Demain, des greffes d’organes de porcs génétiquement modifiés ?
Le 11 août 2017
Des scientifiques sont parvenus à modifier génétiquement des porcelets, dans l’espoir de pouvoir réaliser bientôt une transplantation de plusieurs de leurs organes sur l’homme.
La greffe d’organes de cochon est déjà pratiquée
La revue américaine Science a publié un article, le 10 août dernier, relatant cette nouvelle prouesse scientifique : une équipe de généticiens, dirigée par les deux scientifiques de l’université de Havard (États-Unis), Luhan Yang et George Church, est parvenue à modifier le code génétique de 37 embryons de porcs, afin de rendre leurs futurs organes plus compatibles avec ceux des humains, en vue d’une transplantation.
La xénotransplantation, qui consiste à réaliser des greffes à partir de donneurs animaux, existe déjà, notamment pour remplacer une valve cardiaque ou un pancréas. Les chercheurs expliquent dans la revue américaine que les organes des porcs « peuvent atteindre une taille idéale pour les humains ». Mais jusqu’à aujourd’hui, les organes plus volumineux ne pouvaient être transplantés, en raison du risque de transmission de virus infectant les humains.
Les gènes à l’origine des virus ont été retirés de l’ADN de 37 porcelets
Les généticiens sont parvenus à contourner ce risque de transmission en utilisant la technique révolutionnaire et extrêmement précise du Crispr-Cas9, une sorte de « ciseaux génétiques », qui leur a permis de retirer les gènes responsables des virus dans l’ADN des porcs, avant de développer les embryons. Après 4 mois, âge auquel leurs organes atteignent la taille nécessaires pour une transplantation, il semble que la plupart des porcs génétiquement modifiés soient en parfaite santé.
La prochaine étape des recherches sera de faire en sorte qu’il y ait le moins de rejets possibles. « Les cochons auront besoin d’autres modifications pour que les organes ne soient pas rejetés par le système immunitaire humain, ou ne causent pas d’autres dommages », peut-on lire dans les colonnes de Science. Le site Scientific American nous apprend également que des équipes de chercheurs espèrent qu’une première greffe pourra être réalisée d’ici 2 ou 3 ans. Selon eux, les premiers organes à pouvoir être transplantés seraient les reins, puis d’autres organes comme le cœur ou le foie. Un véritable espoir, à l’heure où l’on manque toujours autant de donneurs d’organes…
Aurélie Giraud
Les Nouvelles de PasseportSanté.net
Partagez sur