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Infertilité : un ovaire artificiel mis au point par des chercheurs

Infertilité : un ovaire artificiel mis au point par des chercheurs

Le 24 août 2018.

Des chercheurs danois du Rigshospitalet à Copenhague sont parvenus à concevoir un ovaire artificiel. Une grande première qui pourrait réconforter de très nombreuses femmes.

Créer des ovaires artificiels

Après avoir pris des traitements agressifs pour soigner un cancer ou des maladies telles la sclérose en plaques, certaines femmes peuvent souffrir d’infertilité. Un handicap que des chercheurs danois veulent contourner en créant des ovaires artificiels. Leurs travaux, présentés à la réunion annuelle de la Société Européenne de Reproduction Humaine et d’Embryologie à Barcelone, ouvrent de nouvelles perspectives très prometteuses.

Selon ces chercheurs, les femmes pourraient, grâce à cet ovaire, concevoir naturellement un enfant. On apprend dans l’étude, publiée dans la revue Frontiers in Endocrinology, que ce n’est pas à proprement parler un ovaire que les chercheurs sont parvenus à concevoir, mais un ensemble de tissus qui pourrait remplir la même fonction que l’ovaire. Les tests ont été réalisés avec succès chez des souris. Reste à savoir s’ils seront concluants chez les femmes.

De nouveaux tests seront nécessaires

« C’est un premier pas, c’est encourageant, mais tout n’est pas résolu, donc il faut garder la tête froide », a commenté Nasrine Callet, gynécologue oncologue à l’institut Curie, au micro de LCI. S’il est encore trop tôt pour affirmer que cette découverte serait une solution pour les patientes qui ont subi des chimiothérapies, elle représente « une alternative très intéressante pour les femmes ayant des dérèglements hormonaux ».

Les médecins attendent en effet parfois des années avant d’autoriser une grossesse à une femme qui a subi des traitements agressifs, afin que ces traitements soient totalement éliminés et ne soient pas nocifs pour l’enfant. Selon les auteurs de ces travaux, cette étape est très importante car elle apporte une solution concrète et efficace. Mais il faudra encore attendre cinq à dix ans de travail avant de pouvoir réaliser des essais sur la femme. 

Marine Rondot

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Le patient doté d’un cœur artificiel se confie

Pour la première fois, le deuxième patient à avoir bénéficié d’un coeur artificiel se confie sur son quotidien. Dans un long entretien accordé au Journal du dimanche, l’homme, qui préfère rester anonyme, a expliqué « revivre » depuis son implantation.
Opéré le 5 août dernier à Nantes, il est rentré chez lui le 2 janvier. « Dès le jour où j’ai été opéré, je me suis senti revivre, c’était assez formidable, car j’ai ressenti tout de suite une clarté de réflexion plus nette. Tout reprenait vie. Je n’avais pas mal« , a-t-il déclaré.

Une nouvelle vie qui lui permet d’accomplir toutes ses activités quotidiennes et même de faire du vélo. « Il veut faire du sport, il fait du sport. Il veut aller se promener au bord de la plage, il va se promener au bord de la plage« , assure le coauteur de l’opération cardiaque, Christian Latrémouille.
Le patient l’assure, il y a très peu de contraintes à vivre avec un coeur artificiel. « Il ne faut pas oublier les batteries, c’est tout. Pour cela je tiens un tableau dans lequel je note les heures et les changements, pour vérifier qu’elles tiennent comme il faut. Ce n’est pas compliqué« , poursuit-il.
Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre 2013 à Paris sur un malade de 76 ans . Il avait succombé 74 jours plus tard. Cette deuxième implantation est donc un véritable succès.
Résultat, en Europe, des milliers de malades pourraient à terme bénéficier de ce progrès médical.

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Un deuxième coeur artificiel Carmat implanté en France

Cette bioprothèse de haute technologie a été implantée sur un patient au centre hospitalier universitaire de Nantes il y a quelques semaines.

Un deuxième coeur artificiel Carmat, une bioprothèse de haute technologie, a été implanté sur un patient au centre hospitalier universitaire de Nantes il y a quelques semaines, huit mois après une première implantation réalisée à Paris, rapportent jeudi des médias.

« Tout se serait très bien passé, mais on ne sait rien du patient », relève Libération sur son site internet qui, comme France Inter, fait état de cette nouvelle intervention faite « dans la plus grande discrétion ». Interrogé par l’AFP, le CHU de Nantes s’est refusé à tout commentaire, renvoyant sur le fabricant et concepteur du coeur, la société française Carmat. « Il n’y aura aucune déclaration de Carmat », a pour sa part indiqué une porte-parole de l’entreprise à l’AFP.

D’après Libération, cette opération a été menée par l’équipe du Pr Daniel Duveau. Ce dernier était l’un des chirurgiens seniors présents, avec le professeur Christian Latrémouille, lors de la première implantation d’un coeur artificiel Carmat à l’hôpital Georges-Pompidou à Paris le 18 décembre 2013, ajoute le quotidien.

Reprise des essais

Le premier malade, âgé de 76 ans, Claude Dany, souffrait d’une grave insuffisance cardiaque. Il est mort 75 jours après la pose de la bioprothèse. Une défaillance technique de l’appareil avait alors été évoquée pour expliquer ce décès. Après sa mort le 2 mars, la société Carmat avait précisé qu’elle maintenait son programme d’essais comprenant quatre patients « au pronostic vital engagé à brève échéance ». Elle avait ensuite annoncé le 16 juillet avoir été autorisée à reprendre les essais de son coeur artificiel.

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Cœur artificiel Carmat : bientôt de nouveaux essais

La société Carmat demande une autorisation pour reprendre ses essais cliniques d’implantation de son cœur artificiel selon Le Quotidien du Médecin.

Le Pr Alain Carpentier, concepteur du cœur bioprothétique et cofondateur de la société Carmat a déclaré au Quotidien du Médecin dans une interview qu’ «une demande d’autorisation va être faite pour reprendre les essais cliniques sur le cœur artificiel et que les conclusions ne devraient être rendues publiques qu’à l’issue des 4 essais ».

Le premier patient implanté est décédé le 2 mars dernier 75 jours après sa greffe du cœur. Pour ce premier essai, les chercheurs s’étaient fixés une période de 30 jours avant de pouvoir affirmer qu’il était concluant. Cap largement franchi mais le cœur artificiel du patient s’est brusquement arrêté, le 75e jour.

« La première implantation étant probante, la société Carmat, en tant que promoteur de l’étude clinique, va en effet demander une autorisation de reprise des inclusions auprès de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament l’ANSM et du comité de protection des personnes (CPP) qui s’exprime sur les aspects éthiques des expérimentations)» a affirmé au Quotidien du médecin le professeur Carpentier.

Pour autant, le professeur ne donne pas de dates ni d’explication sur les causes du décès du premier malade transplanté. « L’essai clinique porte sur quatre patients. Les conclusions de cet essai seront communiquées dans le respect des réglementations en vigueur. Il est très inhabituel de communiquer les résultats d’un essai patient par patient ».

Un espoir pour les malades

Le cœur artificiel de la société Carmat est un véritable espoir pour les patients qui souffrent d’insuffisance cardiaque. En effet, ce trouble cardiovasculaire met le cœur dans l’incapacité de se contracter suffisamment pour envoyer le volume de sang suffisant pour alimenter tout l’organisme. Les personnes qui en souffrent sont constamment essoufflées, fatiguées et doivent parfois être hospitalisées. En France, chaque année l’insuffisance cardiaque est responsable de plus de 32 000 décès.

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Cœur artificiel : la société Carmat maintient son programme d’essais

La mort du premier patient à avoir reçu un cœur artificiel n’interrompt pas le processus. La société Carmat a maintenu son programme d’essais et mis en garde, mardi 4 mars, contre toute conclusion hâtive après le décès du premier patient ayant bénéficié de l’implantation de son cœur artificiel, 75 jours après sa greffe.

« Cela reste un grand succès puisque cela permet de valider le concept de cette prothèse », a commenté le chirurgien cardiaque de l’hôpital Georges-Pompidou, Christian Latrémouille, qui avait pratiqué l’intervention. Le cœur Carmat « a parfaitement bien fonctionné (…) chez un organisme qui était très fatigué », a-t-il souligné.

« Rôle pionnier » du patient

« Il est bien sûr prématuré de tirer des conclusions à partir d’un seul patient », a déclaré pour sa part Carmat dans un courriel à l’AFP. Cette société de biotechnologie cotée en Bourse à Paris a mis en avant le fait que la première phase d’essais cliniques avait comme objectif la survie du patient au moins 30 jours après l’implantation. Carmat a dans la foulée confirmé prévoir d’opérer un total de quatre patients « n’ayant pas d’alternative à l’implantation d’un cœur artificiel » dans cette première phase d’essais.

Daniel Duveau (CHU de Nantes), qui a participé à l’implantation en décembre avec Christian Latrémouille, a expliqué sur le site internet du journal La Dépêche que le patient avait « souffert de difficultés sur le plan respiratoire ». « Je pense que tout cela a malheureusement abouti au décès », a déclaré le spécialiste, suggérant que le cœur artificiel n’était pas la cause directe du décès du patient.

La société Carmat, dont le titre a été suspendu de la cotation mardi, s’est abstenue de tout commentaire à ce sujet et a souligné qu’elle ne prévoyait « pas de communiquer sur les résultats de l’étude tant que l’implantation et le suivi à 30 jours des quatre patients prévus ne seront pas finalisés ». La société a tenu cependant mardi à « saluer le courage et le rôle pionnier de ce patient et de sa famille et le dévouement de l’équipe médicale ».

Cœur artificiel : le patient toujours dans un état «satisfaisant»

Deux mois après l’opération constituant une première mondiale, l’homme porteur d’une bioprothèse cardiaque s’alimente et n’a plus besoin d’assistance respiratoire continue, selon ses médecins.

L’homme de 76 ans qui a reçu une prothèse cardiaque totale Carmat se trouve dans un état «satisfaisant», deux mois après son opération qui constitue une première mondiale, rapporte ce mardi l’équipe médicale de l’hôpital européen Georges Pompidou qui le suit à Paris.

Le malade, qui souffrait d’insuffisance cardiaque en phase terminale quand il a été opéré, a connu une évolution post-opératoire «longue et difficile», mais peu surprenante au vu de son âge et de la pathologie dont il souffrait, précise le communiqué.

Au rang des progrès, il «s’alimente et ne nécessite plus d’assistance respiratoire continue», ajoutent ses médecins qui saluent «un malade exemplaire», courageux et plein d’humour. Sa bioprothèse, mise au point par le Pr Alain Carpentier, «continue de fonctionner de façon satisfaisante», et le patient n’a pas eu à prendre de traitement anticoagulant depuis le 10 janvier.

La coeur artificiel Carmat, réalisé en biomatériaux, ne nécessite pas la prise de traitement immunosuppresseur et est à ce jour la prothèse reproduisant le plus fidèlement le fonctionnement naturel du cœur. Contrairement aux pompes d’assistance mécaniques ventriculaires utilisées jusqu’à présent, dont l’usage est temporaire, il est destiné à rester dans l’organisme du patient. Seules les batteries, d’une autonomie de deux heures, sont à l’extérieur du corps du malade. La conception du coeur artificiel a nécessité plus de 20 ans de recherche.

Le dispositif expérimental doit encore être implanté sur trois autres patients pour valider la première phase d’essais cliniques destinée à vérifier qu’elle ne met pas en danger les patients. Si les résultats sont positifs, une deuxième phase d’essais portant sur une vingtaine de patients devrait suivre.

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Derrière la prouesse technique du cœur artificiel, des dangers éthiques

Cœur de métal ou cœur de chair? Machine achetée acheté versus cœur offert. La première implantation d’une prothèse cardiaque française soulève des questions inédites. Moins d’une semaine après avoir été tentée, l’implantation d’un cœur artificiel, élaboré par la société française Carmat, vient de faire fait l’objet d’une intense médiatisation. Elle a aussi été officiellement saluée par de nombreux responsables politiques, le Président de la République au premier chef. Et en dépit des mises en garde répétées des responsables de l’équipe chirurgicales elle apparaît de ce fait comme un succès, une réussite d’ores et déjà assurée.

Des années de validation

La vérité est que rien ne sera médicalement acquis avant la fin de la première série de vingt tentatives –elles seront effectuées en France et en Pologne. Puis il faudra attendre l’évaluation des résultats obtenus à distance des implantations. Soit pas plusieurs années avant d’espérer les autorisations en routine de mise sur le marché. En parallèle le fabricant mènera des recherches pour augmenter l’autonomie des batteries, affiner l’ergonomie de la console de contrôle et réduire le poids (actuellement 900 grammes) de l’appareil.

Pour autant il s’agit bien là, d’ores et déjà, de la première démonstration en vrai grandeur du caractère opérationnel de cette prothèse cardiaque d’un nouveau genre. Une prothèse à la fois autonome et «biologisée»; une bio-prothèse «intelligente» offrant de multiples avantages théoriques et pratiques par rapport aux quelques modèles incomplets et limités existants actuellement sur le marché.

Les louanges officielles en témoignent: il s’agit ici d’une véritable innovation totalement française. Elle survient qui plus est dans le domaine médical et dans un pays qui doute désormais de manière chronique de son génie inventeur. Le cœur artificiel Carmat® c’est, d’abord, la rencontre entre le Pr Alain Carpentier et Jean-Luc Lagardère. Un chirurgien cardiaque, mandarin  passionné ayant su faire notablement évoluer sa discipline. Un capitaine d’industrie flamboyant à la tête, notamment, des ingénieurs et techniciens du groupe Matra.

Pénurie de greffons

C’est de leurs passions partagées que devait ensuite naître, en 2008, la société Carmat avec l’arrivée du fonds d’investissement Truffle Capital dirigé par le Dr Philippe Pouletty. Puis, pour parachever l’ensemble, vint le soutien d’Oseo (BPI France Financement) à hauteur de trente-trois millions d’euros d’aide à l’innovation. C’est ainsi que l’action Carmat vaut désormais plus de 100 euros aujourd’hui, contre 18 lors de son introduction en Bourse, en 2010. Le projet initial avait été financé à hauteur de 10 à 15 millions d’euros par EADS, qui détient un tiers du capital. «Nous pourrions faire appel, le moment venu, à de nouveaux investisseurs, notre objectif étant si possible de rester indépendants» annonce aujourd’hui Philippe Pouletty.

Il pourrait n’y avoir là qu’une success story parmi tant d’autres. On se réjouirait alors aujourd’hui des perspectives de développement affichées par Philippe Pouletty et le business model de son cœur artificiel. «Cette prothèse s’adresse aux patients atteints d’une d’insuffisance cardiaque bi-ventriculaire terminale vient-il de déclarer au Monde. Cela pourrait représenter environ 100 000 malades en Europe et aux Etats-Unis. Aujourd’hui, seulement 5% à 7% des patients qui ont besoin d’une transplantation cardiaque en bénéficient, faute de donneurs. Il pourrait coûter environ 150 000 euros –à peu près le coût d’une transplantation. Il permet cependant d’économiser le prix des traitements immunosuppresseurs (qui évitent le rejet de la greffe), soit environ 20 000 euros par an en moyenne, la vie durant. Le besoin médical est considérable, avec un marché potentiel de plusieurs milliards d’euros. La question de la prise en charge par les systèmes de santé est très importante. Nous sommes confiants. Des cœurs artificiels beaucoup moins sophistiqués et d’un coût comparable sont déjà autorisés et remboursés dans plusieurs pays.»

Outre que cet Eldorado chiffré peut être discuté, cette nouvelle prothèse cardiaque n’apparaît pas dans un paysage vierge. Depuis près d’un demi-siècle des dizaines de prototypes de cœurs artificiels ou semi-artificiels ont été mis au point et expérimentés; sans jamais se substituer durablement à la pompe cardiaque. Dans le même temps depuis la spectaculaire et symbolique première (1967, Afrique du sud) du Pr Chris Barnard la greffe de cœur a amplement pris son essor. Après une décennie de désillusions vinrent (dans les années 1980) les premiers médicaments immunosuppresseurs. Ils furent suivis de résultats spectaculaires puis du développement des activités de prélèvements de cœur sur chez des personnes en état de mort cérébrale.

Ces progrès font que depuis les années 2000 la greffe cardiaque est une pratique parfaitement codifiée, presque banalisée, dont le champ d’indication s’élargit du fait notamment du vieillissement de la population. Elle se heurte désormais à la pénurie chronique de greffons disponibles. Cette pénurie n’a toutefois rien d’une fatalité comme le montre par exemple l’Espagne qui parvient à répondre à ses besoins après avoir amélioré sa pratique de consentement présumé du don. En France les campagnes d’incitation aux dons d’organes cadavériques de l’Agence de biomédecine semblent avoir atteint un plafond et les nouveaux assouplissements législatifs permettant des dons de donneurs vivants ne concernent que le rein ou des fragments de foie. 

La greffe gratuite, la machine payante

En cette fin 2013 la première implantation expérimentale de la prothèse cardiaque française vient rappeler le fondement éthique du système en vigueur des greffes d’organes: une chaine de solidarité entre les morts et les vivants –une fraternité biologique fondée sur la triade bénévolat-anonymat-gratuité. A l’inverse la perspective d’un cœur artificiel performant et «intelligent» s’inscrit tout naturellement dans l’espace marchand et réglementaire au même titre, toute proportion gardée, que les médicaments. Et les perspectives dessinées par le Dr Philippe Pouletty laisse penser que les appétits des fabricants pourraient, à terme, venir contester les indications et le modèle de la greffe; un modèle où le cœur est offert mais qui nécessite de très coûteux traitements médicamenteux.      

Il s’agit ici d’un affrontement radicalement nouveau à la fois médical et économique mais aussi, plus généralement, éthique. On le perçoit dans les premiers commentaires faits à l’annonce de la pose de la prothèse par Claire Macabiau, présidente de la Fédération des associations de greffés du cœur et des poumons et greffée du coeur depuis dix-sept ans. «Lors des conférences faisant des points d’étape ce cœur artificiel  nous a toujours présenté comme une solution permettant d’attendre plus longtemps un greffon, mais jamais comme quelque chose de définitif» assure-t-elle. Or tout laisse aujourd’hui penser que cette nouvelle prothèse est, dans l’esprit de ses créateurs, destinée à rester en place et nullement à servir de pont temporaire entre un cœur malade retiré du circuit et un futur cœur greffé.

Aujourd’hui en France on compte 600 000 insuffisants cardiaques et 3 500 greffés du cœur. Aujourd’hui environ 700 personnes sont inscrites sur des listes d’attente pour une transplantation. Pour Mme Macabiau, loin de se satisfaire de ce nouvel espoir artificiel qui doit encore faire ses preuves, l’urgence est à «intensifier les messages incitant au don d’organe, des messages qui ne sont  pas encore assimilés par les Français».

Les responsables politiques qui saluent aujourd’hui la prouesse technique du Pr Alain Carpentier et de la société Carmat n’ont pas profité de cette occasion pour rappeler l’urgence qu’il y à amplifier ce mouvement de solidarité et de fraternité  –un mouvement dont il n’est pas inutile de rappeler qu’il s’est développé en périphérie des lois d’airain du marché.   

Jean-Yves Nau


A votre santé! – Slate.fr

Implantation d’un cœur artificiel bioprothétique

Première mondiale à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) ! Après l’autorisation donnée en septembre 2013 par l’ANSM de procéder à l’étude clinique de faisabilité de l’utilisation du cœur artificiel Carmat, pour la première fois au monde l’implantation d’un cœur artificiel bioprothétique a eu lieu avec succès le mercredi 18 décembre 2013 à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP)

Sous la direction du Pr Alain Carpentier, concepteur du projet, cette première mondiale a été réalisée à l’Hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP) par le Pr Christian Latrémouille et le Pr Daniel Duveau (CHU de Nantes) avec notamment le Pr Bernard Cholley et le Dr Denis Méléard, anesthésistes-réanimateurs, dans le service de chirurgie cardio-vasculaire du Pr Jean-Noël Fabiani au sein du Pôle cardiovasculaire, rénal et métabolique du Pr Michel Desnos.

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Cette première implantation s’est déroulée de façon satisfaisante, la prothèse assurant automatiquement une circulation normale à un débit physiologique. Le patient, qui souffrait depuis des années d’une insuffisance cardiaque ayant atteint un stade terminal, est actuellement sous surveillance en réanimation, réveillé et dialoguant avec sa famille. Tous les personnels de recherche et les personnels soignants, médicaux et paramédicaux des services de cardiologie, de chirurgie cardio-vasculaire, d’anesthésie-réanimation et d’imagerie de l’HEGP (AP-HP) ont contribué au résultat de cette intervention, assurant avec dévouement et compétence le suivi postopératoire du patient. Pour satisfaisant qu’il soit actuellement, ce premier résultat ne permet pas de préjuger de l’évolution ultérieure de l’étude.

Le Pr Alain Carpentier avait déposé en 1988 avec l’Université de Paris Pierre et Marie Curie le premier brevet sur le cœur artificiel bioprothétique. C’est donc après 25 ans de recherches que cette technologie novatrice se concrétise. L’entreprise CARMAT a joué un rôle majeur dans cette avancée. Résultat de l’alliance entre EADS (Matra Défense), Truffle Capital et l’Association pour la recherche du Pr Carpentier, cette entreprise s’est consacrée depuis 2008 à la réalisation de ce projet qui a bénéficié du soutien de nombreux partenaires publics et privés français, notamment l’Université Paris-Descartes et Oséo/Bpifrance.

Trois centres hospitaliers français ont été sélectionnés pour participer à l’étude de faisabilité : l’hôpital européen Georges-Pompidou (AP-HP), le Centre chirurgical Marie-Lannelongue du Plessis-Robinson et le CHU de Nantes. L’hôpital européen Georges-Pompidou et l’ensemble de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris sont heureux et fiers d’avoir accueilli cette première implantation mondiale d’un cœur artificiel. Elle constitue une avancée médicale majeure, dans la mesure où il s’agit de la première bioprothèse cardiaque à visée d’implantation définitive.

Cette technologie novatrice pourrait constituer, à terme, une précieuse alternative à la transplantation cardiaque, trop rarement disponible pour les millions de personnes atteintes d’insuffisance cardiaque dans le monde.

A propos de l’AP-HP

L’Assistance Publique – Hôpitaux de Paris (AP-HP), est le Centre hospitalo-universitaire (CHU) d’Île-de-France et le 1er CHU d’Europe. Ses 92 000 professionnels s’engagent à offrir à tous, 24h/24, des soins de grande qualité. Les 7 millions de personnes soignées chaque année bénéficient de traitement de pointe dans l’ensemble des disciplines médicales.


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Implantation d’un larynx artificiel chez l’homme !

En novembre 2012, le Professeur Christian Debry et son équipe du service ORL des Hôpitaux Universitaires de Strasbourg ont implanté, pour la première fois au monde, un larynx artificiel sur un homme de 65 ans souffrant d’un cancer du larynx. Grâce à cette intervention majeure, le patient a pu retrouver sa capacité à respirer normalement par les voies hautes. Le succès de cette grande première a été révélé dans un communiqué le 7 octobre 2013. L’opération a été réalisée en deux temps…

Lors de la première phase chirurgicale, l’équipe a procédé à l’ablation du larynx du patient et a implanté le premier composant du larynx artificiel, une bague trachéale en titane fabriquée par une société spécialisée dans les dispositifs médicaux innovants*. « La bague trachéale que nous avons posée vise principalement à rétablir le lien assuré normalement par le larynx entre la base de la langue et la trachée restante, faisant office de « cheminée » entre les deux », explique le Professeur Christian Debry. « Du fait du type de matériau dont il est composé, la bague est capable de s’intégrer avec les tissus environnants et, par conséquent, de devenir partie intégrante de la gorge. »

La deuxième étape de la pose du larynx artificiel a été effectuée quelques semaines plus tard, en novembre 2012. Un dispositif amovible constitué de valves a été inséré dans la bague trachéale par la bouche du patient sous anesthésie générale. Le dispositif larynx artificiel reproduit ainsi partiellement les fonctions naturelles du larynx. Le patient arrive à respirer à nouveau normalement par voie haute et retrouve une qualité de vie.

Cette alternative à la laryngectomie est un espoir pour les patients atteints d’un cancer du larynx. Après cette première expérimentation, les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg vont travailler à l’amélioration de cette technologie et de sa procédure chirurgicale avant d’envisager une diffusion plus large de la thérapie. Dans ce but, une étude clinique pan-européenne est en cours.

20 ans de recherche pour cette première mondiale
« Cette opération est l’aboutissement de plus de 20 ans de recherche de biomatériaux adaptés au remplacement du larynx. » confie le professeur Christian Debry qui a arrêté son choix sur une association de titane solide et poreux, des biomatériaux présentant toutes les qualités requises pour l’élaboration du larynx artificiel. Ses premières recherches remontent à sa thèse de doctorat alors qu’il était encore étudiant. Il a ensuite collaboré avec l’INSERM.

A propos du cancer du larynx

On estime à environ 1 500-1 600 le nombre total de laryngectomies totales effectuées chaque année, uniquement en France. La plupart d’entre elles est réalisée dans les cas de cancer du larynx. En 2008, 150 000 nouveaux cas de cancer du larynx ont été diagnostiqués dans le monde, dont 28 000 en Europe.

Actuellement, la seule solution proposée aux patients ayant subi une laryngectomie totale est la trachéotomie mais les malades perdent leur capacité à respirer et à parler normalement ; il leur est alors difficile de retrouver une vie professionnelle et familiale normale. Le larynx artificiel les aidera à vivre à l’égal de tous.

* la société PROTiP créée en 2005 dans le but d’accélérer le développement de dispositifs médicaux innovants traitant les pathologies du larynx. Basée à Strasbourg, est certifiée ISO 13485 et a bénéficié d’un soutien important de la part d’OSEO (désormais Bpifrance) et de la Région Alsace. Dès sa création, elle a poursuivi des collaborations de recherches multiples avec les Hôpitaux Universitaires de Strasbourg et l’INSERM en vue de la conception de ce premier implant larynx artificiel, appelé ENTegral®.

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