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Les sodas light pour éviter diabète et prise de poids ? Des experts influencés par Coca-Cola

Les sodas light (« diète ») aident-ils à éviter le diabète et la prise de poids ou au contraire, comme certaines études l’ont suggéré, augmentent-ils le risque de diabète et de prise de poids ? Il est très difficile de le savoir, car Coca-Cola finance plusieurs études et experts qui se prononcent sur le sujet.

L’ONG allemande Foodwatch a obtenu une liste des projets et organismes subventionnés en France par Coca-Cola qui, estime-t-elle, « illustre comment les près de 7 millions d’euros injectés par le géant du soda sont savamment employés à brouiller le débat sur l’obésité et le diabète ».

« Chercheurs, médecins, nutritionnistes, diététiciens ont empoché des sommes rondelettes et prétendu que les boissons light seraient finalement plutôt bénéfiques pour la santé. »

En 2015, rapporte Foodwatch, malgré les fortes pressions des lobbies, l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Anses) a publié un rapport qui concluait que les édulcorants intenses n’ont pas d’effet bénéfique sur le contrôle glycémique des personnes diabétiques.

En 2013, une étude de l’Inserm, menée avec plus de 66 000 femmes, montrait que, contrairement aux idées reçues, le risque de diabète de type 2 est plus élevé lorsqu’on consomme des boissons light plutôt que des boissons sucrées « normales ».

« Qu’à cela ne tienne », écrit Foodwatch, « Coca-Cola a mis les moyens pour faire croire aux consommateurs que ses produits à base de “faux sucres” – light, zéro, life (stévia) – font partie de la solution. Pour le géant des sodas, des scientifiques français ont ainsi sillonné congrès et conférences et multiplié les publications en chantant les louanges des édulcorants. »

La liste des organismes français financés par Cocal-Cola est la suivante :

  • Fédération française des diabétiques : 268 552 € au moins ;
  • Institut Européen d’Expertise en Physiologie (IEEP) : 719 200 € ;
  • Centre National pour le Développement du Sport (CNDS) : 1 118 926 € ;
  • Association française des diététiciens nutritionnistes : 117 764 € ;
  • Dietecom, 1er salon de la nutrition destiné aux professionnels de la santé : 124 450 € ;
  • CreaBio : 653 798 € ;
  • Université de Poitiers : 228 104 € ;
  • Institut Pasteur de Lille : 22 500 € au moins ;
  • Centre de recherche pour l’Etude et l’Observation des Conditions de vie (CREDOC) : 85 000 € ;
  • International Prevention Research Institute, IPRI : €690,000.

Pour plus de détails sur les messages livrés au public par ces organisations, voyez le site de Foodwatch.

En août 2015, le New York Times, révélait une stratégie similaire aux États-Unis visant notamment à brouiller la compréhension des rôles respectifs de l’alimentation et de l’exercice dans l’obésité.

Les édulcorants, du moins certains d’entre eux, déclencheraient notamment une réponse de l’insuline, estiment des experts. C’est ainsi qu’ils contribueraient au développement du diabète et à l’obésité (l’insuline ayant pour fonction de favoriser l’utilisation du glucose par les cellules pour produire de l’énergie ou son stockage).

Un article de février 2016 du New York Times citait la professeure Yanina Pepino, de la Washington University School of Medicine’s Center for Human Nutrition, dont une étude, publiée en 2013, montrait une réponse de l’insuline au sucralose (Splenda) : « Jusqu’à ce que nous en sachions plus, nous devrions utiliser des édulcorants non nutritifs (zéro calories) avec modération. Un soda light devrait être une gâterie occasionnelle et non pas quelque chose que vous buvez toute la journée. »

Psychomédia avec sources : Washington University, Foodwatch.
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Coca-Cola finance des scientifiques pour semer le doute sur les méfaits du sucre

Coca-Cola finance, à coup de millions de dollars, des scientifiques qui diffusent le message que l’obésité est plus due au manque d’exercice physique qu’au régime alimentaire et à la consommation de sucre, rapporte le New York Times.

La stratégie survient alors que les ventes de boissons gazeuses ne cessent de baisser et que plusieurs autorités de santé ont entrepris de mieux sensibiliser la population aux méfaits du sucre.

Coca-Cola a notamment financé le Global Energy Balance Network, un organisme sans but lucratif qui fait la promotion de l’idée que les gens soucieux de leur poids sont trop obsédés par leur alimentation et n’accordent pas assez d’importance à l’exercice.

Et ce, alors que les experts s’entendent de plus en plus pour dire que l’alimentation a un impact beaucoup plus important que l’exercice sur le poids.

Par exemple, rappelle Barry M. Popkin, professeur de nutrition à l’Université de Caroline du Nord, une canette de 12 onces (355 ml) de Coca-Cola contient 140 calories et environ 10 cuillères à thé de sucre. Il faut marcher près de 5 Km pour brûler ces calories.

Les niveaux d’activité physique dans les pays occidentaux sont restés stables au cours des trois dernières décennies, alors que les taux d’obésité ont explosé, soutenaient par exemple Aseem Malhotra directeur scientifique de l’organisme Action on Sugar et ses collègues dans le British Journal of Sports Medicine en avril dernier.

Une récente analyse des études portant sur les boissons, publiée dans la revue Plos One et citée par l’article du New York Times, montre que celles qui sont financées par Coca-Cola, PepsiCo, l’American Beverage Association et l’industrie du sucre sont 5 fois plus susceptibles de ne pas trouver de lien entre les boissons sucrées et la prise de poids que celles dont les auteurs ne rapportent pas de conflits d’intérêts.

Le financement offert par Coca-Cola à d’éminents chercheurs rappelle les tactiques utilisées par l’industrie du tabac qui enrôlait des experts pour devenir des « marchands de doute » sur les dangers du tabagisme pour la santé, note Barry Popkin.

Mentionnons que les mêmes stratégies de création d’apparences de doute scientifique sont également utilisées en ce qui concerne le climat.

Psychomédia avec sources : New York Times, British Journal of Sports Medicine.
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