Cœur Carmat : Décès du malade ayant bénéficié de la 1ère implantation
«Soixante quinze jours après l’implantation du premier cœur artificiel bioprothétique CARMAT chez un homme de 76 ans souffrant d’une insuffisance cardiaque terminale, le malade est décédé le 2 mars 2014. » C’est en ces termes que l’Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) a annoncé le décès du premier patient porteur d’un cœur artificiel autonome conçu par la société française Carmat.
Dans un communiqué diffusé le 3 mars au soir, l’établissement rend hommage au malade et à son engagement dans cet essai clinique, soulignant « la haute figure du malade (…), qui, pleinement conscient de l’enjeu, a, par sa confiance, son courage et sa volonté, apporté une contribution mémorable aux efforts engagés par les médecins pour lutter contre une maladie en pleine évolution.» Il salue également « L’importance enfin du soutien apporté par la famille ».
Les causes du décès ne pourront être connues qu’après l’analyse approfondie des nombreuses données médicales et techniques enregistrées. D’ores et déjà, les médecins directement impliqués dans les soins postopératoires désirent souligner l’importance des premiers enseignements qu’ils ont pu tirer de ce premier essai clinique, concernant la sélection du malade, le suivi postopératoire, le traitement et la prévention des difficultés rencontrées. L’importance aussi des soins délivrés avec dévouement et compétence par les personnels paramédicaux.
Dans une dépêche diffusée le soir même, l’AFP rapporte que « La ministre de la Santé Marisol Touraine a immédiatement réagi en transmettant ses condoléances à la famille du patient et en apportant son soutien « aux équipes qui luttent sans relâche pour faire avancer la médecine ».
L’intervention d’une dizaine d’heures avait été réalisée le 18 décembre 2013 par les professeurs Christian Latrémouille (AP-HP) et Daniel Duveau (CHU de Nantes) dans le service de chirurgie cardiovasculaire du Pr Jean-Noël Fabiani, sous la direction du Pr Alain Carpentier, concepteur du projet.
Conçue pour durer 5 ans, la bioprothèse cardiaque d’un poids actuel de 900g (entre 3 et 4 fois plus qu’un cœur humain) ne peut être implantée que chez des personnes corpulentes ; il serait compatible avec 70% des thorax des hommes et 25%de ceux des femmes. Autre obstacle son coût élevé estimé à 160.000 euros qui se rapproche de celui d’une greffe et de ses suites opératoires.
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