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13% de guérison en plus pour les enfants et adolescents atteints d’un sarcome rare

PRÈS DE 13 % DE GUERISON EN PLUS POUR LES ENFANTS ET ADOLESCENTS ATTEINTS D’UN SARCOME RARE GRÂCE À UN TRAITEMENT D’ENTRETIEN

sarcome

PDPics/Pixabay

Très bonne nouvelle dans les cancers de l’enfant ! Dévoilée en conférence plénière de l’ASCO 2018, l’étude RMS2005, large étude européenne randomisée de phase III prouve qu’une chimiothérapie d’entretien (1 an de traitement au lieu de 6 mois) augmente la survie des enfants et des adolescents atteints d’un rhabdomyosarcome, forme rare de cancer atteignant le muscle. Première étude à démontrer des résultats positifs depuis plus de 30 ans dans cette maladie, l’étude RMS2005 va transformer la prise en charge de ces cancers. Cette étude majeure démontre aussi la nécessaire union des forces de recherche au niveau européen pour changer les pratiques dans les cancers rares comme ceux de l’enfant pour guérir plus et guérir mieux.

Les rhabdomysarcomes sont des cancers pédiatriques rares. En France, environ 100 enfants et adolescents sont touchés par cette maladie par an. La tumeur peut être retrouvée partout dans le corps mais principalement dans la région de la tête et du cou, des membres et de la sphère uro-génitale.

La prise en charge standard des enfants et adolescents atteints d’un rhabdomyosarcome à haut risque de rechute consiste à administrer 9 cures de chimiothérapie dites d’induction. En fonction de la pathologie, de sa localisation, la chirurgie et la radiothérapie peuvent compléter le traitement. Avec cette prise en charge, environ 70% des patients guérissent.

Initiée en 2005 par le groupe coopérateur européen EpSSG (European Paediatric Soft Tissue Sarcoma Study Group), l’étude RMS2005 a cherché à déterminer si la prolongation du traitement par six mois de chimiothérapie d’entretien (vinorelbine-cyclophosphamide) apportait un bénéfice aux enfants. Le cyclophosphamide est administré quotidiennement par voie orale (sirop ou comprimé en fonction de l’âge) et la vinorelbine est administrée en injections hebdomadaires. « Cette chimiothérapie d’entretien quotidienne avait démontré son efficacité en rechute lors d’un essai clinique de phase II promu par Gustave Roussy et initié par le Dr Odile Oberlin » précise le Dr Véronique Minard-Colin, pédiatre oncologue dans le département de cancérologie de l’enfant et de l’adolescent à Gustave Roussy et investigateur principal de la partie randomisée de l’étude RMS2005 en France. Cette chimiothérapie à faible dose continue est mieux tolérée que la chimiothérapie standard et agit par des mécanismes probablement différents, modulant l’immunité et bloquant la formation des vaisseaux nécessaires à nourrir les cellules tumorales. Lors de cette phase d’entretien, les enfants peuvent reprendre une activité le plus souvent normale.

Les résultats présentés en session plénière de l’ASCO par le Dr Gianni Bisogno (hôpital universitaire de Padou, Italie) dévoilent que le traitement d’entretien augmente d’environ 13 % le taux de guérison. A 5 ans du diagnostic, 86,5 % des enfants traités par la chimiothérapie d’entretien ont survécu contre 73,7 % sans traitement d’entretien. Sur la survie sans récidive à cinq ans, 69,8 % des enfants non traités n’avaient pas rechuté contre 77,6 % d’enfants dans le groupe d’enfants traités et cette différence n’est pas considérée comme statistiquement significative.

Suite aux résultats de cette étude, le nouveau standard de traitement a évolué : Les enfants et adolescents atteints d’un rhabdomyosarcome classés de haut risque reçoivent une chimiothérapie d’entretien de 6 mois après les 6 premiers mois du traitement d’induction.

De plus, cette étude va aussi changer le standard de traitement des adultes atteints d’un rhabdomyosarcome puisqu’environ la moitié de ces cancers diagnostiqués chez l’adulte sont de type pédiatrique.

La rareté de ce cancer a nécessité une coopération entre 14 pays et 158 hôpitaux pour mener cette étude pendant 10 ans. Pour parvenir à des conclusions certaines, il a été nécessaire d’inclure 370 enfants et adolescents âgés de 1 à 21 ans.

Promue en France par Gustave Roussy et cofinancée par un Programme Hospitalier de Recherche Clinique (PHRC) de l’Institut National du Cancer (INCa), cette étude s’est développée dans les centres de la Société Française des Cancers de l’Enfant (SFCE) et a été portée en France par Gustave Roussy (Dr Véronique Minard-Colin, investigateur principal), le Centre Léon Bérard (Dr Christophe Bergeron, coordinateur national) et l’Institut Curie (Dr Daniel Orbach).

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Le soutien psychologique, capital pour les patients atteints du cancer

« Le soutien psychologique, capital pour les patients atteints du cancer » par le Docteur Erard de Hemricourt.

Malgré ce que bon nombre d’individus et surtout de médecins pourraient encore croire, la prise en charge d’un patient touché par le cancer ne passe plus uniquement par les consultations classiques où l’on discute de chimiothérapie, de chirurgie ou de radiothérapie.

De plus en plus d’institutions et de spécialistes comprennent ou ont déjà compris qu’une prise en charge optimale d’un patient atteint par un cancer passe également et peut-être avant tout par une approche plus globale – holistique diront certains. Les côtés psychologique et émotionnel restent des éléments incontournables qu’il faut ménager au travers de plusieurs techniques. Il s’agit ici d’une réelle évolution par rapport à la cancérologie telle qu’elle était pratiquée au siècle dernier.

De plus en plus de patients se tournent vers des techniques de relaxation, de prise en charge de leur vécu émotionnel. Et pour faire face à cette demande croissante de la part des patients, de nombreux services de cancérologie proposent une assistance psychologique, des conseils nutritionnels, des soins de corps comprenant réflexologie ou massages, des techniques de pleine conscience (mindfulness), etc.

Cette approche globale du patient n’est pas qu’une simple lubie ou un caprice accordé par certains services pour contenter leurs patients difficiles, voire récalcitrants. Au contraire, des études scientifiques sérieuses sont disponibles pour attester de l’importance des thérapies dites cognitivo-comportementales, des gestions du stress et autres techniques de relaxation dans la prise en charge du patient atteint par le cancer.

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Ainsi, à l’occasion de la réunion annuelle organisée par l’American Psychosomatic Society ce mois-ci à San Francisco, le Dr Catherine Malboeuf-Hurtubise de l’Université de Montréal a dévoilé les premiers résultats d’une étude concernant l’impact du ‘mindfulness’, autrement dit les techniques de relaxation basées sur la méthode de ‘pleine conscience’ au sein d’un groupe d’adolescents et de jeunes adultes touchés par le cancer.

Cette étude qui a duré huit semaines et qui a englobé treize adolescents touchés par le cancer a analysé l’impact des techniques de pleine conscience sur la qualité de vie des jeunes adultes. Au moyen d’un questionnaire, divers paramètres ont été retenus comme l’humeur, la qualité du sommeil, la qualité de vie en général, etc.

Après ces huit semaines, les deux séries de questionnaires (au début et à la fin de l’étude) ont été comparées et analysées. Il ressort de cette étude que les adolescents qui avaient pu bénéficier des techniques de relaxation présentaient des scores nettement plus réduits de dépression. Mais ce qui est intéressant selon le Dr Malboeuf-Hurtubise, c’est que l’impact de la pleine conscience était beaucoup plus marqué chez les femmes que chez les hommes. En effet, les patients de sexe féminin présentaient une qualité de sommeil meilleure et avaient développé une aptitude de réaction également meilleure par rapport au groupe masculin.

Sur un autre registre, une étude cette fois suédoise publiée en mars 2014 (Breast cancer patients in need of more psychological support) par le Dr Karin Stinesen Kollberg de l’Académie Sahlgrenska de Göteborg montre clairement l’importance du soutien pour les patientes touchées par un cancer du sein. Pour ces patientes, le principal facteur influençant le bien-être psychologique n’était pas leur santé, mais plutôt les soucis et autres inquiétudes liés à leurs enfants.

D’après ces résultats, les patientes ayant encore des enfants à leur domicile étaient celles qui avaient le plus besoin de soutien et de conseil par rapport aux femmes sans enfant. Malheureusement, selon Karin Kollberg, la notion familiale est un paramètre souvent ignoré lors des consultations médicales avec le spécialiste oncologue.

Le Dr Kollberg espère qu’au vu de ces premiers résultats, les femmes bénéficieront à l’avenir d’une meilleure prise en charge, avec l’intervention soit d’un psychologue soit d’un acteur du milieu social.

Docteur Erard de Hemricourt pour News Santé – Tous droits réservés-
« Ne restez plus jamais seul face à votre cancer » avec Esperity, premier site multilingue destiné aux patients touchés par le cancer


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