Le Journal of Clinical Medicine a récemment rapporté les progrès de Linus Biotechnology, une start-up basée à New York, dans la mise au point d’un test de dépistage de l’autisme avant même l’apparition des symptômes. Continuer la lecture de Le prélèvement capillaire : une solution innovante pour le dépistage de l’autisme
Archives par mot-clé : Autisme
TDAH et autisme : le paracétamol pendant la grossesse augmenterait les risques
L’exposition au paracétamol (acétaminophène) pendant la grossesse peut augmenter les risques de
.
Xiaobing Wang de l’Université Johns Hopkins et ses collègues ont analysé des données portant sur 996 nouveaux-nés qui ont été suivis pendant plusieurs années.
La concentration d’acétaminophène et de deux de ses métabolites dans le sang de cordon ombilical a été analysée.
Lorsque les enfants avaient en moyenne 8,9 ans, 25,8 % avaient reçu un diagnostic de TDAH, 6,6 % de TSA et 4,2 % de TDAH et de TSA.
Les chercheurs ont classé la quantité d’acétaminophène et de ses sous-produits dans les échantillons par tiers, du plus faible au plus élevé.
Comparativement au tiers inférieur, le tiers moyen d’exposition était associé à environ 2,26 fois le risque de TDAH. Le tiers supérieur était associé à 2,86 fois le risque. Le risque de TSA était aussi plus élevé chez les enfants du tiers moyen (2,14 fois) et du tiers supérieur (3,62 fois).
Les auteurs concluent que leurs résultats appuient les études antérieures établissant un lien entre l’exposition à l’acétaminophène pendant la grossesse et le TDAH et les TSA et soulignent le besoin de recherches supplémentaires.
Parmi les mécanismes sous-jacents potentiels, les chercheurs notent que l’acétaminophène peut bloquer la cyclooxygénase 2, qui pourrait affecter de nombreuses fonctions cérébrales.
Pour plus d’informations sur le TDAH, sur l’autisme et sur le paracétamol (acétaminophène), voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : JAMA Psychiatry, NIH, New England Journal of Medicine.
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Autisme : un don de 10 M$ pour le projet « Québec 1000 familles »
Un don de près de 10 M$ remis par la Fondation Marcelle et Jean Coutu permettra aux membres du Réseau pour transformer les soins en autisme (RTSA) de lancer le projet multidisciplinaire « Québec 1000 familles » (« Q1K »).
Ce projet, qui rassemblera des cliniciens et des chercheurs, « a pour mission d’accélérer les découvertes et d’intégrer les connaissances dans les soins apportés aux personnes autistes
», indique le communiqué de l’Université de Montréal.
Cette initiative « permettra de recruter une cohorte de 1000 familles afin de faire progresser la recherche sur les plans génétique, cellulaire, cérébral et comportemental.
»
« Le projet Q1K s’intéressera tout particulièrement à la qualité de vie des personnes autistes et de leur famille, un aspect sur lequel il existe présentement peu de données.
»
Le projet réunit des chercheurs du CHU Sainte-Justine, de l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies du CIUSSS du Nord-de-l’Île-de-Montréal, du Neuro, du Centre universitaire de santé McGill, de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas et du CIUSSS de l’Ouest-de-l’Île-de-Montréal.
« Un grand mérite de Mme Coutu est d’avoir finalement convaincu tout le monde de s’asseoir autour de la même table
», a souligné en conférence de presse le Dr Laurent Mottron, psychiatre à l’Hôpital en santé mentale Rivière-des-Prairies.
« Ça a été compliqué. Vous avez des domaines qui ne se parlent pas beaucoup. C’est la compétition entre les hôpitaux et entre les universités. Ça a été très difficile de passer par-dessus, mais on a réussi
», a-t-il expliqué.
Selon le Dr Mottron et le Dr Carl Ernst de l’Institut universitaire en santé mentale Douglas, « le spectre de l’autisme est composé de plusieurs désordres différents, et ce projet devrait permettre d’y voir un peu plus clair en créant des sous-groupes et des cohortes
».
Actuellement toutes les personnes autistes sont traitées de la même façon, en fonction de critères cliniques.
« On va faire la génétique de chaque individu, et on va voir que cette personne a une mutation X et cette personne a une mutation Y, et on va grouper les X avec les X et les Y avec les Y […] et ensuite ça va vraiment nous montrer quelles sont les variations entre chaque désordre, entre ces cohortes
», explique le Dr Ernst. « On espère que pour certaines cohortes […] on aura la capacité de développer des traitements et des thérapies qui sont vraiment ciblés à la mutation en particulier.
»
Le projet va permettre de déterminer « si l’autisme est une condition unique pour laquelle un certain nombre de choses seraient vraies pour l’ensemble des personnes qui ont les caractéristiques, versus si l’autisme est une condition qui est peut-être trop large et qu’il va falloir fragmenter dans des sous-conditions qui, chacune, auront leur méthode d’approche, leur mécanisme étiologique, leur type de prise en charge
», a-t-il expliqué.
Un objectif sera de déterminer ce qui, dans le cerveau d’un autiste n’ayant pas de déficience intellectuelle, le distingue des autres. « On n’a des marqueurs que pour ceux qui ont d’autres problèmes associés
», explique le Dr Mottron. « On n’a pas vraiment de marqueurs pour des autistes très caractéristiques, très fortement différents des autres humains, mais qui n’ont pas de déficience intellectuelle. Ceux-là, au bout du compte, on n’a pas avancé tellement, et c’est le groupe qui est le plus nombreux, et c’est peut-être celui qui a les plus grosses difficultés en début de vie
».
Pour plus d’informations sur l’autisme et sur l’autisme au Québec, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : UdM, La Presse canadienne (Radio-Canada).
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Autisme : une étude d’imagerie cérébrale remet en cause le modèle théorique dominant et suggère des traitements potentiels
Une étude française remet en question le modèle théorique dominant selon lequel les
(TSA) seraient liés à un déficit de connexions « longue-distance » entre des neurones situés d’un bout à l’autre du cerveau, associé à une augmentation de la connectivité neuronale à « courte distance », entre des zones cérébrales adjacentes.
« Publiés dans la revue Brain, ces travaux pourraient, s’ils étaient confirmés à plus large échelle, ouvrir la voie à l’exploration de nouvelles approches thérapeutiques.
»
« Ces dernières années, des travaux de neuroimagerie ont mis en évidence, chez des personnes présentant des TSA, des anomalies du fonctionnement de certaines aires cérébrales que l’on sait responsables du traitement des émotions, du langage ou encore des compétences sociales.
»
Des travaux « ont notamment mis en évidence un déficit de connexions “longue distance” contrastant avec une augmentation de la connectivité “courte distance”
».
« Ces résultats ont servi de base à l’élaboration d’un modèle théorique de compréhension des TSA, selon lequel le défaut d’attention sociale et de traitement de l’information observé (difficulté à appréhender une situation dans son ensemble, attention portée à certains détails) s’explique par une saturation d’informations traitées par le cerveau, liée à l’augmentation de la connectivité neuronale entre des zones cérébrales adjacentes.
»
Mais, explique le Pr Josselin Houenou, professeur de psychiatrie à l’Université Paris-Est Créteil (UPEC), chercheur au sein de l’Inserm et praticien aux Hôpitaux universitaires Henri Mondor, « ce modèle repose sur l’étude de populations pédiatriques hétérogènes, comprenant des enfants autistes d’âges variables et à la symptomatologie très variée, et sur des méthodes de neuroimagerie peu spécifiques ne permettant pas de mesurer avec fiabilité la connectivité courte distance
».
Afin de tester ce modèle, les auteurs ont utilisé une nouvelle méthode d’imagerie IRM conçue par des chercheurs de NeuroSpin. Cette nouvelle technologie a permis d’établir un atlas spécifiquement dédié à l’analyse de 63 connexions « courte distance ».
Les chercheurs ont ainsi pu étudier les liens entre la connectivité « courte distance » et la cognition sociale chez une population adulte homogène de personnes présentant des TSA, issues de la cohorte InFoR-Autism (27 personnes présentant des TSA sans déficience intellectuelle et 31 personnes contrôle).
L’évaluation de la cognition sociale portait sur l’habileté sociale, l’empathie, la motivation sociale, etc..
Les participants atteints de TSA présentaient une diminution de la connectivité dans 13 faisceaux « courte distance », en comparaison avec les participants sans autisme. De plus, cette anomalie était corrélée au déficit de deux dimensions de la cognition sociale (les interactions sociales et l’empathie).
Les résultats préliminaires sont « en opposition avec le modèle théorique actuel selon lequel le défaut d’attention sociale et de traitement de l’information chez les personnes présentant des TSA s’explique par une augmentation de la connectivité neuronale entre des zones cérébrales adjacentes
».
Pour le Pr Houenou, « ces résultats sont préliminaires mais ils suggèrent que ces anomalies de la connectivité “courte distance” pourraient être impliquées dans certains déficits de la cognition sociale présents chez les personnes autistes
».
Il est maintenant nécessaire de conduire des études similaires chez des enfants afin de confirmer les résultats obtenus chez les adultes, indique-t-il.
« Si ces premières conclusions étaient confortées, cela permettrait d’envisager le développement de nouvelles approches thérapeutiques pour les déficits de la cognition sociale
», souligne le communiqué de l’Inserm. « Par exemple, la stimulation magnétique transcrânienne pourrait être explorée car la connectivité cérébrale entre des zones adjacentes est localisée en superficie du cerveau.
»
Pour plus d’informations sur l’autisme, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Inserm.
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Autisme au Québec et au Canada : quelles proportions chez les garçons et filles ?
L’Agence de la santé publique du Canada a publié, le 29 mars, les premières estimations du taux de prévalence du trouble du spectre de l’autisme (TSA) chez les enfants et adolescents de 5 à 17 ans au pays.
Voici les principaux chiffres :
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chez les enfants et les adolescents âgés de 5 à 17 ans, la prévalence globale du TSA pour l’année 2015 est de 1 enfant sur 66 (15,2 pour 1 000) ;
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le TSA est diagnostiqué quatre fois plus souvent chez les garçons que chez les filles, soit chez 1 garçon sur 42 (24 pour 1 000) et 1 fille sur 165 (6 pour 1 000) ;
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au Québec, de 2003 à 2015, chez les enfants de 5 à 14 ans, la prévalence du TSA est passée de 3,5 à 15,7 pour 1000 (1 sur 64) ;
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la prévalence chez les enfants de 8 ans en 2015 (1 enfant sur 63) est comparable à celle rapportée aux États-Unis (1 sur 68) en 2012.
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chez les enfants et les adolescents ayant reçu un diagnostic avant l’âge de 17 ans, 56 % l’ont reçu avant l’âge de 6 ans ; près des trois quarts (72 %) l’ont reçu avant l’âge de 8 ans et moins de 10 % l’ont reçu après l’âge de 12 ans.
Pour plus d’informations sur l’autisme, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : Agence de la santé publique du Canada.
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Autisme : la France a 50 ans de retard en raison de l’emprise de la psychanalyse, rapporte The Gardian
La France a 50 ans de retard dans la prise en charge de l’autisme en raison de l’emprise de la psychanalyse, rapporte la journaliste Angelique Chrisafis dans The Gardian (8 février).
Selon un rapport de l’ONU de 2016 (en anglais), rapporte la journaliste, « les enfants autistes continuent de se voir offrir des thérapies psychanalytiques inefficaces, une surmédication et un placement dans des hôpitaux et des institutions psychiatriques
».
Le rapport de l’ONU ajoutait : « Certains parents qui s’opposent à l’institutionnalisation de leurs enfants sont intimidés et menacés et, dans certains cas, perdent la garde de leurs enfants, ceux-ci étant placés de force en institution ou faisant l’objet d’un placement administratif.
»
« Les associations autistes en France se plaignent de l’enfermement des adultes autistes dans des hôpitaux, de l’absence de diagnostic des enfants et de la persistance d’une approche psychanalytique post-Freudienne qui ne se concentre pas sur l’éducation mais sur les sentiments inconscients de l’enfant autiste envers sa mère
», rapporte la journaliste.
Une loi de 2005 garantit à chaque enfant le droit à l’éducation dans une école ordinaire, mais le Conseil de l’Europe a condamné la France en 2015 pour ne pas l’avoir respectée. Les groupes de pression estiment que seulement 20 % des enfants autistes sont scolarisés, contre 70 % en Angleterre.
« La France a 50 ans de retard sur l’autisme
», estime Sophie Janois, avocate française. Son livre, « La cause des autistes », paru en janvier 2018, porte sur les abus des droits légaux des personnes autistes. « Ce qui sous-tend cela est un problème culturel en France
», explique l’avocate.
« La France est le dernier bastion de la psychanalyse. Dans les pays voisins, les méthodes d’éducation et de thérapie comportementale sont la norme et la psychanalyse a été abandonnée depuis longtemps. En France, la psychanalyse continue d’être appliquée aux enfants autistes et enseignée dans les universités.
»
L’article du Gardian cite aussi notamment Vincent Dennery, qui dirige un collectif d’associations d’autisme, qui dit espérer des mesures concrètes et pratiques dans le plan d’action de Macron pour l’autisme et un passage d’une approche médicalisée à l’éducation. « Il y a encore des milliers d’enfants autistes dans les unités de jour des hôpitaux psychiatriques qui n’ont aucune raison d’y être, mais dont les parents ne trouvent pas d’autre solution
», dit-il.
Dans The Gardian : France is 50 years behind’: the ‘state scandal’ of French autism treatment.
Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : The Gardian.
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Autisme au Québec : des différences importantes entre les régions
Il existe une grande disparité dans la prévalence du trouble du spectre de l’autisme (TSA) entre les différentes régions du Québec, selon un nouveau rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ).
En 2014-15, il y avait au Québec près de 17 000 personnes âgées de 1 à 17 ans ayant reçu ce diagnostic.
La prévalence du TSA variait considérablement d’une région à l’autre, allant de 0,7 % (7 personnes sur 1000) à 1,8 % (18 sur 1000). La prévalence est la plus élevée en Montérégie et la plus basse en Abitibi.
Pour l’ensemble du Québec, la prévalence du TSA est de 12 pour 1000 enfants, soit 19 sur 1000 chez les garçons et 5 sur 1000 chez les filles. Cela équivaut à un ratio de près de 4 garçons pour une fille.
« Il n’y a pas de raison de penser que le nombre potentiel d’enfants et d’adolescents autistes est si différent d’une région à l’autre », explique le psychiatre Alain Lesage, porte-parole de l’INSPQ, relayé par La Presse.
« Cette différence entre les régions nous fait penser qu’on identifie moins, qu’on diagnostique moins et probablement qu’on n’offre pas les mêmes services dans certaines régions par rapport à d’autres ».
À certains endroits, un diagnostic de « difficultés langagières » est donné plutôt que celui de TSA, indique-t-il.
Le rapport montre aussi un accroissement constant du TSA dans le temps depuis 15 ans.
Pour plus d’informations sur l’autisme, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : INSPQ, La Presse.
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Une concertation pour un 4e plan autisme a été lancée à l’Élysée
Une concertation pour préparer un 4e « plan autisme » a été lancée le 6 juillet à l’Élysée, avec comme objectif de déterminer des mesures pour mieux diagnostiquer et prendre en charge les personnes atteintes du trouble et accompagner les familles.
Quelque 650 000 enfants et adultes seraient atteints de troubles du spectre de l’autisme (TSA) en France, selon les associations. Un nouveau-né sur 100 serait concerné.
Pendant 6 mois, des « réunions préparatoires » vont être organisées « dans toute la France », a-t-il été annoncé lors d’une conférence, en présence d’une cinquantaine de représentants d’associations ainsi que de membres de gouvernement.
Cinq groupes de travail vont être constitués autour des thèmes de la scolarité et la formation professionnelle, l’insertion dans la société et le monde du travail, la recherche, les familles et l’accompagnement au changement.
Le troisième plan autisme avait été doté de 205 millions d’euros pour la période 2013-2017.
« Nous avons six mois de travaux ! Rendez-vous début 2018 pour un plan opérationnel et chiffrable », a déclaré la secrétaire d’Etat en charge des Personnes handicapées, Sophie Cluzel.
« Il y a un trop grand retard dans le champ de l’accompagnement et de la prise en charge », a convenu la ministre des Solidarités et de la Santé, Agnès Buzyn. Elle a défini comme « axes prioritaires » : le repérage le plus précoce possible, le renforcement de la qualité des interventions au sein des établissements et des hôpitaux de jour, et la formation des professionnels.
Adultes autistes : lancement d’une consultation publique (HAS, juin 2017)
Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec source : AFP (Le Point).
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Autisme : l’interaction de deux facteurs multiplie le risque par 10
Les enfants ayant des niveaux élevés de variations génétiques et d’exposition à l’ozone ont un risque beaucoup plus élevé d’autisme que ce qui serait attendu en additionnant les effets séparés de ces deux facteurs, selon une étude publiée dans Autism Research.
Scott B. Selleck de l’Université d’État de la Pennsylvanie et Irva Hertz-Picciotto de l’Université de Californie à Davis ont, avec leurs collègues, mené cette étude avec 158 enfants atteints d’autisme et 147 enfants au développement normal.
Ils ont examiné les variations génétiques et l’exposition de la mère pendant la grossesse à cinq types de pollution de l’air : celle liée à la circulation, l’oxyde d’azote, deux tailles de particules fines et l’ozone. Pour ce, ils ont utilisé les données de la U.S. Environmental Protection Agency (EPA).
L’évaluation de chacun de ces facteurs pris isolément a montré que les variations génétiques et les particules fines avaient le plus grand impact sur le risque d’autisme.
Alors que l’évaluation des interactions a montré un effet important de l’ozone chez les enfants portant les variations génétiques. L’ozone à lui seul avait très peu d’effet sur le risque. Les interactions entre les autres facteurs, même ceux ayant les plus grands effets individuels, avaient très peu d’effet sur le risque.
Un risque multiplié par 10 était constaté chez les enfants faisant partie des 25 % ayant les niveaux les plus élevés de variations génétiques et des 25 % les plus exposés à l’ozone comparativement à ceux faisant partie des 25 % ayant les niveaux les plus faibles de ces deux facteurs, rapporte Selleck.
L’ozone n’avait pas été associé au risque d’autisme précédemment, ce qui montre l’intérêt d’étudier les interactions entre les facteurs génétiques et les facteurs environnementaux, souligne Heather Volk de l’Université Johns Hopkins, coauteure.
Les chercheurs font l’hypothèse que cet effet pourrait résulter du fait que l’ozone est un agent oxydant et est connu pour produire des espèces réactives d’oxygène, comme les peroxydes, qui provoquent un stress cellulaire et peuvent altérer la fonction cellulaire de plusieurs façons. Les niveaux élevés de variation génétique peuvent indiquer un état vulnérable par rapport au type de dommage que l’ozone peut causer. (Autisme : résultats encourageants pour la théorie de la « réponse cellulaire au danger » et le médicament suramine.)
L’ozone de la basse atmosphère est l’un des principaux ingrédients du smog. Il se forme lorsque des gaz, tels les oxydes d’azote (NOx), réagissent avec des composés organiques volatils (COV) en présence de chaleur et du rayonnement solaire. Les oxydes d’azote sont produits par le brûlage de combustibles fossiles, tels le charbon, le pétrole, l’essence et le carburant dans les véhicules automobiles, les usines, les centrales électriques et les habitations.
Critères diagnostiques de l’autisme (DSM-5)
Pour plus d’informations sur les causes de l’autisme, voyez les liens plus bas.
Psychomédia avec sources : Penn State, Autism Research.
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Autisme : résultats encourageants pour la théorie de la « réponse cellulaire au danger » et le médicament suramine
Un médicament vieux de 100 ans utilisé pour le traitement de la maladie du sommeil, la suramine, a donné des résultats encourageants pour améliorer les symptômes des troubles du spectre de l’autisme (TSA) dans une petite étude clinique de phase I/II dont les résultats sont publiés dans la revue Annals of Clinical and Translational Neurology (ACTN).
Les TSA n’ont aucune cause connue, mais peuvent impliquer à la fois des problèmes génétiques et des facteurs environnementaux, tels que des infections virales, des polluants ou des complications pendant la grossesse.
L’un des objectifs de l’étude était de tester l’hypothèse dite du danger cellulaire comme théorie unifiante possible contribuant à la pathogenèse des TSA, expliquent les chercheurs.
Robert K. Naviaux de l’Université de Californie à San Diego et ses collègues ont mené cette étude randomisée en double aveugle avec dix garçons, âgés de 5 à 14 ans, ayant un diagnostic de TSA dont cinq ont reçu une infusion intraveineuse de suramine à faible dose et 5 ont reçu un placebo.
Les cinq garçons qui ont reçu la suramine ont présenté des améliorations dans le langage, le comportement social, les comportements restreints et répétitifs ainsi que les capacités d’adaptation. L’évaluation des améliorations était basée sur des examens observationnels et des entrevues utilisant des tests et des questionnaires normalisés. Les familles ont aussi rapporté des améliorations spectaculaires telles que le fait de prononcer des phrases pour la première fois.
Naviaux croit que les TSA, et plusieurs autres affections chroniques, dont le syndrome de fatigue chronique et certains troubles auto-immuns, sont causés par un dysfonctionnement métabolique ou une communication altérée entre les cellules du cerveau, des intestins et du système immunitaire.
Plus précisément, ce dysfonctionnement serait causé par une persistance anormale de la réponse cellulaire au danger, une réaction naturelle et universelle aux blessures ou au stress. Le but de cette réponse, explique le chercheur, est d’aider à protéger la cellule et relancer le processus de guérison, essentiellement en entraînant un durcissement de ses membranes, en cessant l’interaction avec cellules voisines et se refermant sur soi jusqu’à ce que le danger soit passé.
Mais parfois cette réponse reste bloquée, explique-t-il. « Cela empêche l’achèvement du cycle de guérison naturel et peut modifier en permanence la façon dont la cellule répond au monde. Lorsque cela se produit, les cellules se comportent comme si elles étaient encore blessées ou en danger imminent, même si la cause originelle de la blessure ou de la menace est passée. »
Au niveau moléculaire, l’homéostasie (équilibre) cellulaire est modifiée, ce qui crée une réponse cellulaire anormale qui conduit à une maladie chronique. « Lorsque cela se produit pendant le développement de l’enfant, dit-il, cela cause l’autisme et beaucoup d’autres troubles chroniques de l’enfance
».
La suramine agit en inhibant la fonction de signalisation de l’adénosine triphosphate (ATP), une petite molécule produite par les mitochondries cellulaires et libérée en dehors de la cellule comme signal de danger.
Lorsque la réponse cellulaire de danger est activée, l’effet de l’ATP extracellulaire est similaire à une sirène d’avertissement qui ne s’arrête jamais. La suramine inhibe la liaison de l’ATP et de molécules similaires aux principaux récepteurs purinergiques. Ce qui signale que le danger est passé et que les cellules peuvent revenir à leurs fonctions normales.
Naviaux et ses collègues ne croient pas que la « réponse cellulaire au danger » soit la cause des TSA, mais plutôt un facteur fondamental qui se combine avec d’autres, tels que la génétique ou les toxines environnementales. Et la suramine, à ce stade, n’est pas la réponse ultime, croit-il.
Les bénéfices du médicament étaient temporaires, disparaissant après quelques semaines.
Les principales conclusions de cet essai, dit-il, sont qu’il indique que la suramine devrait être testée dans une grande étude à plus long terme avec une cohorte ayant des troubles du spectre autistique plus diversifiés. (La présente étude, étant financée par la philanthropie, a été limitée par les coûts et s’est soldée avec une dette de 500 000 $ .)
La suramine n’est pas un médicament approuvé aux États-Unis et n’est pas disponible commercialement. Il se pourrait, note le chercheur, que ses bénéfices soient trop limités à long terme ou que des effets secondaires se manifestent.
Mais « même si la suramine elle-même n’est pas le meilleur médicament anti-purinergique pour l’autisme, nos études ont contribué à ouvrir la voie pour le développement de nouveaux médicaments antipurinergiques qui pourraient être encore meilleurs », dit-il.
« Avant notre travail, personne ne savait que les anomalies de signalisation purinergique faisaient partie de l’autisme. Maintenant, nous le savons, et de nouveaux médicaments pourraient être développés rationnellement et systématiquement », conclut-il.
L’équipe de Robert Naviaux explore aussi le rôle de dysfonctions impliquant les mitochondries dans le syndrome de fatigue chronique (1).
Critères diagnostiques de l’autisme (DSM-5)
Pour plus d’informations sur l’autisme, voyez les liens plus bas.
(1) Voyez : Le SFC serait un état d’hypométabolisme comparable à l’hibernation.
Psychomédia avec sources : University of California – San Diego, ACTN.
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