Les personnalités « as if » : ces gens qui font peur à être trop normaux
Le 1er mai 2017.
Les personnalités « as if » pourraient passer inaperçues. Les individus présentant ce trouble ont en effet un profil, en apparence, tout à fait normal. Mais c’est justement parce qu’elles le sont trop qu’elles en deviennent inquiétantes.
Des personnes « hypernormales » et donc totalement anormales
Vous reconnaîtrez peut-être ce profil parmi vos proches ou vos connaissances. Ces personnes qui donnent l’impression que tout va toujours bien, que les problèmes, lorsqu’elles en ont, glissent sur elles. D’une apparence totalement normale, elles font souvent envie à ceux à qui la vie sourit tout aussi normalement, c’est-à-dire pas tous les jours ! Et pourtant, derrière cette façade aimable, peut se cacher de nombreuses blessures que Le Figaro a récemment abordées dans une enquête réalisée sur le sujet.
Dans cet article, Le Figaro parle du syndrome du « tout va très bien ». Mais scientifiquement, ces personnalités ont un nom qui a été défini dans les années 1940 par la psychanalyste Helene Deutsch sous le terme « as if », (« comme si »). Selon la chercheuse, cette forme de personnalité qualifiée de « pathologique », laisse apparaître une normalité de façade, « voire une hypernormalité, contrastant avec une certaine pauvreté de la vie émotionnelle et avec des défenses dominées par l’intellectualisation ».
Une carence affective durant l’enfance à l’origine de ce trouble de la personnalité
Que se cache-t-il alors réellement derrière ces personnalités trop souriantes ? Le Figaro cite le psychiatre et psychologue Serban Ionescu qui, dans son ouvrage Résiliences, ressemblances dans la diversité, parle d’une attitude qui ne serait autre que celle de la défense. « Afin de rétablir son bon fonctionnement et son équilibre psychique, la personne remanie la réalité, à la fois autour d’elle et en elle », explique-t-il. « Elle peut aller jusqu’à déformer un diagnostic médical qu’on vient de lui donner, par exemple, et avoir des hallucinations auditives lui faisant confondre un terme avec un autre tout simplement parce qu’elle ne peut l’entendre », peut-on encore lire sur le site du quotidien.
Pour les nombreux chercheurs qui se sont penchés sur le sujet, ce type de comportement, qualifié de « prépsychotique », trouve son origine dans une carence affective subie pendant l’enfance et peut être considéré comme dangereux. Le manque profond d’affect de ces personnalités peut en effet faire le lit d’un caractère sociopathe ou psychopathe.
Sybille Latour
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Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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