Deux traits de personnalité liés au fonctionnement cognitif avec la vieillesse

Les personnes organisées et disciplinées sont moins susceptibles de développer un déficit cognitif léger en vieillissant, tandis que les personnes émotionnellement instables et souvent d’humeur morose sont plus susceptibles de connaître un déclin cognitif, selon une étude publiée en avril 2022 dans le Journal of Personality and Social Psychology.

« Les traits de personnalité reflètent des schémas de pensée et de comportement relativement durables, qui peuvent avoir un effet cumulatif sur l’engagement dans des comportements et des schémas de pensée sains ou malsains tout au long de la vie », souligne Tomiko Yoneda de l’Université de Victoria (Canada). « L’accumulation d’expériences tout au long de la vie peut alors contribuer à la susceptibilité à des maladies ou des troubles particuliers, tels que le déficit cognitif léger (aussi appelé trouble neurocognitif léger), ou contribuer à des différences individuelles dans la capacité à résister aux changements neurologiques liés à l’âge. »

L’étude s’est concentrée sur trois des cinq grands facteurs de la personnalité (les « Big Five ») : la tendance à être consciencieux, le neuroticisme et l’extraversion.

Les personnes qui obtiennent un score élevé de consciencieusité ont tendance à être responsables, organisées, travailleuses et orientées vers un but. Celles qui obtiennent un score élevé de neuroticisme ont une faible stabilité émotionnelle, ont tendance à avoir des sautes d’humeur, à être anxieuses et dépressives, à douter d’elles-mêmes et à éprouver d’autres sentiments négatifs.

Les extravertis aiment être entourés d’autres personnes et dirigent leur énergie vers les gens et le monde extérieur. Ils ont tendance à être enthousiastes, grégaires, bavards et affirmés, résume Yoneda.

Les chercheurs ont analysé les données de 1 954 participants à une étude longitudinale ayant débuté en 1997. Leur personnalité a d’abord été évaluée et leurs capacités cognitives étaient ensuite évaluées chaque année.

Ceux qui ont obtenu un score élevé de consciencieusité ou faible de neuroticisme étaient moins susceptibles de passer d’une cognition normale à un déficit cognitif léger au cours de l’étude.

« Le fait de marquer environ six points de plus sur une échelle de consciencieusité allant de 0 à 48 était associé à une diminution de 22 % du risque de passer d’un fonctionnement cognitif normal à une déficience cognitive légère », rapporte Yoneda. « De plus, le fait de marquer environ sept points de plus sur une échelle de neuroticisme allant de 0 à 48 était associé à un risque accru de 12 %. » Pour les personnes consciencieuse et celles ayant un faible neuroticisme, les cas de déficit cognitif léger survenaient aussi plus tardivement en moyenne.

Pour les personnes ayant un score d’extraversion élevé, le risque développer un déficit cognitif léger n’était pas réduit mais le trouble était retardé.

Par exemple, les participants âgés de 80 ans qui étaient très consciencieux vivaient près de deux ans de plus sans troubles cognitifs comparativement aux participants peu consciencieux. Ceux ayant un niveau élevé d’extraversion conservaient des fonctions cognitives saines pendant environ un an de plus. En revanche, un niveau élevé de neuroticisme était associé à au moins une année de moins de fonctionnement cognitif sain.

En outre, les personnes ayant un niveau de neuroticisme plus faible et un niveau d’extraversion plus élevé étaient plus susceptibles de retrouver une fonction cognitive normale après avoir reçu un diagnostic antérieur de déficit cognitif léger, ce qui suggère que ces caractéristiques peuvent être protectrices même après qu’une personne commence à évoluer vers la démence. Dans le cas de l’extraversion, ce résultat pourrait indiquer les bénéfices des interactions sociales, souligne Yoneda.

Il n’y avait aucune association entre les traits de personnalité et l’espérance de vie totale.

Trouble bipolaire : des changements cérébraux chez les personnes à risque

Publiée dans l’American Journal of Psychiatry deux jours avant la tenue de la Journée mondiale des troubles bipolaires, une étude montre des changements cérébraux qui sous-tendent la maladie.

L’étude montre des affaiblissements, chez les personnes à risque génétique élevé de développer un trouble bipolaire, de connexions entre des réseaux impliqués dans le traitement émotionnel et la pensée.

Les personnes dont un parent, un frère ou une sœur est atteint de trouble bipolaire sont 10 fois plus susceptibles de développer la maladie que celles sans lien familial étroit avec une personne atteinte.

Scientia Philip Mitchell de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie) et ses collègues d’institutions australiennes et internationales ont comparé, sur une période de deux ans, des images cérébrales (scintigraphies) de 97 personnes à risque génétique élevé de développer la maladie et 86 personnes sans risque génétique.

Chez les participants ayant un risque élevé, une diminution de la connectivité entre des régions du cerveau consacrées au traitement des émotions et à la cognition au cours des deux années entre les scans a été observée.

Dans le groupe témoin de 86 personnes sans antécédents familiaux de maladie mentale, le contraire a été observé : un renforcement des connexions neuronales entre ces mêmes régions, alors que le cerveau adolescent est en développement pour devenir plus apte au raisonnement cognitif et émotionnel.

« La découverte importante de notre étude est qu’il y a un changement progressif dans le cerveau des jeunes à risque de trouble bipolaire, ce qui suggère à quel point des stratégies d’intervention pourraient être importantes », souligne le chercheur.

« Si nous pouvons intervenir tôt, qu’il s’agisse d’une formation à la résilience psychologique ou peut-être de médicaments, nous pourrons peut-être empêcher cette progression vers des changements majeurs dans le cerveau. »

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