Fibromyalgie et microbiote : espoir d’un outil diagnostic et de traitements

Des altérations des bactéries intestinales et des acides biliaires sanguins chez les femmes atteintes de fibromyalgie sont liées à la sévérité de leurs symptômes, montre une étude publiée en mai 2022 dans la revue Pain.

Ces résultats pourraient mener au développement d’outils diagnostiques et thérapeutiques, soulignent les chercheurs.

« La fibromyalgie, un syndrome qui provoque des douleurs, de la fatigue et des troubles cognitifs, touche jusqu’à 4 % de la population, principalement les femmes », précisent les chercheurs. « Cette maladie peu comprise demeure sans traitement et difficile à diagnostiquer. ».L’équipe de chercheurs de l’Institut de recherche du Centre universitaire de santé McGill (IR-CUSM), de l’Université McGill et de l’Université de Montréal a été la première à démontrer en 2019 que la fibromyalgie était associée à des altérations du microbiote intestinal.

Dans cette nouvelle étude, menée avec 42 femmes atteintes de fibromyalgie et 42 femmes en bonne santé, elle fournit les premières données démontrant que, comparativement aux personnes en bonne santé, celles atteintes du syndrome présentent des différences de quantités et d’espèces de bactéries intestinales métabolisant la bile et des différences de concentrations sanguines d’acides biliaire. Certaines de ces différences sont corrélées à la sévérité des symptômes.

Sécrétés par le foie, les acides biliaires aident l’organisme à digérer les graisses et remplissent aussi plusieurs fonctions dans d’autres systèmes du corps. Une fois métabolisés dans l’intestin, ils sont réacheminés vers le foie et le sang et deviennent des acides biliaires secondaires.

Les bactéries métabolisant la bile qui sont les plus abondantes dans l’intestin n’étaient pas identiques dans les deux groupes. De plus, chez les femmes atteintes de fibromyalgie, la concentration sérique d’acides biliaires secondaires présentait des altérations considérables.

Au moins quelques-unes des différences observées dans la composition du microbiote et dans les bactéries métabolisant la bile étaient vraisemblablement attribuables à la fibromyalgie, et non à d’autres facteurs individuels ou environnementaux.

« Par exemple, les personnes atteintes de fibromyalgie souffrent fréquemment du syndrome du côlon irritable et de troubles dépressifs, mais nous avons pu démontrer que les altérations des acides biliaires associées à la fibromyalgie n’étaient pas corrélées à ces pathologies », explique Emmanuel Gonzalez, expert en bio-informatique et coauteur.

La présence de six acides biliaires secondaires particuliers suffisait à déterminer avec plus de 90 % de précision si une participante était atteinte de fibromyalgie.

« Il s’agit d’une avancée importante, puisque diagnostiquer la fibromyalgie est un procédé souvent laborieux qui exige d’écarter d’autres maladies pouvant causer des symptômes semblables », explique le Dr Amir Minerbi, co-premier auteur.

Un acide biliaire secondaire, l’α-muricholique (α-MCA), était en moyenne cinq fois moins présent chez les participantes atteintes de fibromyalgie que chez celles en bonne santé. Cette différence était associée à la plupart des symptômes du syndrome, notamment la douleur, la fatigue, le sommeil non réparateur et les troubles cognitifs.

L’alimentation étant un facteur qui agit sur la composition du microbiote intestinal, les scientifiques ont également mené des analyses sur les habitudes nutritionnelles. Aucune corrélation n’a été observée entre les aliments consommés et les symptômes.

(1) Amir Minerbi, Emmanuel Gonzalez, Nicholas Brereton, Mary-Ann Fitzcharles, Stéphanie Chevalier, Yoram Shir.

Stresam contre l’anxiété : pas d’efficacité, risques d’effets secondaires graves

Autorisée en France comme anxiolytique, l’étifoxine « n’a pas d’efficacité démontrée au-delà de celle d’un placebo, alors qu’elle expose à des effets indésirables graves, telles des hépatites et des réactions d’hypersensibilité », rapporte la revue.En 2019, l’Agence française du médicament (ANSM) a conclu à une balance bénéfices-risques défavorable de l’étifoxine, puis demandé la réévaluation européenne du médicament.

Suite à un avis de la Haute autorité française de santé (HAS) en 2020, qui constatait une absence de démonstration d’efficacité et des effets indésirables rares mais graves, le médicament n’est plus remboursable par la Sécurité sociale depuis fin 2021.

« Début 2022, la Commission européenne a décidé, sur avis de la Commission d’autorisation de mise sur le marché (CHMP) de l’Agence européenne du médicament (EMA), que l’étifoxine peut continuer à être autorisée dans les troubles anxieux, moyennant de simples modifications de ses informations officielles : ajouts de contre-indications et de mises en garde dans la notice. Et sous réserve que la firme fournisse les résultats d’un essai clinique supplémentaire “bien conçu et suffisamment puissant” d’ici… mars 2027. »

« Côté efficacité, le CHMP a en effet pointé les insuffisances des essais cliniques menés avec l’étifoxine avant sa commercialisation, mais en conclut de manière étonnante que “les résultats ne sont pas considérés comme suffisamment solides pour établir que l’étifoxine manquait d’efficacité”. »

« Les firmes n’ont donc pas à démontrer que leur médicament est efficace pour qu’il soit maintenu sur le marché. Il suffit que le CHMP ne soit pas sûr de l’inefficacité du médicament. Et les risques avérés d’atteintes hépatiques et de réactions d’hypersensibilité graves, reconnus par le CHMP, ne changent pas la donne. Autrement dit, un médicament qui n’a pas d’efficacité prouvée mais dont les risques sont avérés reste sur le marché. »

« Depuis très longtemps, les soignants sont invités à “d’abord ne pas nuire au patient”. En 2022, les autorités européennes du médicament, elles, préfèrent d’abord ne pas nuire aux firmes », conclut la revue.

L’étifoxine (Stresam) fait partie de la liste des médicaments plus dangereux qu’utiles que Prescrire met à jour chaque année.

« Quand un anxiolytique est justifié, une benzodiazépine pour une durée la plus courte possible est un meilleur choix. Il est prudent d’envisager d’emblée avec le patient les conditions et les modalités d’arrêt du médicament afin de réduire les risques liés à un usage prolongé », précise la revue.

Le Xanax (alprazolam) et le Lexomil (bromazépam), par exemple, sont des benzodiazépines (liste).

La dépression ne serait pas due au déficit de sérotonine ciblé par les antidépresseurs finalement

Après des décennies d’études, rien ne prouve encore qu’un déséquilibre de la sérotonine soit responsable de la dépression, estiment les auteurs d’une analyse publiée en juillet 2022 dans la revue Molecular Psychiatry.

Joanna Moncrieff, professeur de psychiatrie à l’University College London, et ses collègues (1) ont réalisé une revue générale des méta-analyses et des revues systématiques existantes de la littérature scientifique.

« La plupart des antidépresseurs sont des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), dont on disait à l’origine qu’ils agissaient en corrigeant les niveaux anormalement bas de sérotonine. Il n’existe aucun autre mécanisme pharmacologique reconnu par lequel les antidépresseurs agissent sur les symptômes de la dépression ».

« Il est toujours difficile de prouver un point négatif, mais je pense que nous pouvons affirmer sans risque qu’après un grand nombre de recherches menées sur plusieurs décennies, il n’existe aucune preuve convaincante que la dépression est causée par des anomalies de la sérotonine, en particulier par des niveaux inférieurs ou une activité réduite », estime la chercheuse.

« La popularité de la théorie du “déséquilibre chimique” de la dépression a coïncidé avec une augmentation considérable de l’utilisation des antidépresseurs. Les prescriptions d’antidépresseurs ont augmenté de façon spectaculaire depuis les années 1990, un adulte sur six en Angleterre et 2 % des adolescents se voyant désormais prescrire un antidépresseur au cours d’une année donnée », rapporte le communiqué des chercheurs.

Les recherches qui ont comparé les taux de sérotonine et de ses produits de dégradation dans le sang ou les liquides cérébraux n’ont pas mis en évidence de différence entre les personnes ayant reçu un diagnostic de dépression et les participants témoins en bonne santé.

De très grandes études portant sur des dizaines de milliers de patients ont examiné la variation des gènes, notamment le gène du transporteur de la sérotonine. Elles n’ont trouvé aucune différence dans ces gènes entre les personnes souffrant de dépression et les témoins sains. Ces études se sont également penchées sur les effets des événements stressants de la vie et ont montré que ceux-ci avaient une forte incidence sur le risque de dépression : plus une personne avait vécu d’événements stressants, plus elle était susceptible d’être déprimée.

L’ensemble de ces résultats a conduit les auteurs à conclure que « rien ne vient étayer l’hypothèse selon laquelle la dépression est causée par une baisse de l’activité ou des concentrations de sérotonine ».

Des études montrent que 85 à 90 % du public croit que la dépression est causée par de faibles niveaux de sérotonine ou un déséquilibre chimique. Alors « qu’un nombre croissant de scientifiques et d’organismes professionnels reconnaissent que le cadre du déséquilibre chimique est une simplification excessive. Il est également prouvé que le fait de croire que l’humeur dépressive est causée par un déséquilibre chimique conduit les gens à avoir une vision pessimiste de la probabilité de guérison et de la possibilité de gérer les humeurs sans aide médicale », soulignent les auteurs. (S’épanouir après un trouble dépressif, anxieux, bipolaire ou autre)

Les auteurs ont également trouvé des preuves dans une grande méta-analyse que les personnes qui utilisaient des antidépresseurs avaient des niveaux plus faibles de sérotonine dans le sang. Ils ont conclu que certaines preuves étaient compatibles avec la possibilité que l’utilisation à long terme d’antidépresseurs réduise les concentrations de sérotonine. Cela pourrait impliquer que l’augmentation de la sérotonine que certains antidépresseurs produisent à court terme pourrait entraîner des changements compensatoires dans le cerveau qui produisent l’effet inverse à long terme.

Bien que l’étude n’ait pas examiné l’efficacité des antidépresseurs, les auteurs encouragent la poursuite des recherches et des conseils sur les traitements qui pourraient plutôt se concentrer sur la gestion des événements stressants ou traumatisants dans la vie des gens, comme la psychothérapie, parallèlement à d’autres pratiques telles que l’activité physique ou la pleine conscience, ou la prise en compte des facteurs sous-jacents tels que la pauvreté, le stress et la solitude.

« Nous pensons qu’il ne faut pas dire aux patients que la dépression est causée par un faible niveau de sérotonine ou par un déséquilibre chimique, et qu’il ne faut pas leur faire croire que les antidépresseurs agissent en ciblant ces anomalies non prouvées », a déclaré la chercheuse. « Nous ne comprenons pas exactement ce que les antidépresseurs font au cerveau, et le fait de donner ce genre d’informations erronées aux gens les empêche de prendre une décision éclairée sur la prise ou non d’antidépresseurs. »

« Au cours de ma formation en psychiatrie, on m’avait enseigné que la dépression était causée par un faible niveau de sérotonine et je l’ai même enseigné aux étudiants dans mes propres cours », rapporte Mark A. Horowitz, coauteur. « Participer à cette recherche m’a ouvert les yeux et j’ai l’impression que tout ce que je croyais savoir a été bouleversé. »

« Un aspect intéressant des études que nous avons examinées était l’importance de l’influence des événements de la vie sur la dépression, ce qui suggère que l’humeur dépressive est une réaction à la vie des gens et ne peut pas être réduite à une simple équation chimique. »

« Des milliers de personnes souffrent des effets secondaires des antidépresseurs, y compris les graves effets de sevrage qui peuvent survenir lorsque les gens essaient d’arrêter de les prendre, et pourtant les taux de prescription continuent d’augmenter », souligne Joanna Moncrieff. « Nous pensons que cette situation est due en partie à la fausse croyance selon laquelle la dépression est due à un déséquilibre chimique. Il est grand temps d’informer le public que cette croyance n’est pas fondée sur des bases scientifiques. » (Arrêt et sevrage des antidépresseurs : actualités)

Les chercheurs rappellent que toute personne qui envisage de se sevrer des antidépresseurs doit demander l’avis d’un professionnel de la santé, étant donné le risque d’effets indésirables après le sevrage. Le professeur Moncrieff et le docteur Mark A. Horowitz mènent actuellement des recherches sur la meilleure façon d’arrêter progressivement la prise d’antidépresseurs.

(1) Ruth E. Cooper, Tom Stockmann, Simone Amendola, Michael P. Hengartner, Mark A. Horowitz.

Qu’est-ce que la prosopagnosie dont souffre Brad Pitt ?

Lors d’un récent entretien avec le magazine GQ, l’acteur Brad Pitt a confié qu’il pensait être atteint de prosopagnosie, aussi appelée « cécité des visages » ou « agnosie faciale ».

Bien qu’il n’ait pas été officiellement diagnostiqué, il a expliqué qu’il a du mal à se souvenir des nouvelles personnes ou à reconnaître leur visage.

Il craint que cela ait conduit les gens à penser qu’il est distant, inaccessible et égocentrique. « Personne ne me croit », a-t-il déclaré.

La prosopagnosie est un trouble neurologique caractérisé par l’incapacité à reconnaître les visages, précise le National Institute of Neurological Disorders and Stroke (NINDS) américain. Selon le degré du déficit, certaines personnes peuvent avoir que des difficultés à reconnaître un visage familier alors que d’autres sont incapables de distinguer des visages inconnus. Certaines personnes atteintes de ce trouble sont incapables de reconnaître leur propre visage.

La prosopagnosie n’est pas liée à un dysfonctionnement de la mémoire, à une perte de mémoire, à une déficience visuelle ou à des difficultés d’apprentissage.

Il est considéré qu’elle est le résultat d’anomalies, de dommages ou de déficiences dans le gyrus fusiforme droit, un repli du cerveau qui semble coordonner les systèmes neuronaux qui contrôlent la perception et la mémoire des visages. Elle peut résulter d’un accident vasculaire cérébral, d’une lésion cérébrale traumatique ou de certaines maladies neurodégénératives. Dans certains cas, il s’agit d’un trouble congénital, présent à la naissance en l’absence de toute lésion cérébrale.

La prosopagnosie congénitale semble être hériditaire et résulter d’une altération génétique. Un certain degré de prosopagnosie est souvent présent chez les enfants atteints d’autisme et du syndrome d’Asperger, précise le NINDS, et peut contribuer à leur développement social déficient.

Selon les estimations, une personne sur 50 pourrait avoir, au cours de sa vie, des difficultés de reconnaissance des visages suffisamment graves pour interférer avec sa vie quotidienne, selon un article publié dans Current Biology en 2016.

Le célèbre neurologue et auteur britannique Oliver Sacks souffrait aussi de prosopagnosie et a contribué à faire connaître ce trouble. Il s’est entretenu à ce sujet avec CNN en 2011, rapporte le site Healthline.

Pour mettre en évidence son incapacité à reconnaître les visages, on lui a montré une photo d’Elvis Presley qu’il a été incapable d’identifier. « Je ne sais pas qui c’est », a-t-il déclaré, et il a confié que lorsqu’il se regarde dans un miroir, il lui arrivait de ne pas se reconnaître. Il a souffert de ce trouble toute sa vie. Son frère en était également atteint.

L’objectif des traitements est d’aider la personne à développer des stratégies compensatoires.

Un autre trouble spécifique de la perception des visages est celui de la prosopométamorphopsie dans lequel les visages apparaissent déformés.

Liraglutide ou Saxenda, pour maigrir

Le liraglutide (Saxenda), un médicament injectable de la classe des agonistes du GLP-1, a d’abord été autorisé, au début des années 2010, sous le nom commercial Victoza pour le traitement du diabète de type 2, rappelle la revue. Il l’a ensuite été, sous le nom de Saxenda, chez les patients adultes obèses.

« Dans les essais cliniques, la perte de poids a été généralement peu importante, les patients ont repris une partie du poids perdu à l’arrêt du médicament et il n’a pas été démontré d’effet bénéfique sur les complications cliniques de l’obésité. »

« Puis, l’autorisation a été étendue aux adolescents obèses. L’évaluation chez eux montre les mêmes effets sur le poids que chez les adultes. Et aux effets indésirables déjà connus, parfois graves », s’ajoute le signal de problèmes de santé mentale.

Dans un second article portant spécifiquement sur l’utilisation du liraglutide chez les adolescents, la revue estime que « ses effets indésirables disproportionnés justifient d’écarter ce médicament » chez eux.

L’autorisation de mise sur le marché du liraglutide chez les adolescents « repose sur un seul essai comparatif, versus placebo, chez environ 250 adolescents, pesant en moyenne 100 kg avec un indice de masse corporelle (IMC) moyen de 35,6. » (CALCUL rapide de votre IMC et votre poids idéal)

« Après environ 1 an de traitement, l’IMC a été réduit d’environ 1,6 dans le groupe liraglutide par rapport au placebo, soit une différence moyenne de poids de 5 kg. Après l’arrêt du traitement, l’effet du liraglutide s’est estompé. Un effet du liraglutide sur les complications cliniques liées à l’obésité n’est pas démontré. »

« Le liraglutide expose notamment à des effets indésirables digestifs (nausées, vomissements, diarrhées, obstructions intestinales), des hypoglycémies, des pancréatites, des lithiases biliaires, des insuffisances rénales, des tachycardies ainsi qu’à des réactions au site d’injection. Il est tératogène chez l’Animal. Une augmentation du risque d’avortement spontané a été mise en évidence avec le liraglutide au cours des essais chez les adultes. »

De plus, chez les adolescents, certains risques sont mal cernés, notamment sur la santé mentale.

« Depuis des années, la quête d’une substance qui résoudrait “par miracle” le problème de l’obésité continue. Le liraglutide s’ajoute à une longue liste de médicaments (diurétiques, hormones thyroïdiennes, amphétaminiques, dérivé cannabinoïde, antiépileptique, inhibiteur de lipases intestinales, etc.), certains ayant été utilisés hors autorisation de mise sur le marché, ou autorisés temporairement puis retirés du marché car plus dangereux qu’utiles. »

« La réduction du poids des personnes atteintes d’obésité repose avant tout sur une prise en charge globale, comportant des mesures diététiques adaptées, de l’exercice physique régulier, et un soutien personnalisé. Aucun médicament n’a d’efficacité démontrée pour réduire les complications cliniques de l’obésité à court terme (diabète, troubles articulaires) et à long terme (notamment accidents cardiovasculaires et arthroses). »

Un autre médicament de la même famille des agonistes du GLP-1 qui est promu pour la perte de poids est le sémaglutide (Ozempic).

Quelle est l’efficacité du botox contre la douleur de l’arthrose du pouce

L’injection de Botox (toxine botulique de type A) dans l’articulation permet une certaine réduction de la douleur de l’arthrose de la base du pouce, selon une étude française publiée en juillet 2022 dans le Lancet Rheumatology.

En dehors de l’orthèse de repos rigide sur mesure, aucun traitement médicamenteux ou non médicamenteux n’a démontré son efficacité avec un haut niveau de preuve dans le traitement de l’arthrose de la base du pouce, indique le communiqué de l’Inserm.

 Pour les phases aigüe et subaiguë de la maladie, les injections intra-articulaires de corticoïdes peuvent être proposées, mais sont moins efficaces que dans le genou.La toxine botulique de type A est utilisée en neurologie et en médecine esthétique pour ses propriétés parésiantes. Les études précliniques et cliniques ont montré que la toxine botulique de type A avait également des propriétés analgésiques par inhibition de certains neurotransmetteurs de la douleur (substance P, glutamate, peptide relié au gène calcitonine) à la fois au niveau périphérique et central. L’équipe de recherche a donc émis l’hypothèse que son injection intra-articulaire pourrait réduire la douleur à court terme. »Des chercheurs de l’hôpital Cochin-Port Royal AP-HP, de l’Inserm et de l’Université Paris Cité, coordonnée par la professeure Christelle Nguyen, ont mené un essai randomisé contrôlé en double aveugle comparant l’injection de Botox à celle d’un placebo (sérum salé) chez des personnes souffrant d’arthrose douloureuse de la base du pouce (rhizarthrose).L’étude a inclus 60 participants dont la moitié a reçu une injection d’1 ml de Botox (50 unités d’Allergan dans l’articulation trapézo-métacarpienne) et l’autre moitié a reçu le placebo. Les participants des deux groupes avaient une orthèse de repos rigide sur mesure.À l’inclusion, l’âge moyen était de 64,9 ans, la douleur moyenne était de 60 points sur 100 et 80 % des participants étaient des femmes.À 3 mois, la réduction moyenne de la douleur de la base du pouce a été de 25,7 points sur 100 dans le groupe ayant reçu le traitement contre 9,7 dans le groupe témoin (placebo), soit une différence absolue de 16 points sur 100.Aucune différence n’a été détectée dans la douleur à 1 et à 6 mois et, à 3 et 6 mois, dans les limitations d’activité spécifiques à la main et dans la consommation d’antalgiques et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens. Aucun effet indésirable considéré comme sévère n’a été observé. La moitié (47 %) des participants du groupe de traitement et 7 % des participants du groupe témoin ont signalé un léger déficit moteur transitoire du muscle thénar.« L’injection intra-articulaire de 50 unités de Botox associée au port d’une orthèse de repos rigide sur mesure permet de réduire la douleur à 3 mois chez les patients ayant une arthrose douloureuse de la base du pouce », concluent les chercheurs qui comptent poursuivre les travaux pour optimiser la dose de Botox et le schéma d’injection.

Optimiser le bien-être futur à différents âges de la vie

Des chercheurs ont utilisé l’intelligence artificielle pour explorer, à partir des données d’une grande étude nationale américaine, le bien-être psychologique à différents âges de la vie avec l’objectif de générer des recommandations personnalisées pour chaque étape de la vie.

Leurs travaux sont publiés en juin 2022 dans la revue Aging-US.

Ils ont développé des algorithmes d’apprentissage automatique qui ont analysé les données de l’étude Midlife in the US dans laquelle les profils de bien-être de près de 4000 participants ont été établis en 1995 et en 2004.

Le bien-être était évalué selon le modèle des six composantes de la psychologue Carole Ryff : l’autonomie, la maîtrise de l’environnement, la croissance personnelle, les relations positives avec les autres, les buts dans la vie et l’acceptation de soi.

Fedor Galkin et ses collègues (1) de la société Deep Longevity (Hong Kong), en collaboration avec Nancy Etcoff du Département de Psychiatrie de la Harvard Medical School, ont ainsi créé « deux modèles numériques de la psychologie humaine ».

Le bien-être psychologique au cours de la vie

Le premier modèle est issu d’algorithmes qui ont analysé les données afin de déduire les caractéristiques du bien-être psychologique qui ont tendance à correspondre à chaque âge et de pouvoir prédire le bien-être 10 ans plus tard à partir du bien-être actuel à un âge donné.

Ce modèle « illustre les trajectoires de l’esprit humain liées au vieillissement ». Il montre par exemple que :

  • la capacité à établir des relations significatives augmente avec l’âge, tout comme l’autonomie mentale et la maîtrise de l’environnement ;
  • l’importance accordée à l’épanouissement personnel diminue régulièrement ;
  • le sentiment d’avoir un but dans la vie diminue après 40-50 ans.

Ces résultats, soulignent les auteurs, « contribuent à la discussion sur la théorie de la sélectivité socio-émotionnelle et l’adaptation hédonique dans le contexte du développement de la personnalité adulte ».
Le postulat central de cette théorie est que les horizons temporels (le nombre estimé d’années qu’il reste à vivre) exercent une forte influence sur les objectifs et la motivation.

Des recommandations personnalisées

Le deuxième modèle est une carte des caractéristiques du bien-être dans différents groupes qui s’élabore automatiquement et sert de support à un moteur de recommandations personnalisées qui peut être utilisé dans des applications de santé mentale.

Les répondants ont été divisés en groupes en fonction de leur risque de développer une dépression et, pour chaque utilisateur, le logiciel identifie le chemin le plus court pour atteindre les caractéristiques d’un groupe ayant une stabilité mentale. Alex Zhavoronkov, directeur de Deep Longevity, explique : « Les applications de santé mentale existantes offrent des conseils génériques qui s’appliquent à tout le monde mais ne conviennent à personne. Nous avons construit un système qui est scientifiquement solide et qui offre une personnalisation supérieure. »

Par exemple :

  • Les cinq principales attitudes qui ne sont généralement pas partagées par les personnes mentalement stables, mais qui sont répandues chez les personnes déprimées sont : des activités quotidiennes qui ne sont pas utiles pour la communauté ; des relations proches difficiles ; ne pas voir d’utilité à penser au passé parce que rien ne peut être fait ; le sentiment que la société ne s’améliore pas pour elles et que les gens ne se soucient pas des problèmes des autres.
  • Les cinq principales attitudes qui sont répandues chez les personnes mentalement stables, mais qui ne sont généralement pas partagées par les personnes déprimées sont : des processus inhérents à leur vie d’apprentissage, de changement et de croissance ; faire les choses qui leur plaisent ; donner et partager du temps ; être sociable ; se fixer des buts pour le futur proche.

Pour démontrer le potentiel de ce système, Deep Longevity a publié le service web FuturSelf, une application en ligne gratuite qui permet aux utilisateurs de passer le test psychologique qui est décrit dans la publication originale. À la fin de l’évaluation, les utilisateurs reçoivent un rapport contenant des informations visant à améliorer leur bien-être mental à long terme et peuvent s’inscrire à un programme d’orientation qui leur fournit un flux constant de recommandations choisies par l’IA (intelligence artificielle). Les données obtenues sur FuturSelf seront utilisées pour développer davantage l’approche numérique de Deep Longevity de la santé mentale.

Le professeur Vadim Gladyshev de la Harvard Medical School, expert en biogérontologie, commente le potentiel de FuturSelf :

« Cette étude offre une perspective intéressante sur l’âge psychologique, le bien-être futur et le risque de dépression, et démontre une nouvelle application des approches d’apprentissage automatique aux questions de santé psychologique. Elle élargit également la façon dont nous considérons le vieillissement et les transitions à travers les étapes de la vie et les états émotionnels. »

Les auteurs prévoient de poursuivre l’étude de la psychologie humaine dans le contexte du vieillissement et du bien-être à long terme. Ils travaillent à une étude de suivi sur l’effet du bonheur sur les mesures physiologiques du vieillissement.

La société Deep Longevity est détenue par Endurance Longevity (Hong Kong) qui développe des systèmes d’intelligence artificielle explicables (2) pour suivre le rythme du vieillissement aux niveaux moléculaire, cellulaire, tissulaire, organique, systémique, physiologique et psychologique.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Kirill Kochetov, Michelle Keller, Alex Zhavoronkov.

(2) L’intelligence artificielle explicable est un ensemble de processus et de méthodes qui permettent aux utilisateurs humains de comprendre les résultats produits par les algorithmes d’apprentissage automatique (par opposition à des systèmes où les computations numériques constituent une « boîte noire » qui ne peut être interprétée par l’humain).

La marche pour réduire la douleur de l’arthrose du genoux ?

Les personnes qui marchent pour faire de l’exercice sont moins susceptibles de développer des douleurs fréquentes aux genoux dues à l’arthrose, selon une étude publiée en juin 2022 dans la revue Arthritis & Rheumatology.

Grace H. Lo du Baylor College of Medicine (États-Unis) et ses collègues ont mené cette étude avec plus de 1200 personnes âgées de 50 ans et plus (âge moyen de 63 ans) souffrant d’arthrose du genou. Elles ont été suivies pendant quatre ans.

Parmi les participants, 73 % marchaient pour faire de l’exercice. Ceux qui marchaient avaient un risque réduit de 40 % de développer de nouvelles douleurs fréquentes aux genoux et un rétrécissement de l’espace articulaire médial des genoux comparativement à ceux qui ne marchaient pas. La marche n’était toutefois pas liée à une amélioration des douleurs préexistantes.

La marche pourrait ainsi prévenir la survenue de douleurs fréquentes aux genoux, concluent les chercheurs. Ces résultats suggèrent qu’elle peut constituer un traitement efficace pour ralentir la progression structurale de l’arthrose.

Adapter l’heure de votre séance de sport à votre sexe permettrait d’obtenir de meilleurs résultats

Une étude révèle que selon le sexe des sportifs, une heure différente peut être recommandée pour que le sport soit plus efficace.

En matière de sport, chacun a ses habitudes. Certains sont adeptes du footing matinal. Tandis que d’autre préfèrent faire une séance de musculation à midi ou pratiquer leur sport préféré en fin de journée.

Si une activité physique régulière est toujours recommandée, peu d’informations subsistent sur l’heure à laquelle la pratiquer. Cependant, une récente étude s’est penchée sur cette question. Il ressort que l’heure idéale pour le sport ne dépend pas de notre motivation, mais de notre sexe.

Toutefois, cette heure est différente chez les hommes et chez les femmes car elle agit sur différentes parties du corps. L’heure permettrait donc d’obtenir de meilleurs résultats.

Un entraînement similaire chez les hommes et les femmes pour déterminer le meilleur moment

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont élaboré un programme spécifique. Ils ont fait appel à 56 volontaires (30 hommes et 26 femmes). Tous étaient en bonne santé et actifs.

Tout d’abord, les chercheurs ont présenté le programme sportif qu’ils allaient devoir suivre pendant 12 semaines. Ce programme, similaire pour les deux sexes, incluait des exercices d’endurance, du fitness, des sprints, des exercices de résistance et enfin des étirements. Puis les volontaires ont été divisés en deux groupes.

Le premier devait faire le programme sportif le matin, avant 8h30. Quant au second, il faisait du sport le soir entre 18h et 20h. Dans le même temps, les chercheurs observaient et notaient l’évolution de plusieurs éléments de leur corps comme leur force, leur masse graisseuse ou leur tension artérielle.

À la fin des 12 semaines d’entraînement, les chercheurs ont constaté que les bilans des sportifs étaient différents selon leur sexe. Certaines heures auraient ainsi une influence sur la réduction de la graisse, la tension ou la force musculaire. Mais à l’heure actuelle, les scientifiques sont incapables d’expliquer les raisons de ce phénomène. L’étude complète a été publiée dans la revue Frontiers in Physiology.

À quelle heure faire votre séance de sport selon votre sexe ?

Si vous êtes une femme, l’heure à privilégier dépend de ce que vous souhaitez. Pour les femmes qui veulent perdre plus rapidement la graisse abdominale, le sport matinal est recommandé. Avant 8h30, le sport permettrait d’augmenter de 10% la perte de la graisse. Cela vaut également pour les femmes qui veulent réduire leur tension artérielle.

Si vous préférez gagner en force surtout sur le haut du corps, faites du sport le soir avant 19h. Passé ce délai, le sport est déconseillé car il pourrait réveiller votre corps et vous empêcher de dormir.

En revanche pour les hommes, l’heure n’aurait pas de réelle influence sur les résultats sportifs. Cependant, faire du sport le soir aiderait à améliorer la santé cardiaque d’après l’auteur principal de l’étude.

Votre santé au quotidien