Archives de catégorie : DOSSIERS

Rester assis tue. Même ceux qui font de l’exercice

A la fin de cet article, vous vous lèverez. A coup sûr. En juillet 2012, nous vous avions parlé d’une étude australienne qui montrait que rester assis tue. Les conclusions étaient sans appel: les personnes assises plus de onze heures par jour connaissent environ 40% de décès supplémentaires par rapport à celles qui sont assises moins de quatre heures.

Oui, mais bon, si je fais de l’exercice régulièrement, tout va bien, êtes-vous en train de vous dire. Mauvaise nouvelle.

Le site Runner’s World, spécialisé dans la course, donc, fait le point sur les études qui tournent depuis déjà quelques temps sur les dangers de la sédentarité. Intitulé «S’asseoir est le nouveau fumer, même pour les coureurs», il rappelle à ses lecteurs les dangers de la position assise. Oui, même pour eux qui font de l’exercice et donc ne se sentent pas concernés par les articles mettant en garde les inactifs.

«Un nombre croissant de recherches montrent que les personnes qui passent de nombreuses heures collées à leur siège meurent plus tôt que ceux qui s’assoient moins –même ceux qui font de l’exercice.»

Runner’s World cite un doctorant, Travis Saunders, spécialisé dans l’exercice physique:

«Jusqu’à très récemment, si vous faisiez de l’exercice pendant 60 minutes ou plus par jour, vous étiez considéré comme physiquement actif, affaire classée. Maintenant, un ensemble cohérent de recherches suggèrent qu’il est tout à fait possible de répondre aux directives actuelles concernant l’exercice physique tout en étant terriblement sédentaire, et que la position assise augmente le risque de décès et de maladie, même si vous faites beaucoup d’exercice. C’est un peu comme fumer. Fumer est mauvais pour votre santé, même si vous faites beaucoup d’exercice. Etre trop assis, c’est pareil.»

Le problème, c’est que notre corps est fait pour bouger, pas pour rester assis. C’est ce qu’explique le professeur Marc Hamilton, directeur du département Inactivité physique au Pennington Biomedical Research Center. Lorsque nos muscles, en particulier certains muscles des jambes, sont immobiles, la circulation ralentit. Donc, on utilise moins de sucre de notre sang et on brûle moins de graisses, ce qui augmente notre risque de maladie cardiaque et de diabète.

Autre mauvaise nouvelle: l’institut de recherche américain sur le cancer établit maintenant un lien entre position assise prolongée et cancer du sein et du côlon. Selon le Alberta Health Services-Cancer Care, au Canada, l’inactivité est liée à 49.000 cas de cancer du sein, 43 .000 cas de cancer du côlon, 37.200 cas de cancers du poumon et 36.000 cas de cancers de la prostate par an.

Maintenant que tout le monde est bien inquiet, voilà quelques conseils donnés par le site Walking About pour arrêter de rester assis:

  • 1. Portez un podomètre: voir le nombre de pas que vous faites par jour va vous motiver à en faire plus.
  • 2. Faites une pause debout toutes les trente minutes.
  • 3. Passez vos coups de fil debout et en marchant
  • 4. Levez-vous pour parler à vos collègues, au lieu de leur téléphoner ou leur envoyer des mails…

Marisol Touraine, qui évoque ce week-end dans le JDD la possibilté d’interdire de fumer dans les parcs et sur les plages va-t-elle également militer pour enlever les bancs des parcs et interdire de rester assis sur la plage?

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A votre santé! – Slate.fr

Créer de l’énergie avec de l’urine

Des chercheurs de l’université de Bristol Robotics Laboratory ont mis au point un procédé permettant d’utiliser l’urine comme nouvelle source d’énergie !

À l’heure où les énergies renouvelables apparaissent comme une nécessité dans notre contexte énergétique, des chercheurs britanniques ont trouvé le moyen de recharger nos téléphones grâce à notre urine ! En effet, le pipi associé à des piles à combustibles microbiennes va permettre de créer de l’électricité grâce au phénomène de putréfaction. L’urine contient deux composés pouvant être une source d’hydrogène: l’ammoniac et l’urée. La multiplication des microbes est ainsi accélérée dans le seul but de produire plus d’électricité. Ce procédé était déjà possible avec de l’eau. Cependant, l’innovation ici réside dans le fait que les atomes d’hydrogène dans une molécule d’urée sont moins fortement liés que dans une molécule d’eau, donc plus faciles à séparer. L’hydrogène généré à partir d’urine dans un procédé d’électrolyse demande donc moins d’énergie.

Pour le moment, le procédé n’est pas assez développé, il permet seulement de passer quelques appels. Mais à terme, les scientifiques y voient le futur moyen d’alimenter nos salles de bain. D’autres voient plus grands. Le potentiel de cette technologie est bien sur accru dans des lieux à forte fréquentation. Dans un immeuble de bureaux par exemple, pour 200 à 300 employés, 2 kilowatts de puissance pourraient être généré. Même si cela ne suffit pas à alimenter tout l’immeuble, l’utilisation d’urine reste une solution envisageable. Le festival AfroReggae au Brésil a déjà expérimenté l’idée. En effet, les organisateurs ont installé des urinoirs un peu partout dans les rues de Rio de Janeiro. Étant relié à des turbines et une dynamo, l’urine s’est écoulé dans les tuyaux. Avec un peu de pression, de l’énergie a été créé et stocké dans des batteries pour ensuite alimenter le son du festival. Ajouté aux économies d’énergie, ce procédé a aussi permis d’inciter les festivaliers à uriner dans le total respect de l’hygiène publique !

Mais là où cette technologie s’avère être extrêmement utile, c’est pour les installations dans des lieux isolés, dans les déserts ou sur des îles. L’armée américaine est en ce moment même en train de tester ce nouveau procédé pour ainsi permettre à ses soldats d’avoir accès  à une source d’énergie n’importe où et n’importe quand, et surtout d’alléger le poids de leurs équipements de 11 kilos !

Ne donnez plus de codéine aux enfants!

L’alerte a été lancée par le Comité pour l’évaluation des risques en matière de pharmacovigilance (Prac) de l’Agence européenne du médicament (EMA). Les experts de cette institution souhaitent limiter l’utilisation de la codéine pour la prise en charge de la douleur chez l’enfant. Déjà en juillet 2012, l’EMA avait commencé à réévaluer des médicaments contenant de la codéine utilisés comme antalgiques chez l’enfant. L’ensemble des personnes concernées sont invitées à parler de cette question avec leur médecin et/ou leur pharmacien.

Présente dans un pavot

La codéine (ou méthylmorphine) est l’une des substances contenues dans le pavot somnifère (Papaver somniferum). Elle tire d’ailleurs son nom du grec kôdé (tête de pavot). Cette substance est depuis très longtemps utilisée comme un produit antidouleur, mais aussi comme un antitussif. C’est aussi une version mineure de la morphine, dont elle ne partage toutefois pas les puissants effets d’attraction et d’accoutumance. En pratique, la codéine subit au sein de l’organisme une transformation qui permet sa métabolisation rapide en morphine, et ce à hauteur d’environ 10% de la dose administrée. Cette transformation est assurée par une enzyme, le cytochromeCYP2D6. Et cette transformation est variable selon les personnes et les groupes ethniques.

En théorie, la codéine est pour l’essentiel utilisée dans le cadre du traitement de la douleur d’origine centrale. Selon les pays, elle peut l’être seule (monothérapie) ou associée au paracétamol ou à l’aspirine. Certains en usent pour ses propriétés anxiolytiques. Elle entre également dans la composition de certains traitements (sirops) antitussifs, du moins lorsque la toux est sèche (non grasse, non «productive»).

Un usage prolongé ou abusif entraîne tolérance, une accoutumance puis une assuétude et une pharmacodépendance caractérisée. Elle a pu être (ou est encore) utilisée comme produit de substitution à la toxicomanie dans certains milieux, au même titre que la méthadone et la buprénorphine.

Ablation des amygdales

Parmi ses effets secondaires, la codéine peut produire un état général de somnolence. Elle peut également induire une sorte d’état d’euphorie assez caractéristique des opiacés. Au rang de ses (nombreux) utilisateurs célèbres figure le milliardaire américain Howard Hughes: il utilisait la codéine afin de calmer de fortes douleurs liées à des traumatismes neurologiques et squelettiques causés par de nombreux accidents d’avion.

La décision du Prac résulte de la transformation en morphine de la codéine par l’enzyme CYP2D6. Dans certains cas (chez les «métaboliseurs rapides CYP2D») la transformation est excessivement rapide: chez ces personnes les concentrations sanguines de morphine sont plus élevées, d’où un risque toxique mais aussi un risque d’insuffisance respiratoire.

Ce risque accru théorique avait déjà, en pratique, été mis en évidence aux Etats-Unis avec des cas mortels. Une nouvelle évaluation de ce risque menée par l’EMA fait apparaître des cas survenus pour l’essentiel après l’ablation des amygdales ou des végétations adénoïdes pour l’apnée obstructive du sommeil (interruption fréquente de la respiration pendant le sommeil).

A savoir

Pour sa part, le Prac, qui reconnaît l’association entre codéine et risque de dépression respiratoire, publie une série de recommandations. Les voici:

  • les médicaments contenant de la codéine ne doivent plus être utilisés pour traiter la douleur aiguë modérée chez les enfants de plus de douze ans, sauf si la douleur ne peut être soulagée par d’autres analgésiques comme le paracétamol ou l’ibuprofène;
  • la codéine ne doit pas être utilisée chez les enfants de moins de 18 ans qui subissent une ablation des amygdales ou des végétations pour traiter l’apnée obstructive du sommeil, et ce en raison des troubles respiratoires préexistants de ces patients;
  • la notice des médicaments concernés devrait mentionner les effets indésirables possibles en cas de troubles respiratoires et déconseiller dans ce cas l’utilisation de la codéine.

Il importe aussi de souligner que les risques d’effets secondaires avec la codéine existent aussi pour les adultes, connus comme «des métaboliseurs ultra-rapides», ainsi que pour les jeunes mères qui allaitent. Pour l’EMA, la codéine pour traiter la douleur chez l’enfant n’est pas plus efficace que les analgésiques non opioïdes comme le paracétamol ou l’ibuprofène.

J.-Y.N.


A votre santé! – Slate.fr

Les bienfaits de la canneberge confirmés

Les bienfaits de la canneberge pour prévenir les infections urinaires ont été confirmés par des chercheurs québécois, qui affirment aussi que des dérivés du petit fruit rouge pourraient freiner la propagation des bactéries pathogènes dans les dispositifs médicaux implantables.

  • La consommation de produits à base de canneberges est associée à la prévention des infections urinaires depuis plus de 100 ans.
  • Ce n’est que depuis quelques années seulement que des études ont confirmé son rôle protecteur en empêchant les bactéries d’adhérer à la paroi des voies urinaires grâce à un phénomène chimique.
  • Les mécanismes par lesquels la canneberge modifie le comportement des bactéries demeuraient un mystère.

La Pre Nathalie Tufenkji et ses collègues du département de génie chimique de l’Université McGill au Canada ont fait la lumière sur ces mécanismes biologiques.

Ils ont découvert que la poudre de canneberge inhibe la capacité à se propager de la bactérie Proteus mirabilis, souvent montrée du doigt dans les infections urinaires compliquées.

Leurs travaux montrent aussi que l’augmentation des concentrations de cette poudre réduit la production bactérienne d’uréase, une enzyme contribuant à la virulence des infections.

En outre, ces résultats laissent à penser que les dérivés de la canneberge pourraient prévenir la colonisation bactérienne de dispositifs médicaux comme les cathéters.

« Si l’apport de la canneberge sur les organismes vivants doit faire l’objet d’études plus poussées, les résultats que nous avons obtenus témoignent du rôle que la consommation de ces petites baies pourrait jouer dans la prévention des infections chroniques. » – Pre Nathalie Tufenkji

Les résultats de ces travaux sont publiés dans le journal canadien de microbiologie et dans la revue Colloids and Surfaces B : Biointerfaces.

Le saviez-vous? Plus de 150 millions de cas d’infections urinaires sont recensés chaque année dans le monde. L’antibiothérapie demeure le traitement standard, mais la résistance aux antibiotiques met en lumière l’importance de mettre au point une nouvelle méthode de lutte contre ces infections.

Un puissant réquisitoire contre les vitamines

Paul A. Offit est un pédiatre américain spécialisé dans les maladies infectieuses et un expert des vaccins, de l’immunologie et de la virologie, nous explique Wikipedia. Dans son livre Do You Believe in Magic?: The Sense and Nonsense of Alternative Medicine, dont The Atlantic publie un extrait, il se livre à un véritable réquisitoire contre la prise de vitamines (autres que celles contenues naturellement dans une alimentation normale). Ou plutôt contre la personne qui nous a mis dans la tête qu’il fallait prendre des vitamines.

«Ce que peu de gens savent, c’est que leur fascination pour les vitamines trouve sa source dans un homme. Un homme qui était si spectaculairement bon qu’il a gagné deux prix Nobel et qui avait si spectaculairement tort qu’il était sans doute le plus grand charlatan du monde.»

Cet homme, c’est Linus Pauling. Seule personne à avoir remporté deux prix Nobel dans deux catégories en son nom (Marie Curie a partagé ses prix Nobel): le premier en chimie en 1954 pour ses travaux décrivant la nature de la liaison chimique, le second, le prix Nobel de la paix, en 1962, pour sa campagne contre les essais nucléaires.

Les vitamines dans tout cela? Paul A. Offit raconte que tout commence en 1966. Linus Pauling a alors 65 ans et il reçoit une lettre d’un biochimiste, Irwin Stone, qui lui explique que s’il suit ses recommandations et qu’il pend 3.000 milligrammes de vitamine C par jour, il pourra vivre au moins vingt-cinq ans de plus. De là part la fascination de Pauling pour la vitamine. Rapidement, il remarque que, depuis qu’il prend de la vitamine C, il n’attrape plus ces gros rhumes dont il souffrait avant. Il augmente les doses pour arriver à 18.000 milligrammes par jour.

La vitamine C ne soigne pas le rhume

En 1970, il publie La vitamine C contre le rhume (un prix Nobel vous dit comment éviter les rhumes et améliorer votre santé). C’est un best-seller. Les Américains se mettent à avaler de la vitamine C, les pharmacies ont du mal à satisfaire la demande. Et les scientifiques s’y intéressent et cherchent à savoir si ça marche. Paul A. Offit égrène les études:

  • à l’université du Maryland, ils ont donné 3.000 milligrammes de vitamines par jour pendant trois semaines à 11 volontaires et un comprimé de sucre à 10 autres. Les chercheurs ont infecté les volontaires avec un rhume. Tous ont développé les mêmes symptômes.
  • à l’université de Toronto, 3.500 cobayes. Mêmes résultats
  • en 2002, aux Pays-Bas, 600 cobayes. Aucune différence

Selon Paul A. Offit, «au moins 15 études ont montré que la vitamine C ne soigne pas le rhume. En conséquence, ni la FDA, ni l’académie américaine de pédiatrie, ni l’American Medical Association, (…) ne recommande un supplément de vitamine C en prévention ou en traitement du rhume».

Mais cela n’a pas arrêté Pauling. Non seulement la vitamine C prévient les rhumes, mais elle soigne le cancer. Des chercheurs décident de vérifier. Aucune différence entre les patients qui avaient reçu de la vitamine C et les autres.

Mais cela n’a pas arrêté Pauling. La vitamine C, prise avec des doses massives de vitamine A, de vitamine E, de sélénium et de bêta-caroten, peut soigner toutes les maladies connues de l’homme, ou presque. Paul A. Offit dresse un inventaire à la Prévert:

«Les maladies cardiaques, les maladies mentales, la pneumonie, l’hépatite, la poliomyélite, la tuberculose, la rougeole, les oreillons, la varicelle, la méningite, le zona, les boutons de fièvre, herpès labial, les aphtes, les verrues, le vieillissement, les allergies, l’asthme, l’arthrite , le diabète, le décollement de la rétine, accidents vasculaires cérébraux, les ulcères, les chocs, la fièvre typhoïde, le tétanos, la dysenterie, la coqueluche, la lèpre, la fièvre des foins, les brûlures, les fractures, les blessures, coup de chaleur, mal de l’altitude, lla maladie des rayons, le glaucome, l’insuffisance rénale, la grippe, de la vessie maladies, le stress, la rage et les morsures de serpent.»

Et quand le sida est apparu, il a aussi assuré que la vitamine C pouvait le soigner.

L’augmentation du risque de cancer

La grande idée de Pauling se résumait en un mot: antioxydant. Résumé par Paul A. Offit:

«La logique est imparable: si les fruits et les légumes contiennent des antioxydants et si les gens qui mangent beaucoup de fruits et légumes sont en meilleure santé, alors, ceux qui prennent des compléments d’antioxydants sont aussi en meilleure santé. En réalité, ils sont en moins bonne santé.» 

Comme le rappelait en 2011 l’AFP:

«Une étude publiée le 11 octobre aux Etats-Unis indique une augmentation de 17% du risque de cancer de la prostate chez des hommes prenant de la vitamine E à haute dose. Une autre recherche américaine menée avec des femmes, parue le 10 octobre, révèle que des multivitamines étaient inutiles et accroissaient légèrement leur risque de mortalité. Déjà en 2007, des chercheurs avaient établi un lien entre un danger accru de diabète adulte et des suppléments de sélénium.»

Le dernier coup porté au mythe de la vitamine est asséné par Paul A. Offit dans la conclusion de son article:

«En mai 1980, pendant un entretien à la Oregon State University, on demanda à Linus Pauling: “Est-ce que la vitamine C a un quelconque effet secondaire à long terme disons, au-delà du gramme?” La réponse de Pauling fut rapide et ferme: “Non.”

Sept mois plus tard, sa femme mourait d’un cancer de l’estomac. En 1994, Linus Pauling mourait d’un cancer de la prostate.»


A votre santé! – Slate.fr

Le nouveau projet de Bloomberg pour lutter contre l’obésité à New York: promouvoir… les escaliers

Depuis son arrivée à la mairie de New York en 2002, Michael Bloomberg a mené de nombreux projets visant à améliorer la santé de ses administrés, en luttant tout particulièrement contre l’obésité (notamment via une vaine tentative d’interdire les sodas XXL).

A quelques mois de la fin de son mandat, il invite cette fois-ci les New-Yorkais à bouger leurs corps en prenant les escaliers, raconte le New York Times. Son idée? Mettre en place «une approche globale de la planification urbaine».

Du long terme, donc, pour que les habitants marchent plus, dans cette «ville verticale» où beaucoup de déplacements se font de bas en haut.

Bloomberg a ainsi présenté deux projets de loi ayant pour but d’accroître la visibilité et de faciliter l’accès à au moins un escalier, dans tous les nouveaux bâtiments. Des escaliers qui devront être ouverts, lumineux, propres, et pas seulement réservés aux situations d’urgence.

Cela se traduirait aussi par plus de signalétiques montrant la direction de la marche vers les étages, et une injonction récurrente: «Prenez les escaliers!».

Pour plancher sur le sujet, la ville va travailler avec le nouveau Center for active design. Pour «promouvoir la santé à travers le design» des bâtiments, des rues, des quartiers…

Cet active design (littéralement design actif), a plusieurs facettes intéressantes, toujours avec ce but de prendre soin de la santé des habitants avec des installations urbaines adaptées: les transports (comment favoriser un environnement agréable pour les piétons et les cyclistes, avec des voies sécurisées, plus d’arbres, du street art…), les bâtiments (plus d’escaliers, donc, visibles et attractifs, mais aussi des espaces de travail qui favorisent la circulation, des cuisines dans les bureaux pour éviter le Big Mac, des garages à vélo…), les «aires récréatives» (parcs et squares accessibles, jeux sécurisés pour les enfants…) et «l’accès à la nourriture» (des espaces pour des stands de fruits et légumes localisés grâce à une carte spéciale, des jardins communautaires ou sur les toits, des fontaines à eau visibles…).

Ce Center for active design va donc explorer de nombreuses pistes, pas que celle des escaliers. 

«Je ne suis pas ici pour vous dire comment vivre», s’est justifié Bloomberg, souvent accusé d’être le représentant du «nanny state» («état hyperprotecteur»), en précisant que les New-Yorkais ont quand même une espérance de vie supérieure de 3 ans à la moyenne nationale. Mais l’obésité reste la deuxième cause de décès évitables dans la ville, après le tabagisme. 

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Mort du Dr Olivier Ameisen, promoteur du Baclofène, un nouveau traitement contre l’alcoolisme

Il venait d’avoir 60 ans et il est mort au moment où il commençait à être entendu. Olivier Ameisen restera comme une personnalité médicale hors norme, une forme de météore dans les cieux tourmentés de la lutte contre les addictions. Il avait non sans courage tout dit de lui, ou presque, dans une autobiographie atypique publiée en 2008, «Le dernier verre», aux Editions Denoël. Un ouvrage né, expliquait-il alors, du silence de ses confrères face à une auto-expérience qui lui avait permis de continuer à vivre. Le silence de ses confrères pour ne pas parler d’une certaine condescendance, voire d’une véritable gêne.

Son histoire était-elle trop belle? Médecin après avoir été musicien, pratiquant la cardiologie aux Etats-Unis, il était devenu alcoolique et avait atteint des stades d’où l’on ne revient habituellement pas. Après avoir tout tenté pour briser cet esclavage suicidaire il avait in fine «tenté le baclofène». Personne ou presque ne savait, avant lui, que l’on pouvait utiliser ce vieux médicament neurologique pour soigner les malades alcooliques. Il expérimenta, augmenta les doses quotidiennes à des niveaux jusqu’à dix fois supérieurs au maximum autorisé. C’est ainsi qu’il avait atteint un stade inconnu: le désintérêt  pour les boissons alcooliques.

Il insistait: le désintérêt. Pas le dégoût ou la nausée. Pas l’abstinence radicale et définitive, unique objectif  de toute l’histoire de la désintoxication alcoolique mais une forme de détachement vis-à-vis de liquides pour lesquels on ne serait, la veille, damné.

Le malade pouvait regarder une bouteille de gin, voire prendre un verre mais ce verre n’avait plus d’intérêt et, surtout, n’en appelait pas tous les autres. La fin des ivresses, mais sans la rédemption de l’abstinence. Contrainte : le traitement médicamenteux était a priori destiné à être pris à vie.

Il y a cinq ans, son «Dernier verre» rencontra un très grand succès. Olivier Ameisen devint un habitué des studios radiophoniques et des plateaux de télévision. Sans toujours être bien compris. Il fit quelques adeptes dans le corps médical français et des milliers de malades alcooliques ou de leurs proches sont aujourd’hui persuadés qu’ils lui doivent la survie et la guérison. On estime aujourd’hui que plus de 50.000 personnes sont en France «sous baclofène» avec succès mais en toute illégalité.

La croisade de ce médecin suscita de nombreuses réserves et de franches oppositions médicales et réglementaires. Non sans raison. On ne disposait d’aucun essai clinique démontrant l’efficacité et l’innocuité du baclofène dans cette indication et à de telles doses. Pour des raisons qui restent encore à élucider, il fallu attendre plus de deux ans pour qu’une mobilisation officielle commence à se traduire dans les faits. Le promoteur du baclofène en nourrit de vives désillusions et put y percevoir une forme de trahison de la part de ses pairs.

En septembre 2012, il participait, sur France Culture, à l’émission «Science Publique» de Michel Alberganti (chroniqueur de Slate.fr). Il peinait alors à développer ses arguments comme il le faisait depuis 2008. En avril une centaine de personnalités, dont le Pr Didier Sicard, ancien président du Comité national d’éthique, lançaient un appel en faveur d’une «libération du baclofène». Un appel rappelant que l’alcool est directement à l’origine de cent morts prématurées chaque jour en France.

Cet appel devait avoir un rapide prolongement. Début 2013, Olivier Ameisen participait à l’hôpital Cochin de Paris à la première rencontre œcuménique sur le thème de «son» baclofène. Le Pr Jacques-Louis Binet, secrétaire perpétuel honoraire de l’Académie de médecine et président de séance le félicita «d’avoir le courage de ne pas prendre la parole». Cela ne manquait pas d’élégance. Il nous a semblé, alors, que le Dr Ameisen était, déjà, ailleurs. Il est mort le 18 juillet d’une crise cardiaque survenue durant son sommeil.      

Jean-Yves Nau


A votre santé! – Slate.fr

Pourquoi les moustiques vous piquent (ou vous évitent)?

Vous vous êtes déjà retrouvé à rentrer chez vous d’une soirée passée dehors avec des amis, seul(e) à être couvert(e) de piqûres de moustiques?

Ou vous faites partie de ces gens qui disent régulièrement aux autres en train de se gratter «ah bon, y a des moustiques?» (et dans ce cas-là, je vous déteste).

Comme on l’expliquait en 2011, les femelles moustiques ont besoin de sang –humain et animal– pour obtenir les protéines dont elles ont besoin afin de développer leurs œufs avant la ponte.

Grâce à un système olfactif perfectionné, le diptère détecte le dioxyde de carbone que vous expirez et toute une série de composants présents dans votre sueur. Si vous avez la chance d’exsuder une molécule qui lui déplaît, il vous évite. Sinon, le moustique s’approche, se pose, met sa serviette autour de son cou et sort ses couverts.

Le Smithsonian magazine revient sur tous les facteurs qui font que les moustiques piquent certaines personnes et pas d’autres, en voici quelques-uns:

Le groupe sanguin: certains groupes sont plus appétissants que d’autres. Une étude a ainsi conclu que dans un environnement contrôlé, les moustiques choisissaient les gens du groupe O presque deux fois plus souvent que ceux du groupe A.

Le dioxyde de carbone: les moustiques peuvent détecter du dioxyde de carbone à 50 mètres de distance. Les gens qui expirent davantage de dioxyde de carbone attirent plus les moustiques que les autres.

L’exercice physique et le métabolisme: les moustiques sentent aussi l’acide lactique, l’acide urique, l’ammoniac et d’autres substances présentes dans votre sueur, et sont attirés par les gens dont la température corporelle est élevée. Faire du sport augmentant la chaleur de votre corps et l’acide lactique, les moustiques vous repèrent plus facilement.

Etre enceinte: une conséquence des deux facteurs précédents, puisque les femmes enceintes expirent 21% de dioxyde de carbone en plus que les autres gens, et ont une température du corps plus élevée.

Si vous faites partie des gens souvent piqués, Pierre Barthélémy s’était demandé quelle quantité de moustiques vous pourriez théoriquement nourrir:

«D’après les données que j’ai trouvées, le prélèvement moyen est de 5 millionièmes de litre. La densité du sang n’étant qu’à peine supérieure à celle de l’eau (1 kg/litre), on en déduit que l’insecte en ingurgite 5 milligrammes, soit deux fois sa propre masse étant donné qu’il pèse en moyenne 2,5 milligrammes! Les vainqueurs des concours de buveurs de bière n’ont plus qu’à aller se rhabiller. Puisqu’on est dans les chiffres, petite devinette. A supposer qu’il puisse se faire siphonner entièrement de ses 5 litres de sang, pour combien de moustiques en mal de descendance un humain moyen pourrait-il servir de réserves de protéines? Réponse simple: un million.»

C.D.

Bientôt plus de «lunch box» dans les écoles anglaises?

Les directeurs d’écoles anglais sont très vivement encouragés à interdire la «lunch box» dans leurs établissements, pour «promouvoir une alimentation saine», selon BBC News.

Un rapport sur l’alimentation à l’école a décrété qu’un pique-nique apporté de la maison était presque toujours moins nutritif qu’un plat cuisiné à la cantine.

Aujourd’hui, 57% des élèves apportent un repas tout prêt ou l’achètent aux abords des écoles. Il semblerait que la majorité de ces enfants n’apportent donc pas un sandwich fait maison mais plutôt de la junk food en bonne et due forme.

Henry Dimbleby, restaurateur et co-auteur du rapport réalisé pour le ministère de l’Education (après avoir passé un an à visiter 60 écoles anglaises), souligne ainsi que les deux tiers des casse-croûtes emballés dans les cartables «contiennent des chips ou des confiseries».

Cette suggestion sera envoyée aux directeurs, mais pour l’instant, il s’agit bien d’une recommandation et non d’une obligation. En parallèle, les chefs d’établissement sont invités à baisser les prix de la cantine, éventuellement via des repas subventionnés. «Le gouvernement va se pencher sur l’idée d’étendre les cas de repas gratuits dans les écoles», précise même BBC News.

John Vincent, l’autre auteur du rapport, explique au Daily Mail que «l’augmentation du nombre d’enfants qui déjeunent à la cantine ne peut pas être imposée par le haut. Cela exige un changement culturel au sein de chaque école».

Le secrétaire général de l’Association nationale des directeurs d’école a déclaré qu’il ne serait probablement pas possible pour les écoles de véritablement interdire aux enfants d’apporter leur déjeuner. Pour lui, il vaut mieux se concentrer sur «la préparation de repas scolaires plus attractifs en termes de coût, d’accès, de contenu nutritionnel, de goût et de présentation».

L’idée serait donc de faire de la «lunch box» l’option «la moins excitante», et d’encourager les élèves à faire un vrai repas chaud et complet.

Les autres recommandations du document sont la mise en place de cours de cuisine après l’école pour les parents et les enfants ou l’interdiction pour les enfants de sortir pendant les pauses pour s’acheter de la junk food. Pour les auteurs, il serait également positif d’encourager les enseignants à s’asseoir à la cantine avec les enfants.

Pour le moment, en Angleterre, près d’un enfant sur cinq est obèse à la fin de l’école primaire. 

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A votre santé! – Slate.fr

Pourquoi la cigarette électronique est-elle interdite dans les avions?

C’est une certitude: les utilisateurs d’e-cigarettes n’exposent pas les membres de leur entourage à des taux significatifs de substances cancérogènes, de particules solides ou de gaz monoxyde de carbone. Ils peuvent en revanche les exposer à des produits chimiques irritants et à la nicotine (du moins lorsqu’ils ont recours à des cartouches qui en contiennent). Les experts indépendants estiment d’autre part ne pas être véritablement en mesure de dire si les effets des substances inhalées à très faibles doses par l’entourage sont toxiques ou non. Bien que le risque repose sur des bases scientifiques faibles, il est utile d’établir des règles pour protéger l’entourage des «vapoteurs» de ces substances.

Plus encore, il est important de faire en sorte que l’e-cigarette ne constitue pas une incitation à fumer dans les lieux non-fumeurs et ne contribue pas à un retour à la «normalisation» de l’usage du tabac dans notre société. C’est la thèse défendue en France par le Pr Bertrand Dautzenberg, spécialiste de pneumologie et de tabacologie, qui a remis un rapport sur ce thème au gouvernement.

Dans les pays qui ne l’interdisent pas, les e-cigarettes peuvent le plus souvent être utilisées dans tous les lieux publics où la consommation de tabac est interdite. C’est ainsi que les utilisateurs ne sont pas sanctionnés (et rarement interpellés) lorsqu’ils utilisent leur e-cigarette au cinéma, devant une classe d’élèves ou… dans le cabinet d’un médecin. Il existe toutefois une exception notable: les compagnies aériennes interdisent de vapoter dans les avions.

Simulation interdite

Cette interdiction est la conséquence d’une décision de l’IATA (International Air Transport Association) qui est une organisation non gouvernementale. Voici ses recommandations qui sont aujourd’hui mises en œuvre de manière systématique: l’e-cigarette et les autres articles pour simuler l’acte de fumer doivent voir leur utilisation interdite par les passagers et membres d’équipage à tout moment. Les opérateurs ne doivent pas permettre l’utilisation de tout élément qui pourrait laisser croire que fumer est autorisé à bord des aéronefs. Permettre l’utilisation de ces dispositifs à bord pourrait amener les passagers à fumer des cigarettes réelles (ou d’autres produits du tabac) et/ou à une augmentation des événements liés à des passagers indisciplinés/perturbateurs.

Les e-cigarettes peuvent cependant être acceptées à bord dans les bagages à main pour une utilisation par les passagers une fois arrivés à destination, mais elles doivent rester inutilisées durant le vol. Il est par ailleurs rappelé que les cigarettes électroniques contiennent des piles au lithium (et à ce titre ne peuvent être mises dans les bagages de soute). «Les grandes compagnies comme Air France suivent ces recommandations et l’interdiction d’utiliser la cigarette électronique est rappelée à chaque vol», souligne le Pr Dautzenberg.

L’interdiction de vapoter à bord des avions repose sur trois arguments: l’incitation à fumer des vraies cigarettes; les conflits susceptibles de naître entre passagers à propos de l’e-cigarette; les perturbations de certains capteurs de fumée. Cette interdiction n’est donc pas prise au nom de la santé et de la qualité de l’air, mais pour des raisons de sécurité et pour prévenir l’incitation à la violation de l’interdiction de fumer des cigarettes réelles. Cette mesure a été prise précocément avant que l’utilisation ne soit massive. L’expérience montre que lorsqu’elle est clairement annoncée, cette interdiction est généralement bien acceptée.

Prévenir les incidents dans le métro

Qu’en est-il des autres moyens de transport collectif? En France, dans la région parisienne, la RATP avait été très active pour contrôler l’interdiction de fumer du tabac dans les rames et dans les gares. Aujourd’hui «en attente d’une réglementation spécifique», elle a décidé de prohiber l’usage des e-cigarettes dans l’ensemble des espaces qu’elle gère (véhicules compris). Selon la direction, «permettre l’utilisation des e-cigarettes pourrait inciter à fumer des cigarettes réelles et conduire à des incidents dérangeants nos passagers».

La SNCF fait quant à elle preuve (pour l’heure) d’une relative tolérance. La possession et le transport d’e-cigarettes peuvent se faire sans limitation dans les trains, en gare et sur les quais. Mais leur utilisation pose problème, notamment à l’intérieur des voitures ou encore sur les quais non couverts, qui sont des lieux non-fumeurs.

Interdictions en Belgique, au Luxembourg et à Malte

Sur le site Web de la SNCF, on peut lire cette question posée par un internaute:

«Compte tenu qu’une cigarette électronique ne dégage pas de fumée mais de la vapeur au même titre qu’une tasse de café chaud, et que le café chaud n’est pas interdit dans les trains, peut-on utiliser sa cigarette électronique dans un train?»

Et voici la réponse apportée le 7 janvier 2013:

«Il est interdit de fumer dans les moyens de transport collectif. Sont considérés comme produits du tabac les produits destinés à être fumés dès lors qu’ils sont, même partiellement, constitués de tabac, ainsi que les produits destinés à être fumés même s’ils ne contiennent pas de tabac. C’est le fait de fumer dans les lieux affectés à un usage collectif qui est interdit, indépendamment du type de produit inhalé.»

Nul doute que l’affaire fera bientôt l’objet de longs débats linguistiques (qu’est-ce que «fumer»?) et juridiques. Peut-être même philosophiques.

Aujourd’hui (juin 2013) trois pays européens (la Belgique, le Luxembourg et Malte) ont d’ores et déjà interdit l’usage des e-cigarettes là où il était déjà interdit de fumer. La France s’apprête à faire de même. Mais pas avant 2014.

Jean-Yves Nau

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