Archives par mot-clé : Apnée

Apnée du sommeil : un traitement par stimulation électrique offert en France

À la clinique du sommeil du CHU de Bordeaux, 14 premiers patients ont reçu un implant électrique réduisant les épisodes d’apnée du sommeil, rapporte Le Figaro.

Dans l’apnée du sommeil, le pharynx se ferme plusieurs fois par nuit pendant 10 à 30 secondes, voire parfois plus, ce qui empêche la respiration. La stimulation électrique vise à maintenir ouvert l’arrière de la gorge.

Le site du CHU de Bordeaux explique :

« Le dispositif Inspire II comporte un petit pacemaker mis en place sous la clavicule lors d’une opération chirurgicale d’une heure environ réalisée sous anesthésie générale (…).

Cet appareil permet d’éviter l’obstruction des voies respiratoires en envoyant du courant électrique sur la langue pendant le sommeil.

Le dispositif est relié à deux électrodes : une située sous la peau, au niveau du cou, au contact du nerf de la langue, l’autre implantée au niveau du thorax, entre deux côtes.

L’électrode du thorax détecte le début de l’inspiration et adresse un signal au pacemaker qui envoie une stimulation sur l’électrode au contact du nerf de la langue. À la fin de l’inspiration, la stimulation s’arrête et l’expiration est normale. Avec cette technique peu invasive, le chirurgien n’intervient pas dans la gorge et n’enlève aucun tissu. En cas d’intolérance du dispositif, celui-ci peut être retiré facilement. »

Le Figaro précise :

« Le dispositif, Inspire II, est constitué d’un capteur et d’un récepteur implantés grâce à une opération chirurgicale. Lorsque le capteur, placé près des côtes, détecte un épisode d’apnée, un signal est envoyé à l’électrode placée au niveau du nerf principal de la langue. Un stimulus électrique est alors déclenché, la langue se relève, l’arrière de la gorge et le pharynx se libèrent et le patient peut de nouveau respirer normalement. Le dispositif doit être activé par le malade lui-même, grâce à une télécommande, avant de dormir. »

Le protocole est relativement lourd, des hospitalisations sont nécessaires avant et après l’implantation pour une évaluation et le suivi.

Dans une étude menée avec 126 patients, le traitement, développé à l’Université de Pittsburgh, avait une efficacité de 80 %, rapporte Le Figaro.

Cependant, « sur les 14 patients implantés les résultats sont variables. Il y a de bons résultats sur la réduction du nombre d’apnées par heure de sommeil et sur le niveau d’éveil mais des progrès restent à faire sur la qualité du sommeil ressentie ainsi que sur la tolérance de l’intensité du stimulus. Mais encore une fois cela dépend de chaque patient », précise le Pr. Philip. « Les patients retrouvent donc, pour la grande majorité, des nuits plus calmes et apaisées. »

« De nouvelles générations de dispositifs apparaissent comme très intéressantes pour le futur, il s’agit d’une technologie innovante, c’est pour cela que nous devons continuer la recherche autour de l’apnée du sommeil », indique-t-il.

« Le dispositif n’est pas remboursé par la sécurité sociale mais dans certains cas il peut être implanté gratuitement », précise le professeur. « Il faut en effet compter en moyenne 17 000 euros pour l’implant et la chirurgie. »

Depuis l’approbation du protocole en 2014, 2300 patients dans le monde ont reçu l’implant.

Nouveau guide : « Apnée obstructive du sommeil – Information pour le patient avisé »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Le Figaro, CHU de Bordeaux.
Tous droits réservés.

Actualités (psychologie, santé) | Psychomédia

Apnée du sommeil : et si on stimulait la langue ?

Apnée du sommeil : et si on stimulait la langue ?

Le 25 août 2017.

Stimuler la langue pour réduire les apnées du sommeil a fait ses preuves. Mais cela ne saurait être une solution miracle.

La kiné linguale peut être efficace

5 % d’entre nous souffrent d’apnées du sommeil. Il s’agit d’arrêts involontaires de la respiration qui peuvent entraîner des complications plus ou moins graves : fatigue, ronflements, maladies cardiovasculaires, dépression… Pour réduire ces apnées, certains tentent la kiné linguale. Ces apnées peuvent en effet être dues à un mauvais positionnement de la langue pendant le sommeil.

La langue possède 17 muscles. Il s’agit de les rééduquer par une stimulation, afin que la langue trouve sa bonne place. Quand on dort, la langue doit être collée au palais. Si cette position n’est pas acquise, alors les apnées seront inévitables. Mais tous les kinésithérapeutes ne pratiquent pas cette rééducation. Elle se déroule sur plusieurs mois et demande de nombreuses séances.

Un petit pacemaker sous la clavicule

Une autre méthode, venue des États-Unis, vise à lutter contre les apnées du sommeil en stimulant la langue grâce à un appareil. Ce dispositif, appelé Inspire II, a été développé par la société Inspire Medical Systems. Actuellement, seule la clinique du sommeil de Bordeaux peut en faire bénéficier les patients. Pour le mette en place, il faut passer par le bloc opératoire. Lors de l’opération, le chirurgien place un petit pacemaker sous la clavicule.

Cet appareil envoie du courant électrique sur la langue pendant le sommeil. Cela est possible car il est relié à deux électrodes. L’une est sous la peau, au niveau du cou, au contact du nerf de la langue, l’autre au niveau du thorax, entre deux côtes. « Les résultats démontrent que la thérapie de stimulation de voies aériennes apporte des bénéfices significatifs chez les patients traités », a estimé Pr Pierre Philip, responsable de la clinique du sommeil, sur France Info. Le nombre de patients implantés reste cependant très faible.

Marine Rondot

À lire aussi : Soignez la qualité de votre sommeil

Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Apnée du sommeil: pour être remboursés, les malades devront accepter le télé-flicage…

Pour la première fois en France, le remboursement d’un traitement par la Sécurité sociale est fonction du comportement du malade assuré social. Un comportement surveillé à distance par la télémédecine. «Télé-flicage», dénoncent ceux qui voient ici un premier exemple des futures menaces sanitaires pour les libertés individuelles. Simple cohérence, répond l’assurance maladie.

L’affaire a été récemment révélée sur le site automesure.com par le Dr Nicolas Postel-Vinay. Elle concerne les personnes souffrant d’«apnée du sommeil». Il s’agit ici de pauses respiratoires  dues à une obstruction de la gorge au niveau du pharynx. Ces arrêts de la respiration de plusieurs  secondes peuvent se répéter jusqu’à une centaine de fois (ou plus) durant la nuit. Cette maladie chronique est un handicap majeur.

Source d’inconfort durant la nuit, elle a diverses conséquences durant la journée (fatigue chronique, somnolence) et peut être la cause, au fil du temps, de  pathologies cardiovasculaires. Entre un et trois millions de personnes concernées en France.

Il existe aussi un traitement salvateur de référence: la pression positive continue (PPC). Son principe est d’administrer un flux d’air qui maintient la gorge ouverte et prévient ainsi les apnées. Il faut pour cela accepter (et ce n’est pas toujours simple) le port d’un masque qui doit impérativement rester appliqué sur le nez durant la nuit. Principe: administrer un flux d’air qui maintient la gorge ouverte et prévient ainsi  les apnées. Aujourd’hui en France, environ 500.000 personnes sont équipées à leur domicile d’un appareil à PPC.

Ce matériel est installé gratuitement au domicile via un système de location. Coût moyen d’environ 20 euros par semaine. Les caisses d’assurance maladie prennent en charge 60% de cette somme, le reste l’étant par les assurances complémentaires. Ce n’est pas le patient qui bénéficie du remboursement, mais le prestataire qui a installé l’appareil.

Jusqu’à présent, les malades disposaient de machines qui étaient contrôlées deux fois par an par le prestataire.  Puis vint un arrêté du ministère de la Santé. Il prévoit, en substance, que seuls les patients qui suivent bien leur traitement continueront à être pris en charge par l’assurance-maladie. 

Une dépense non justifiée de 80 millions

La puissance publique leur laisse trois mois pour parvenir à mieux respirer. Si ce n’est pas le cas, deux mois supplémentaires sont pris en charge à 50%. Puis l’appareil est retiré au malade sauf s’il prend en charge le coût de son fonctionnement.

Depuis le 1er octobre, ces nouvelles règles sont obligatoires pour les patients qui démarrent un traitement. A partir de 2016, elles s’imposeront à tous les malades. Dans une réponse écrite au Sénat en avril 2013, le ministère de la Santé soulignait que les remboursements pour ces traitements avaient atteint 360 millions d’euros en 2011, soit une augmentation de 8% par rapport à l’année précédente. Or, dans 20% des cas, le patient n’est pas observant et n’utilise pas le matériel de PPC mis à sa disposition. Le ministère évoquait alors une «dépense non justifiée» de près de 80 millions d’euros par an.

Ces machines sont équipées de systèmes de télémédecine qui permettent d’analyser les flux d’air que reçoit le malade –ce qui permet de savoir avec précision s’il utilise bien son appareil et pour quelle durée. «C’est la première fois en France que la prise en charge d’un traitement se fait sur des critères d’observance des patients», déclarait mi-janvier au quotidien La Croix le Dr Marc Sapène, responsable du pôle «apnée du sommeil» à la clinique Bel-Air de Bordeaux. «Ces nouvelles règles instaurent un “flicage” des patients par le biais de la télémédecine», s’insurge de son côté Alain Murez, président de la Fédération française des insuffisants ou handicapés respiratoires (FFAAIR) qui a engagé une action devant le Conseil d’Etat. Un jugement sur le fond est  attendu après un rejet du référé-suspension.

L’apnée du sommeil, puis les hypertendus, les cirrhotiques?

Tout le monde n’est pas opposé au nouveau système parfois qualifié de «politique du bâton». «Une vaste majorité des patients traités par PPC pour un syndrome d’apnée obstructive du sommeil se déclarent « globalement satisfaits » du télésuivi de l’observance thérapeutique», vient ainsi de se féliciter la fédération des prestataires de santé à domicile (PSAD), qui réunit huit entreprises privées ou associatives qui installent et assurent la maintenance des appareils, sondage à l’appui.

La plupart des pneumologues concernés estiment normal de responsabiliser les patients dès lors que le traitement est remboursé par la collectivité. D’autres considèrent aussi que ces nouvelles règles ont été instaurées de manière précipitée et dans le plus grand secret. «Est-ce que demain, on cessera de rembourser les hypertendus qui ne prennent pas leurs médicaments, demandent certains médecins. Ou les cirrhotiques qui continuent à boire?»

«Depuis 2004, on constate une tendance visant à mieux rembourser les patients vertueux, ceux qui respectent les règles du médecin traitant ou qui acceptent les médicaments génériques, explique Claude Le Pen, économiste de la santé à l’université Paris-Dauphine. Mais, à ma connaissance, c’est la première fois qu’on conditionne une prise en charge à une observance médicale. Cela ouvre un débat sur la responsabilisation financière des patients qui, en France, a toujours été sensible.»

JeanYves Nau

À lire aussi sur Slate.fr

Médecine à distance et corps sous surveillance
L’iPad est-il le futur de la télémédecine française?
Le fait de croire qu’on a bien dormi améliore nos capacités cognitives


A votre santé! – Slate.fr