Certains médecins refusent de soigner les patients pauvres
Le 6 février 2017.
Certains médecins n’hésitent pas à afficher clairement leur refus de prendre en charge des patients bénéficiant de l’Aide médicale de l’État (AME) ou de la couverture maladie universelle (CMU). Un comportement dénoncé par l’Ordre des médecins.
Refus de soigner les patients bénéficiant de l’AME ou de la CMU
Certains médecins refuseraient de soigner les patients pauvres. C’est en tout cas ce que dénonçaient, début janvier, trois associations : La Fédération des acteurs de la solidarité, le Collectif interassociatif sur la santé et Médecins du monde. Afin de mettre un terme à ces « pratiques illégales et discriminatoires de refus de soins », elles avaient saisi le Défenseur des droits, Jacques Toubon.
Les associations pointaient du doigt spécifiquement douze médecins et dentistes. À côté de leurs noms, sur Doctolib, un site de prise de rendez-vous médical sur Internet, était affiché : « pas de CMU acceptée ». Cette mention serait proprement illégale dans la mesure où la loi oblige les médecins à soigner les patients bénéficiant de l’AME ou de la CMU, et à leur appliquer les tarifs conventionnés, sans dépassements d’honoraires.
Un comportement inacceptable selon l’ordre des médecins
« Un tel comportement est absolument inacceptable, tant sur le plan déontologique que moral », a fait savoir, jeudi 2 février, l’Ordre des médecins, dans un communiqué. L’Ordre a par ailleurs annoncé qu’il allait « saisir les chambres disciplinaires de plaintes à l’encontre de ces médecins ». Un avis encouragé par le Défenseur des droits sur son site Internet qui dénonce avec fermeté les « refus de soins illégaux auxquels sont exposés les bénéficiaires de la CMU-C, de l’Aide à la complémentaire santé (ACS) et de l’AME ».
De son côté, Jean-Paul Ortiz, le patron des syndicats médicaux français, a condamné ces refus mais a cherché à les expliquer : « Beaucoup prennent un rendez-vous chez leur médecin et ne viennent pas », a-t-il estimé au micro d’Europe 1. « Ce sont des populations défavorisées qui n’ont pas ces attitudes de bonne organisation dans leur vie quotidienne ou qui n’ont pas ces réflexes-là. »
Marine Rondot
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