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Anxiété liée à la santé : efficacité d’une psychothérapie testée par le gouvernement britannique

Une forme spécifique de psychothérapie aide à surmonter l’anxiété liée à la santé, selon une étude financée et publiée par le National Institute for Health Research (NIHR) gouvernemental britannique dans la revue Health Technology Assessment.

L’anxiété portant sur la santé a récemment été reconnue comme une affection distincte, étroitement liée, mais non identique au diagnostic antérieur d’hypocondrie.

La plupart des personnes souffrant d’une anxiété liée à la santé sont atteintes d’hypocondrie, mais une proportion de celles atteintes d’hypocondrie n’est pas significativement anxieuse. L’une des raisons pour distinguer l’anxiété liée à la santé des autres formes d’hypocondrie est qu’elle peut se prêter à des interventions psychologiques, en particulier la thérapie cognitivo-comportementale (TCC), explique le communiqué des chercheurs.

Les personnes souffrant d’anxiété liée à la santé craignent constamment d’avoir une maladie non diagnostiquée. Elles surveillent et vérifient fréquemment leur corps. Elles consultent fréquemment des médecins, d’autres professionnels de la santé et des proches, à la fois pour se rassurer et pour faire des tests afin d’exclure la maladie redoutée.

Il est estimé que jusqu’à une personne sur cinq qui consulte dans les cliniques médicales souffrirait d’une anxiété anormale, qui peut être aggravée par des recherches en ligne sur les symptômes, d’où le terme « cybercondrie ». Seulement une personne sur dix souffrant d’anxiété liée à la santé recevrait un diagnostic.

« L’état de santé est souvent déclenché par un événement, et la combinaison d’une plus grande vulnérabilité personnelle, rehaussée par une sensibilisation accrue du public aux maladies, renforce l’anxiété. Avec la disponibilité immédiate d’Internet, les gens sentent qu’il est de leur responsabilité de veiller à leur santé, ce que les experts de la santé publique encouragent. »

« Le problème est que les symptômes de l’anxiété de santé sont mal interprétés comme étant ceux d’une maladie physique et donc la plupart des patients vont chez un médecin, de soins primaires ou secondaires, pour demander de l’aide dans la recherche d’un diagnostic physique, ignorant ainsi le noyau mental de la condition ».

Le professeur de psychiatrie Peter Tyrer et ses collègues de l’Imperial College London et du King’s College London ont mené cette étude avec 444 personnes souffrant d’une anxiété sévère liée à la santé, recrutées dans cinq hôpitaux généraux. Elles ont été assignées au hasard à recevoir une moyenne de six sessions de 60 minutes de thérapie cognitivo-comportementale spécifiquement adaptée pour l’anxiété de santé (TCC-AS) ou à des soins continus en clinique, leur médecin ayant été informé qu’une anxiété anormale a été reconnue.

L’anxiété liée à la santé était fréquente chez des personnes atteintes de maladies physiques, par exemple des personnes s’étant rétablies d’une crise cardiaque et interprétant des symptômes mineurs comme étant des avertissements d’autres crises et réduisant ainsi toutes leurs activités. Les symptômes incluaient des douleurs thoraciques ou des maux de tête persistant malgré le fait que le médecin assurait qu’il n’y avait pas de cause physique à leur détresse.

La TCC-AS aide les patients à remettre leurs pensées en question et à reconnaître la façon dont leur anxiété est maintenue par la recherche de réassurance et la surveillance excessive de leur corps, ainsi que la vérification des symptômes en ligne. Cette démarche est soutenue par des expériences comportementales pour tester les nouvelles façons de penser.

Après un an, la condition des patients ayant reçu la TCC-AS s’était améliorée, passant de sévère à modérée, comparativement à celle des participants ayant reçu les soins standards. Les symptômes d’anxiété et de dépression s’étaient également améliorés. La différence s’est atténuée avec le temps mais le niveau de sévérité est demeuré modéré après 5 ans.

Le traitement était aussi efficace lorsque dispensé par des infirmières que par des psychologues et d’autres professionnels de la santé.

Les décès ont été semblables dans les deux groupes, mais ceux du groupe ayant reçu les soins standards sont survenus plus tôt, ce qui donne à penser que la TCC-AS n’a pas mis la vie en danger en empêchant l’identification de maladies graves.

Les coûts du traitement ont été plus que compensés par les économies réalisées dans les services de santé, soulignent les chercheurs.

« La TCC-AS permet à des thérapeutes sans expérience préalable d’être formés relativement facilement. Elle a donc le potentiel de pouvoir être largement utilisée en milieu hospitalier général sous une supervision appropriée », concluent-ils.

Pour plus d’informations sur l’anxiété liée à la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Imperial College London, Health Technology Assessment, NIHR.
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La justice britannique ordonne l’arrêt des soins d’un bébé atteint d’une grave maladie

La justice britannique ordonne l’arrêt des soins d’un bébé atteint d’une grave maladie

Le 13 avril 2017.

Au Royaume-Uni, la vie d’un bébé atteint d’une grave maladie incurable a été placée entre les mains de la Justice. Cette dernière a ordonné l’arrêt des soins du petit Charlie mais la famille de l’enfant pourrait bien faire appel.

Le juge veut laisser Charlie « mourir dans la dignité »

C’est une décision très difficile et d’une extrême gravité qu’a dû prendre un tribunal britannique, mardi 11 avril, en se penchant sur le cas du petit Charlie, un bébé de 8 mois atteint d’une maladie mitochondriale rare qui a tellement endommagé son cerveau que, selon les médecins qui le soignent, il ne pourra jamais guérir. Dans ce dossier, ces derniers ont plaidé pour un arrêt des soins tandis que les parents se battent pour tout tenter pour sa guérison.

Contre l’avis des parents, le juge Nicholas Francis a décidé que les médecins pouvaient arrêter les traitements pour laisser Charlie « mourir dans la dignité ». Avant de rendre sa décision, ce juge s’était déplacé au Great Ormond Street Hospital de Londres pour constater de lui-même l’état de santé du bébé.

Les parents de Charlie pourraient faire appel de la décision de la Justice

Les parents de Charlie pourraient désormais faire appel de cette décision. Ces derniers ont mené une grande campagne sur Internet, qui leur a permis de récolter près de 1,4 million d’euros. Avec cette somme d’argent, ils comptaient jusqu’ici faire transférer leur enfant aux États-Unis où une thérapie innovante est pratiquée. Mais selon des informations du Guardian, le cas de Charlie serait aujourd’hui trop avancé pour que même ces traitements laissent espérer une chance de guérison.

Sur BBC Radio 4, l’avocate de la famille de Charlie a évoqué une décision qui avait anéanti les parents du bébé. Ces derniers ont quelques jours pour décider s’ils feront appel ou non. Sur Internet, ils avaient toutefois affirmé qu’en cas d’arrêt des soins de leur enfant, tout l’argent récolté serait donné à la recherche médicale.

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Sybille Latour

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