Archives par mot-clé : cérébrales

Alzheimer : l’âge auquel apparaissent des atrophies cérébrales longtemps avant les symptômes

En quoi les modifications cérébrales associées à la maladie d’Alzheimer diffèrent-elles de celles observées au cours du vieillissement ?

Pour répondre à cette question, des chercheurs du CNRS, de l’École pratique des hautes études (EPHE) et de l’université de Valence (Espagne) ont analysé plus de 4 000 IRM de personnes en santé et de personnes atteintes de la maladie.

A partir d’IRM de 2944 personnes en santé, âgées de quelques mois à 94 ans, ils ont élaboré un modèle « normal » de l’évolution cérébrale moyenne, qu’ils ont comparé à un modèle pathologique moyen, établi à partir des IRM de 1385 personnes ayant la maladie et de 1877 témoins jeunes.

Leurs travaux, publiés en mars dans la revue Scientific Reports, montrent une atrophie précoce, vers 40 ans, de l’amygdale et de l’hippocampe chez les personnes qui seront atteintes de la maladie.

Pour plus d’informations sur la maladie d’Alzheimer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : CNRS.
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Manque de sommeil : l’endormissement de régions cérébrales pendant l’éveil lié aux déficiences cognitives

Le manque de sommeil perturbe la capacité des cellules cérébrales à communiquer entre elles, montre une étude publiée dans la revue Nature Medicine. Ce qui entraîne des défaillances cognitives affectant notamment la mémoire et la perception.

Itzhak Fried de l’Université de Californie à Los Angeles (UCLA) et ses collègues israéliens, américains et français (1) ont mené cette étude avec 12 personnes qui se préparaient à subir une intervention chirurgicale pour le traitement de l’épilepsie.

Des électrodes étaient implantées dans leur cerveau afin de déterminer, avant la chirurgie, l’origine de leurs crises. Parce que le manque de sommeil peut provoquer des crises, les participants restaient éveillés toute la nuit afin d’accélérer l’apparition d’un épisode épileptique et raccourcir leur hospitalisation.

Les chercheurs demandaient aux participants de catégoriser une variété d’images le plus rapidement possible. Pendant qu’ils répondaient, les électrodes ont enregistré le déclenchement de près de 1 500 cellules cérébrales au total. Les chercheurs ont analysé spécifiquement l’activité des neurones du lobe temporal, lequel régule la perception visuelle et la mémoire.

L’exécution de la tâche devenait de plus en plus difficile à mesure que les participants manquaient de sommeil. À mesure que leurs réponses ralentissaient, leurs cellules cérébrales ralentissaient aussi.

« Nous avons été fascinés d’observer comment la privation de sommeil ralentissait l’activité des cellules cérébrales », a déclaré Yuval Nir de l’Université de Tel-Aviv, coauteur. « Contrairement à la réaction rapide habituelle, les neurones réagissaient lentement, l’influx nerveux était plus faible et la transmission prenait plus de temps que d’habitude. »

Le manque de sommeil entravait la capacité des neurones à encoder l’information et à traduire les données visuelles en pensées conscientes.

« Le même phénomène peut se produire lorsqu’un conducteur privé de sommeil remarque un piéton se trouvant soudainement devant sa voiture », explique Fried. « L’acte même de voir le piéton est ralenti. Le cerveau met plus de temps à enregistrer ce qu’il perçoit. »

Les chercheurs ont également découvert que des ondes cérébrales plus lentes accompagnaient cette activité cellulaire réduite dans le lobe temporal et d’autres parties du cerveau.

« Des ondes lentes, semblables à des ondes de sommeil, perturbaient l’activité cérébrale des patients et l’exécution des tâches », explique Fried. « Ce phénomène suggère que certaines régions du cerveau s’assoupissaient, causant des défaillances mentales, tandis que le reste du cerveau était éveillé et fonctionnait normalement. »

Les résultats de l’étude soulèvent notamment des questions sur la façon dont la société perçoit le manque de sommeil, soulignent les chercheurs.

La fatigue extrême exerce sur le cerveau une influence semblable à celle de la consommation excessive d’alcool », dit Fried. « Pourtant, il n’existe aucune norme légale ou médicale pour identifier les conducteurs fatigués sur la route de la même manière que nous ciblons les conducteurs ivres. »

Lorsque fatigué, des zones du cerveau se mettent en sommeil pendant l’éveil observait déjà la même équipe dans une étude publiée en 2014.

Manque de sommeil : les capacités influencées différemment par les rythmes circadiens et l’homéostat du sommeil

Pour plus d’informations sur le manque de sommeil, voyez les liens plus bas.

(1) Yuval Nir, Thomas Andrillon, Amit Marmelshtein, Nanthia Suthana, Chiara Cirelli et Giulio Tononi.

Psychomédia avec sources : UCLA, Nature Medicine.
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Trouble bipolaire : les différences cérébrales cartographiées par un consortium international

Une grande étude d’imagerie cérébrale menée par un consortium international a dressé une carte des différences cérébrales caractéristiques du trouble bipolaire. Ces résultats sont publiés dans la revue Molecular Psychiatry.

Les résultats de cette étude, menée dans 76 centres par 26 équipes de recherche, donnent un aperçu des mécanismes sous-jacents à la maladie.

Ole A. Andreassen de l’Université d’Oslo (Norvège) et ses collègues ont analysé des images du cortex de 2 447 personnes atteintes du trouble et 4 056 personnes sans la maladie.

L’étude a montré un amincissement de la matière grise chez les personnes atteintes de la maladie. Les plus grands déficits ont été trouvés dans certaines parties du cerveau qui contrôlent l’inhibition et la motivation, soit les régions frontale et temporale.

Certains des participants atteints du trouble ayant des antécédents de psychose présentaient des déficits plus importants de matière grise. Différentes signatures cérébrales chez ceux qui avaient été traités avec le lithium, des antipsychotiques et des antiépileptiques étaient aussi constatées. Le traitement au lithium était associé à une diminution de l’amincissement de la matière grise, ce qui suggère un effet protecteur sur le cerveau.

Les recherches futures permettront de vérifier à quel point différents médicaments et traitements peuvent entraîner des modifications cérébrales en lien avec l’amélioration des symptômes.

La cartographie des régions cérébrales affectées est également importante pour le dépistage précoce et la prévention, souligne Paul Thompson, directeur du consortium ENIGMA et coauteur de l’étude.

TEST : Pourriez-vous avoir un trouble bipolaire ?

Pour plus d’informations sur le trouble bipolaire, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : University of Southern California, Molecular Psychiatry.
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