Archives par mot-clé : cancer

Depuis 2008, la crise économique aurait provoqué 500 000 morts par cancer

Le 27 mai 2008.

On ne saura jamais combien cette crise économique, dans laquelle nous pataugeons depuis 2008, aura fait de dégâts. En matière de santé, les maux sont innombrables à travers le monde. Selon une étude parue dans la revue britannique The Lancet, un demi-million de personnes seraient décédées d’un cancer à cause de cette crise.

La hausse du chômage entraîne une hausse des décès par cancer

La crise économique aurait provoqué le cancer et la mort de 500 000 personnes à travers le monde depuis 2008. C’est ce que révèle une étude menée par des chercheurs de l’Imperial College à Londres. « Nous avons découvert que la hausse du chômage était associée à une augmentation de la mortalité par cancer mais que la couverture de santé générale protégeait la population contre ces effets », a expliqué le docteur Mahiben Maruthappu qui a dirigé l’étude.

260 000 morts par cancer ont été recensés dans les pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) entre 2008 et 2010, dont 160 000 au sein de l’Union européenne. Et le chômage est directement associé à ces décès puisque, selon les chiffres publiés dans cette étude, une hausse de 1 % du chômage entraîne 0,37 mort supplémentaire par cancer pour 100 000 habitants.

Comment la crise peut-elle provoquer des décès par cancer ?

Les personnes au chômage se sont retrouvées sans ressources suffisantes pour se soigner, en particulier dans les pays du monde qui n’offrent pas de généreuses couvertures maladie comme en France. « Dans les pays où il n’existe pas de couverture sociale générale, l’accès aux soins dépend souvent du contrat de travail », expliquent les auteurs de l’étude. « Sans emploi, les patients sont probablement diagnostiqués tardivement et bénéficient d’un mauvais traitement ou avec retard ».

En France, le nombre de décès par cancer, à cause de la crise économique, a été deux fois moins important qu’aux États-Unis, à population égale. 1 500 décès par cancer ont malgré tout été à déplorer depuis 2008. Mais le cancer n’est pas la seule cause de mort en période de crise économique. Une étude de l’Inserm parue en 2015 avait révélé que la crise avait entraîné une augmentation des suicides (+ 600 suicides) en France.

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Cancer : il peut être combattu avec les cellules d’une autre personne

Le 24 mai 2016.

C’est une étude, publiée dans la revue de référence Science, qui devrait faire du bruit. Des chercheurs néerlandais ont démontré que des cellules immunitaires de donneurs sains pouvaient être utilisées pour lutter contre le cancer de certains malades.

Cancer : renforcer le système immunitaire du malade

Oui, il est possible de donner à un patient atteint d’un cancer les moyens de lutter contre la maladie, sans passer forcément par la chimiothérapie et l’exposition aux rayons. Des chercheurs de l’Institut national du Cancer néerlandais ont démontré, dans une étude, que le système immunitaire d’une personne atteinte d’un cancer pouvait être stimulé par l’injection de l’ADN provenant de cellules immunitaires d’un donneur sain. 

Bien entendu, il ne s’agit pas de n’importe quel donneur, mais des donneurs dont les lymphocytes T sont porteurs d’anticorps spécifiques, capables de lutter contre les cellules cancéreuses du malade. 

Les lymphocites T apprennent aux autres à lutter contre le cancer

Que se passe-t-il avec cet ADN, une fois introduit dans les cellules immunitaires du malade ? Il leur permet tout simplement de détecter, et de détruire, les cellules cancéreuses ! En effet, le système immunitaire d’une personne atteinte d’un cancer souffre de deux carences. Soit il ne détecte pas les cellules malignes, soit il ne parvient pas à les combattre. Avec cette manipulation génétique, qui reprogramme les lymphocites du malade, les cellules cancéreuses sont détectées, et détruites. 

L’étude en question ne porte que sur trois malades, mais suscite beaucoup d’espoirs. La technique devrait être expérimentée prochainement lors d’une étude clinique de plus large ampleur. Il faudra notamment identifier quels sont les anticorps qui permettent aux cellules du malade de « sentir » les cellules cancéreuses, pour pouvoir ensuite les détruire.

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Cancer de la peau : journée dépistage le 26 mai

Le 23 mai 2016.

Les dermatologues-vénérologues organisent jeudi 26 mai une journée gratuite de dépistage du cancer de la peau, un peu partout en France, à quelques semaines des départs en vacances d’été.

Cancer : le soleil, cet ennemi invisible

Cette journée de dépistage, la 18e du genre, est destinée à faire prendre conscience des risques de cancer de la peau, qui peuvent être provoqués notamment par une exposition incontrôlée au soleil. D’autres facteurs de risque peuvent déclencher un cancer de la peau, le contact régulier avec des produits chimiques en faisant partie.

Lors de cette journée de dépistage, les dermatologues chercheront, sur les personnes qui se présenteront, les zones à risques de leur corps à surveiller. Par exemple, des grains de beauté en nombre, ou à l’aspect anormal, ou encore, des peaux très claires, régulièrement sujettes à des coups de soleil.

SoleilRisk, une application pour localiser un centre de dépistage

Pour trouver un centre de dépistage gratuit, une application, SoleilRisk, disponible sur iPhone et Android, permet de localiser le plus proche. Un numéro vert, 0806 80 2016, ainsi qu’un site Internet, permettent également de trouver les dermatologues participant à l’opération dans sa ville. 

En 2015, les cancers de la peau, provoqués par des mélanomes ou des carnomes, ont fait près de 1 800 victimes, et 14 000 nouveaux cas de cancers de la peau ont été détectés. Parfois, un peu trop tard, ou plutôt, jamais assez tôt.

À lire aussi : Soleil et cancer : la controverse se poursuit 

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L’aspirine, meilleure alliée contre le cancer ?

Le 13 mai 2016.

Selon un groupe d’experts américains, le US Preventive Services Task Force (USPSTF), de faibles doses d’aspirine (75 à 160 milligrammes par jour) diminuent de façon significative le risque de cancer colorectal. Mais, attention, cela ne fonctionne que dans un cadre bien précis.

L’aspirine utilisée dans un cadre bien précis

Une étude, publiée dans la revue Annals of Internal Medicine, vient confirmer l’idée selon laquelle l’aspirine pouvait diminuer le risque de développer un jour un cancer colorectal. Mais il ne faut pas abuser des anticoagulants. C’est pourquoi les auteurs de l’étude ont tenu à préciser les contours de leur analyse.

Selon eux, l’aspirine limite le risque de cancer colorectal, dans le cadre d’un traitement d’aspirine (5 à 160 milligrammes par jour) pour des personnes ayant un risque important de faire un accident cardio-vasculaire et n’étant pas sujettes à des saignements. Dans ce cas précis, et uniquement dans ce cas-là, l’aspirine limite le risque d’infarctus, d’AVC et de cancer colorectal.

«  Pour la première fois, la prévention du risque de cancer colorectal est reconnue comme un bénéfice secondaire, quoique modeste, d’un traitement par l’aspirine qui vise d’abord à prévenir le risque cardiovasculaire  », résume Gabriel Steg, cardiologue à l’hôpital Bichat (Paris), dans les colonnes du Monde.

Des résultats significatifs

Autre point important : les résultats de leur étude sont significatifs que chez les personnes âgées de 50 à 59 ans. Aucun effet bénéfique de l’aspirine n’a été constaté chez les patients de moins de 50 ans.

Cependant, pour les 10 000 personnes qui correspondaient aux critères exposés ci-dessus et dont les données médicales ont été analysées par le groupe d’experts américains, l’aspirine a évité 225 infarctus, 84 accidents vasculaires cérébraux ischémiques et 139 cancers colorectaux. 588 années de «  vie de qualité  » et 333 années de vie sont ainsi gagnées grâce à l’aspirine.

Au final, la prise de 75 mg et plus d’aspirine pendant dix à vingt ans peut diminuer jusqu’à 40 % le risque de cancer colorectal.

À lire aussi : Symptômes, personnes et facteurs de risque de cancer du colon

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Un laboratoire condamné à payer 55 millions de dollars pour son talc

Embourbée dans des actions en justice de patientes touchées par un cancer des ovaires, Johnson & Johnson a été à nouveau condamné à verser de lourdes indemnités.

Un chèque colossal, même pour une entreprise comme Johnson & Johnson (J&J), géant de l’industrie pharmaceutique et des produits d’hygiène. La société a été condamnée par la justice américaine à verser une somme de 55 millions de dollars (plus de 48 millions d’euros) suite à la plainte d’une patiente qui accuse ses produits à base de talc d’avoir provoqué un cancer des ovaires.

Après un procès de trois semaines à la cour du Missouri (Etats-Unis), les jurés ont sanctionné la société d’une amende de 50 millions de dollars, auxquels se sont ajoutés 5 millions de dommages et intérêts. Elle est accusée d’avoir manqué à son obligation d’information sur l’augmentation des risques de cancer, liée à l’utilisation de talc.

La plaignante de 62 ans, Gloria Ristesund, a été fidèle aux talcs de J&J pour son hygiène intime pendant des décennies. Elle a développé un cancer des ovaires, qui a nécessité une hystérectomie – ablation de l’utérus et des ovaires – et d’autres opérations. Elle est maintenant en rémission.

Johnson & Johnson menacé

La porte-parole de J&J a vivement contesté la décision du tribunal du Missouri, estimant qu’elle se pose en contradiction avec une trentaine d’années de recherche sur l’innocuité du produit d’hygiène. Elle annonce l’intention de la société à faire appel.

L’enjeu est en effet de taille. C’est le deuxième procès d’affilée perdu par J&J en quelques mois. En février dernier, la même cour de justice avait déjà condamné l’entreprise à une payer 72 millions de dollars (63 millions d’euros) à la famille d’une femme décédée d’un cancer des ovaires, et qui avait utilisé le talc pendant 35 ans. Et en tout, ça ne serait pas moins de 1 200 plaintes qui menaceraient la multinationale, pour des dédommagements potentiellement faramineux.

Elle ne manquera pas de faire valoir le manque de consensus scientifique sur le sujet. La recherche a en effet produit des résultats contradictoires. « Certaines sources de poudre de talc pourraient avoir déjà été contaminées à l’amiante ou avoir contenu des fibres amiantiformes, c’est-à-dire qui ont des propriétés semblables à celles de l’amiante », explique la Société canadienne du cancer, qui déconseille cependant de mettre du talc sur les parties génitales.

Cancer du sein : bientôt des traitements personnalisés ?

Le 5 mai 2016.

Les progrès énormes de ces dernières années en matière de thérapie génique laissent espérer la possibilité de pouvoir proposer bientôt des traitements personnalisés aux malades.

Des gènes mutants responsables de cancers du sein identifiés

Deux chercheurs anglais du Wellcome Trust Sanger Institute sont parvenus à identifier des gènes qui, en mutant, favorisent le développement de cancers du sein. Ces chercheurs ont par ailleurs découvert que les femmes atteintes d’un cancer du sein, porteuses de ces gènes, étaient également porteuses de nombreuses autres mutations génétiques spécifiques, qui pourraient permettre d’améliorer et la prévention, et les traitements. 

En tout, ce sont près de 93 gènes qui ont été identifiés comme pouvant stimuler voire doper des cellules tumorales chez ceux qui en sont porteurs.

La connaissance de ces gènes mutants permettra des traitements personnalisés

Mieux encore : les mutations génétiques, causes des tumeurs, sont très spécifiques à chaque patient, révèle l’étude. Conséquence : en connaissant précisément les mutations dont chaque malade est porteur, il devrait être possible prochainement d’établir des protocoles de traitement, combinant chimiothérapie et rayons notamment, également spécifiques à chacun !

Cette approche génétique, à la fois en matière de traitement, mais aussi de prévention, a été récemment médiatisée par une personnalité de poids, à savoir Angelina Jolie. L’actrice américaine a eu le courage de faire procéder à une ablation totale des seins à titre préventif, sachant qu’elle était porteuse d’une mutation génétique connue pour augmenter considérablement les risques de cancer du sein, dont plusieurs membres de sa famille avaient déjà été atteints. 

À lire aussi : 17 substances favorisent le cancer du sein

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Comment le sucre agit dans la croissance du cancer

La consommation de saccharose ou de fructose alimentaire favoriserait la croissance de certains types de cancer, et plus particulièrement le cancer du sein.

Des chercheurs américains viennent de découvrir le mécanisme par lequel la consommation de saccharose ou de fructose alimentaire favoriserait la croissance de certains types de cancer, et plus particulièrement le cancer du sein. Publiés dans la revue « Cancer Research », les travaux confirment que plus l’alimentation est riche en sucres, plus le risque de développer un cancer est élevé.

Si de nombreuses recherches antérieures avaient déjà pu établir un lien entre la consommation de sucre et le développement de cancers, Lorenzo Cohen et son équipe de l’Université du Texas MD Anderson Cancer Center viennent, outre le fait de confirmer cette association délétère, d’en identifier les mécanismes avec précision.

Travaillant avec des souris, les scientifiques ont réussis à identifier comment le saccharose et le fructose alimentaire, très présents dans les produits raffinés provenant de l’industrie agro-alimentaire, facilitaient chez ces rongeurs le développement de tumeurs mammaires et la survenue de métastases pulmonaires. Selon l’étude de l’équipe de Cohen, en effet, ce serait plus particulièrement le fructose parmi les sucres, qui affecterait le processus métabolique appelé 12-LOX en aidant la croissance des cellules des métastases.

Partant des résultats d’une étude sur l’homme montrant que la consommation de différents sucres (saccharose alimentaire, fructose, glucose) conduisait à un risque accru de développer un cancer du sein, ce qui n’était pas le cas de l’amidon, les chercheurs ont soumis des souris à quatre régimes alimentaires différents.

Alors que certains régimes étaient enrichis en amidon, d’autres étaient enrichis en différentes sortes de sucres. Les chercheurs souhaitaient aussi, à travers ces régimes différents, analyser l’impact de la consommation de deux sucres différents, le glucose et le fructose, que le corps ne gère par de la même manière :

« Le fructose est davantage traité par le foie, tandis que le glucose est plutôt traité par le pancréas et d’autres organes, » explique Cohen.

Après avoir nourri pendant six mois les souris avec les 4 régimes différents, les scientifiques ont constaté que plus de 50 % des rongeurs du groupe ayant reçu un régime enrichi en sucre de type saccharose alimentaire avaient développé des tumeurs mammaires. Moins d’un tiers cependant des souris des souris nourries avec un régime enrichi en amidon avait développé ces tumeurs.

En analysant les données, les chercheurs ont également constaté que ce sont les tumeurs des souris qui avaient consommé du fructose qui ont grandi le plus vite et étaient les plus volumineuses, ce qui confirment les résultats d’autres études qui ont mis en évidence le lien existant entre consommation de fructose et développement de tumeurs pancréatiques.

Selon Cohen, il semblerait donc que « le fructose est le moteur du processus inflammatoire plus que le glucose. ]…[ Il semble à partir de ces séries d’expériences que le fructose, sans le glucose conduise le processus de développement des tumeurs ».

Selon l’équipe de recherche, une voie moléculaire nommée 12-LOX (12-lipoxygénase) serait en cause dans le processus de croissance tumorale en favorisant l’inflammation des tumeurs et leurs croissance. Si la façon dont la voie LOX-12 affecte le cancer n’est pas encore très bien connue, il semblerait que le fructose rendre cette voie plus active.

Alors que les industries agro-alimentaires défendent l’utilisation de saccharose et de fructose dans les produits vendus, les considérant comme non dangereux pour la santé, cette étude semble montrer que la consommation de sucre industriel principalement est dangereuse pour la santé.

Un autre argument des industriels consiste à dire que le fructose se trouve aussi naturellement dans les fruits, et que de fait, il ne peut être délétère.

Même si des études n’ont pas encore montré si le fructose des fruits pouvait s’avérer délétère pour la santé, les scientifiques arguent toutefois que dans les fruits, il y a certes du fructose, mais que celui-ci est mélangé avec des fibres et d’autres nutriments, ce qui n’est pas le cas dans les boissons gazeuses sucrées.

« L’USDA, à la grande colère de l’industrie sucrière, a déclaré que le taux maximum de sucre (raffiné) pour le consommateur dans son alimentation est de 10 pour cent des calories provenant du sucre » a déclaré Cohen. Ceci équivaut à 6 cuillères à café par jour pour les femmes et 9 cuillères à café par jour pour les hommes « .

Et même avec cette dose, qui a été la mesure la plus faible de sucre que les chercheurs ont donné à un des groupes de souris, les tumeurs se sont développées.

Les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé, émises au printemps 2015, vont d’ailleurs dans le sens de limiter la consommation de sucre raffiné puisque cet organisme conseille de ne pas dépasser 6 cuillères à café de sucre par jour, soit environ 25 grammes.

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Cancer du poumon : Nice est à la pointe du diagnostic précoce par prise de sang

Crédits photo : ©Fotolia

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[Etudes, recherches] Il y a quelques mois à peine,  c’était en novembre 2014, le CHU de Nice annonçait « une 1ère mondiale » : la découverte que le cancer du poumon pourrait être dépisté avec une « simple » prise de sang (1). Dans une population à haut risque de cancer du poumon (fumeurs souffrant de bronchopathie chronique obstructive), l’équipe niçoise avait pu mettre en évidence la présence de cellules tumorales circulantes plus d’un an avant que le diagnostic du cancer du poumon par scanner. Mais ces résultats préliminaires, obtenus dans un seul centre qui méritaient d’être validés à grande échelle. Telle est l’ambition de l’étude AIR qui sera conduite dans 15 établissements français auprès de 600 personnes volontaires.

Cette étude nationale est destinée à évaluer l’intérêt d’associer la recherche de cellules tumorales circulantes (CTC) dans une « simple » prise de sang et le scanner du poumon pour le dépistage du cancer du poumon. En pratique, un scanner du poumon à faible dose de rayons sera réalisé trois années de suite et à chaque fois il sera accompagné d’une prise de sang destinée à la recherche de CTC. L’étude a reçu l’approbation des autorités de santé (Comité de protection des personnes et Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Elle débutera dans les Alpes Maritimes fin 2015 et sera étendue à 14 autres centres français début 2016.

« Nous espérons que ce projet AIR mené à grande échelle sur le territoire national confirmera nos résultats préliminaires et que la recherche de cellules tumorales circulantes sur une simple prise de sang améliorera le taux de détection des cancers du poumon et représentera aussi un outil d’aide à la décision face aux anomalies pulmonaires de cause indéterminée détectées sur le scanner du poumon. » confient les Pr Charles-Hugo Marquette, Coordonnateur équipes cliniques et Paul Hofman, Coordonnateur biologie pathologie du CHU de Nice.

Le projet AIR – qui est concerné ?
Cette étude portera sur 600 personnes à risque c’est-à-dire : plus de 55 ans, fumeurs ou ex-fumeurs (au moins 1 paquet/j pendant 30 ans ou 2 paquets/j pendant 15 ans) souffrant d’une bronchopathie chronique obstructive documentée sur les tests du souffle appropriés.
Pour plus de renseignements et notamment pour savoir précisément qui est concerné par ce dépistage du cancer du poumon www.projet-air.org
En savoir plus sur le cancer du poumon

Prévalence du cancer du poumon
Le cancer du poumon est en France la 1ère cause de mortalité par cancer chez l’homme (21 326 morts en 2012) devant le cancer colorectal (9 275 morts) et prostatique (8 876 morts). Chez la femme en 2012 il était en 2ème position (8 623 morts) après le cancer du sein (11 886 morts) et devant le cancer colorectal (8 447 morts). En 2015, pour la 1ère fois, la mortalité par cancer du poumon chez la femme va dépasser en Europe la mortalité par cancer du sein. Ceci, surtout en raison de la situation épidémiologique au Royaume-Uni et en Pologne. En France cette situation (cancer du poumon > cancer du sein) sera atteinte chez les femmes en 2022. Le pronostic cancer du poumon est mauvais car ce cancer est le plus souvent diagnostiqué à un stade avancé, quand il est trop tard pour pouvoir proposer un traitement chirurgical curatif. C’est pourquoi il y a une réelle place pour le diagnostic précoce.

Des morts évitables par la lutte anti-tabac et par un dépistage ciblé
Une grande partie des décès peut être prévenue car, dans 90% des cas, c’est le tabac qui est responsable du cancer du poumon. La réduction de la mortalité liée au cancer du poumon repose donc avant tout par la lutte anti-tabac qui fait appel à 4 leviers : prix élevés du tabac, dénormalisation de la cigarette, substitution nicotinique active, comprenant notamment le recours à l’e-cigarette et prévention du tabagisme passif.

La réduction de la mortalité du cancer du poumon passe aussi par le dépistage de ce cancer à un stade précoce, quand on peut encore proposer une chirurgie curative. Aux États-Unis, l’étude du National Lung Screening Trial (NLST), conduite par le National Cancer Institut(2) a montré que le dépistage par scanner thoracique pouvait réduire la mortalité par cancer du poumon de près de 20%.

Mieux cibler les patients à risque de cancer du poumon
Le principal problème du dépistage par scanner c’est que chaque scanner a 20 fois plus de chances de mettre en évidence une anomalie bénigne appelée « faux positif » qu’un cancer du poumon et donc, de conduire inutilement à des examens invasifs. C’est la une des principales raisons pour lesquelles les autorités de santé Européennes n’ont pas à ce jour généralisé le scanner de dépistage du cancer du poumon. Pour rendre le dépistage par scanner plus efficace, il est recommandé de cibler les patients les plus à risque et de s’aider de biomarqueurs prédictifs. Les critères de risque pour le dépistage dans l’étude du NLST (plus de 55 ans, fumeurs ou ex-fumeurs, arrêt du tabac ≤ 15 ans) sont en effet clairement insuffisants. Il faut cibler ce dépistage sur les patients dont le risque est plus élevé, par exemple les patients souffrant de bronchopathie chronique obstructive et s’aider de biomarqueurs « prédictifs », par exemple la détection de cellules tumorales circulantes.

Article de CHU Réseau, toute l’actualité des CHU – Tous droits de reproduction réservés

(1) Ilie et al. “Sentinel’’ Circulating Tumor Cells Allow Early Diagnosis of Lung Cancer in Patients with Chronic Obstructive Pulmonary Disease. PLoS One. 2014
(2) Aberle et al. Reduced Lung-Cancer Mortality with Low-Dose Computed Tomographic Screening. N Engl J Med 2011


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