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Contrôle du poids : sans attention consciente continue, la biologie prend le dessus

« Le contrôle du poids exige une implication consciente et continue. Dès que cet engagement conscient s’arrête, la biologie prend le dessus », expliquent les auteurs d’une analyse publiée dans la revue Perspectives on Psychological Science.

Et, la biologie comporte des mécanismes d’adaptation plus favorables à la prise de poids qu’à la perte.

L’apport et la dépense en calories n’expliquent pas le poids autant que les scientifiques le pensaient auparavant, écrivent les psychologues David Benton et Hayley A. Young de l’Université de Swansea (Pays de Galles).

Un calcul mathématique simple démontre la fausseté de cette idée : l’Américain moyen consomme 3 790 calories par jour, soit 1 590 de plus que l’apport recommandé pour un homme sédentaire, de sorte que si les calories expliquaient le poids à elles seules, l’Américain moyen prendrait près de 45 kg par an. La prise de poids moyenne depuis les années 1960 a été de 14 kg.

Un examen des recherches suggère une tendance du corps à ajuster le métabolisme et la consommation de nourriture en réponse à l’apport alimentaire.

Bien que ces processus compensatoires, issus de l’évolution, servent à prévenir une prise de poids rapide, leur effet est plus puissant lorsqu’il s’agit de défendre les graisses contre ce que le corps perçoit comme une sous-alimentation ou une pénurie.

Dans neuf études portant sur une « réduction d’énergie dissimulée », dans lesquelles les chercheurs ont remplacé des aliments par des aliments à faible teneur calorique sans que les participants le sachent pendant des périodes d’observation allant jusqu’à 24 jours, la majorité des études ont signalé une compensation énergétique de 100 % (bien qu’une étude ait rapporté une compensation de 16 % seulement).

C’est-à-dire que les participants ont remplacé à leur insu les calories manquantes pendant le reste de la journée.

« Les changements dans votre régime alimentaire ne réussiront que si vous continuez à être attentivement conscient de ce que vous mangez », explique Benton. « Quand vous ne comptez plus soigneusement les calories, les prédispositions biologiques pour reprendre le poids perdu prennent le dessus. »

Des études montrent que même si la consommation de calories est réduite, l’organisme modifie son métabolisme afin de maintenir son poids de référence (« settling point »), lequel dépend de l’alimentation et de l’activité physique à long terme de la personne.

Ces résultats suggèrent que si le corps est prêt à accepter de fixer un nouveau point de référence plus élevé comme protection contre une famine future, il est beaucoup moins susceptible de s’adapter à un point plus bas.

« Il ne fait aucun doute que les changements dans la disponibilité des aliments et l’augmentation de leur teneur en calories ont joué un rôle majeur dans l’épidémie d’obésité », écrivent les auteurs. « Malheureusement, bien que le niveau élevé d’apport calorique ait été une grande partie du problème initial, il ne s’ensuit pas que sa réduction est une partie majeure de la solution. »

Cela signifie, expliquent les chercheurs, que « même si compter les calories peut être une méthode fiable pour prévenir la prise de poids, cette méthode est moins utile comme seule stratégie pour les deux tiers des Américains qui sont déjà en surpoids ou obèses ».

Dans leur cas, une « transformation complète de l’alimentation axée sur les macronutriments, la densité énergétique et la charge glycémique de chaque repas peut s’avérer nécessaire. Des études suggèrent qu’une alimentation à faible densité énergétique et à satiété élevée, c’est-à-dire composée d’aliments à faible teneur calorique par gramme, riches en protéines, en fibres et en eau alors qu’ils sont faibles en gras et en sucre, peut empêcher la compensation énergétique de se produire. »

« Bien qu’avoir une alimentation soutenante peut aider à prévenir l’effet yoyo, il n’y a pas de solution simple », souligne Benton.

« Le gouvernement du Royaume-Uni a identifié un “labyrinthe” de 110 facteurs menant à l’obésité, dont la production industrielle des aliments, la consommation, l’activité physique et la psychologie sociale, ce qui rend les initiatives de santé publique qui vilipendent le sucre ou vantent les options à faible teneur en matières grasses trop simplistes », disent les auteurs. « De plus, dans la plupart des sociétés occidentales, un des principaux prédicteurs de l’obésité est la pauvreté, ce qui peut rendre difficile le maintien d’une alimentation saine face à des options moins chères, riches en graisses et à forte densité énergétique. »

« Les politiques de santé publique doivent tenir compte du fait que, même si les options hypocaloriques doivent être produites et rendues disponibles, le poids corporel n’est pas susceptible d’être soumis passivement aux interventions des gouvernements. Le contrôle du poids exige l’implication consciente et continue de l’individu » dit Benton. « Dès que cet engagement conscient s’arrête, la biologie prend le dessus. »

CALCUL de votre besoin en calories selon votre métabolisme de base et votre activité

Pour plus d’informations sur la perte de poids, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Association for Psychological Science, Perspectives on Psychological Science.
Tous droits réservés.

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BIOLOGIE MÉDICALE : Il faut agir sur la tarification des actes

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Au regard de l’évolution des dépenses de biologie au cours des années 2000, les efforts consentis en vue de les freiner ont été tardifs : ce n’est qu’à partir de 2006 que des mesures annuelles de baisse de la tarification de certains actes ont été prises, pour une économie totale chiffrée par la CNAMTS de 697 M€ entre 2006 et 2012. Ces mesures correspondent toutefois plus à un souci d’ajustement conjoncturel récurrent qu’à une vision de moyen terme des gains de productivité que dégagent l’évolution technique très rapide du secteur et sa réorganisation en lien avec les évolutions de la profession.

La politique de maîtrise des dépenses nécessite un pilotage fort et déterminé de manière à agir sur la tarification des actes comme sur leur volume. Une importante révision de la nomenclature des actes de biologie médicale est à mener pour optimiser le bon usage des soins. Cette révision doit se faire en parallèle à la remise à plat des actes hors nomenclature, dont la vocation initiale, limitée aux actes innovants en cours de validation, a été dénaturée. Ces travaux nécessitent de sortir du blocage actuel de la commission de hiérarchisation des actes de biologie, ainsi qu’une concertation entre le ministère de la santé, la CNAMTS et la Haute Autorité de santé pour déterminer les modalités selon lesquelles cette dernière pourra rendre plus rapidement les avis requis.

Les actions sur le volume des actes sont essentielles pour la maîtrise des dépenses. Elles ont été jusqu’alors très peu nombreuses et d’un impact plus que limité. Les actions de gestion du risque apparaissent indigentes. La production de référentiels et de recommandations de bonne pratique, dont le nombre est faible, doit être accélérée. Sur la base de ces référentiels, les indications portées à la nomenclature méritent d’être plus strictement encadrées. De même, la politique conventionnelle avec les médecins prescripteurs devrait à l’avenir viser à mieux maîtriser le nombre d’actes de biologie médicale alors qu’elle tend plutôt à les multiplier.

Bientôt des auto-greffes de rein chez l'homme ?Un pilotage cohérent, fort et déterminé est ainsi indispensable pour agir tant sur les tarifs des actes que sur leur volume, tant de la part de la CNAMTS que du ministère chargé de la santé.et des ARS.

À l’hôpital, les actions visant à une plus grande efficience doivent être soutenues plus activement. La prescription connectée, qui suppose un chaînage informatique facilitant le dialogue entre cliniciens, biologistes et gestionnaires, devrait être développée de façon plus volontariste dans le cadre du programme « Hôpital numérique ». Les initiatives visant à une meilleure maîtrise des prescriptions, encore trop éparses, doivent être amplifiées par l’administration centrale, les ARS et au sein de chaque établissement. Une réduction de 10 à 15 % du nombre d’actes est un objectif possible, qui permettrait une économie de 200 à 300 M€.

Pour la biologie libérale, au regard du blocage actuel des relations conventionnelles et de l’ensemble des initiatives à engager sur les tarifs et sur la gestion du risque, la convention liant les caisses d’assurance-maladie aux directeurs de laboratoires privés, qui arrive à échéance en juillet 2014, ne devrait pas être renouvelée par tacite reconduction mais dénoncée dans les délais conventionnels, c’est-à-dire au plus tard en janvier 2014, et renégociée pour une période de cinq ans. Cette renégociation permettrait d’intégrer dans la nouvelle convention les conséquences de la réforme de la biologie médicale récemment ratifiée, de mettre en oeuvre la révision en profondeur de la nomenclature et d’instaurer une véritable gestion du risque en matière de biologie médicale.

Elle doit aussi avoir pour objectif une intensification des adaptations tarifaires, en intégrant une diminution du prix du B : une baisse de deux centimes d’euros au moins, le ramenant de 0,27 à 0,25 € permettrait une économie annuelle pour l’assurance-maladie de l’ordre de 220 M€.

La place grandissante qu’occupe la biologie médicale dans le parcours de soins justifie les efforts importants qui restent à consentir pour que, dans un contexte de retour indispensable à l’équilibre des comptes sociaux, elle s’exerce dans les conditions les plus efficientes pour les assurés et les plus économes pour l’assurance-maladie.

Source : rapport de la Cour des Comptes

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BIOLOGIE MÉDICALE : Agir sur la tarification des actes

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La politique de maîtrise des dépenses nécessite un pilotage fort et déterminé de manière à agir sur la tarification des actes comme sur leur volume.
Au regard de l’évolution des dépenses de biologie au cours des années 2000, les efforts consentis en vue de les freiner ont été tardifs : ce n’est qu’à partir de 2006 que des mesures annuelles de baisse de la tarification de certains actes ont été prises, pour une économie totale chiffrée par la CNAMTS de 697 M€ entre 2006 et 2012. Ces mesures correspondent toutefois plus à un souci d’ajustement conjoncturel récurrent qu’à une vision de moyen terme des gains de productivité que dégagent l’évolution technique très rapide du secteur et sa réorganisation en lien avec les évolutions de la profession.

Une importante révision de la nomenclature des actes de biologie médicale est à mener pour optimiser le bon usage des soins. Cette révision doit se faire en parallèle à la remise à plat des actes hors nomenclature, dont la vocation initiale, limitée aux actes innovants en cours de validation, a été dénaturée. Ces travaux nécessitent de sortir du blocage actuel de la commission de hiérarchisation des actes de biologie, ainsi qu’une concertation entre le ministère de la santé, la CNAMTS et la Haute Autorité de santé pour déterminer les modalités selon lesquelles cette dernière pourra rendre plus rapidement les avis requis.

Les actions sur le volume des actes sont essentielles pour la maîtrise des dépenses. Elles ont été jusqu’alors très peu nombreuses et d’un impact plus que limité. Les actions de gestion du risque apparaissent indigentes. La production de référentiels et de recommandations de bonne pratique, dont le nombre est faible, doit être accélérée. Sur la base de ces référentiels, les indications portées à la nomenclature méritent d’être plus strictement encadrées. De même, la politique conventionnelle avec les médecins prescripteurs devrait à l’avenir viser à mieux maîtriser le nombre d’actes de biologie médicale alors qu’elle tend plutôt à les multiplier.

ChercheurUn pilotage cohérent, fort et déterminé est ainsi indispensable pour agir tant sur les tarifs des actes que sur leur volume, tant de la part de la CNAMTS que du ministère chargé de la santé.et des ARS.

À l’hôpital, les actions visant à une plus grande efficience doivent être soutenues plus activement. La prescription connectée, qui suppose un chaînage informatique facilitant le dialogue entre cliniciens, biologistes et gestionnaires, devrait être développée de façon plus volontariste dans le cadre du programme « Hôpital numérique ». Les initiatives visant à une meilleure maîtrise des prescriptions, encore trop éparses, doivent être amplifiées par l’administration centrale, les ARS et au sein de chaque établissement. Une réduction de 10 à 15 % du nombre d’actes est un objectif possible, qui permettrait une économie de 200 à 300 M€.

Pour la biologie libérale, au regard du blocage actuel des relations conventionnelles et de l’ensemble des initiatives à engager sur les tarifs et sur la gestion du risque, la convention liant les caisses d’assurance-maladie aux directeurs de laboratoires privés, qui arrive à échéance en juillet 2014, ne devrait pas être renouvelée par tacite reconduction mais dénoncée dans les délais conventionnels, c’est-à-dire au plus tard en janvier 2014, et renégociée pour une période de cinq ans. Cette renégociation permettrait d’intégrer dans la nouvelle convention les conséquences de la réforme de la biologie médicale récemment ratifiée, de mettre en oeuvre la révision en profondeur de la nomenclature et d’instaurer une véritable gestion du risque en matière de biologie médicale.

Elle doit aussi avoir pour objectif une intensification des adaptations tarifaires, en intégrant une diminution du prix du B : une baisse de deux centimes d’euros au moins, le ramenant de 0,27 à 0,25 € permettrait une économie annuelle pour l’assurance-maladie de l’ordre de 220 M€.

La place grandissante qu’occupe la biologie médicale dans le parcours de soins justifie les efforts importants qui restent à consentir pour que, dans un contexte de retour indispensable à l’équilibre des comptes sociaux, elle s’exerce dans les conditions les plus efficientes pour les assurés et les plus économes pour l’assurance-maladie.

Source : rapport de la Cour des Comptes

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