COVID-19 : l’antidépresseur fluvoxamine est efficace contre les formes sévères (étude avec placebo)

L’antidépresseur fluvoxamine (Luvox, Floxyfral) a été efficace pour prévenir les formes sévères de COVID-19 comparativement à un placebo dans une étude internationale publiée en octobre 2021 dans la revue Lancet Global Health.

Cet essai, nommé TOGETHER, a été mené au Brésil avec près de 1500 patients ambulatoires, recrutés dans 11 établissements de santé, qui étaient symptomatiques et à risque élevé d’évolution vers une forme sévère.

Ils ont été répartis aléatoirement dans un groupe recevant la fluvoxamine (100 mg deux fois par jour pendant 10 jours) ou un groupe recevant un placebo. L’âge moyen des participants était de 50 ans (18-102 ans). L’étude a été menée en double aveugle, c’est-à-dire que ni les patients ni les soignants ne savaient qui recevaient le médicament ou le placebo.

La proportion de patients observés dans un service d’urgence pour la COVID-19 pendant plus de 6 heures ou transférés dans un hôpital tertiaire en raison de la COVID-19 au cours des 28 jours suivant le diagnostic était plus faible dans le groupe ayant reçu la fluvoxamine (79 sur 741, soit 11 %) que dans le groupe placebo (119 sur 756, soit 16 %). Il y a eu 17 décès dans le groupe fluvoxamine et 25 dans le groupe placebo.

Il n’y a pas eu de différence significative dans le nombre d’événements indésirables liés au traitement entre les patients du groupe fluvoxamine et ceux du groupe placebo.

L’un des nombreux coauteurs de cette étude est Edward J Mills de l’Université McMaster (Ontario, Canada). Plus d’information sur cette étude dans le communiqué de l’Université McMaster relayé par Psychomédia : <a href=http://www.psychomedia.qc.ca/sante/2021-08-13/covid-19-traitement-fluvoxamine » title= »Psychomédia, août 2021″>COVID-19 : l’antidépresseur fluvoxamine réduirait de 30 % les hospitalisations.

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Psychomédia avec source : The Lancet Global Health.
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Les risques des faux cils (60 millions de consommateurs)

Le magazine 60 Millions de consommateurs de l’Institut national français de la consommation met en garde contre les risques des faux-cils pour la santé des yeux.

« Collées à la base de la paupière, les extensions synthétiques tiennent entre quatre et cinq semaines. »

Allergisants et irritants

« La colle pour les fixer contient souvent des produits allergisants (limonène, géraniol, coumarin…), voire irritants (formaldéhyde, à l’origine de dermatites de contact et de conjonctivites). »

« Une esthéticienne formée à la pose de faux cils testera le produit avant de l’appliquer sur la paupière. Et elle utilisera moins de colle », explique l’ophtalmologiste Cati Albou-Ganem. « Préférez cette solution à l’emploi d’un kit de pose de faux cils acheté en magasin », conseille le magazine.

Dessèchement de la cornée

« La colle n’est pas le seul problème. “Des cils plus fournis et longs donnent un coup d’éventail à chaque fermeture de paupières”, explique l’ophtalmologiste. La cornée se dessèche, la rendant plus vulnérable aux agressions.

Enfin, des cils plus volumineux augmentent le risque de contamination par les poux de cils, transmis par les équipements non stérilisés des salons de beauté. Veillez donc à choisir un lieu à la propreté irréprochable ! »

Colorants allergisants

Les teintures de cils et sourcils « contiennent souvent de l’ammoniaque, de la paraphénylènediamine ou p-phénylènediamine (PPD). Même le henné, quand il est noir, contient ces deux dernières substances très allergisantes, déjà interdites dans les cosmétiques appliqués sur la peau. »

« Des cas de blépharoconjonctivite aiguë ont déjà été observés : il s’agit d’une inflammation des paupières couplée à une conjonctivite qui peut se compliquer d’une infection au staphylocoque », rapporte le magazine.

Substances toxiques dans les cosmétiques : des marques à choisir, d’autres à éviter

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Psychomédia avec source : 60 Millions de consommateurs.
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Aluminium des déodorants de nouveau mis en cause pour le cancer du sein

Les sels d’aluminium ont des propriétés cancérigènes, selon une étude publiée en septembre 2021 dans l’International Journal of Molecular Sciences.

Ils sont présents à des doses relativement élevées dans plusieurs produits d’utilisation fréquente, dont la plupart des déodorants, les crèmes solaires et certains médicaments, indiquent les chercheurs.

Un groupe de chercheurs de la Fondation des Grangettes (Suisse), du Centre d’oncologie Hirslanden de la clinique des Grangettes et de l’Université d’Oxford (Royaume-Uni), dirigé par les Suisses André-Pascal Sappino et Stefano Mandriota, a mené des travaux in vitro puis chez l’animal « qui ont démontré que ces sels induisent dans les cellules de la glande mammaire des altérations marquées récapitulant les étapes clé de la transformation maligne », indique un communiqué de la Fondation.

Dans les tests toxicologiques conventionnels, utilisant des bactéries, les sels d’aluminium n’ont pas d’effet mutagène détectable.

Les chercheurs ont montré que des cellules de mammifère, dont celles de glande mammaire, exposées in vitro à des sels d’aluminium assimilent ce métal rapidement. « Dans les 24 heures qui suivent, une instabilité génomique apparaît sous forme d’une altération dans la structure et le nombre des chromosomes. »

« Ce dernier effet est connu pour intervenir dans la transformation maligne provoquée par des carcinogènes avérés et confirme donc le potentiel cancérigène de l’aluminium sur les cellules mammaires. »

« Ces observations identifient pour la première fois un agent environnemental susceptible de rendre compte, au moins en partie, de l’inquiétante augmentation de l’incidence du cancer du sein. »

« Ces travaux pourraient contribuer à aboutir à un ban de l’utilisation des sels d’aluminium par l’industrie cosmétique et permettre à terme de réduire la survenue de cancers du sein », concluent les chercheurs. « Ils pourraient également convaincre les instances sanitaires de l’inadéquation des tests de dépistage toxicologique employés actuellement par le monde industriel pour introduire dans les chaînes agro-alimentaires et cosmétiques des agents potentiellement dangereux pour la santé humaine. »

« Le biologiste Stefano Mandriota et l’oncologue André-Pascal Sappino avaient déjà montré en 2012 que des cellules mammaires humaines mises en cultures et exposées à l’aluminium in vitro subissaient une modification génétique », rapporte Le Monde. « En 2016, leurs études montraient que des cellules de glandes mammaires de souris cultivées en présence de concentrations d’aluminium d’un niveau comparable à celui retrouvé dans le sein humain provoquaient, une fois injectées à des souris, des tumeurs métastatiques très agressives. Leur dernière étude permet d’expliquer le mécanisme par lequel l’aluminium pénètre dans les cellules et confirme que la modification génétique peut être à l’origine d’une instabilité génomique. Or, cette dernière est typique de celle que l’on retrouve dans presque toutes les tumeurs humaines », résume le journal.

L’aluminium des déodorants augmenterait le risque de cancer du sein, confirme une étude (2017)

Les carences de zinc et de sélénium liées à la sévérité de la COVID-19 

Des carences en zinc et en sélénium étaient liées à la sévérité et au risque de décès de la COVID-19 dans une étude belge publiée en septembre 2021 dans la revue Nutrients.

Gijs Du Laing de l’Université de Gand (Belgique) et ses collègues ont mené cette étude avec 138 patients hospitalisés pour la COVID-19 dans deux hôpitaux de Gand.

Le sélénium et le zinc sont des oligo-éléments (minéraux) essentiels au bon fonctionnement du système immunitaire, à la signalisation cellulaire et à la défense antivirale, indiquent les auteurs.

« Nous savions grâce à des études antérieures que les personnes présentant des carences en certains éléments nutritionnels tombaient beaucoup plus gravement malades avec certaines infections virales. Nous voulions savoir si c’était aussi le cas avec la COVID-19 », explique Gijs Du Laing, relayé par le média belge La Libre.

Une insuffisance en sélénium et en zinc à l’admission à l’hôpital était associée à un taux de mortalité plus élevé et à une évolution plus sévère de la maladie dans l’ensemble du groupe étudié, en particulier chez les patients âgés.

« Presque tous les patients qui finissaient par tomber gravement malades ou même mourir à l’hôpital présentaient une grave carence en sélénium et en zinc dans leur sang lors de leur admission », précise le chercheur. Parmi les patients décédés de la COVID-19, 7 sur 10 étaient gravement carencés à la fois en sélénium et en zinc. Les patients qui n’avaient pas cette déficience ou chez qui elle était moins prononcée ont survécu plus souvent à la COVID-19 et ont guéri plus rapidement. « Ils étaient clairement moins gravement malades ».

Comparativement aux Européens en bonne santé, les patients présentaient des concentrations en sélénium total (59,2 contre 84,4 µg L-1) et en sélénoprotéine P (2,2 contre 4,3 mg L-1) beaucoup plus faibles à l’admission à l’hôpital.

Des associations particulièrement fortes ont été observées pour le risque de décès chez les patients atteints de cancer, de diabète et de maladies cardiaques chroniques avec une carence en sélénium, et chez les patients diabétiques et obèses ayant une carence en zinc.

La carence en sélénium ou en zinc dans le sang était un facteur de risque plus important que le diabète, le cancer, l’obésité ou les maladies cardiovasculaires. « Ce qui est remarquable », souligne le chercheur, « parce que toutes ces conditions en tant que facteur de risque de la COVID-19 sévère sont constamment discutées, mais pas celles d’une carence en sélénium ou en zinc ».

Un biomarqueur composite basé sur les taux de sélénium, de sélénoprotéine P et de zinc sériques ou plasmatiques à l’admission à l’hôpital s’est avéré être un outil fiable pour prédire l’évolution sévère et le décès de la COVID-19, ou l’évolution légère de la maladie, concluent les chercheurs.

Le zinc et le sélénium se trouvent notamment dans la viande et le poisson, mentionne Gijs Du Laing. « Donc pour les personnes en bonne santé avec un système immunitaire normal, il suffira souvent d’avoir une alimentation équilibrée. La situation est différente pour les personnes appartenant à des groupes vulnérables. »

Mentionnons que la Table de composition nutritionnelle des aliments Ciqual, qui est la base de données française de référence, gérée par l’Anses, permet de dresser les listes des aliments qui contiennent le plus de zinc et de sélénium. Pour ce, inscrivez « zinc » ou « sélénium » dans le champ de recherche, choisissez « Constituants » et lancez la recherche.

Antidépresseurs Prozac et Luvox contre la COVID-19 : le mode d’action se précise

Un mécanisme par lequel certains antidépresseurs, et d’autres médicaments, pourraient protéger contre l’infection par le SARS-CoV-2 responsable de la COVID-19 se précise, montrent des chercheurs qui ont publié, en octobre 2021 dans la revue ».

Des données in vitro, rapportent-ils, montrent qu’une enzyme présente dans les cellules, la sphingomyélinase acide (ASM), est activée par le virus lors de sa fixation au récepteur cellulaire ACE-2, induisant la synthèse de « céramides » dans la membrane des cellules. Ces études démontrent que ces céramides servent de porte d’entrée au virus pour infecter les cellules.

Des données cliniques indiquent aussi « que des taux plasmatiques élevés de céramides sont significativement et fortement associés à la gravité clinique de l’infection et à la sévérité de l’inflammation chez des patients atteints de COVID-19. »

Réduire l’activité de cette enzyme protège contre l’infection, montrent Nicolas Hoertel de l’Université de Paris (Inserm) en collaboration avec Johannes Kornhuber et Erich Gulbins des universités Erlangen-Nuremberg et Duisburg-Essen (Allemagne).

La diminution de la quantité de céramides ou le blocage des céramides par des inhibiteurs de l’ASM, la régulation génétique de l’ASM, des anticorps anticéramides ou la dégradation par la céramidase neutre protège contre l’infection. Alors que l’ajout de céramide rétablit l’infection.

Plusieurs médicaments déjà approuvés, dits FIASMA (pour « functional inhibhibiteurs fonctionnels de la sphingomyélinase acide »), inhibent l’ASM.

L’antidépresseur fluvoxamine (Luvox, Floxyfral) a montré des effets bénéfiques sur la COVID-19 dans une étude prospective randomisée et une étude prospective ouverte en conditions réelles, rapportent les chercheurs. Des études rétrospectives et observationnelles ont aussi montré des effets favorables des antidépresseurs FIASMA, dont la fluoxétine (Prozac), ainsi que de l’antihistaminique hydroxyzine (Atarax) sur l’évolution de la COVID-19.

Plusieurs essais cliniques utilisant la fluvoxamine ou la fluoxétine, « nécessaires pour confirmer ces résultats très encourageants », sont en cours dans plusieurs pays (États-Unis, Canada, Afrique du Sud, Brésil et Croatie), rapporte le communiqué de l’Inserm.

« Cette publication conclut que l’activité de l’enzyme ASM et les taux plasmatiques de céramides pourraient permettre une meilleure compréhension de cette infection et de ses facteurs de risque de mauvais pronostic, ainsi que des effets antiviraux, anti-inflammatoires et cliniques observés avec les médicaments inhibiteurs fonctionnels de l’ASM, et notamment la fluoxétine et la fluvoxamine », résument les chercheurs.

 

Certains traits de personnalité liés à un risque accru d’Alzheimer

Les changements cérébraux associés à la maladie d’Alzheimer sont plus fréquents chez les personnes qui ont certains traits de personnalité, montre une étude américaine publiée en septembre 2021 dans la revue.

Des études précédentes d’Antonio Terracciano, professeur de gériatrie à la faculté de médecine de l’Université d’État de la Floride, et ses collègues (1) ont montré que certains traits de personnalité étaient liés à un risque plus élevé de développer les symptômes de la démence.

Ces traits sont le neuroticisme (ou névrotisme), qui est une prédisposition aux émotions négatives, et la tendance à être consciencieux, c’est-à-dire à être prudent, organisé, orienté vers un but et responsable.

La présente étude porte sur la neuropathologie de la maladie d’Alzheimer, c’est-à-dire les lésions cérébrales caractéristiques de la maladie. Ces lésions sont souvent présentes avant l’apparition des symptômes.

L’étude combine les données d’une étude longitudinale sur le vieillissement menée à Baltimore (États-Unis) et des méta-analyses publiées précédemment de 20 études sur la personnalité et la neuropathologie de l’Alzheimer.

La personnalité était évaluée à l’aide d’un test de personnalité basé sur le modèle des cinq grands facteurs de la personnalité (cinq continuums de traits opposés dont ceux du neuroticisme et de la tendance à être consciencieux).

Dans l’étude longitudinale et les méta-analyses, une plus grande quantité de plaques amyloïdes et d’enchevêtrements de protéine tau (qui caractérisent la maladie d’Alzheimer) était observée chez les participants qui avaient un score plus élevé en neuroticisme et plus faible de « consciencieusité ». Et ce, avant l’apparition des symptômes de la maladie.

« Cette protection contre la neuropathologie pourrait découler d’une différence dans les émotions et les comportements des personnes au cours de leur vie », explique Terracciano. « Par exemple, des études précédentes ont montré qu’un faible neuroticisme aide à gérer le stress et réduit le risque de troubles mentaux. De même, une plus grande tendance à être consciencieux est systématiquement liée à des habitudes de mode de vie sain, comme l’activité physique. » (Un trait de personnalité qui aide à faire de l’exercice plus souvent)

« Au fil du temps, des traits de personnalité plus adaptatifs peuvent mieux soutenir les fonctions métaboliques et immunologiques et, ultimement, prévenir ou retarder le processus de neurodégénérescence. »

(1) Murat Bilgel, Damaris Aschwanden, Martina Luchetti, Yannick Stephan, Abhay R. Moghekar, Dean F. Wong, Luigi Ferrucci, Angelina R. Sutin, Susan M. Resnick.

L’OMS publie une première définition officielle de la COVID longue

L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a annoncé, le 8 octobre 2021, avoir adopté la première définition clinique officielle de la maladie « post Covid-19 » ou « covid longue » afin de favoriser sa prise en charge.

La COVID longue survient, selon la définition, «  chez des personnes ayant eu une infection probable ou confirmée par le SARS-CoV-2, généralement 3 mois après le début de la COVID-19 avec des symptômes qui durent au moins 2 mois et ne peuvent être expliqués par un autre diagnostic ».

« Les symptômes comprennent la fatigue, l’essoufflement, les dysfonctionnements cognitifs, mais aussi d’autres qui ont généralement un impact sur le fonctionnement quotidien. Les symptômes peuvent être d’apparition récente, après le rétablissement initial de l’épisode aigu, ou persister depuis la maladie initiale. Et les symptômes peuvent aussi fluctuer ou rechuter avec le temps ».

« La plupart des patients qui souffrent de la COVID-19 se rétablissent complètement », souligne le communiqué de l’OMS, «  bien que certains souffrent d’effets à long terme sur plusieurs systèmes de l’organisme, notamment les systèmes pulmonaire, cardiovasculaire et nerveux, ainsi que d’effets psychologiques ».

« Ces effets peuvent survenir quelle que soit la gravité initiale de l’infection. Ils sont également plus fréquents chez les femmes, les personnes d’âge moyen et celles qui présentaient initialement plus de symptômes. »

Il n’existe pas de test pour diagnostiquer la COVID longue, et on ne sait toujours pas exactement ce qui la déclenche, indique le communiqué.

Décrivant certaines des idées actuelles des scientifiques, la Dre Janet Diaz, reponsable de la gestion clinique à l’OMS, s’interroge : « Est-ce une persistance virale, et/ou une microthrombose (ou) un problème avec le système vasculaire ? », Et encore y a-t-il des problèmes d’auto-immunité, de dysfonctionnement immunitaire ?

Qu’est-ce que l’équilibre psychologique ?

Dans un article paru en septembre 2021 dans la revue Frontiers in Psychology, des chercheurs suisses proposent une théorie de ce qu’est l’équilibre psychologique, un concept qui demeure flou dans la littérature en psychologie positive.

Alors que cet équilibre est généralement associé à une stabilité dans le temps et à une capacité de faire face aux défis du quotidien, les mécanismes par lesquels une personne peut rester stable dans un environnement en constante évolution sont très peu précisés.

Anastasia Besika du département de psychologie de l’Université de Zurich et ses collègues (1) se sont penchés sur cette question et ont élaboré un modèle des mécanismes psychologiques qui permettent de maintenir une stabilité dans la capacité de fonctionner tout en s’adaptant aux changements situationnels et développementaux, avec l’objectif de décrire comment ces mécanismes sont liés au bien-être.

Ils proposent que l’organisation des valeurs (les priorités relatives accordées à différents idéaux) d’une personne assure le maintien d’une cohérence et d’une stabilité. Alors que la flexibilité permet de réajuster leur organisation en réponse aux changements développementaux et situationnels.

La cohérence et la stabilité

Les valeurs servent d’idéaux qui guident les objectifs et le comportement d’une personne, ont montré des études au cours des 30 dernières années. Leur organisation facilite la stabilité car elle contribue au sentiment d’identité et guide les actions dans le contexte social. Elle détermine ce qui compte le plus pour la personne et ce qui a un sens dans sa vie.

Le modèle des valeurs le mieux adapté, selon Besika et ses collègues, est celui des 10 valeurs fondamentales universelles du psychologue Shalom H. Schwartz (1992). Ces valeurs sont :

  • l’autodétermination ;
  • la stimulation ;
  • l’hédonisme ;
  • l’accomplissement ;
  • le pouvoir ;
  • la sécurité ;
  • la conformité ;
  • la tradition ;
  • la bienveillance ;
  • l’universalisme.

Les recherches suggèrent que la congruence des objectifs et des valeurs personnels est positivement associée au bien-être subjectif, mesuré par la satisfaction globale par rapport à la vie à l’aide de l’échelle de satisfaction de la vie

La flexibilité

La flexibilité fait référence à la capacité cognitive de réajuster les priorités dans ses valeurs en réponse au changement.

Ces priorités changent à mesure que les mondes interne et externe d’une personne évoluent au cours de sa vie. Lorsque le domaine dans lequel les gens trouvent un sens est menacé, ils cherchent un sens dans d’autres domaines.

Ce réajustement des préférences personnelles et de l’orientation des objectifs permet de maintenir une perspective positive dans des circonstances défavorables. Il est associé positivement à la satisfaction de la vie et négativement à la dépression.

Soi et les autres

Besika et ses collègues montrent que les personnes qui obtiennent un score élevé à un test d’équilibre psychologique rapportent des niveaux élevés de satisfaction de la vie, de sens, de bonheur et de bien-être général, ainsi que de plus faibles niveaux de stress.

Ils ont aussi examiné, en supposant qu’une double motivation à servir l’intérêt personnel et celui des autres sous-tend les valeurs, si au-delà d’un certain niveau d’écart entre ces deux motivations, l’équilibre psychologique devient instable.

Ils concluent que le rapport entre ces deux motivations influence la relation entre l’équilibre psychologique et le bien-être.

Lorsque les valeurs d’une personne l’incitent à servir son intérêt personnel beaucoup plus que celui des autres, elle est susceptible d’être moins flexible pour s’adapter aux situations qui exigent de se concentrer sur les autres. Elle est ainsi plus susceptible d’éprouver de la détresse et des difficultés d’adaptation.

Alors que si des valeurs incitent à servir l’intérêt d’autrui beaucoup plus que l’intérêt personnel, cela risque de nuire à l’autonomie et à l’épanouissement personnel.

Une flexibilité dans l’orientation des valeurs centrées sur soi ou les autres est essentielle au fonctionnement psychologique car elle permet de maintenir un sentiment de cohérence avec le monde extérieur, soulignent les chercheurs.

Les recherches montrent aussi, rapportent-ils, que la relation entre les valeurs et le bien-être est influencée par des facteurs tels que le niveau de congruence entre les valeurs d’une personne et les valeurs promues par son environnement.

(1) Andrea B. Horn et Mike Martin.

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