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Troubles de l’érection : une affaire de machos ?

Troubles de l’érection : une affaire de machos ?

Le 6 septembre 2017.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de l’université de Minho, au Portugal, les machos seraient davantage concernés par les pannes sexuelles que les autres hommes.

Se mettre la pression, ce n’est pas bon

Les troubles de l’érection peuvent arriver à tous les hommes. Ces pannes sexuelles peuvent être dues à de grandes fatigues ou à des épisodes de stress. Cependant, selon une étude publiée dans la revue Journal of Sexual Medicine, les machos seraient davantage touchés par les troubles de l’érections que les autres hommes. Les hommes qui font de leur virilité un étendard pourraient se mettre trop de pression et rencontrer des échecs plus fréquents.

Le stress de la performance est en effet un facteur aggravant de troubles de l’érection. Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs portugais ont interrogé 300 hommes hétérosexuels et 300 homosexuels. Ils ont ainsi pu constater que les hommes qui tenaient des propos machistes tels que « un homme, un vrai, a souvent des relations sexuelles », étaient aussi ceux qui souffraient le plus de pannes sexuelles.

Il ne faut surtout pas dramatiser

Selon les auteurs de ces travaux, se concentrer sur ses propres performances plutôt que sur son partenaire et sur le plaisir qu’on aimerait lui procurer entraîne immanquablement des pannes. Les machos sont également les plus vulnérables en cas de troubles de l’érection, car ils interprètent ces pannes comme des handicaps qui menacent directement leur virilité. Il semblerait qu’il faudrait justement adopter le comportement inverse pour éviter les problèmes.

Les spécialistes de santé recommandent en effet de ne pas prêter trop d’importance à ces accidents de parcours afin de ne pas les dramatiser. Et c’est justement en se concentrant sur les sentiments amoureux, sur son plaisir et celui de sa partenaire que les hommes peuvent limiter les troubles de l’érection. Cependant, si ces pannes sexuelles deviennent trop régulières, il est préférable d’aller consulter un médecin qui saura trouver la source du problème. 

Claire Verdier

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Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Affaire Charlie Gard : 400 000 personnes demandent son maintien en vie

Affaire Charlie Gard : 400 000 personnes demandent son maintien en vie

Le 11 juillet 2017.

L’histoire du petit Charlie Gard a ému des milliers de personnes. Très malade, sa vie est suspendue à la décision de la Cour européenne des droits de l’homme, de la justice britannique et de ses médecins. Mais ses parents ne veulent rien lâcher.

Faut-il maintenir en vie le petit Charlie Gard ?

Charlie Gard est un bébé de 11 mois qui souffre d’une maladie génétique neurodégénérative rare : le syndrome de déplétion de l’ADN mitochondrial. Cette maladie touche les cellules responsables de la production d’énergie et de la respiration. Il ne peut actuellement pas respirer sans ventilation artificielle. Les médecins de l’hôpital Great Ormond Street où il est suivi pensent qu’il faut arrêter les soins, mais les parents espèrent pouvoir sauver leur enfant.

Pour cela, ils ont tenté de mobiliser des soutiens notamment grâce aux réseaux sociaux. Une pétition a par ailleurs circulé sur Internet pour « sauver Charlie Gard, bébé condamné à mort par un hôpital londonien ». Cette pétition a déjà recueilli la signature de 400 000 personnes qui souhaitent soutenir ces parents désespérés. Même le pape François et le président américain Donal Trump ont tenu à soutenir les parents du petit Charlie.

Les parents souhaitent se battre

La Cour européenne des droits de l’homme a jugé qu’un prolongement des soins pourrait faire souffrir l’enfant, mais ses parents pensent qu’un traitement pourrait peut-être le sauver. Ce traitement serait prodigué dans un hôpital américain où la famille Gard souhaite se rendre. « C’est notre fils, notre chair et notre sang », a expliqué la maman face à la presse. « Nous estimons que nous devrions avoir le droit, en tant que parents, de décider de lui donner une chance à la vie ».

Mais pour autoriser les parents de Charlie à partir aux États-Unis, La Haute cour de justice, à Londres, leur a donné 48 heures pour apporter des preuves « significatives » de l’utilité du traitement expérimental qu’ils veulent donner à leur enfant. La justice britannique ne souhaite pas, en effet, que ce bébé subisse un acharnement thérapeutique inutile. Affaire à suivre. 

Marine Rondot

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Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Affaire Moitoiret: des experts psychiatres au banc des accusés

Le 22 novembre, Stéphane Moitoiret, un marginal de 44 ans, a été condamné en appel à trente ans de réclusion criminelle par la cour d’assises du Rhône. Il était accusé d’avoir assassiné, dans l’Ain en 2008, un jeune garçon alors âgé de 10 ans.

Inférieure à la réclusion à perpétuité prononcée en première instance dans l’Ain, en 2011, la condamnation est assortie d’une peine de sûreté de vingt ans. Tous les experts ont estimé que l’accusé souffrait de troubles psychotiques majeurs, mais une courte majorité d’entre eux a toutefois cru pouvoir conclure qu’il n’était pas totalement irresponsable de ses actes.

Expert près la Cour de cassation, membre de l’Académie de médecine et psychiatre à l’hôpital Sainte-Anne, le Pr Jean-Pierre Olié, 68 ans, est l’une des voix qui compte dans sa spécialité. Il confie être «profondément meurtri» par le comportement, les faits et les dires de certains de ses confrères commis dans cette affaire.

C’est ce qui l’a poussé à s’exprimer publiquement en des termes violents sur une affaire qui vient d’être jugée –situation rarissime dans le milieu de la psychiatrie judiciaire– en estimant en substance que cette affaire signe définitivement la faillite de l’expertise psychiatrique française. Il le dit dans un texte que cosigne Philippe Charrier, président de l’Union nationale des amis et familles de malades psychiques (Unafam) et s’en explique pour Slate.fr.

«Justice a-t-elle vraiment été rendue?»

«Stéphane Moitoiret a été condamné à 30 ans de réclusion pour un acte atroce, commis sans motif compréhensible, sur un enfant de dix ans qu’il ne connaissait pas, écrivent les deux hommes. Moitoiret a commis l’horreur, nul ne le conteste. Les jurés du Rhône, après ceux de l’Ain qui l’avaient condamné à la perpétuité en appel, ont puni à hauteur de la gravité de son crime le monstre Moitoret. La vengeance est passée, la société est rassurée. Mais justice a-t-elle vraiment été rendue?»

Pour le Pr Olié, on ne peut reprocher à des jurés d’avoir puni un acte odieux sans considérer que son auteur nécessitait de préférence une prise en charge psychiatrique. Plus précisément, ce reproche ne peut leur être fait dès lors que les différents experts commis par la justice dans cette affaire n’ont pas été capables de s’accorder sur le fait de savoir si l’accusé était pour partie responsable ou totalement irresponsable.

«Comment des experts psychiatriques sensés connaître les symptômes d’une maladie mentale peuvent-ils ne pas être capables de s’entendre sur cette question fondamentale?, demande-t-il. Comment accorder crédit à une expertise concluant à la responsabilité, en omettant que l’accusé avait fait un séjour en milieu psychiatrique plusieurs années avant l’acte horrible à l’origine de sa comparution devant une cour d’assises? Comment neuf experts ont-ils pu s’entendre unanimement sur le diagnostic de trouble psychotique et en conclure, les uns qu’il y avait ‘’abolition du discernement » et les autres simple ‘’altération » et donc responsabilité partielle?»

«Régressions de notre société en crise»

Il accuse certains de ses confrères de s’être pris «pour des philosophes» au lieu, plus modestement, «de faire leur métier de soignants». Il les accuse aussi d’avoir pu affirmer qu’en dépit de sa maladie, l’accusé gardait une part de «libre arbitre» et donc de «responsabilité», et qu’il était «justifié de le punir le plus sévèrement possible». Il ajoute que désormais, Stéphane Moitoiret aura d’autant plus de difficultés à se soumettre à des soins que la justice, et donc la société, «n’aura pas pleinement reconnu sa folie».

Pour le Pr Olié, le cas Moitoiret «signe la faillite de l’expertise psychiatrique» dans la mesure où elle est «incapable d’expliquer simplement à un jury d’assises que, même criminel, un malade mental grave doit être soigné». «En mettant Moitoiret en prison, la société conjure sa peur. La folie fait peur. Et l’adage ‘’demi fou, double peine », qu’on croyait obsolète, a repris du galon», ajoute-t-il.

Le psychiatre hospitalier va plus loin:

«Le cas Moitoiret entrera dans l’histoire des régressions dont témoigne notre société en crise. Une société aux prises avec de graves tensions économiques et sociales, plus encline à tomber dans la facilité de la vengeance qu’à reprendre à son compte les valeurs humanistes qui, dès le début du XIXème siècle, délivrèrent les aliénés de leurs chaînes. Même les Romains considéraient les fous comme déjà trop punis par les dieux pour encourir en plus la punition des hommes.»

«L’un des nœuds du problème se situe Place Vendôme»

Au-delà de ce cas d’ores et déjà emblématique, que faire? «L’un des nœuds du problème se situe Place Vendôme, déclare-t-il à Slate.fr. Les ministres de la Justice passent mais les immobilismes et les pesanteurs demeurent. La justice veut garder le pouvoir sur la nomination des experts psychiatres. On peut le comprendre. Mais on ne peut pas accepter que ce pouvoir ne soit pas éclairé par une évaluation des compétences.» Avant d’ajouter:

«On ne peut pas accepter que des experts qui ne savent plus ce que veut dire formation continue portent des diagnostics dont eux seuls connaissent la signification. Il faut reformuler la liste des questions qui sont posées par les juges aux experts. Il faut impérativement que nous puissions nous prononcer sur les traitements que l’état de santé des personnes accusées réclame et réclamera. Et il faut et que l’on cesse, par hantise contagieuse de la récidive, de vouloir nous transformer en machine à pronostic.»

Jean-Yves Nau

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A votre santé! – Slate.fr

Affaire Gardasil: les pièces du dossier médico-légal

Une jeune femme de 18 ans vient d’attaquer au pénal la firme Sanofi-Pasteur. Elle estime être la victime du vaccin Gardasil commercialisé depuis sept ans contre le cancer du col de l’utérus. Le vaccin est-il entièrement coupable? Rien n’est certain. Examinons le dossier.

Fortement médiatisée, l’action au pénal que vient d’engager Me Jean-Christophe Coubris, avocat de Marie-Océane Bourguignon, se fonde sur un document de «Commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux de la Région Aquitaine». Au total 69 feuillets. Avec une surprise pour commencer. Les responsables de cette Commission présidée par Patrick Mairé précisent:

«Malgré plusieurs rencontres et plusieurs échanges écrits, les deux experts désignés, les Drs Bonali et Rouannet, ne sont pas parvenus à rédiger une discussion médico-légale commune.»

L’examen clinique et l’expertise du dossier de Marie-Océane Bourguignon ont été réalisée dans l’après-midi du 30 octobre 2012 dans le cabinet du Pôle médico-judiciaire du CHU de Bordeaux. Etaient présents les parents de cette jeune fille, son conseil Jean-Christophe Coubris, l’avocat de Fabienne Chatelet, la médecin généraliste traitant ayant pratiqué les deux injections vaccinales, le Dr Jean Leparc, représentant de la multinationale pharmaceutique Sanofi-Pasteur MSD ainsi que deux des avocats de cette firme, Cécile Derycke et Anne-Laure Judlin de Hemptinne.

Marie-Océane Bourguignon (171 cm, 72kg, IMC 25), née le 16 mai 1995, lycéenne, aucun antécédent médical personnel à l’exception d’une adéno-amygdalectomie pratiquée en juin 2000 et d’une «dyslexie, vue ORL» avec audiogramme normal. Difficultés à suivre le rythme scolaire, absentéisme constant, dispensée de sport. Céphalées, douleurs abdominales, vertiges, «moral bas», angines à répétition, mais un périmètre de marche de 1.000 mètres. Pas de déficit ou d’impotence fonctionnelle à ce jour. Examen clinique normal.

Injections de Gardasil les 11 octobre et 13 décembre 2010 «à l’origine de troubles neurologiques selon les plaignants». La jeune fille est alors âgée de 15 ans.

La première injection est suivie de «plusieurs épisodes de fourmillements des extrémités des deux membres supérieurs avec un accès spontané de faiblesse motrice de quelques secondes pendant une quinzaine de jours, puis une disparition progressive». La seconde injection est suivie deux mois plus tard et durant une quinzaine de jours, «d’épisodes de vertiges avec vomissements pendant quelques jours, puis amélioration; paresthésies et faiblesse des extrémités inférieures; faiblesse généralisée; instabilité à la marche; syndrome vertigineux intermittent».

Hospitalisation dans le service de pédiatrie du Centre hospitalier de Dax du 13 au 21 mars 2011. Examen par IRM cérébrale («lésions de la substance blanche»). Traitement par corticoïdes. Déclaration au centre de pharmacovigilance du CHU de Bordeaux. Le 8 avril 2011, ce centre fait état de deux cas similaires alors recensés dans la mémoire de la pharmacovigilance française (deux adolescentes de 14 ans et 15 ans). Il y joint une fiche à compléter et se dit très intéressé d’avoir une copie du compte-rendu d’hospitalisation.

Diagnostics évoqués: «pathologie inflammatoire disséminée de la substance blanche» renvoyant soit à une sclérose en plaques (SEP) du fait de l’immuno-électrophorèse des protéines du LCR (bandes oligoclonales) soit une forme pédiatrique d’encéphalomyélite aiguë disséminée (EAD).

Nouvelle hospitalisations au Centre hospitalier de Dax, puis hospitalisation au CHU de Bordeaux. Et nouveau traitement par corticoïdes et traitements symptomatiques.

La discussion médico-légale porte pour l’essentiel sur le diagnostic pouvant correspondre aux troubles présentés et sur la nature des liens pouvant ou non exister entre ces troubles et les deux injections vaccinales. C’est à ce niveau que les deux experts divergent.

 Pièce n°1:  «Une sclérose en plaques»

«Version» du Dr Larbi Benali, «expert judiciaire –Cour d’appel de Bordeaux, médecine légale Thanatologie et du Vivant. Dommages Corporel et Traumatologie Séquellaire. Anthropologie d’identification».

L’expert ne sort pas de l’alternative SEP/EAD.

«Au final, nous retiendrons que Marie-Océane Bourguignon a développé à partir d’une affection démyélinisante aiguë post-vaccinale une SEP qui apparaît comme une pathologie secondaire formée sur un substrat physiopathologique auto-immun vaccinatoire.»

L’expert fait aussi état des antécédents familiaux indiquant une vulnérabilité génétique avec une prédisposition immunitaire. Il cite des cas de diabète insulino-dépendant (de type 1) chez un grand-père, le père et un frère; un purpura rhumatoïde chez une cousine ainsi qu’une autre pathologie dysimmunitaire chez une cousine; une néoplasie digestive chez le père.

Conclusion:

«A ce jour, le diagnostic actuel le plus fort est celui de SEP dans les suites d’une affection démyélinisante aiguë post-vaccinale survenue possiblement sur un état antérieur latent dysimmunitaire rattachable à une prédisposition.» 

La démyélinisation est, comme l’explique sa fiche Wikipédia, la disparition ou la destruction de la gaine de myéline qui entoure et protège les fibres nerveuses. Elle entraîne notamment un ralentissement de la conduction des signaux nerveux, et se traduit par des affections au niveau des sensations, et provoque des troubles moteurs ou psychiques.

Dans ces conclusions médico-légales, l’expert dit encore que Marie-Océane «aurait très bien pu ne jamais décompenser cet état antérieur latent», mais aussi «qu’elle aurait pu décompenser le même type de désordre neurologique avec un autre type de vaccin que le Gardasil» et qu’elle «aurait pu décompenser sur ce mode de syndrome démyélinisant en étant exposé à d’autres stimuli».

Pièce n°2: «Décompensation immunitaire d’un état antérieur»

«Version» du Dr François Rouanet, «commis expert en spécialité neurologique, praticien hospitalier. CHU de Bordeaux».

Ce médecin diverge quant à la discussion sur la distinction entre SEP et EAD:

«La distinction de ces deux entités cliniques est un élément important de la discussion et notamment pour évaluer le rôle éventuel de la vaccination dans la genèse de la pathologie de Marie-Océane Bourguignon.»

Or selon lui:

«Il n’est pas possible de définir avec certitude s’il s’agit d’une SEP ou d’une EAD.»

Comme son confrère expert, il estime qu’il existe chez cette jeune femme «des antécédents familiaux indiquant une vulnérabilité génétique avec une prédisposition immunitaire».

Le Dr Rouanet revient sur les acquis et les incertitudes des campagnes de vaccination contre l’hépatite virale de type B et l’hypothèse récurrente quant à leurs hypothétiques conséquences démyélinisantes. Et il rappelle que l’on ne dispose pas ici (en dépit de nombreuses études scientifiques) d’un niveau de preuves suffisantes.

Au final, il estime qu’il n’existe «aucun élément scientifique en faveur de l’incrimination de Gardasil en lui-même comme facteur causal pour des pathologies inflammatoires démyélinisantes du système nerveux central».  En revanche, «la vaccination comme stimulateur de l’immunité a pu jouer un rôle dans le déclenchement d’une cascade dysimmunitaire et inflammatoire ayant pour substrat le système nerveux central, sur un état antérieur latent pouvant s’assimiler à une prédisposition pour ce type de pathologie».

Pour le Dr Rouanet, il n’est pas possible, «à partir des données de la littérature», de dire si en l’absence de vaccination Marie-Océane Bourguignon aurait ou non souffert d’une maladie inflammatoire du système nerveux central. C’est pourquoi il conclut à une «imputabilité médico-légale partielle».

Pièce n°3: «L’offre d’indemnisation faite à Sanofi-Pasteur MSD»

La «Commission de conciliation et d’indemnisation des accidents médicaux, des affections iatrogènes et des infections nosocomiales de la région Aquitaine» a pris connaissance des conclusions divergentes des deux experts qu’elle avait commis. Le Dr Rouanet penche pour l’incertitude diagnostique quand le Dr Benali conclut à une forme pédiatrique d’EAD. Mais les deux concluent «de façon formelle» que les troubles neurologiques ont pour origine une «décompensation immunitaire d’un état antérieur secondaire à un processus vaccinatoire (…)». Et les deux experts ne peuvent «établir l’imputabilité directe du Gardasil».

La Commission observe qu’aujourd’hui Marie-Océane Bourguignon «ne présente pas de déficit neurologique ni d’impotence fonctionnelle» mais que «son périmètre de marche est limité à un kilomètre», qu’elle «prend des antalgiques mineurs pour des céphalées et des douleurs abdominales» et qu’elle «fait état de difficultés de concentration et de vertiges». La même Commission refuse de se prononcer sur le caractère défectueux ou non du vaccin en cause.

Elle observe aussi que l’information sur la possibilité d’un tel risque «n’a pas été portée à la connaissance de la patiente»: la notice du vaccin est vierge de toute information sur un possible risque d’inflammation du système nerveux central. Or ce risque, quoique exceptionnel, existait en 2010. Et ce risque s’est réalisé. La responsabilité du fabricant est donc engagée sur le fondement des articles 1386-1 et 1386-4 du code civil. Aucune faute ne peut être retenue contre le Dr Fabienne Chatelet qui a pratiqué les deux injections.

L’état antérieur (le «terrain génétique» de Marie-Océane Bourguignon) est tenu pour être à l’origine de 50% du dommage subi, les 50 % restants étant du fait du fabricant. 

Conclusions: la Commission estime qu’«il appartient à Sanofi-Pasteur MSD de l’indemniser du dommage qu’elle a subi et qu’elle impute aux deux injections de Gardasil». La société Marsch SA, assureur de Sanofi-Pasteur, doit adresser dans les quatre mois une offre d’indemnisation à hauteur de 50% du préjudice.

C’est sur cette base que la justice pénale vient d’être saisie. La médiatisation de l’affaire fait que de nouvelles plaintes sont annoncées correspondant à de nouvelles maladies rares. Egalement visée par l’action au pénal de Me Coubris, le Pr Dominique Maraninchi, directeur général de l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM).

En France, depuis sa mise sur le marché, plus de 5 millions de doses du vaccin Gardasil ont été utilisées. Sur cette période, 435 cas d’effets indésirables graves dont 135 de maladies auto-immunes incluant 15 cas de SEP ont été rapportés au réseau national des CRPV (centres régionaux de pharmacovigilance) et à Sanofi-Pasteur MSD. 

Pour autant, l’ANSM explique que les données de la littérature internationale et française ne montrent pas d’augmentation de l’incidence des maladies auto-immunes ni plus particulièrement de SEP après une vaccination par Gardasil.

Jean-Yves Nau

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