Archives par mot-clé : Antibiotiques

Résistance aux antibiotiques : un nouveau traitement pour bientôt

Résistance aux antibiotiques : un nouveau traitement pour bientôt

Lundi 15 juillet 2019.

Trop prescrits et trop utilisés, les antibiotiques posent problème pour notre santé car les bactéries sont désormais capables d’y résister. Il était donc nécessaire de mettre au point une nouvelle famille d’antibiotiques ; cette prouesse a été réalisée par des chercheurs français. Explications.

La résistance des bactéries aux antibiotiques est dangereuse pour la santé

Si tous les membres de la communauté scientifiques s’accordent à dire que l’invention des antibiotiques a été une avancée majeure dans le domaine médical, ces traitements posent problème aujourd’hui, dans la mesure où les résistances sont en augmentation. Selon l’OMS, « La résistance aux antibiotiques constitue aujourd’hui l’une des plus graves menaces pesant sur la santé mondiale » et entraîne par ailleurs « une prolongation des hospitalisations, une augmentation des dépenses médicales et une hausse de la mortalité ».

Face au phénomène de la résistance aux antibiotiques, une équipe de scientifiques français apporte une lueur d’espoir. Des chercheurs de l’Inserm-Université de Rennes et de l’Institut des sciences chimiques de Rennes (ISCR) ont en effet mis au point un nouveau type d’antibiotiques qui sont à la fois efficaces contre des bactéries multi-résistantes et ne déclenchent pas de résistances lors de leur utilisation. Pour l’instant les essais n’ont été réalisés que sur des souris mais les résultats, très encourageants, laissent présager pour bientôt une utilisation sur l’Homme.

Une nouvelle famille d’antibiotiques a été créée à partir de bactéries

La création de ces nouveaux antibiotiques s’est faite à partir d’une découverte réalisée en 2011. « Nous nous sommes rendu compte qu’une toxine fabriquée par les staphylocoques dorés dont le rôle était de faciliter l’infection était également capable de tuer d’autres bactéries présentes dans notre organisme. Nous avions ainsi identifié une molécule qui possédait une double activité toxique et antibiotique. Nous nous sommes dit que si nous arrivions à dissocier ces deux activités, nous serions capables de créer un nouvel antibiotique dépourvu de toxicité sur notre organisme. Restait à relever ce challenge » explique Brice Felden, directeur du laboratoire Inserm-Université de Rennes.

Avec l’équipe de chercheurs de l’Institut des sciences chimiques de Rennes, les scientifiques sont parvenus à mettre au point des composés permettant de créer une nouvelle famille d’antibiotiques dont l’action sur les bactéries ne provoque pas de résistance. Prochaine étape prévue en 2020, les essais cliniques sur les humains. « Le brevet vient d’être licencié et une start-up vient d’être créée » lit-on sur le site de l’Inserm.

Perrine Deurot-Bien

À lire aussi : 7 choses à savoir sur les antibiotiques

 

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

L’interaction bénéfique de la canneberge avec les antibiotiques

Des recherches menées à l’Université McGill (Montréal) et à l’INRS montrent qu’un extrait de canneberges rend les bactéries plus sensibles aux antibiotiques. Ces travaux sont publiés dans la revue Advanced Science.

« Qui plus est, elles ne développent pas de résistance à ces antibiotiques ».

Le communiqué des chercheurs explique :

« Alors que la sagesse populaire propose de boire du jus de canneberge pour soigner une infection urinaire, les chercheurs ont voulu en savoir davantage sur les vertus de ce fruit en traitant différentes bactéries avec son extrait. Les bactéries choisies pour l’étude sont responsables d’infections telles que les infections urinaires, des pneumonies et les gastro-entérites (Proteus mirabilis, Pseudomonas aeruginosa et Escherichia coli).

“Habituellement, quand on traite une bactérie avec un antibiotique pendant un certain temps en laboratoire, elle développe à coup sûr une résistance”, explique Nathalie Tufenkji, professeure en génie chimique de l’Université McGill et auteure principale de l’étude. “Les bactéries ont été traitées à la fois avec un antibiotique et l’extrait de canneberge, et la résistance n’apparaissait pas. Ce résultat nous a beaucoup surpris et nous y voyons une opportunité importante.”

Les analyses ont révélé que l’extrait de canneberge rendait les bactéries plus sensibles aux antibiotiques en agissant sur deux fronts. Premièrement, la paroi des bactéries laisse entrer plus facilement l’antibiotique et, deuxièmement, les mécanismes bactériens qui évacuent l’antibiotique sont ralentis. Le médicament entre donc mieux dans la bactérie et en ressort plus difficilement, ce qui explique que leur action soit efficace à une dose plus faible. »

« Cette activité vient des molécules appelées proanthocyanidines », explique Éric Déziel, microbiologiste et professeur de l’INRS. « Il y en a plusieurs différentes et il est possible qu’elles agissent ensemble pour obtenir ce résultat. Il nous faudra plus de recherche pour connaître celles qui sont les plus actives dans la synergie avec l’antibiotique. »

« Après avoir confirmé l’activité des molécules de canneberge sur des bactéries en culture, les chercheurs ont vérifié si l’action demeurait sur un modèle animal préliminaire, des insectes infectés. Comme l’effet synergique entre l’extrait et l’antibiotique y est également observé, les expériences se poursuivront pour identifier clairement les molécules actives. »

« Si les résultats se confirment chez les animaux, certains antibiotiques pour lesquels une forte résistance existe pourraient retrouver leur pertinence en augmentant leur potentiel grâce à des molécules issues de l’extrait de canneberge. »

« Notre espoir est de réduire les doses d’antibiotiques nécessaires en médecine humaine et vétérinaire afin de combattre la résistance aux antibiotiques », souligne Nathalie Tufenkji.

Cette recherche a reçu le soutien financier du Conseil de recherches en sciences naturelles et en génie du Canada, du programme des Chaires de recherche du Canada et d’Ocean Spray Cranberries Inc.

Les bienfaits de la canneberge contre les infections urinaires mieux compris

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : McGill University, Advanced Science.
Tous droits réservés

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Antibiotiques : la Cour des comptes tire le signal d'alarme

Antibiotiques : la Cour des comptes tire le signal d'alarme

Le 15 février 2019.

Pour que la Cour des comptes se saisisse d’un tel dossier, c’est qu’il y a vraiment un problème en France avec les antibiotiques.

Antibiotiques = consommation en hausse de 3% en France entre 2005 et 2015

Notre pays est, on le sait, l’un des plus gros consommateurs d’antibiotiques au monde. Donc, en toute logique, nos médecins sont de plus gros prescripteurs que les autres. De 2005 à 2015, le volume d’antibiotiques prescrits a encore augmenté de 3%, après pourtant plusieurs années de baisse successives au début du siècle. 

Si la Cour des comptes se saisit d’un tel dossier, c’est bien évidemment parce qu’elle se préoccupe de l’aspect financier du dossier. Si la France consommait autant d’antibiotiques que les Pays-Bas qui ont réussi à réduire leur utilisation, notre pays économiserait 400 millions d’euros par an.

Mais il y a pire : la résistance aux antibiotiques serait responsable directement ou indirectement de 2.000 à 12.000 décès par an. Or, une partie au moins d’entre eux pourraient être évités si les antibiotiques étaient mieux utilisés. Et les soins que nécessitent les malades seraient moins coûteux.

Vendre les antibiotiques à l’unité en pharmacie

Dans son référé, la Cour des comptes recommande donc la généralisation des logiciels d’aide à la prescription pour les médecins de ville, afin de leur permettre d’ajuster les durées mais aussi de varier les antibiotiques utilisés.

Par ailleurs, les antibiotiques tels qu’ils sont conditionnés aujourd’hui par plaquetttes et boîtes de 10, 20, 40, ne correspondent jamais à la prescription. Les patients se retrouvent ainsi avec des quarts ou des demi-boîtes inutiles qui vont, au pire, terminer leur carrière au fond de l’armoire à pharmacie, au mieux, retourner chez le pharmacien, sans pour autant que les médicaments inutilisés ne servent. 

Afin d’éviter cette ineptie, la Cour des comptes recommande donc de prendre les dispositions nécessaires afin de délivrer les antibiotiques à l’unité, en pharmacie, afin de coller précisément aux ordonnances. 

Jean-Baptiste Giraud

À lire aussi : 7 choses à savoir sur les antibiotiques
 

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Bactéries résistantes aux antibiotiques : autant de morts en Europe que la grippe, le sida et la tuberculose ensemble

Les bactéries résistantes aux antibiotiques ont causé la mort de 33 000 personnes dans l’Union européenne en 2015, selon une étude du Centre européen de prévention et contrôle des maladies, publiée dans la revue The Lancet Infectious Diseases.

Les chercheurs ont estimé les contaminations et les décès pour 5 types d’infections à partir des données du réseau européen de surveillance EARS (European antimicrobia resistance surveillance network).

Ils estiment à 671 689 le nombre de personnes contaminées et à 33 110 le nombre de décès attribuables aux bactéries multirésistantes pour l’année 2015.

L’impact est « comparable à l’effet cumulé de la grippe, de la tuberculose et du virus du sida », sur la même période, soulignent les auteurs.

La majorité des décès touchent les enfants de moins de 12 mois et les personnes âgées de plus de 65 ans. L’impact sur la mortalité est le plus élevé en Italie et en Grèce, l’Italie comptant à elle seule pour plus du tiers des morts associées aux super-bactéries. Plus de 10 000 personnes sont décédées en Italie d’infections, notamment par la bactérie Escherichia coli et le staphylocoque doré.

Sur le total de 670 000 infections par une bactérie multirésistante en 2015, près des deux tiers ont été contractées dans le milieu hospitalier.

Il est estimé que 39 % des cas sont des infections résistantes aux antibiotiques de dernière ligne tels que les carbapénems et la colistine.

Les infections contractées à l’hôpital (1 personne sur 20) les plus fréquentes (France)

Pour plus d’informations sur les infections nosocomiales, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : ECDC, Le Monde (avec AFP).
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Des antibiotiques augmentent les risques de calculs rénaux chez les adultes et les enfants

Les enfants et les adultes traités avec certains antibiotiques ont un risque plus élevé de calculs rénaux, selon une étude publiée dans le Journal of the American Society of Nephrology.

« La prévalence globale des calculs rénaux a augmenté de 70 % au cours des 30 dernières années, avec des augmentations particulièrement fortes chez les adolescents et les jeunes femmes », indique Gregory E. Tasian du Children’s Hospital of Philadelphia(CHOP) qui a dirigé l’étude. Les calculs rénaux étaient auparavant rares chez les enfants.

« Les raisons de cette augmentation sont inconnues, mais nos résultats suggèrent que les antibiotiques oraux jouent un rôle, surtout si l’on considère que les enfants se voient prescrire des antibiotiques à des taux plus élevés que les adultes », explique Michelle Denburg, coauteure.

Les chercheurs ont analysé les dossiers électroniques de santé du Royaume-Uni couvrant 13 millions d’adultes et d’enfants vus par les médecins généralistes. Ils ont analysé l’exposition antérieure aux antibiotiques chez près de 26 000 patients souffrant de calculs rénaux et près de 260 000 sujets témoins.

Cinq classes d’antibiotiques oraux étaient associées à un diagnostic de néphropathie :

  • les sulfamides,
  • les céphalosporines,
  • les fluoroquinolones,
  • la nitrofurantoïne,
  • les pénicillines à large spectre.

Les personnes qui ont reçu des sulfamides étaient deux fois plus susceptibles que celles n’ayant pas été exposées aux antibiotiques d’avoir des calculs rénaux ; pour les pénicillines à large spectre, le risque était accru de 27 %.

Les risques les plus élevés étaient observés chez les enfants et les adolescents. Le risque diminuait avec le temps, mais demeurait élevé plusieurs années après l’utilisation d’antibiotiques.

Il était déjà connu que les antibiotiques modifient la composition du microbiome (les micro-organismes dans le corps) et que des perturbations du microbiome intestinal et urinaire sont liées à l’apparition de calculs rénaux.

Des chercheurs ont constaté qu’environ 30 % des antibiotiques prescrits lors des visites médicales sont inappropriés et que les enfants reçoivent plus d’antibiotiques que tout autre groupe d’âge, note Tasian. De sorte que les nouveaux résultats renforcent la nécessité pour les cliniciens d’être prudents dans la prescription d’antibiotiques.

Pour plus d’informations sur les antibiotiques, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Children’s Hospital of Philadelphia, Journal of the American Society of Nephrology.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Mort prématurée : les effets néfastes des antibiotiques

Mort prématurée : les effets néfastes des antibiotiques

Le 30 mars 2018.

Selon une étude menée par une équipe de chercheurs de la School of Public Health à Havard, aux États-Unis, prendre fréquemment des antibiotiques augmenterait le risque de mort prématurée. Explications.

Rendre certaines bactéries plus résistantes

Les campagnes de sensibilisation contre la consommation excessive et inappropriée d’antibiotiques se multiplient et pourtant les Français ont conservé de très mauvaises habitudes. Selon un rapport de l’Agence nationale de Sécurité du Médicament (ANSM), daté de décembre dernier, l’Allemagne, les Pays-Bas et la Suède en consomment moitié moins, et se portent aussi bien que la France.

Il faut bien comprendre que les antibiotiques sont très efficaces pour combattre certaines bactéries mais, en France, 2 ordonnances sur 3 concernent des bronchites, bronchiolites ou autres affections des voies respiratoires, qui sont des maladies virales. Mal utilisés, les antibiotiques peuvent être néfastes pour la santé : ils peuvent rendre certaines bactéries plus résistantes et entraîner des morts prématurées.

Altérer l’espérance de vie

C’est en tout cas ce qu’avancent des chercheurs américains dans une étude. « Les antibiotiques dérèglent la flore intestinale, un phénomène responsable de nombreux troubles pouvant altérer l’espérance de vie comme des troubles cardiovasculaires ou même certains cancers », a fait savoir le Dr Lu QI, épidémiologiste qui a participé à ces travaux, dans les colonnes du Dailymail.

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont suivi plus de 37.000 femme âgée de plus de 60 ans, entre 2004 et 2012. Celles qui avaient pris des antibiotiques pendant plus de 2 mois, ont vu leur risque de mort prématurée augmenter, toute cause confondue, sauf cancer. Le risque de décès par crise cardiaque augmentait même de 58%. Si toutefois vous aviez besoin d’antibiotiques, pensez à bien respecter la posologie et la durée du traitement.  

Marine Rondot

Lire aussi : 7 choses à savoir sur les antibiotiques

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Antibiotiques : une surconsommation qui inquiète les médecins

Antibiotiques : une surconsommation qui inquiète les médecins

Le 2 février 2018.

Dans les colonnes du Parisien, des médecins et associations de patients, comme la Fédération française des diabétiques, ont décidé de tirer la sonnette d’alarme sur la surconsommation des antibiotiques par les Français.

Des bactéries qui résistent aux antibiotiques

Ce n’est pas la première fois que des professionnels de santé alertent sur la nécessité de ne prendre des traitements antibiotiques uniquement quand cela est nécessaire. Dans les colonnes du Parisien, de nouveaux, des médecins et associations de patients ont décidé de tirer la sonnette d’arme car certains comportements sont devenus très inquiétants. Selon eux, dans 30% des cas, la prescription d’antibiotiques est inadaptée à la maladie diagnostiquée.

Ce constat s’appuie sur les résultats d’une étude réalisée par Sirius Health en décembre dernier. Selon ces travaux, les infections urinaires qui récidivent, les plaies qui ne cicatrisent pas, les troubles intestinaux à répétition, sont le résultat d’une surconsommation d’antibiotiques qui rend résistantes les bactéries. « L’antibiorésistance remet en question la capacité à soigner les infections, même les plus courantes », notent-ils.

Changer nos comportements

Mais à quoi est due cette surconsommation d’antibiotiques ? Plusieurs facteurs sont évoqués. Il y a tout d’abord ces médecins qui prescrivent des antibiotiques alors qu’ils n’ont pas vérifié si le mal dont souffre leur patient est d’origine virale ou bactérienne. Ceux qui prescrivent des antibiotiques « par précaution » pour éviter qu’une situation ne dégénère. Il y a aussi ces parents qui stoppent les traitements antibiotiques de leurs enfants, une fois les symptômes de la maladie disparus.

Quand un médecin prescrit un traitement antibiotique, il faut respecter scrupuleusement la posologie et le nombre de jours pendant lesquels on doit le suivre. Une fois le traitement terminé, on rend les médicaments qui n’ont pas servi à la pharmacie. On ne prend en aucun cas le risque de les donner à un ami qui aurait les mêmes symptômes. Ce qu’il faut, selon ces médecins, c’est changer nos mentalités. Les antibiotiques ne doivent jamais être pris à la légère

Marine Rondot

Antibiorésistance : un espoir grâce à une baie ancestrale d’Amérique du Sud

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Résistance aux antibiotiques : les bienfaits des huiles essentielles

Résistance aux antibiotiques : les bienfaits des huiles essentielles

Le 26 juin 2017.

Un chercheur marocain, Adnane Remmal, pourrait avoir trouvé une solution à l’inefficacité de certains antibiotiques. Son secret ? L’utilisation d’huiles essentielles.

Un nouveau traitement révolutionnaire

Un chercheur marocain vient de recevoir le prix public de l’inventeur 2017 décerné par l’Observatoire européen des brevets, pour avoir réussi à rendre de nouveau efficaces des antibiotiques, qui étaient devenus inopérants par la résistance des bactéries. Une prouesse rendue possible grâce aux huiles essentielles. Avec ce nouveau traitement, le problème de la résistance des bactéries aux antibiotiques sera-t-elle bientôt un mauvais souvenir ?

« Les antibiotiques, c’est comme une clé qui va ouvrir une serrure », a expliqué le chercheur à nos confrères de BFM TV. « Si la bactérie subit une mutation qui fait que la clé n’entre plus dans la serrure, la bactérie devient résistante. Nous avons démontré que les huiles essentielles ne sont pas des clés qui ouvrent des serrures. Ce sont plutôt de gros marteaux qui cassent les portes ». Une découverte révolutionnaire.

Isoler la molécule responsable de la résistance bactérienne

On connaissait déjà les nombreux bienfaits des huiles essentielles, mais encore jamais personne n’avait pensé à se tourner vers elles pour remplacer les antibiotiques. Cette alternative offre un double avantage : celui d’être efficace mais aussi d’être naturel. Tout le travail de l’équipe du professeur Remmal a consisté à isoler la molécule responsable de la résistance bactérienne des huiles essentielles de thym ou d’origan par exemple.

Une fois isolée, cette molécule a été associée aux antibiotiques pour « booster » leur efficacité. Et les résultats ont dépassé toutes leurs espérances. Il a tout de même fallu 10 années de recherches pour parvenir à mettre au point ce traitement. Déjà, des essais cliniques ont été lancés. S’ils sont concluants, un médicament pourrait être lancé dès l’année prochaine. 

Marine Rondot

À lire aussi : La résistance aux antibiotiques aura fait dix millions de morts en 2050

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Il est urgent de développer de nouveaux antibiotiques (déjà des centaines de milliers de morts) : OMS

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a publié, le 27 février, « une liste “d’agents pathogènes prioritaires” résistants aux antibiotiques, énumérant les 12 familles de bactéries les plus menaçantes pour la santé humaine ».

« Cette liste est un nouvel outil pour veiller à ce que la recherche-développement réponde aux besoins urgents de la santé publique », explique la Dre Marie-Paule Kieny de l’OMS.

« Si on laisse faire le marché, les nouveaux antibiotiques dont nous avons le besoin le plus urgent ne seront pas mis au point à temps. »

La liste comporte trois catégories selon l’urgence du besoin de nouveaux antibiotiques : critique, élevée ou moyenne.

Le groupe le plus critique comporte des bactéries multirésistantes qui représentent une menace particulière dans les hôpitaux, les maisons de retraite ou pour les patients dont les soins imposent d’utiliser des dispositifs comme des respirateurs ou des cathéters sanguins.

Ces bactéries sont devenues résistantes à un grand nombre d’antibiotiques, y compris les carbapénèmes et les céphalosporines de troisième génération, les meilleurs produits disponibles pour traiter les bactéries multirésistantes.

Le deuxième et le troisième groupe de la liste – les catégories de priorité élevée et moyenne – comportent d’autres bactéries de plus en plus résistantes provoquant des maladies plus courantes telles que la gonorrhée ou les intoxications alimentaires par les salmonelles.

La liste a pour but de pousser les gouvernements à mettre en place des politiques incitant les agences financées par le public comme le secteur privé à investir dans la recherche pour découvrir de nouveaux antibiotiques. Le sujet sera abordé lors du G20 qui se réunira à Berlin cette semaine.

La recherche-développement ne résoudra pas à elle seule le problème, souligne l’OMS. Pour combattre la résistance, il faut améliorer la prévention des infections et l’usage approprié des antibiotiques, de même que l’usage rationnel des nouveaux antibiotiques qui seront mis au point à l’avenir.

Les bactéries résistantes aux antibiotiques pourraient tuer jusqu’à 10 millions de personnes par an d’ici 2050, soit autant que le cancer, selon un groupe d’experts internationaux formé en 2014 au Royaume-Uni, rapporte AFP.

Selon ce groupe, présidé par l’économiste Jim O’Neill, le phénomène cause déjà 700 000 décès par an, dont 50 000 en Europe et aux États-Unis. En France, il est estimé que la résistance antibiotique cause 12 500 décès par an, selon un rapport remis en 2015 au ministère de la Santé.

Voici la liste des « agents pathogènes prioritaires pour la recherche-développement de nouveaux antibiotiques » de l’OMS :

Priorité 1 : CRITIQUE
Acinetobacter baumannii, résistance aux carbapénèmes
Pseudomonas aeruginosa, résistance aux carbapénèmes
Enterobacteriaceae, résistance aux carbapénèmes, production de BLSE
Priorité 2 : ÉLEVÉE
Enterococcus faecium, résistance à la vancomycine
Staphylococcus aureus, résistance à la méthicylline, résistance intermédiaire ou complète à la vancomycine
Helicobacter pylori, résistance à la clarithromycine
Campylobacter spp., résistance aux fluoroquinolones
Salmonellae, résistance aux fluoroquinolones
Neisseria gonorrhoeae, résistance aux céphalosporines, résistance aux fluoroquinolones
Priorité 3 : MOYENNE
Streptococcus pneumoniae, insensible à la pénicilline
Haemophilus influenzae, résistance à l’ampicilline
Shigella spp., résistance aux fluoroquinolones

Psychomédia avec sources : OMS, Le Devoir (AFP).
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Certains antibiotiques ont des effets secondaires persistants et incapacitants, met en garde Santé Canada

Santé Canada a averti, le 23 janvier, de l’existence d’effets secondaires persistants et incapacitants des antibiotiques de la famille des fluoroquinolones qui inclut la ciprofloxacine (Cipro), la lévofloxacine, la moxifloxacine (Avelox), la norfloxacine et l’ofloxacine.

Les fluoroquinolones sont autorisées au Canada pour le traitement de plusieurs types d’infections bactériennes, notamment des voies urinaires et des voies respiratoires.

Environ 3,1 millions d’ordonnances de fluoroquinolones sont exécutées annuellement au Canada.

L’examen effectué par Santé Canada portait principalement sur des effets secondaires graves connus, notamment les tendinites/tendinopathies (inflammation des tendons), neuropathies périphériques (lésions ou troubles touchant les nerfs), aggravation d’une myasthénie grave (une maladie auto-immune chronique), hypersensibilité et réactions cutanées graves, troubles mentaux, dépression et suicide/automutilation, convulsions (crise convulsive), troubles cardiovasculaires, phototoxicité (sensibilité à la lumière) et troubles de la vision.

Santé Canada a conclu que certains des effets secondaires connus peuvent, dans de rares cas, être persistants (subsistant 30 jours ou plus après la fin du traitement) et incapacitants. Ce sont notamment :

  • des tendinites/tendinopathies (inflammation ou troubles des tendons) ;
  • des neuropathies périphériques (altérations ou troubles touchant les nerfs) ;
  • des troubles du système nerveux central (liés à des troubles du cerveau).

En juillet 2016, la Food and Drug Administration (FDA) américaine estimait que les effets secondaires graves associés aux fluoroquinolones surpassaient généralement les bénéfices pour les patients atteints de sinusite aiguë, bronchite aiguë et infections des voies urinaires non compliquées qui ont d’autres options de traitement.

Psychomédia avec sources : Santé Canada, FDA.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia