg en 3 ans.

Le sommeil est également lié au risque de dépression, rappelle l’association, soulignant qu’une thérapie comportementale et cognitive pour améliorer le sommeil réduisait le risque de dépression. Là encore, le sommeil semble avoir un effet thérapeutique là où les médicaments échouent souvent.

Qu’est-ce que le Quviviq

Après les Etats-Unis, l’Agence européenne du médicament (EMA) a autorisé, le 22 avril 2022, un nouveau médicament contre l’insomnie, le Quviviq (daridorexant), développé par la biotech suisse Idorsia.

Le médicament, prochainement disponible en pharmacie sur ordonnance, est indiqué pour « traiter les adultes souffrant d’une insomnie ayant duré au moins trois mois et qui a un retentissement considérable sur leur fonctionnement au cours de la journée » précise l’EMA.

Alors que les somnifères classiques agissent sur les mécanismes de l’endormissement, le daridorexant agit sur les mécanismes de l’éveil. Il s’agit d’un antagoniste des récepteurs de l’orexine, un neurotransmetteur produit par le cerveau qui favorise l’éveil. Il bloque son action en se fixant sur deux de ses récepteurs.

« Cela signifie que le Quviviq aide à s’endormir plus rapidement, à rester endormi plus longtemps et à améliorer le fonctionnement pendant la journée », indique le communiqué de l’EMA.

Dans une étude principale portant sur 930 patients, dont les résultats sont publiés en février 2022 dans The Lancet Neurology, ceux qui ont reçu 50 mg de Quviviq pendant 3 mois ont réduit de 29 minutes, en moyenne, le temps qu’ils passaient éveillés chaque nuit, contre une réduction de 11 minutes pour ceux qui ont reçu un placebo, rapporte le communiqué de l’EMA. Après 3 mois de traitement, les participants ayant pris 50 mg de Quviviq s’endormaient environ 35 minutes plus vite qu’avant le traitement, tandis que ceux ayant pris le placebo s’endormaient 23 minutes plus vite.

Les effets secondaires les plus fréquents (pouvant toucher jusqu’à 1 personne sur 10) étaient les maux de tête et la somnolence, indique l’EMA. La plupart des effets secondaires étaient légers ou modérés.

Quviviq ne doit pas être utilisé chez les personnes hypersensibles (allergiques) à l’un des composants, chez les personnes souffrant de narcolepsie (un trouble du sommeil qui provoque un endormissement soudain et inattendu) ou chez les personnes utilisant des « inhibiteurs puissants du CYP3A4 » (un groupe de médicaments).

« Ne buvez pas d’alcool pendant que vous prenez Quviviq. Il peut augmenter les effets de l’alcool, ce qui peut être dangereux », précise notamment le site du laboratoire dédié au médicament.

Il est conseillé de suivre ce traitement pour une durée la plus brève possible et de réévaluer ses besoins avec un médecin au bout de trois mois de prise du médicament.

Un autre somnifère appartenant à la classe des antagonistes des récepteurs de l’orexine est le suvorexant (Belsomra).

Améliorer sa vie en recherchant la richesse psychologique

Après 20 années à étudier le bonheur et le bien-être, il est apparu à Shigehiro Oishi (Shige Oishi), chercheur en psychologie à l’Université de Virginie (États-Unis), qu’il devait y avoir autre chose dans une bonne vie que le bonheur et le sens, rapporte la psychologue Marianna Pogosyan dans Psychology Today. Une bonne vie, a-t-il estimé, peut être accessible, même quand le bonheur et le sens ne le sont pas.Afin d’élargir la notion de « vie bien vécue », il a proposé, avec Erin C. Westgate (Université de Floride) en 2021 dans Psychological Review, d’inclure la dimension de richesse psychologique, caractérisée par une variété d’expériences nouvelles, complexes et changeantes, dans les composantes d’une bonne vie.

Les trois facettes d’une bonne vie : heureuse, significative et psychologiquement riche

« En tant que dimension distincte, mais étroitement liée, d’une bonne vie, la vie psychologiquement riche diffère de la dichotomie hédonique-eudaimonique existante à plusieurs égards. Par exemple, si l’accent d’une vie heureuse est mis sur les émotions positives et la sécurité, et que l’accent d’une vie significative est mis sur les buts et la cohérence, alors les caractéristiques d’une vie psychologiquement riche sont la variété, l’intérêt et la perspective (Oishi & Westgate, 2021). Si un état d’esprit positif facilite une vie heureuse, et que les principes moraux facilitent une vie significative, alors la curiosité et la spontanéité faciliteront une vie psychologiquement riche. Si le résultat d’une vie heureuse est la satisfaction personnelle et que le résultat d’une vie significative est la contribution à la société, alors le résultat d’une vie psychologiquement riche, selon Oishi, est la sagesse. »

Marianna Pogosyan s’est entretenue avec le chercheur. Voici une traduction libre de cet interview.

À quoi ressemble une vie psychologiquement riche ?

« Une vie psychologiquement riche est une vie de curiosité et d’exploration. Il ne s’agit pas de courir sans cesse après des expériences nouvelles et passionnantes. Il s’agit plutôt d’une invitation à rester curieux de la vie dans sa plénitude, et à ne pas se limiter au confort de ce que l’on connaît déjà. »

Quel est le mécanisme qui permet à nos expériences, parfois même les plus difficiles, de s’ajouter à une vie bien vécue ?

« Considérez les différences entre la richesse matérielle et la richesse psychologique. La richesse matérielle, qui peut être de l’argent ou d’autres biens, est souvent tangible. Pour moi, l’équivalent psychologique de la richesse matérielle, ce sont nos histoires. Elles peuvent inclure nos souvenirs heureux et les contributions significatives que nous apportons à la vie d’autres personnes. Mais lorsqu’il s’agit de richesse psychologique, parfois même les expériences difficiles qui nous aident à grandir et à voir les choses sous un angle nouveau peuvent ajouter à notre richesse. En effet, il s’agit souvent d’expériences que nous traitons avec soin et réflexion, et qui se transforment en idées et en observations que nous pouvons emporter avec nous et partager avec d’autres.

Deux personnes peuvent avoir le même nombre d’expériences inhabituelles. Pour l’une d’entre elles, ces expériences s’additionneront pour donner lieu à de nouvelles idées et perspectives. Pour une autre personne, elles resteront des événements intéressants, mais disparates, qui ne contribuent pas à la croissance. Cette divergence est en partie liée à la personnalité, aux systèmes de valeurs et même à l’état d’esprit. Par exemple, si une personne souhaite vivre une vie esthétique, le fait de s’engager dans un art qui pousse à la réflexion peut être transformateur pour elle, par rapport à une personne qui n’est pas intéressée par ces valeurs. Le degré de réflexion est également important. La réflexion sur soi-même peut être ce qui lie les expériences entre elles pour qu’elles comptent dans une vie bien vécue. Lorsque nous réfléchissons profondément à nos expériences, les liens et les idées que nous recueillons peuvent s’accumuler pour former un tout plus riche. »

Vous affirmez qu’une vie psychologiquement riche se compose d’expériences dans lesquelles la nouveauté et la complexité sont suivies de changements de perspective. Pourquoi un changement de perspective est-il si important ?

« Un changement de perspective est précisément ce qui permet de saisir une partie de la croissance. Par exemple, la raison pour laquelle certaines expériences, comme les programmes d’études à l’étranger, peuvent être si transformatrices, est qu’elles nous font souvent découvrir de nouvelles façons de penser la vie. En retour, nous pouvons être encouragés à nous engager dans la nouveauté et la complexité de l’expérience d’une manière qui affecte notre compréhension du monde et conduit à la croissance.

D’un autre côté, une personne peut faire du saut à l’élastique pour rechercher des sensations, et cela ne changera peut-être rien à sa façon de voir la vie. Ainsi, le changement de perspective indique que nous avons été capables d’intégrer la nouveauté, la complexité et la profondeur de l’expérience d’une manière nouvelle et perspicace. »

Les expériences de seconde main, par exemple à travers la littérature et le cinéma, peuvent-elles contribuer à une vie psychologiquement riche ?

« La littérature, la poésie, le cinéma, la musique et l’art peuvent considérablement enrichir nos vies. Je pense que les humains ont créé l’art et la culture essentiellement pour s’aider à vivre une foule d’expériences de seconde main. Comme l’a écrit Marcel Proust dans À la recherche du temps perdu, un roman peut nous aider à vivre les joies et les peines de toute une vie en l’espace de quelques heures. Si les expériences de première main sont évidemment plus réelles, les mondes imaginaires créés par les romanciers sont parfois tout aussi vivaces. »

Comment ajouter de la richesse psychologique à nos vies ?

« Une bonne leçon peut être tirée des études sur le regret. D’après les recherches, le regret à court terme concerne généralement quelque chose que vous avez fait, tandis que le regret à long terme concerne quelque chose que vous n’avez pas fait. Si vous demandez à des personnes âgées quels sont leurs regrets, il s’agit souvent de ne pas avoir vécu diverses expériences, de ne pas avoir accepté une offre d’emploi, de ne pas avoir fait ceci ou cela. Cet état d’esprit peut nous aider à être plus disposés à faire des changements. »

Que peut nous apprendre la recherche sur la richesse psychologique à propos de la bonne vie ?

« Parfois, les gens sont tellement obsédés par le bonheur qu’ils s’efforcent activement d’orienter leur vie dans une seule direction : celle des émotions positives et du confort. Mais la vie est imprévisible et, malheureusement, pas toujours agréable. La richesse psychologique implique d’accepter la vie telle qu’elle se présente, dans sa globalité. Si nous considérons les histoires que nous accumulons et partageons avec d’autres comme la monnaie de la richesse psychologique, nombre de nos expériences peuvent nous apporter de nouvelles perspectives et nous propulser vers la croissance, ce qui constitue une richesse. »

« Pour moi, cette recherche diversifie les façons dont les gens peuvent mener une bonne vie », conclut le chercheur. « Parfois, lorsque le bonheur et le sens sont difficiles à trouver, ou si vous n’y êtes pas prédisposé, vous pouvez quand même éprouver du bien-être et avoir une vie bonne et admirable en menant une vie psychologiquement riche. »