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Des chercheurs parviennent à transférer de la mémoire

Des chercheurs parviennent à transférer de la mémoire

Le 17 mai 2018.

Une expérience sur des escargots a montré que la mémoire pouvait être transférée d’un individu à un autre. Cette étude pourrait offrir une nouvelle opportunité de soigner la maladie d’Alzheimer.

Une étude sur des escargots permet une découverte sur le fonctionnement de la mémoire

Et si la mémoire pouvait être prélevée, stockée, puis injectée chez quelqu’un d’autre ? C’est la conclusion à laquelle ont abouti des chercheurs américains qui, grâce à leur dernière étude, ressuscitent les ambitions de scientifiques qui ont commencé à travailler sur le sujet depuis les années 60. Des biologistes de l’université de l’Ucla, aux États-Unis viennent de démontrer comment, grâce à l’acide ribonucléique (RNA), il est désormais possible de faire revivre la mémoire.

Pour parvenir à cette conclusion, ces biologistes ont mené une expérience sur des escargots de mer. Un premier groupe de ces crustacés a été soumis à de légers chocs électriques afin de stimuler chez eux un réflexe de défense. Au terme de cette expérience, ces escargots montraient une contraction défensive de 50 secondes, contre 1 seconde seulement pour le second groupe témoin.

L’ARN permettra-t-il de guérir la maladie d’Alzheimer ?

Puis les chercheurs ont ensuite prélevé de l’ARN de ces escargots entraînés, afin de l’injecter dans l’organisme d’autres crustacés. Ces derniers ont alors été soumis aux mêmes chocs électriques et ont montré, dès la première expérience, un réflexe défensif qui s’est traduit par une contraction musculaire de 40 secondes, comme s’ils avaient été entraînés.

Les recherches menées sur l’ARN doivent encore être approfondies avant d’entrevoir les possibilités qu’offre cette découverte sur la médecine. Mais les chercheurs sont déjà optimistes et espèrent que l’ARN offrira un nouveau champ de recherche contre des pathologies comme la maladie d’Alzheimer.

Gaëlle Latour

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Aux États-Unis, des chercheurs parviennent à guérir des souris du sida

Aux États-Unis, des chercheurs parviennent à guérir des souris du sida

Le 5 mai 2017.

Le virus du sida est toujours l’un des principaux problèmes de santé publique dans le monde. Aux États-Unis, un nouveau procédé offre un espoir aux malades et des chercheurs ont annoncé avoir guéri des souris infectées.

Un nouvel outil pour éliminer le VIH de l’ADN

Dans le monde entier, la lutte contre le virus du sida fait chaque jour de nouveaux pas et les équipes de recherches sont confiantes dans l’avancée de leurs études. La dernière en date, menée dans un laboratoire de Philadelphie, aux États-Unis, suscite de nouveaux espoirs. Des scientifiques viennent en effet d’annoncer être parvenus à guérir des souris du sida.

Pour réussir cet exploit, dont les détails ont été publiés dans la revue Molecular Therapy, ces chercheurs ont utilisé une technique baptisée CRISPR, qui permet de découper des fragments d’ADN pour en modifier le contenu. Ils ont alors commencé par inoculer le virus du sida à des souris, avant d’utiliser cette méthode pour enlever les morceaux infectés de leur ADN, tout simplement.

36,7 millions de personnes sont aujourd’hui infectées par le sida dans le monde

Si ces résultats sont très encourageants, les auteurs de cette étude restent prudents quant à l’utilisation de ce procédé sur l’être humain, notamment parce que ces tests ont été réalisés sur des souris génétiquement modifiées, pour ne présenter qu’une seule copie du virus VIH tandis que chez l’homme, le virus est beaucoup plus éparpillé et donc plus difficile à cibler. Pour améliorer leur protocole et le rapprocher de la réalité, les chercheurs entameront donc prochainement une nouvelle étape de cette étude qu’ils mèneront sur des primates, dont l’organisme est plus proche de celui des humains.

Dans le monde, 36,7 millions de personnes vivent aujourd’hui avec le virus du sida. En France, selon l’Institut de veille sanitaire (InVS), plus de 6 000 personnes découvrent chaque année leur séropositivité, nombre stable depuis 2007. Les personnes infectées par le virus dans les pays développés peuvent aujourd’hui compter sur une espérance de vie quasiment normale, grâce au déploiement de trithérapies antirétrovirales.

Sybille Latour

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Des chercheurs trouvent l’origine de la jeunesse éternelle

Des chercheurs trouvent l’origine de la jeunesse éternelle

Le 6 avril 2017.

Comment expliquer que certaines personnes parviennent à rester jeunes même à un âge avancé ? Des chercheurs américains viennent peut-être de trouver la réponse.

24 « supers-seniors » se livrent à des tests pour comprendre l’origine de leur jeunesse

Des chercheurs américains viennent de s’intéresser à un mystère scientifique : l’inégalité devant le vieillissement cognitif. Quand certains voient leurs capacités cérébrales diminuer à partir d’un certain âge, d’autres parviennent à défier les lois de la nature et à conserver toutes leurs facultés jusqu’à un âge très avancé. Dans le Journal of the American Medical Association (JAMA), des chercheurs de l’université Northwestern de Chicago publient les résultats étonnants de leur étude consacrée à ce sujet.

Une étude durant laquelle ils ont demandé à 24 personnes, qualifiées de « supers-seniors », de se livrer à des tests auxquels ont également été soumises 12 personnes montrant des capacités cérébrales normales. L’observation de ces participants a duré 18 mois, durant lesquels ces derniers ont été examinés, leurs cerveaux observés grâce à différents IRM et leurs capacités cognitives analysées de près.

Le cortex cérébral serait responsable de la santé cognitive

C’est au terme d’un an de recherches que les premiers résultats sont tombés. Les auteurs de cette étude ont alors montré que le cortex cérébral – le tissu organique d’une épaisseur de quelques millimètres qui recouvrent les hémisphères cérébraux – des « supers-seniors » était plus résistant, dans le temps, que celui des participants témoins. Les images des différents IRM ont en effet montré que cette membrane avait diminué, en un an, de 1,06 % chez les seniors en très bonne santé mentale, contre 2,24 % chez les autres.

Comment expliquer cette différence ? Le mystère n’a pas totalement été résolu et les auteurs de cette étude envisagent notamment une moindre atropie corticale chez ces personnes ou même d’autres éléments extérieurs comme l’activité physique, l’alimentation ou encore les hobbies. Pour cela, des recherches plus poussées seront nécessaires.

Sybille Latour

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Des chercheurs notent l’explosion des maladies de Parkinson autour des exploitations agricoles

Des chercheurs notent l’explosion des maladies de Parkinson autour des exploitations agricoles

Le 31 mars 2017.

Les maladies de Parkinson seraient plus fréquentes près des exploitations agricoles. Une étude française vient d’établir un lien direct entre l’utilisation de pesticides et la prévalence de cette maladie neurodégénérative.

Davantage d’antiparkinsoniens prescrits près des exploitations agricoles

S’il a déjà été prouvé la plus forte prévalence de la maladie de Parkinson chez les agriculteurs, au contact régulier avec des pesticides, c’est la première fois que des scientifiques mettent en lumière le risque accru de développer cette maladie neurodégénérative chez les habitants vivant près de ces exploitations. Des chercheurs de l’Inserm se sont intéressés à ce sujet et leurs conclusions viennent de faire l’objet d’une étude scientifique.

Pour parvenir à ce constat, ces chercheurs ont simplement recoupé les données géographiques concernant les cantons agricoles français avec les lieux de prescription d’antiparkinsoniens. Conclusion : une augmentation notable de la maladie est observée dans ces régions agricoles. Mais tous les cantons ne semblent pas égaux face à ce constat et les chercheurs ont noté une nette augmentation des cas dans les régions viticoles françaises.

Les vignobles seraient les plus concernés

« La corrélation la plus forte est en effet celle liée à la présence la plus élevée de vignobles », indiquent les auteurs de cette étude dans un communiqué. « Elle augmentait l’incidence locale d’environ 10 %. Cette association est retrouvée dans différentes régions viticoles. Les données vont dans le même sens lorsque les agriculteurs et les travailleurs agricoles sont exclus de l’analyse », notent encore les chercheurs.

Ces derniers ont également analysé l’âge des personnes les plus touchées par cette maladie, qui affecte 1,5 % de la population française, dans les régions concernées. Il semblerait que c’est à partir de 75 ans qu’une augmentation sensible du nombre de cas, par rapport à d’autres régions françaises, soit observable. Selon les auteurs, ce constat pourrait être lié à la plus longue exposition aux pesticides de ces derniers. Ils mettent notamment en avant l’impact de substances, aujourd’hui interdites, comme les organochlorés. Mais pour confirmer ces informations, d’autres études devront être entamées, et les chercheurs de l’Inserm s’attèlent notamment à une observation plus individuelle de ces cas, et non plus seulement par canton. 

Sybille Latour

À lire aussi : La maladie de Parkinson trouverait son origine dans les intestins

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Des chercheurs parviennent à guérir le diabète de type 2

Des chercheurs parviennent à guérir le diabète de type 2

Le 23 mars 2017.

Soigner le diabète de type 2 en quelques semaines et durablement ? Des chercheurs canadiens semblent affirmer que cette rémission est possible, et dans une récente étude, ils montrent les premiers résultats, très encourageants, de leur technique.

Un traitement intensif pour guérir le diabète de type 2

Le diabète est l’une des maladies chroniques les plus fréquentes en France. Selon les chiffres de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), environ 4,6 % des Français en souffriraient et parmi eux, pas moins de 90 % seraient atteints d’un diabète dit de type 2.

La plupart du temps, cette maladie se diagnostique après 40 ans. Les patients sont majoritairement des hommes (20 % contre 14 % de femmes), et pour traiter leurs symptômes, ces derniers doivent s’astreindre à un régime alimentaire strict ainsi qu’à la prise d’insuline et d’antidiabétiques. Un traitement contraignant auquel des chercheurs de l’Institut de recherches cliniques de Montréal pourraient avoir trouvé une alternative efficace et durable.

40 % de rémission totale à l’issue d’un traitement intensif contre le diabète

Dans leur étude, publiée dans le Journal of Clinical Endocrinology and Metabolism, ces derniers affirment avoir réussi à « guérir » des patients atteints de diabète de type 2, en les soumettant à un traitement très intensif composé d’insuline et d’antidiabétiques, associé à une cure d’amaigrissement. 83 patients se sont prêtés à cette expérience et au terme de cette étude qui a duré 16 semaines, 33 d’entre eux, soit 40 %, se sont totalement remis de leur maladie.

Cette découverte représente un véritable espoir pour de nombreux patients. Elle a cependant ses limites et les auteurs de cette étude affirment que cette technique ne fonctionne que sur les patients dont le diabète a été diagnostiqué dans les cinq années écoulées. Et si ce traitement permet à tous les diabétiques en rémission de se passer de traitement classique, il exige cependant une discipline de fer et des règles de vie très strictes, car à la moindre prise de poids un peu trop élevée, la maladie peut revenir.

Sybille Latour

Pour en savoir plus : Les symptômes du diabète de type 2

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Virus Zika : des chercheurs parviennent à créer deux vaccins

Virus Zika : des chercheurs parviennent à créer deux vaccins

Le 17 mars 2017.

Deux équipes de chercheurs américains ont annoncé être en bonne voie pour créer un vaccin contre le virus Zika. Si leurs études préliminaires sont concluantes, des tests sur l’homme pourraient être réalisés d’ici deux ans.

Deux équipes de chercheurs suscitent l’espoir dans la lutte contre le virus Zika

Un vaccin prometteur contre le virus Zika vient d’être mis au point par deux équipes de chercheurs américains qui ont travaillé indépendamment. Pour parvenir à leur résultat, ces scientifiques ont utilisé une partie du patrimoine génétique du virus. En d’autres termes, ils se sont servis de l’ARN messager (ARNm), une copie d’une portion de l’ADN, qui correspond à plusieurs gènes.

Dans la première des deux études, menée par des chercheurs de l’université de Pennsylvanie, et dont les conclusions ont été publiées dans la revue Nature, l’injection de cet ARNm chez des souris a permis de les protéger contre le virus Zika pendant environ 5 mois. Cette même injection, chez des singes, les a immunisés pendant 5 semaines. La deuxième équipe de chercheurs, de l’École de médecine de l’université Georges Washington à Saint Louis, s’est concentrée sur des souris, et est parvenue aux mêmes résultats. Leurs conclusions ont été publiées dans la revue Cell.

Zika : un virus particulièrement dangereux pour la femme enceinte

Les études préliminaires de ces deux équipes de recherches doivent désormais se poursuivre mais semblent concluantes dans la mesure où aucun effet secondaire n’a été remarqué chez les cobayes. D’éventuels essais cliniques sont alors d’ores et déjà imaginés sur l’homme, ils pourraient commencer en 2019.

Le virus Zika se transmet par les moustiques mais est ensuite transmissible par voie sexuelle. Il peut provoquer des troubles neurologiques chez l’adulte qu’il atteint et est particulièrement dangereux pour la femme enceinte. Le virus Zika a en effet été rendu responsable de nombreux cas de microcéphalies et autres complications neurologiques dans les zones où l’épidémie a été virulente.

Sybille Latour

À lire aussi : Questions/réponses autour du virus Zika

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Bientôt un vaccin contre les cancers, estiment des chercheurs

D’ici 10 ans, un vaccin universel pourrait nous immuniser contre la plupart des cancers, estime le Dr Claude Perreault de l’Université de Montréal, rapporte un communiqué de l’université. « On ne pourra pas traiter tous les cancers, mais certainement une grande majorité de ceux-ci. »

Les résultats obtenus dans une étude réalisée par une étudiante de troisième cycle en biologie moléculaire, Céline Laumont, pourraient permettre d’augmenter l’activité antitumorale des lymphocytes T, est-il notamment rapporté.

L’étude, publiée dans la revue Nature Communications, représente une avancée significative dans le domaine de la cancérologie, estime le chercheur.

Les lymphocytes T, qui sont des cellules immunitaires, « constituent une arme redoutable contre les cancers, puisqu’elles gardent en mémoire toutes les cellules anormales rencontrées et qu’elles peuvent vivre éternellement en se transformant en cellules souches », explique le chercheur. « D’où l’idée d’accroître leur activité antitumorale grâce aux peptides qui stimulent leur production. »

« Mais voilà, plusieurs chercheurs dans le monde essaient de mettre au jour ces peptides, les antigènes spécifiques des cellules cancéreuses. C’est que ceux-ci possèdent des propriétés qui permettent de les associer précisément à certaines tumeurs. Il serait donc possible d’améliorer les traitements d’immunothérapie en ciblant les cellules tumorales qui produisent ces peptides afin de les éliminer, sans nuire aux cellules saines. En vain. »

Céline Laumont a décidé « de regarder ailleurs, là où personne ne cherchait… Dans les séquences de notre ADN qu’on croyait non codantes (c’est-à-dire que leur fonction biologique n’est pas remplie par une protéine) ». « Étonnamment, les protéines immunogènes proviennent de séquences de l’ADN dont le rôle biologique était inconnu jusqu’à maintenant », affirme Claude Perreault.

« À ce jour, on pensait que tous les peptides présentés au système immunitaire étaient codés par moins de 2 % de nos gènes, ajoute-t-il. Le reste des séquences de notre ADN, soit 98 %, était considéré comme non codant. L’étude montre que la totalité de notre ADN peut produire des peptides immunogènes, qui sont reconnaissables par notre système immunitaire. »

« C’est une découverte majeure, car toutes les cellules cancéreuses ont un ADN anormal. La reconnaissance du soi est donc capitale pour détecter les cellules infectées et les supprimer tout en épargnant celles qui sont saines », explique le Dr Perreault. « Cette détection est possible grâce au système immunitaire, plus particulièrement aux lymphocytes T (pour “thymus”) ».

Une étude antérieure menée dans son laboratoire avec des souris a montré l’importance des lymphocytes T dans les traitements. « On s’est aperçu que ce qui permettait de guérir, c’était les lymphocytes T, mentionne-t-il. Si on les enlève, il n’y a pas de guérison. Leur absence décuple le taux de cancers spontanés. »

Chez l’humain, c’est la même chose. « Lorsqu’on regarde des biopsies de tumeurs cancéreuses, quel que soit le type de cancer, on constate qu’il y a une grande présence de lymphocytes T », souligne Claude Perreault.

Il y a 20 ans, personne ou presque ne l’aurait cru possible. Mais on peut désormais prédire la survie du patient en fonction de sa réponse immunitaire contre le cancer. « On fait une biopsie et l’on compte le nombre de lymphocytes T. Plus leur nombre est élevé et plus la réponse immunitaire est grande », dit le Dr Perreault. Le taux de survie 15 ans plus tard s’élève à 90 % chez ceux qui ont une forte réponse immunitaire, alors qu’il se situe à moins de 20 % pour les autres.

Des études exploratoires ont montré que la simple injection d’un stimulant au système immunitaire donne un meilleur taux de survie que la chimiothérapie. « Ce stimulant est analogue à ce qu’on appelle un “adjuvant” dans un vaccin, précise Claude Perreault. Si le simple fait d’injecter l’équivalent d’un adjuvant a un effet positif sur la maladie, imaginez ce qu’on pourrait faire si l’on avait le deuxième composant, soit l’antigène, pour mettre au point un vaccin. On devrait pouvoir guérir pratiquement tous les cancers ! »

Le professeur Perreault présentera le 3 février (pavillon Marcelle-Coutu, de 7 h à 8 h 30), à l’occasion de la Journée mondiale contre le cancer, une conférence « sur l’extraordinaire capacité des lymphocytes T à stimuler notre système immunitaire ».

Animation interactive sur le site de l’Université de Montréal : Comment la vaccination pourrait protéger du cancer.

Pour plus d’informations sur l’immunothérapie pour le traitement du cancer, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : Université de Montréal.
Tous droits réservés.

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Exploit historique : le vieillissement peut être réversible, montrent des chercheurs

Chez des souris porteuses d’une mutation génétique causant un vieillissement prématuré, la reprogrammation de « marques épigénétiques » dans le génome a réduit de nombreux signes de vieillissement et prolongé leur durée de vie en moyenne de 18 à 24 semaines, rapportent des chercheurs dans la revue Cell.

L’étude suggère que les changements épigénétiques sont à l’origine du vieillissement et qu’ils peuvent être malléables, explique Juan Carlos Izpisua Belmonte du Salk Institute (Californie), l’auteur principal.

Ces travaux, rapporte le New York Times, s’appuient sur ceux du biologiste japonais Shinya Yamanaka, prix Nobel 2012, qui a identifié quatre gènes permettant de reprogrammer le génome des cellules du corps telles que les cellules de la peau en cellules à l’état embryonnaire. Cette méthode est maintenant couramment utilisée pour changer les cellules de tissu adulte en cellules très semblables aux cellules souches embryonnaires produites dans les premières divisions d’un œuf fécondé (cellules souches pluripotentes induites, dites « iPS »).

Les efforts précédents pour produire un rajeunissement chez un animal en induisant l’expression des facteurs de Yamanaka dans toutes les cellules de l’organisme entraînaient la mort presque immédiate ou le développement de tumeurs.

Les chercheurs du Salk Institute ont utilisé une approche différente de reprogrammation partielle. La reprogrammation consiste à induire l’expression des quatre facteurs Yamanaka dans les cellules. Les facteurs doivent être exprimés pendant 2 à 3 semaines pour que les cellules atteignent la pluripotence.

La reprogrammation partielle consistait à induire l’expression des facteurs de Yamanaka pendant 2 à 4 jours seulement. Les cellules n’atteignent pas la pluripotence. Au contraire, une cellule qui commence comme une cellule de la peau reste une cellule de la peau. Mais les signes de dysfonctionnement associés à l’âge dans la cellule diminuent.

Les changements entraînés par cette reprogrammation sont le résultat d’un « remodelage épigénétique dans la cellule », explique Izpisua Belmonte. Les marques épigénétiques régulent et protègent le génome. Chaque cellule contient le génome entier et les marques épigénétiques activent les gènes pertinents pour chaque type de cellules (cellules cutanées, nerveuses, immunitaires…).

Une telle méthode ne peut être appliquée à l’humain mais il pourrait être possible, explique Juan Carlos Izpisua Belmonte, de développer de nouvelles stratégies de rajeunissement pour des tissus ou des organes spécifiques, comme la peau, les muscles ou le système cardio-vasculaire. Il imagine des crèmes ou des injections qui pourraient faire l’objet d’essais cliniques « d’ici une dizaine d’années ».

Le Français Jean-Marc Lemaître (Inserm) salue ces résultats « particulièrement intéressants », rapporte Le Monde. « En 2011, son équipe avait montré que les cellules de centenaires humains conservaient la capacité d’inverser les processus de sénescence, grâce à six facteurs, et non quatre comme chez Yamanaka. Mais là, “il y a un plus : on devient capable d’identifier les mécanismes mis en route » », lesquels pourraient « faire émerger “des cibles dans les cellules, qui pourraient être activées ou réprimées par de petites molécules”. »

Illustration: Courtesy of Juan Carlos Izpisua Belmonte Lab /Salk Institute.

Psychomédia avec sources : Cell Press, Le Monde, New York Times.
Tous droits réservés

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Des chercheurs font naître des souris sans partir d’un ovule

Le 14 septembre 2016.

À partir de cellules qui n’étaient pas des ovules, des chercheurs sont parvenus à créer la vie. Des souris viennent de naître de la rencontre entre des spermatozoïdes et des parthénotes, ouvrant ainsi de nouvelles voies à la science.

Parthénotes et spermatozoïdes peuvent créer la vie

Des chercheurs britanniques et allemands sont parvenus à créer des êtres vivants à partir de cellules qui n’étaient pas des ovules. La naissance de ces souris est une première mondiale dont les détails de l’histoire ont été publiés dans la revue Nature.

Pour parvenir à la naissance de ces mammifères, les chercheurs ont, dans un premier temps, utilisé des ovules dont ils ont forcé la division cellulaires, qui ne se produit normalement que lorsqu’ils sont fécondés par des spermatozoïdes. Les cellules créées ont ainsi été prélevées et baptisées « parthénotes ». Les chercheurs y ont ensuite introduits des spermatozoïdes afin d’observer le résultat.

D’autres études sont envisagées pour consolider ces résultats

Dans 24 % des cas, affirment les scientifiques dans leur article, ces cellules ont été fécondées et ont permis la naissance d’une souris dont l’ADN, la fertilité et l’espérance de vie sont normaux. Pour les chercheurs, la réussite de ce projet n’est qu’une première étape du processus et s’il est possible de féconder le parthénote d’un ovocyte, la fécondation du parthénote d’une cellule dermatologique peut être envisagée.

À terme, les chercheurs espèrent mieux comprendre les mécanismes de la reproduction des mammifères. Ils estiment toutefois que davantage d’études doivent être menées pour parvenir à des résultats plus solides, d’autant que, selon Simon Fishel, directeur général de la clinique privée britannique Care Fertility, « il faudra de nombreuses années pour comprendre les risques pour l’ADN et la santé des humains ».

À lire aussi : Pour qui et pourquoi avoir recours à la fécondation in vitro (FIV) ?

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Paludisme : des chercheurs inventent un piège à moustiques révolutionnaire

Le 12 août 2016.

Des pièges à moustiques pour lutter contre la transmission du paludisme, c’est l’idée qu’ont eue des chercheurs kényans et néerlandais. Ces appâts ont été installés sur une île africaine et ont considérablement réduit le nombre de nouveaux cas déclarés.

30 % de nouveaux cas de paludisme en moins

Des chercheurs kényans et néerlandais viennent de mettre en pratique un système révolutionnaire pour lutter contre la transmission du paludisme en Afrique. L’idée est simple, il s’agit d’un piège permettant d’attirer les moustiques en diffusant une odeur semblable à celle des humains. Les résultats de ces appâts sont très prometteurs et les premiers bilans viennent d’être publiés dans la revue britannique The Lancet.

Pendant trois ans, ces pièges ont été installés dans des foyers de l’île kenyane de Rusinga, sur le lac Victoria, au Kenya. En plus d’être écologiques, puisqu’ils fonctionnent grâce à l’énergie solaire, ils auraient permis de capturer 70 % de la population locale de moustiques. Un chiffre qui se traduit également par une nette baisse du nombre de cas déclarés de paludisme sur l’île. Les chercheurs estiment qu’au terme de trois ans d’étude, on compte 30 % de nouveaux malades en moins.

Un piège pour lutter contre la dengue et le virus Zika

Outre la lutte contre le paludisme, qui est aujourd’hui la maladie la plus mortelle au monde, ces pièges pourraient également être utilisés dans des régions contaminées par la dengue ou le virus Zika, eux-aussi transmis par les moustiques. Ces appâts permettent également d’offrir une véritable alternative aux pesticides auxquels les moustiques résistent de mieux ne mieux.

« Lutter contre la malaria sans insecticides est mon rêve suprême ! » a ainsi déclaré Willem Takken, chercheur à l’université de Wageningen et co-auteur de cette étude. Le paludisme est aujourd’hui responsable de la mort d’un enfant toutes les minutes. Ces derniers sont les principales victimes de cette maladie qui a fait, en 2015, 438 000 morts. L’objectif de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) est de parvenir à réduire ce chiffre de 90 % d’ici 2030.

À lire aussi : Bientôt un vaccin contre le paludisme ?

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