Le Viagra bientôt utilisé pour prévenir l’obésité ?
On le connaissait pour ses capacités à combattre les troubles de l’érection et l’hypertension, pourtant le Viagra pourrait une nouvelle fois venir au secours de l’humanité. Alors que l’obésité devient une épidémie mondiale, la petite pilule bleue aurait le pouvoir de prévenir le surpoids en transformant les mauvaises cellules graisseuses en de nouvelles qui brûlent de l’énergie.
Combien de vies trouvera-t-on au Viagra ? Cette pilule bleue, qui fait le bonheur de nombreux hommes (et de leurs partenaires) à travers le monde en leur redonnant une érection plus vigoureuse, a d’abord été imaginée pour combattre l’angine de poitrine.
Le Viagra ralentit la dégradation du monoxyde d’azote. Celui-ci peut se lier aux récepteurs de la guanylate cyclase, augmentant la production d’une molécule appelée GMPc (guanosine monophosphate cyclique), favorisant la circulation sanguine. Si dans son indication originelle le Viagra ne s’est pas révélé à la hauteur, il est devenu le premier médicament commercialisé contre les troubles de l’érection et s’avère également utile contre l’hypertension artérielle pulmonaire.
Depuis quelque temps maintenant, des scientifiques ont aussi remarqué que le sildénafil, le principe actif du Viagra, détenait d’autres pouvoirs dont l’humanité pourrait profiter. Des souris à qui l’on en administrait régulièrement gardaient la ligne malgré un régime hypercalorique qui aurait dû les rendre obèses. Pourquoi ? Une partie du mystère vient d’être révélée par des scientifiques allemands de l’université de Bonn.
Des adipocytes blancs qui deviennent beiges
Pour leurs travaux publiés dans le Journal of the Federation of American Societies for Experimental Biology (FASEB Journal), ils se sont intéressés aux propriétés de la GMPc sur les cellules adipeuses (aussi appelées adipocytes). Le médicament a été administré sept jours durant à des souris. Les chercheurs se sont alors rendu compte que les adipocytes blancs – ceux qui stockent la graisse – se transformaient en adipocytes beiges. Ces derniers n’accumulent pas les lipides, mais les brûlent de manière à fournir de la chaleur. Ils font donc fondre le gras quand les cellules adipeuses blanches l’accumulent.
L’étude met en évidence un autre point intéressant. Ces adipocytes blancs, en s’enrichissant en lipides, prennent du volume et sécrètent des hormones qui induisent la réaction inflammatoire. Ce processus est derrière les maladies chroniques liées à l’excès de graisse, et peut mener à des troubles cardiovasculaires (crise cardiaque, AVC) aussi bien qu’au cancer ou qu’au diabète de type 2.
Le Viagra, un médicament avec des superpouvoirs ?
Ainsi, le Viagra évite d’une part le stockage des graisses et la prise de poids, et limite d’autre part les risques d’apparition de pathologies consécutives à l’obésité. Une double fonction plus qu’intéressante, quand on sait que le surpoids affecte plus de 500 millions de personnes dans le monde et tue trois fois plus que la malnutrition.
Cependant, les médecins ne prescriront pas de sitôt la pilule bleue aux personnes à risque de devenir obèses. Cette recherche n’en est qu’à un stade très préliminaire et révèle l’intérêt potentiel du Viagra dans la prévention de la surcharge pondérale et des maladies associées. Elle constitue donc le point de départ de nouvelles recherches qui tenteront d’établir l’intérêt réel du médicament dans la lutte contre ces troubles. Et de déterminer si le Viagra dispose d’autres superpouvoirs.
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