Être parent détruit la santé
Le 28 décembre 2017
Les parents trop empathiques et entièrement dédiés à leur progéniture mettent leur santé à rude épreuve. Et face au stress, ils deviennent plus enclins à développer des maladies chroniques.
S’occuper de ses enfants détruit à petit feu
De nombreuses études montrent que les enfants avec des parents à l’écoute souffrent moins de dépression et ont une meilleure estime d’eux-mêmes. Les parents qui s’impliquent émotionnellement auprès de leur enfant ont également un mental plus fort. En revanche, si le moral est au beau fixe, s’occuper de ses enfants détruit à petit feu, précise le site Quartz.
Une équipe de la Northwestern University a étudié les « coûts cachés de la parentalité » sur 247 couples de parents. Et les résultats montrent que les parents impliqués souffraient de maladies chroniques. Pire : lorsque leurs enfants n’étaient pas heureux, le système immunitaire des parents était en berne. Le fait de s’impliquer dans l’éducation d’enfants aurait donc un impact négatif sur la santé des parents.
Ne pas s’oublier pour autant
Cette étude de 2016, parue dans Health Psychology, suit une autre étude publiée dans Clinical Psychological Science l’année précédente. Elle aussi montrait les dangers d’une trop grande empathie en tant que parent. Comme le rappelle le site, les personnes empathiques ont tendance à s’oublier pour se concentrer sur l’autre. Par conséquent, elles ne dorment pas assez, ne font plus de sport ou d’autre activité susceptible de faire baisser le stress.
S’impliquer émotionnellement pour son enfant est normal, mais, tout effort psychique a un coût physique. Il n’est donc pas égoïste de prévoir du temps pour soi. Comme le précise dans Quartz le docteur Erika M. Manczak qui a dirigé les deux études sur le sujet : « c’est même d’une importance capitale pour la santé mentale et physique des parents. »
Une vie sociale délaissée
Quant à la vie sociale, elle aussi est délaissée. Ainsi que le dénonce la sociologue Christine Castelain Meunier dans son livre Le ménage, la fée, la sorcière et l’homme nouveau, paru en 2013 : après une naissance, 28 % des hommes et 38 % des femmes renoncent à sortir (cinéma, spectacle, match, exposition), 24 % des hommes et 54 % des femmes abandonnent leur activité sportive, 18 % des hommes et 38 % des femmes délaissent leur pratique artistique.
Enfin, en 2003, une équipe avait interrogé 128 couples de futurs parents sur leur perception de leur bien-être et de leur état de santé physique et mentale, pendant la grossesse et 6 mois après la naissance de leur enfant. Au cours de ces 6 premiers mois, pères comme mères ont perçu des baisses significatives de leur qualité de vie, ainsi que de leur santé physique et mentale. En outre, les pères ont signalé une baisse de leur vitalité ainsi qu’une augmentation de leurs arrêts-maladie. De leur côté, les mères ont surtout témoigné d’une réduction importante de leur temps de sommeil, leur vitalité étant plutôt améliorée par rapport à l’état de grossesse.
Marie-Eve Wilson-Jamin
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Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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