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Antidouleur Tramadol : rappels des risques (ANSM)

Dans un communiqué publié le 22 janvier 2021, l’Agence française du médicament (ANSM) rappelle aux professionnels de santé que, depuis le 15 avril 2020, la durée maximale de prescription des spécialités à base de tramadol par voie orale est limitée à 12 semaines.

Au-delà de 3 mois, la poursuite du traitement nécessite une nouvelle ordonnance.

« Plusieurs enquêtes du réseau d’addictovigilance ont mis en évidence une augmentation du mésusage et de la dépendance liés au tramadol au cours des dernières années ainsi que les risques associés en cas d’abus, d’usage détourné et/ou de dépendance au tramadol », indique l’ANSM.

L’agence rappelle que :

  • Le tramadol est un antalgique opioïde indiqué uniquement dans le traitement des douleurs modérées à intenses ou sévères. (1)
  • Il doit être prescrit pendant la durée la plus courte possible.
  • Pour une douleur aiguë ou postopératoire, la nécessité de poursuivre le traitement doit être réévaluée rapidement.
  • Il n’est pas recommandé dans le traitement de la migraine.
  • Le risque de convulsions est majoré en cas de dépassement de la dose maximale recommandée.
  • Pour éviter un syndrome de sevrage, la posologie doit être diminuée progressivement avant l’arrêt du traitement.
  • Il doit être délivré dans les plus petits conditionnements possible, adaptés à la prescription.

En avril 2020, l’Agence faisait les rappels pour les suivants :

  • Respectez la posologie indiquée sur l’ordonnance, ainsi que la durée de traitement.
  • Si la douleur n’est pas suffisamment ou rapidement soulagée par votre traitement, consultez de nouveau votre médecin.
  • Vous ne devez pas arrêter brusquement votre traitement : votre médecin ou pharmacien vous indiquera la démarche qui consiste à réduire progressivement les doses.
  • Un surdosage en tramadol peut conduire au décès.

Les médicaments concernés sont les suivants :

– Tramadol seul : BIODALGIC, CONTRAMAL, MONOALGIC, MONOCRIXO, OROZAMUDOL, TAKADOL, TOPALGIC, ZAMUDOL, ZUMALGIC et TRAMADOL GENERIQUES.
– En association avec du paracétamol : IXPRIM, ZALDIAR, TRAMADOL/PARACETAMOL GENERIQUES.
– En association avec du dexkétoprofène : SKUDEXUM.

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : ANSM.
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Plante médicinale kava : sa molécule anti-anxiété et antidouleur synthétisée en vue de médicaments

Le kava (piper methysticum) est une plante originaire des îles polynésiennes qui est utilisée en boisson lors de rituels religieux et culturels depuis des millénaires.

Au cours des dernières décennies, la plante a suscité un intérêt croissant à l’extérieur de ces îles pour ses propriétés antidouleur et anti-anxiété qui en font une alternative potentielle aux médicaments comme les opioïdes et les benzodiazépines (telles que le Xanax, Lexomil – Lectopam…, Valium…).

Ce, parce que les kavalactones, les molécules d’intérêt médical du kava, utilisent des mécanismes légèrement différents pour affecter le système nerveux central et semblent non addictives.

« Les bars à kava ont fait leur apparition aux États-Unis, les compléments de kava et les tisanes garnissent les rayons des magasins, et les sportifs, dont d’anciens et actuels joueurs de la NFL qui ont besoin d’un soulagement sûr de la douleur, vantent ses bienfaits », soulignent les chercheurs.

« Cette utilisation croissante suggère qu’il y aurait un marché important pour des traitements médicaux à base de kavalactone, mais il y a des obstacles au développement : pour commencer, le kava est difficile à cultiver, surtout en dehors des tropiques », expliquent les chercheurs.

« Le Kava met des années à arriver à maturité et, en tant qu’espèce domestiquée qui ne produit plus de graines, il ne peut être reproduit que par bouturage. Il peut donc être difficile pour les chercheurs d’obtenir une quantité suffisante de kavalactones pour la recherche ou les essais cliniques. »

De nouveaux travaux, menés par Jing-Ke Weng et Tomáš Pluskal du Whitehead Institute et du Massachusetts Institute of Technology (MIT) et leurs collaborateurs, publiés en juillet dans la revue Nature Plants, décrivent une façon de résoudre ce problème, ainsi que de créer des variantes de kavalactone non découvertes dans la nature qui pourraient constituer des traitements plus efficaces ou sûres.

Le laboratoire de Weng a déjà montré que si les chercheurs découvrent les gènes qui se cachent derrière une molécule naturelle souhaitable – en l’occurrence les kavalactones – ils peuvent cloner ces gènes, les insérer dans des espèces comme la levure ou les bactéries qui se développent rapidement et sont plus faciles à entretenir dans divers environnements qu’une plante tropicale capricieuse, et ensuite faire produire la molécule en masse par ces bio-usines microbiennes.

La kavalactone n’est cependant pas produite directement par un gène mais est créée par une série d’étapes utilisant des molécules intermédiaires. Ainsi, afin de recréer la production de kavalactone, les chercheurs ont dû identifier la voie de production complète des plantes pour la synthétiser, dont les gènes des enzymes impliquées.

Les chercheurs n’ont pas pu utiliser le séquençage génétique ou les outils communs d’édition de gènes pour identifier les enzymes parce que le génome du kava est énorme ; il a 130 chromosomes comparativement à 46 chez les humains. Ils se sont plutôt tournés vers d’autres méthodes, dont le séquençage de l’ARN de la plante pour étudier les gènes exprimés, afin d’identifier la voie de biosynthèse des kavalactones.

Les chercheurs décrivent la démarche les ayant amenés à identifier les gènes codant pour les enzymes qui produisent les molécules voulues. Ils ont ensuite inséré ces gènes dans des bactéries et des levures pour commencer à produire les molécules.

Ce modèle, expliquent les chercheurs, pourrait également permettre la production de nouvelles molécules issues de la combinaison des gènes kava avec d’autres gènes afin que les microbes puissent produire des kavalactones modifiées. Ce qui pourrait permettre d’optimiser l’efficacité et l’innocuité des molécules à des fins thérapeutiques.

« Le kava n’est qu’une des nombreuses plantes au monde qui contiennent des molécules uniques qui pourraient avoir une grande valeur médicinale. Weng et Pluskal espèrent que leur modèle (…) sera utilisé pour mieux exploiter la grande diversité de la chimie végétale dans le monde afin d’aider les patients dans le besoin. » (Une grande part des médicaments demeure issue de la médecine traditionnelle à base de plantes)

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Whitehead Institute (MIT), Nature Plants.
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Des antidépresseurs diminuent fortement l’efficacité d’un antidouleur très utilisé : alternatives

Des antidépresseurs interagissent avec l’analgésique opioïde tramadol (Contramal, Ixprim, Topalgic…) et le rendent moins efficace, selon une étude publiée dans la revue Pharmacotherapy.

Ces résultats pourraient aussi aider à expliquer pourquoi certaines personnes dépassent la dose prescrite de tramadol, ce qui augmente leur risque de dépendance.

Derek A. Frost de l’University Hospitals Portage Medical Center (UHPMC, Ohio) et ses collègues ont examiné les dossiers médicaux de 152 personnes admises dans deux hôpitaux et ayant reçu du tramadol, qui est un opioïde dit faible, pendant au moins 24 heures.

Les participants qui prenaient également les antidépresseurs fluoxétine (Prozac), paroxétine (Paxil) ou bupropion (Wellbutrin) ont eu besoin de trois fois plus d’analgésiques par jour pour maîtriser la douleur « aiguë » comparativement à ceux ne prenant pas ces antidépresseurs.

Pour la totalité du séjour à l’hôpital, ceux qui prenaient ces antidépresseurs ont pris une quantité 4 fois plus élevée de l’antidouleur.

Des études précédentes menées avec des volontaires en bonne santé ont montré des effets sur les concentrations sanguines lorsque le tramadol est associé à ces antidépresseurs spécifiques. Il s’agit toutefois de la première étude à documenter les effets de cette interaction dans un contexte réel chez des patients, souligne le communiqué des chercheurs.

« Nous savions qu’il y avait un problème théorique, mais nous ne savions pas ce que cela signifiait en ce qui concerne le contrôle de la douleur chez les patients », explique le chercheur.

L’action du tramadol repose sur l’activation de l’enzyme CYP2D6. Cette enzyme peut être inhibée par des médicaments qui sont de forts inhibiteurs du CYP2D6, comme ces antidépresseurs.

Il est probable que des millions d’Américains souffrent des effets néfastes de cette interaction médicamenteuse, souligne le chercheur.

« Ces médicaments sont super courants », dit-il. « Ils sont tous dans le top 200 des médicaments d’ordonnance. De plus, la douleur chronique, la dépression et l’anxiété vont de pair. De nombreux patients souffrant de douleur chronique prennent des antidépresseurs, principalement des inhibiteurs sélectifs de la recapture de la sérotonine (ISRS), dont plusieurs des inhibiteurs du CYP2D6 font partie. »

Heureusement, indique le chercheur, ce problème a une solution relativement facile.

Beaucoup d’autres antidépresseurs faisant partie de la même classe n’inhibent pas cette enzyme, comme la sertraline (Zoloft), le citalopram (Celexa) et l’escitalopram (Lexapro). « Vous avez également d’autres options pour le contrôle de la douleur — des médicaments non opioïdes comme les AINS. Si nous devons utiliser des opioïdes, une morphine ou une oxycodone éviterait cette interaction. »

Pour plus d’informations sur les médicaments antidouleurs, les antidépresseurs et chacun des antidépresseurs mentionnés dans cette étude, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University Hospitals Cleveland Medical Center, Pharmacotherapy.
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Nombre record de décès par médicaments antidouleur opiacés aux États-Unis

L’épidémie d’overdose de médicaments analgésiques opioïdes (opiacés) et d’héroïne continue de s’amplifier aux États-Unis.

Plus de 47.000 personnes sont décédées d’une overdose aux Etats-Unis en 2014, un record principalement dû à la consommation de médicaments antidouleurs opioïdes et d’héroïne, selon les chiffres des US Centers for Disease Control and Prevention (CDC). Les décès par overdose ont ainsi été 1,5 fois plus nombreux que ceux des accidents de la route.

Les décès dus aux opiacés représentent 6 décès par overdose sur 10. Ils ont augmenté de 14 % entre 2013 et 2014 et ont doublé entre 2000 et 2014. Près d’un demi-million de personnes ont perdu la vie d’une overdose d’opioïde depuis 2000.

Les décès d’overdoses de médicaments opiacés tels la morphine, la codéine, l’oxycodone (ex., OxyContin), l’hydrocodone (ex., Vicodin), l’oxymorphone (ex., Opana) et la méthadone (particulièrement lorsque prescrite contre la douleur) ont augmenté de 10 % de 2013 à 2014. Ceux d’overdose d’héroïne, de 20 %.

Les décès d’overdose impliquant des opioïdes synthétiques tels que le fentanyl et le tramadol ont presque doublé entre 2013 et 2014.

Des médicaments comme l’oxycodone ou l’hydrocodone sont les antidouleurs opioïdes les plus largement prescrits, et « continuent d’entraîner plus de morts par overdose que n’importe quel autre opiacé », selon les CDC.

En 2013, près de 2 millions d’Américains abusaient des médicaments antidouleurs sur prescription, indiquent les CDC. Chaque jour, près de 7 000 personnes sont traitées dans les urgences en lien avec une mauvaise utilisation de ces médicaments.

Psychomédia avec sources : CDC, CDC, CNN.
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La corydale, une nouvelle plante antidouleur ?

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L’équipe du Pr Xinmiao, de l’Institut de chimie physique de Dalian, en collaboration avec l’Université de Californie vient d’identifier une plante chinoise qui permettrait de traiter les douleurs chroniques en offrant des propriétés analgésiques. Une  découverte qui ouvre une nouvelle piste thérapeutique prometteuse. 

Appartenant à la pharmacopée traditionnelle chinoise, cette plante à fleurs poussant essentiellement dans le Centre-Est de la Chine et portant le nom de corydale ainsi que d’autres plantes médicinales ont été analysées depuis 2008 par l’équipe chinoise de Dalian et l’équipe américaine de Californie. L’objectif de ces études était d’identifier leurs composés actifs et toxiques. La corydale, consommée bouillie dans du vinaigre, est utilisée depuis des siècles pour traiter les maux de dos et de tête en médecine traditionnelle chinoise.

Il ressort de l’étude de la corydale, dont les résultats viennent d’être présentés dans la revue Current Biology, qu’elle contient un principe actif, la déhydrocorybulbine (DHCB), qui est efficace contre trois types de douleur : aiguë, inflammatoire et chronique.  Les chercheurs ont également montré qu’elle n’entraînait pas d’effet d’accoutumance, contrairement à d’autres antidouleurs comme la morphine.

La découverte de cette molécule antidouleur est importante car si des traitements existent contre les douleurs aiguës comme la codéine ou la morphine, s’il est possible de soigner les douleurs inflammatoires avec de l’ibuprofène ou de l’aspirine, les douleurs persistantes (au delà d’un mois) sont actuellement difficiles à soulager.

S’il existe des extraits naturels de corydale en vente sur Internet, les auteurs de l’étude rappellent qu’il faudra des recherches en toxicité avant de pouvoir envisager une mise sur le marché d’un médicament à base de cette molécule anti-douleur… dans une dizaine d’années.

La corydale, une plante chinoise contre la douleur ?

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