Santé publique France publie deux études soulignant les failles des programmes de dépistage du cancer du sein et du cancer colorectal dans le pays. Face au cancer du sein, le plus fréquent et le plus mortel pour elles, les Françaises de 50 à 74 ans se voient proposer, tous les deux ans, un examen clinique des seins et une mammographie, suivi d’une seconde lecture par un expert si la première est normale ou d’un bilan-diagnostic en cas d’image suspecte.
Mais « la France peine à atteindre (l’)objectif » européen d’au moins 70 % de participation au dépistage, note une étude parue dans le bulletin épidémiologique hebdomadaire de SpF. La participation avoisine les 50 % et diminue depuis une dizaine d’années, avec, en plus, des répercussions de la crise Covid. Après une hausse jusqu’en 2012 et un pic autour de 52 %, elle a baissé à 48,5 % en 2019. Sur fond de pandémie, elle a chuté à 42,6 % en 2020, avant de remonter à 50,6 % en 2021.
« Si la participation de l’année 2021 a en partie compensé le déficit de l’année 2020, celle de la période 2020-2021 reste inférieure à celle de la période 2018-2019 », notent les autrices de cette étude. Outre les impacts du Covid sur l’accès aux soins, il est « également possible que la tendance de fond à la baisse du dépistage se poursuive », selon elles.
Plusieurs hypothèses pourraient expliquer cette tendance : « doute sur l’utilité du dépistage », « conséquence d’une moindre attractivité », « désertification médicale »… Il est cependant difficile d’avoir un panorama complet, car des mammographies se font aussi hors dépistage organisé.
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