Le sepsis : une maladie très grave et fréquente mais peu connue
Le Centers for Disease Control and Prevention (CDC) gouvernementaux américains lancent une campagne de sensibilisation au sepsis (terme qui remplace celui de septicémie), rapporte le New York Times.
« Nous voulons que les gens soient en mesure de reconnaître le sepsis, tout comme ils reconnaissent une crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral (AVC) et sachent qu’ils ne devraient pas attendre jusqu’à ce que le médecin puisse les voir, mais se rendre dans une urgence tout de suite
», explique Thomas Heymann directeur exécutif de Sepsis Alliance.
Le sepsis se produit lorsque le système immunitaire développe une très forte réponse contre une infection bactérienne, causant une inflammation généralisée (systémique) dans le corps entier qui peut conduire à des lésions des tissus, la défaillance d’un organe, et la mort. Un sepsis peut se développer à partir de n’importe quelle infection systémique sévère.
La campagne encourage les gens à suggérer au médecin « Est-ce que ça pourrait être le sepsis ? », ou encore, lui dire « Je suis inquiet au sujet du sepsis ». Beaucoup trop de gens meurent de septicémie aujourd’hui, dit le Dr Thomas R. Frieden, directeur des CDC.
Le sepsis peut se produire chez tout le monde, à tout moment, à partir de tout type d’infection, et peut affecter n’importe quelle partie du corps.
Lorsqu’un sepsis se produit, le corps subit une cascade de changements, dont la formation de caillots sanguins et une plus grande perméabilité des vaisseaux sanguins qui entravent le flux sanguin vers les organes. La pression artérielle diminue, plusieurs organes peuvent se trouver en insuffisance, le cœur est touché, et la mort peut en résulter.
Les symptômes du sepsis incluent des frissons ou de la fièvre ; des douleurs extrêmes ou un inconfort ; la peau moite ; une confusion ou une désorientation ; un essoufflement ou une difficulté à respirer ; et une fréquence cardiaque élevée.
Lorsque la pression artérielle chute et réduit le flux sanguin vers les organes du corps, une personne peut développer un choc septique. 15 à 30 % des gens qui reçoivent un diagnostic de sepsis meurent.
Le sepsis affecte le plus souvent les personnes de plus de 65 ans, mais les enfants, particulièrement avant un an, sont également susceptibles de développer la maladie ainsi que les personnes ayant une maladie chronique telle que le diabète, ou un système immunitaire affaibli par l’usage du tabac, par exemple. Les gens en bonne santé peuvent aussi développer une septicémie suite à une infection.
Le sepsis semble être en hausse. Le taux d’hospitalisations citant le sepsis comme cause principale a plus que doublé entre 2000 et 2008, selon une étude des CDC publiée en 2011 qui a attribué cette augmentation à des facteurs tels que le vieillissement de la population, une augmentation de la résistance aux antibiotiques et, dans une certaine mesure, un meilleur diagnostic.
Le sepsis contribue à la moitié des décès à l’hôpital, toujours selon les CDC, mais il n’est pas souvent répertorié comme étant la cause de décès, car il se développe souvent comme complication d’une autre maladie grave comme le cancer. Ainsi, un rapport récent estime qu’il pourrait jouer un rôle dans près de 400 000 décès par an aux États-Unis.
En France, on estime qu’il y a environ 70 000 cas de septicémie par an et près de 30 000 morts, a rapporté l’Inserm en 2015. La mortalité des personnes atteintes d’un sepsis est de 27 %, mais la mortalité de la forme la plus grave (le choc septique) peut atteindre 50 %, précise l’Institut Pasteur. Le sepsis cause autant de décès que l’infarctus du myocarde, souligne-t-il.
Psychomédia avec sources : New York Times, Inserm.
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