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Optimiser le bien-être futur à différents âges de la vie

Des chercheurs ont utilisé l’intelligence artificielle pour explorer, à partir des données d’une grande étude nationale américaine, le bien-être psychologique à différents âges de la vie avec l’objectif de générer des recommandations personnalisées pour chaque étape de la vie.

Leurs travaux sont publiés en juin 2022 dans la revue Aging-US.

Ils ont développé des algorithmes d’apprentissage automatique qui ont analysé les données de l’étude Midlife in the US dans laquelle les profils de bien-être de près de 4000 participants ont été établis en 1995 et en 2004.

Le bien-être était évalué selon le modèle des six composantes de la psychologue Carole Ryff : l’autonomie, la maîtrise de l’environnement, la croissance personnelle, les relations positives avec les autres, les buts dans la vie et l’acceptation de soi.

Fedor Galkin et ses collègues (1) de la société Deep Longevity (Hong Kong), en collaboration avec Nancy Etcoff du Département de Psychiatrie de la Harvard Medical School, ont ainsi créé « deux modèles numériques de la psychologie humaine ».

Le bien-être psychologique au cours de la vie

Le premier modèle est issu d’algorithmes qui ont analysé les données afin de déduire les caractéristiques du bien-être psychologique qui ont tendance à correspondre à chaque âge et de pouvoir prédire le bien-être 10 ans plus tard à partir du bien-être actuel à un âge donné.

Ce modèle « illustre les trajectoires de l’esprit humain liées au vieillissement ». Il montre par exemple que :

  • la capacité à établir des relations significatives augmente avec l’âge, tout comme l’autonomie mentale et la maîtrise de l’environnement ;
  • l’importance accordée à l’épanouissement personnel diminue régulièrement ;
  • le sentiment d’avoir un but dans la vie diminue après 40-50 ans.

Ces résultats, soulignent les auteurs, « contribuent à la discussion sur la théorie de la sélectivité socio-émotionnelle et l’adaptation hédonique dans le contexte du développement de la personnalité adulte ».
Le postulat central de cette théorie est que les horizons temporels (le nombre estimé d’années qu’il reste à vivre) exercent une forte influence sur les objectifs et la motivation.

Des recommandations personnalisées

Le deuxième modèle est une carte des caractéristiques du bien-être dans différents groupes qui s’élabore automatiquement et sert de support à un moteur de recommandations personnalisées qui peut être utilisé dans des applications de santé mentale.

Les répondants ont été divisés en groupes en fonction de leur risque de développer une dépression et, pour chaque utilisateur, le logiciel identifie le chemin le plus court pour atteindre les caractéristiques d’un groupe ayant une stabilité mentale. Alex Zhavoronkov, directeur de Deep Longevity, explique : « Les applications de santé mentale existantes offrent des conseils génériques qui s’appliquent à tout le monde mais ne conviennent à personne. Nous avons construit un système qui est scientifiquement solide et qui offre une personnalisation supérieure. »

Par exemple :

  • Les cinq principales attitudes qui ne sont généralement pas partagées par les personnes mentalement stables, mais qui sont répandues chez les personnes déprimées sont : des activités quotidiennes qui ne sont pas utiles pour la communauté ; des relations proches difficiles ; ne pas voir d’utilité à penser au passé parce que rien ne peut être fait ; le sentiment que la société ne s’améliore pas pour elles et que les gens ne se soucient pas des problèmes des autres.
  • Les cinq principales attitudes qui sont répandues chez les personnes mentalement stables, mais qui ne sont généralement pas partagées par les personnes déprimées sont : des processus inhérents à leur vie d’apprentissage, de changement et de croissance ; faire les choses qui leur plaisent ; donner et partager du temps ; être sociable ; se fixer des buts pour le futur proche.

Pour démontrer le potentiel de ce système, Deep Longevity a publié le service web FuturSelf, une application en ligne gratuite qui permet aux utilisateurs de passer le test psychologique qui est décrit dans la publication originale. À la fin de l’évaluation, les utilisateurs reçoivent un rapport contenant des informations visant à améliorer leur bien-être mental à long terme et peuvent s’inscrire à un programme d’orientation qui leur fournit un flux constant de recommandations choisies par l’IA (intelligence artificielle). Les données obtenues sur FuturSelf seront utilisées pour développer davantage l’approche numérique de Deep Longevity de la santé mentale.

Le professeur Vadim Gladyshev de la Harvard Medical School, expert en biogérontologie, commente le potentiel de FuturSelf :

« Cette étude offre une perspective intéressante sur l’âge psychologique, le bien-être futur et le risque de dépression, et démontre une nouvelle application des approches d’apprentissage automatique aux questions de santé psychologique. Elle élargit également la façon dont nous considérons le vieillissement et les transitions à travers les étapes de la vie et les états émotionnels. »

Les auteurs prévoient de poursuivre l’étude de la psychologie humaine dans le contexte du vieillissement et du bien-être à long terme. Ils travaillent à une étude de suivi sur l’effet du bonheur sur les mesures physiologiques du vieillissement.

La société Deep Longevity est détenue par Endurance Longevity (Hong Kong) qui développe des systèmes d’intelligence artificielle explicables (2) pour suivre le rythme du vieillissement aux niveaux moléculaire, cellulaire, tissulaire, organique, systémique, physiologique et psychologique.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

(1) Kirill Kochetov, Michelle Keller, Alex Zhavoronkov.

(2) L’intelligence artificielle explicable est un ensemble de processus et de méthodes qui permettent aux utilisateurs humains de comprendre les résultats produits par les algorithmes d’apprentissage automatique (par opposition à des systèmes où les computations numériques constituent une « boîte noire » qui ne peut être interprétée par l’humain).

Le cerveau des plus âgés fabriquerait toujours autant de neurones

Le cerveau des plus âgés fabriquerait toujours autant de neurones

Le 12 avril 2018.

Même chez les plus âgés, le cerveau aurait la capacité de se renouveler chaque jour en fabriquant de nouveaux neurones. Une nouvelle étude pourrait bien ébranler les acquis scientifiques sur le sujet.

L’hippocampe parvient toujours à fabriquer des neurones, même après 70 ans

Contrairement à ce qui a été démontré par certaines études scientifiques, le cerveau des personnes âgées serait toujours en mesure de fabriquer de nouveaux neurones. Dans l’hippocampe, centre de la neurogenèse, de nouvelles cellules apparaîtraient chaque jour, de sorte que l’activité cérébrale, et donc la santé mentale, des plus âgés pourrait toujours être renouvelée.

Pour parvenir à cette conclusion, des chercheurs de l’université Columbia, et de l’institut psychiatrique de l’État de New-York, ont réalisé des autopsies sur des corps de personnes âgées de 14 à 79 ans, toutes décédées de manière accidentelle, alors qu’elles étaient en bonne santé. À partir des résultats de ces examens, les auteurs de cette étude, parue dans la revue Cell Stem Cell, ont réalisé que même les cerveaux de personnes âgées de plus de 70 ans stockaient des cellules progénitrices et des neurones immatures ont été observés.

La communication interneuronale se détériore au fil du temps

« Nous avons constaté que les personnes âgées ont une capacité similaire à fabriquer des milliers de nouveaux neurones de l’hippocampe à partir de cellules progénitrices, comme le font les personnes plus jeunes », a ainsi détaillé Maura Boldrini, principale auteure de l’étude, dans un communiqué.

Au cours de leur étude, les chercheurs ont toutefois remarqué que si la neurogenèse des personnes âgées était toujours active, le cerveau des seniors avait une capacité affaiblie de fabrication de nouveaux vaisseaux sanguins. En d’autres termes, leur neuroplasticité décline et les neurones communiquent moins facilement entre eux au cours du temps qui passe.

Gaëlle Latour

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Plus de troubles psychiatriques pour les enfants de pères âgés ?

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Selon une vaste étude publiée mercredi aux États-Unis, les enfants de père âgés auraient plus de risque de souffrir de troubles psychiatriques et de problèmes d’apprentissage. L’âge avancé du père serait en effet significativement associé à un certain nombre de pathologies comme les troubles bipolaires, la schizophrénie, les tentatives de suicide, les problèmes de drogues ou encore l’autisme, le déficit d’attention, l’échec scolaire et des résultats faibles aux tests du QI.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs de l’Université d’Indiana (nord des États-Unis) et de l’Institut Karolinska à Stockholm ont analysé les données médicales de personnes nées en Suède entre 1973 et 2001. Les résultats ont été tellement surprenants que, selon les affirmations de Brian D’Onofrio, professeur adjoint de psychologie à l’université d’Indiana, principal auteur de ces travaux, les chercheurs qui ont participé à la réalisation de cette recherche ont été choqués par ce qu’ils ont découvert.

Selon l’analyse des données, l’association entre l’âge du père et les risques de troubles psychiatriques et d’apprentissage étaient beaucoup plus marqués que dans les travaux précédents sur le sujet et ce, malgré la prise en compte de certains facteurs qui pouvaient faire le contrepoint avec les effets négatifs d’une paternité tardives (Certains éléments, comme le niveau de formation des parents et leurs revenus ont en effet été contrôlés).

Les chiffres parlent d’eux-même : le père débutant une paternité à 45 ans a 3,5 fois plus de risque de donner naissance à un enfant souffrant d’autisme et 13 fois plus de probabilité d’avoir une progéniture souffrant de troubles de l’attention qu’un père ayant 24 ans au moment de la venue au monde de son enfant. De la même façon, le risque pour l’enfant d’un père plus âgé est augmenté de 25 fois pour les troubles bipolaires, et de 2,5 fois pour les comportements suicidaires ou les problèmes de drogue.

Selon le Pr Brian D’Onofrio, même si on ne peut affirmer que tous les enfants nés d’un père plus âgé auront des troubles psychiques et de l’attention, cette étude a permis de mettre en évidence qu’une paternité à un âge avancé augmente le risque de troubles graves pour les enfants. Au cours des 40 dernières années, l’âge moyen pour avoir des enfants a augmenté constamment pour les femmes et les hommes. Tels sont en tout cas les résultats observés et publiés le 26 février dans le Journal of the American Medical Association Psychiatry.

Les enfants de pères âgés ont plus de troubles psychiatriques

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