Épidémie d'anthrax : la Sibérie en alerte
Le 4 août 2016.
Plus de 2 000 rênes et un jeune garçon ont été tués, en Sibérie, après avoir attrapé le virus de l’anthrax. Les fortes chaleurs de la saison libèrent de dangereux microbes enfouis jusqu’ici dans le permafrost sibérien, un constat qui inquiète les scientifiques.
Le dégel du permafrost fait ressurgir des microbes venus du passé
C’est un scénario catastrophe qui se profile en Sibérie. Au moins 2 300 rennes et un jeune garçon sont morts d’une épidémie d’anthrax, également appelée maladie du charbon, dans la péninsule de Yamal, en Sibérie. La bactérie de cette infection pulmonaire, qui peut être soignée si elle est découverte à temps, a été libérée dans l’air à la suite du dégel du permafrost sibérien, en raison des fortes chaleurs de ces dernières semaines.
Le phénomène est effrayant, et pourtant, il n’est pas nouveau. Tous les ans, le sol gelé, qui recouvre une large partie de la Sibérie, fond au moment où les températures augmentent. La boue et les effondrements font alors partie du quotidien des populations qui vivent sur place. Mais le réchauffement climatique et les étés particulièrement chauds, comme celui que nous vivons cette année, augmentent ce phénomène et font ressurgir des virus et bactéries venus du passé.
Et si la variole réapparaissait ?
Il faut dire que dans le permafrost, ces microbes trouvent des conditions de vie idéales. Le froid, le noir et le pH neutre de cet environnement permettent à ces êtres vivants de survivre des milliers d’années. « Si l’on y met un yaourt, celui-ci sera encore bon dans 10 000 ans », illustre ainsi Jean-Michel Claverie, spécialiste en micro-biologie à l’Institut de microbiologie de la Méditerranée, pour L’Obs.
Or, si les températures continuent à augmenter et que le permafrost fond en profondeur, certaines bactéries indésirables pourraient de nouveau faire leur apparition à la surface de la Terre. Pour L’Obs, Jean-Michel Claverie cite ainsi l’expérience de chercheurs qui, en 2012, ont découvert des corps momifiés dans le nord-est de la Sibérie. Lors des analyses génétiques faites sur ces restes humains, les scientifiques ont découvert des traces du virus de la variole. « Si un tel virus était libéré, les conséquences seraient beaucoup plus catastrophiques que les quelques infections bactériennes dont nous parlons aujourd’hui », analyse donc le chercheur, inquiet. « Or personne n’a pour l’instant la preuve que le permafrost ne recèle plus de virus de la variole encore infectieux, ou bien d’autres virus qui auraient pu infecter nos lointains ancêtres ! ».
Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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