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Trouble bipolaire : des changements cérébraux chez les personnes à risque

Publiée dans l’American Journal of Psychiatry deux jours avant la tenue de la Journée mondiale des troubles bipolaires, une étude montre des changements cérébraux qui sous-tendent la maladie.

L’étude montre des affaiblissements, chez les personnes à risque génétique élevé de développer un trouble bipolaire, de connexions entre des réseaux impliqués dans le traitement émotionnel et la pensée.

Les personnes dont un parent, un frère ou une sœur est atteint de trouble bipolaire sont 10 fois plus susceptibles de développer la maladie que celles sans lien familial étroit avec une personne atteinte.

Scientia Philip Mitchell de l’Université de Nouvelle-Galles du Sud (Australie) et ses collègues d’institutions australiennes et internationales ont comparé, sur une période de deux ans, des images cérébrales (scintigraphies) de 97 personnes à risque génétique élevé de développer la maladie et 86 personnes sans risque génétique.

Chez les participants ayant un risque élevé, une diminution de la connectivité entre des régions du cerveau consacrées au traitement des émotions et à la cognition au cours des deux années entre les scans a été observée.

Dans le groupe témoin de 86 personnes sans antécédents familiaux de maladie mentale, le contraire a été observé : un renforcement des connexions neuronales entre ces mêmes régions, alors que le cerveau adolescent est en développement pour devenir plus apte au raisonnement cognitif et émotionnel.

« La découverte importante de notre étude est qu’il y a un changement progressif dans le cerveau des jeunes à risque de trouble bipolaire, ce qui suggère à quel point des stratégies d’intervention pourraient être importantes », souligne le chercheur.

« Si nous pouvons intervenir tôt, qu’il s’agisse d’une formation à la résilience psychologique ou peut-être de médicaments, nous pourrons peut-être empêcher cette progression vers des changements majeurs dans le cerveau. »

Des volumes cérébraux réduits chez les enfants hyperactifs (TDAH)

Une réduction des volumes cérébraux dans des régions essentielles au contrôle du comportement a été constatée chez les enfants de quatre ans présentant les symptômes du trouble déficitaire de l’attention/hyperactivité (TDAH) dans une étude publiée dans le Journal of the International Neuropsychological Society.

Il s’agit du premier examen complet du volume cortical chez les enfants d’âge préscolaire atteints de TDAH, soulignent les chercheurs.

E. Mark Mahone de l’Institut Kennedy Krieger et ses collègues ont étudié le développement cérébral de 90 enfants de 4 et 5 ans n’ayant pas encore pris de médicaments pour le TDAH.

Ils présentaient une réduction significative du volume cérébral dans plusieurs régions du cortex cérébral, dont les lobes frontal, temporal et pariétal. Les régions ayant les plus fortes réductions incluaient celles connues pour être essentielles au contrôle cognitif et comportemental et à la prévisibilité des symptômes comportementaux.

Ces résultats représentent la première phase d’une étude qui suivra une cohorte d’enfants d’âge préscolaire jusqu’à l’adolescence.

« Nous espérons qu’en suivant ces enfants dès le début de leur vie, nous serons en mesure de déterminer quels signes précoces du cerveau et du comportement sont les plus associés à des difficultés ultérieures, ou encore mieux, quels aspects du développement précoce peuvent prédire un meilleur résultat et un meilleur rétablissement de la maladie », explique le chercheur. Une meilleure compréhension de l’évolution cérébrale chez les enfants atteints du TDAH permettrait d’élaborer des interventions ciblées dans le but de réduire les symptômes ou même d’inverser le cours de cette maladie, ajoute-t-il.

Pour plus d’informations sur le trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH), voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Kennedy Krieger Institute, Journal of the International Neuropsychological Society.
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La maltraitance dans l’enfance laisse des séquelles dans certains circuits cérébraux

Des modifications de structures neuronales dans certaines régions du cerveau ont été constatées chez des personnes ayant été victimes de maltraitance grave durant l’enfance, dans une étude publiée dans l’American Journal of Psychiatry (AJP).

Dans les pays occidentaux, de 5 à 15 % des enfants âgés de moins de 15 ans seraient victimes de maltraitance grave.

Au nombre des difficultés associées à la maltraitance infantile grave, souligne le communiqué des chercheurs, « notons le risque accru de trouble psychiatrique, tel que la dépression, un degré élevé d’impulsivité, d’agressivité et d’anxiété de même qu’une toxicomanie plus fréquente et le suicide ».

Pierre-Eric Lutz de l’Université McGill et ses collègues ont comparé les échantillons de tissu cérébral prélevés chez trois groupes de personnes décédées : 27 personnes dépressives s’étant suicidées qui présentaient des antécédents de maltraitance infantile grave ; 25 personnes dépressives s’étant suicidées, mais qui ne présentaient pas d’antécédents de maltraitance infantile ; et 26 personnes décédées qui ne présentaient pas d’antécédents de troubles psychiatriques ni de maltraitance infantile.

Ils ont observé :

  • que seuls les tissus cérébraux des personnes qui avaient été victimes de maltraitance durant l’enfance présentaient un amincissement de la gaine de myéline touchant une proportion significative de fibres nerveuses ;

  • des altérations moléculaires sous-jacentes affectant de manière sélective des cellules qui participent à la production et à l’entretien de la myéline ;

  • une augmentation du diamètre de certains des plus longs axones (fibres nerveuses) uniquement dans ce même groupe de personnes.

La myéline est une gaine de tissus adipeux protégeant et isolant les axones des neurones et favorisant la conduction efficace de l’influx nerveux. Elle constitue la matière blanche du cerveau.

La formation de la gaine de myéline (myélinisation) est progressive, se produisant surtout durant l’enfance.

Les chercheurs font l’hypothèse que ces modifications pourraient entraver le couplage fonctionnel entre le cortex cingulaire et les structures sous-corticales, telles que l’amygdale et le noyau accumbens (respectivement liées à la régulation des émotions et au sentiment de récompense et de satisfaction), et altérer le traitement affectif de l’information chez des personnes qui ont été maltraitées durant l’enfance.

Ils concluent que l’adversité en début de vie peut entraîner une détérioration persistante de plusieurs fonctions neuronales dans le cortex cingulaire antérieur.

La maltraitance laisserait des traces cérébrales liées à une vulnérabilité future

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : McGill, AJP.
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Trouble obsessionnel-compulsif : amélioration des symptômes et changements cérébraux avec une thérapie cognitivo-comportementale

Une psychothérapie cognitivo-comportementale (TCC) pour le traitement du trouble obsessionnel-compulsif (TOC) entraîne des changements cérébraux en même temps qu’une amélioration des symptômes, selon une étude publiée dans la revue Translational Psychiatry.

Jamie Feusner de l’Université de Californie à Los Angeles et ses collègues ont mené cette étude avec 43 personnes ayant un diagnostic de TOC.

Elles ont été assignées au hasard à participer à une thérapie quotidienne pendant un mois ou à être inscrites sur une liste d’attente. Des images cérébrales par résonance magnétique fonctionnelle ont été prises avant et après l’intervention et comparées à celles des participants sur la liste d’attente et celles de 24 personnes n’ayant pas le trouble.

Les images des participants qui ont reçu la TCC montraient une augmentation de la connectivité dans huit circuits neuronaux, notamment entre le cervelet et le striatum, et entre le cervelet et le cortex préfrontal. L’augmentation de la connectivité était en corrélation avec l’amélioration des symptômes.

Les changements semblaient compenser, plutôt que corriger, le dysfonctionnement cérébral sous-jacent, précise le chercheur.

Une psychothérapie cognitive pour le trouble obsessionnel-compulsif

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : UCLA, Translational Psychiatry
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