Le régime méditerranéen : que du bon pour votre santé !
« Le régime méditerranéen : que du bon pour votre santé ! » par le Docteur Erard de Hemricourt. Ceux qui s’intéressent un tant soit peu à leur santé et leur alimentation savent qu’il existe des aliments à privilégier et d’autres à éviter. C’est le principe même du régime méditerranéen dont les acquis avaient déjà été confirmés dans le passé en particulier par la célèbre étude dite de Lyon qui évaluait l’impact de ce type de nutrition dans la prévention secondaire d’événements cardiovasculaires.
D’après cette étude, un régime méditerranéen typiquement constitué de beaucoup de fruits et légumes, de noix, d’huile d’olive, de viande blanche et de poisson et de peu de viande rouge, d’alcool ou de produits laitiers permettait de réduire de manière importante tout risque d’événements cardiovasculaires en prévention secondaire, c’est-à-dire après la survenue d’un problème médical.
Il restait à ce jour à montrer l’intérêt d’un tel régime non plus en prévention secondaire mais en prévention primaire, chez des individus n’ayant pas encore développé de problèmes cardiaques. C’est ce que vient de faire l’équipe du Docteur Ramon Estruch dans un article publié le mois dernier dans la revue ‘New England Journal of Medicine’ (Ramón Estruch et al. Primary Prevention of Cardiovascular Disease with a Mediterranean Diet. New England Journal of Medicine, 368 ;14 -2013).
L’étude PREDIMED, c’est son nom, avait pour but justement d’évaluer l’impact du régime méditerranéen sur un ensemble d’individus n’ayant pas souffert de pathologie cardiovasculaire mais présentant par contre des facteurs de risques tels que diabète de type II ou une association d’au moins trois facteurs parmi les suivants : tabagisme, hypertension, élévation des LDL, diminution des HDL, excès de poids ou obésité.
Précisons également que cette étude espagnole, a reposé sur un ensemble de 7447 personnes âgées de 55 à 80 ans et que celle-ci a été randomisée et multicentrique (plusieurs centres médicaux). L’ensemble de la population étudiée a été réparti de manière égale en trois groupes en fonction du type d’alimentation consommée : soit un régime méditerranéen supplémenté en huile d’olive, soit un régime méditerranéen supplémenté en noix, soit un régime dit de contrôle (où il était simplement recommandé de réduire la consommation de graisses).
Le critère d’analyse principal, et c’est là un élément crucial de ce type d’étude, n’était pas la réduction du taux de cholestérol ou de l’hypertension mais bien un événement réel et concret comme la survenue d’un infarctus, d’un accident vasculaire cérébral ou d’un décès d’origine cardiovasculaire. L’étude a été stoppée au bout d’une médiane de 4,8 ans, officiellement en raison de l’impact positif net et réel de l’alimentation sur la santé des individus suivis.
En effet, d’après les résultats récoltés au bout de la période d’étude, les régimes supplémentés soit en huile d’olive soit en noix ont entraîné une réduction de 3 événements cardiovasculaires majeurs par rapport au groupe de contrôle (rapportés à un total de 1000 personnes/années). Ce chiffre absolu, peu significatif, ne doit pas cacher la réduction relative, beaucoup plus significative de 30 % ! Cela signifie tout simplement que les individus qui consomment un régime méditerranéen particulier (soit le premier type soit le second) s’exposent à une réduction de 30 % de souffrir d’un événement cardiaque majeur.
D’après les commentaires de l’auteur, ce résultat pourrait expliquer pourquoi la mortalité cardiovasculaire rencontrée dans les pays du bassin méditerranéen est nettement moindre comparativement aux pays d’Europe du Nord.
Bien que le nombre d’événements cardiovasculaires majeurs ait été assez limité et tenant compte d’une durée d’étude assez brève (seulement 5 ans), les résultats actuels ne peuvent qu’encourager l’ensemble de la population à faire attention à leur type d’alimentation et éviter au maximum tous les pièges de la nutrition ‘moderne’.
Et comme le dit lui-même le Dr Estruch : « Nous recommandons à tous nos patients à haut risque cardiovasculaire de consommer un régime méditerranéen classique. Un régime pauvre en graisse n’est pas la bonne protection contre les maladies cardiovasculaires, même chez les patients obèses. Selon nos données, un régime méditerranéen traditionnel est beaucoup plus utile ».
Docteur Erard de Hemricourt pour News Santé ©2013 – Tous droits réservés
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Photo ©Véronique PAGNIER/One Work
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