La solitude réduit l’espérance de vie
Le 14 août 2017
Selon de récentes révélations, la solitude augmenterait de 50 % le risque de mourir prématurément chez les personnes de plus de 45 ans et tuerait au moins autant que l’obésité. Explications.
L’isolement favorise une mort prématurée autant que l’obésité
L’isolement social et la solitude constituent des facteurs de risque de mortalité au moins aussi importants que l’obésité. Pour arriver à cette étonnante conclusion, les chercheurs ont combiné 2 synthèses d’études, dévoilées par Julianne Holt-Lunstad, professeur de psychologie à l’université Brigham Young dans l’Utah (États-Unis), devant la convention annuelle de l’Association américaine de psychologie, à Washington.
La première synthèse regroupe 148 études portant sur 300 000 personnes et a révélé qu’une vie sociale riche réduirait de 50 % les risques de mort prématurée. La seconde synthèse regroupe 70 enquêtes menées auprès de 3,4 millions de personnes en Europe, en Asie, en Australie et aux Etats-Unis, et a démontré que l’isolement tuerait au moins autant que l’obésité. Une étude américaine d’avril 2016 démontrait déjà les liens entre solitude et risque d’AVC, d’angine de poitrine ou de crise cardiaque. Diabète, hypertension, cholestérol : une personne seule aura tendance à fumer plus, grignoter et se dépenser moins.
La solitude est encore plus présente dans les pays les plus riches
Si le phénomène d’isolement est bien présent dans tous les pays du monde, Julianne Holt-Lunstad n’hésite d’ailleurs pas à le qualifier de « solitude épidémique », il semblerait qu’il touche davantage encore les pays riches. En effet, outre l’effritement du lien intergénérationnel plus présent dans les pays riches, la baisse du nombre de mariages et l’explosion de celui des divorces, ou encore l’allongement de l’espérance de vie, sont autant de facteurs favorisant l’augmentation de la proportion de personnes vivant seules. Une personne sur dix en France souffrirait de solitude, selon une enquête du Crédoc pour la Fondation de France, publiée en 2016.
Selon Julianne Holt-Lunstad, « avec une population vieillissante, l’effet sur la santé publique [de l’isolement social] ne pourra qu’empirer ». Pour lutter contre ce phénomène inquiétant, elle recommande notamment un aménagement en milieu urbain de lieux favorisant les rencontres des personnes âgées, comme par exemple des parcs. Les idées se multiplient aujourd’hui pour tenter de rompre cet isolement : nombre de personnes âgées n’ayant pas l’occasion de parler à quelqu’un tous les jours, les facteurs peuvent par exemple depuis le printemps dernier rendre visite jusqu’à six fois par semaine aux personnes âgées qui le souhaitent. Les communes multiplient de leur côté les activités leur permettant de s’investir socialement et de tisser du lien social avec les jeunes générations.
Aurélie Giraud
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Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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