Éjaculation précoce : un homme sur deux serait concerné selon un sondage

“J’ai l’impression de faire ma vie en parallèle de ma partenaire”, “Ce que ses lèvres disaient n’était pas ce que je voyais au fond de ses yeux”… Les mots sont forts, mais ils ne représentent qu’un échantillon des déclarations relevées par l’institut OpinionWay, dans son étude “Regards croisés sur la sexualité des Français”. Récemment publiées, les conclusions en disent long sur la place que joue l’éjaculation précoce dans l’Hexagone et les façons dont elle est traitée.

Le constat est édifiant. Selon une étude d’OpinionWay réalisée pour les laboratoires Menarini et dont Le HuffPost publie les résultats en exclusivité, 50% des hommes et 43% des femmes (en parlant de leur partenaire) disent être concernés par l’éjaculation précoce. Un chiffre qui atteint respectivement les 69% et 63% d’individus concernés lorsqu’on évoque les dix dernières années de l’activité sexuelle.

L’étude a été réalisée sur internet auprès d’un panel de 750 hommes et 750 femmes sexuellement actifs.

Mais l’ascension (au sens figuré) ne s’arrête pas là. Potentiellement, suppose l’étude, on atteindrait les 100% en augmentant encore le nombre des années. Alors, tous éjaculateurs précoces? Peut-être.

Conclusion sans appel: l’éjaculation précoce (EP) est, ou est devenu, le trouble sexuel le plus fréquent parmi la population masculine, devant la dysfonction érectile. Et comme un malheur n’arrive jamais seul, l’EP s’accompagne en générale d’une ribambelle d’effets secondaires: gêne, culpabilité, tensions dans le couple, dépression, baisse du désir sexuel, etc.

Télécharger l’intégralité de l’étude en cliquant ici

Un mal peu connu

Pourtant, 67% des hommes et 81% des femmes confrontés à l’EP n’auraient jamais fait de recherches à son sujet. Et pour ceux qui cherchent, Internet est souvent la seule source d’information, avec l’efficacité qu’on lui connaît.

Quant à consulter un médecin, on en est encore loin: moins de 15% des personnes concernées ont déjà fait la démarche. Principale raison évoquée: l’EP est un sujet tabou dont on ne parle pas facilement à un tiers mais aussi très difficilement en couple. “50% des hommes concernés déclarent n’en avoir jamais parlé avec leur partenaire”, peut-on lire dans l’étude.

Au final, deux tiers des hommes interrogés ont avoué n’avoir aucune idée sur ce que pourrait être la prise en charge idéale. Les solutions sont pourtant nombreuses: préservatif retardant, gel anesthésiant, médicaments ou encore exercices de rééducation.

Il faut dire que les Français ont, semble-t-il, quelques difficultés à définir les symptômes.

Pour 80% d’entre eux, une éjaculation peut être qualifiée de précoce si elle survient dans les deux premières minutes de la pénétration. Mais l’endurance ne fait pas tout. L’éjaculation précoce est un trouble de l’éjaculation persistant ou répété lors de stimulations sexuelles minimes. À cette rapidité de l’éjaculation, s’ajoute une sensation de manque de contrôle et une souffrance marquée pour l’homme.

Mais si les symptômes sont connus, les causes sont elles encore assez floues. Une des hypothèses les plus avancées: le facteur génétique. Comme il y a des hommes plus ou moins grands, il y a des hommes qui éjaculent plus ou moins rapidement.

Un site pour en parler

C’est justement pour faire face au fatalisme que le laboratoire lance, ce mois-ci, une campagne d’information nationale auprès du grand public, via la radio, la télé et surtout le web, avec le site internet garderlecontrole.fr.

Le but? Inciter les hommes et femmes concernés à briser le silence et les mettre en relation avec des praticiens. “Au-delà de la mise à disposition d’un médicament, notre investissement s’oriente aussi vers une meilleure connaissance de ce trouble et une diffusion plus large de l’information auprès des personnes concernées”, a déclaré Thierry Poiraud, PDG de Menarini France, qui désire pour ainsi dire s’implanter sur le marché de l’éjaculation précoce.

Avis aux intéressés, le site sera pleinement opérationnel d’ici la mi-avril.

En attendant, haut les coeurs: l’étude d’Opinion Way révèle que 2/3 des hommes et 83% des femmes se déclarent satisfaits de leur vie sexuelle, et ce malgré les petits problèmes de tempo de ces messieurs. Par ailleurs, l’éjaculation précoce aurait peu d’influence sur la fréquence des rapports sexuels.

Car rappelons-le : depuis plusieurs années, les Français sont parmi les plus actifs au monde sur le plan sexuel. Cocorico!

On distingue deux grands types d’éjaculation précoce:

L’éjaculation primaire (innée) est très rapide et quasi systématique depuis le début de la vie sexuelle. Elle apparaît lors de tous les rapports sexuels, quelle que soit la partenaire. Elle peut survenir avant la pénétration ou juste au moment de la pénétration. Elle a tendance à persister tout au long de la vie chez 70% des hommes et peut même s’aggraver avec le temps. Elle concerne environ 2/3 des hommes qui souffrent d’éjaculation précoce.

L’éjaculation secondaire (acquise) se produit après une période de relations sexuelles à durée d’éjaculation normale. L’origine du changement peut être liée à une anxiété de la performance, des problèmes relationnels ou psychologiques, une dysfonction érectile, une hyperthyroïdie ou l’arrêt de prise de médicaments addictifs (opiacés).

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