Pourquoi pense-t-on que le sucre est moins dangereux que le gras ?
Le 16 septembre 2016.
Le gras est plus mauvais pour la santé que le sucre. Voici une idée reçue qui circule depuis des décennies, sans aucun fondement scientifique. Ce mensonge trouve son origine dans les recherches de deux scientifiques qui, dans les années 60, ont été largement payés par le lobby du sucre pour édulcorer leurs résultats.
Trois chercheurs payés par le lobby du sucre
Il n’a suffi que d’une simple étude pour influencer 50 ans de pensée scientifique. Si le sucre est, aujourd’hui encore et à tort, considéré comme moins mauvais pour la santé que les acides gras saturés, c’est en raison d’une publication scientifique, financée secrètement par le lobby du sucre dans les années 60. L’histoire de cette manigance a été révélée par un chercheur américain qui, après de nombreuses heures de recherche dans les archives d’Harvard, vient de publier son récit dans la revue JAMA Internal Medicine.
Dans les années 50, les premières études scientifiques sont menées pour déterminer les effets du sucre sur l’organisme. Les résultats ne sont pas à l’avantage du sucre et les grands industriels du secteur s’inquiètent des retombées de ces découvertes sur leurs commerces. Ils décident alors de financer les recherches de trois scientifiques, David Hegsted, Robert McGandy et Frederick Stare.
« Cette étude a étouffé le débat sur le sucre »
Contre 6 500 $ à l’époque (50 000 $ aujourd’hui), ces trois chercheurs publient une méta-analyse très fournie, qui dédouane le sucre et accuse les acides gras saturés de tous les maux et qui sera relayée par de nombreux médias et utilisée comme document repère pour de nombreuses autres études. L’un des auteurs entrera même au ministère de l’Agriculture et influencera, dans le sens de cette étude faussée, les directives données par le département Nutrition.
Depuis, de nombreuses études auront contredit les dires des chercheurs à la botte de l’Association du sucre, mais les querelles scientifiques des années 50 sont encore vives et la trop grande consommation de produits sucrés continue de faire des victimes. « Le débat sur les méfaits du sucre et des graisses saturées continue aujourd’hui », explique ainsi Stanton Glantz, professeur de médecine à l’université de Californie et coauteur de l’étude, au New York Times. « Cette étude a étouffé le débat sur le sucre et les maladies vasculaires, et dans le même temps, les régimes à faible teneur en matières grasses ont gagné l’adhésion des autorités sanitaires. Cela a poussé beaucoup de gens à manger moins gras, mais plus sucré. Selon certains experts, ce changement de régime a participé à l’épidémie d’obésité que l’on connaît actuellement ».
Pour en savoir plus : Le sucre : coupable ?
Les Nouvelles de PasseportSanté.net
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