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Six niveaux d’expression de biais envers des groupes

Il existe de multiples voies menant à un comportement biaisé envers des groupes ou des personnes.

Dans un article publié en mai 2022 dans la revue Perspectives on Psychological Science, des chercheurs du Département de psychologie de l’Université de Colombie-Britannique (Canada) présentent une « typologie visuelle » des préjugés qui résume le processus par lequel les croyances et les attitudes biaisées sont exprimées sous forme de comportements préjudiciables.

La figure suivante peut être lue de haut en bas comme un arbre de décision selon la présence ou l’absence de biais, de la motivation à être égalitaire, de la conscience des biais et des efforts de régulation de l’expression des biais.La présence ou l’absence de ces facteurs détermine six niveaux d’expression de biais :

  • authentiquement non biaisé ;
  • non biaisé par régulation ;
  • biais non intentionnel ;
  • biais non conscient ;
  • biais par apathie ;
  • biais hostile.

Pour être modifiés, les différents types de comportements biaisés nécessitent différents types d’interventions, soulignent les auteurs.

Exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens et troubles du comportement des enfants

© Fotolia/inserm

Une étude épidémiologique menée par l’Inserm[1] sur les familles de la cohorte EDEN (500 garçons nés entre 2003 et 2006 et leurs mères) montre que l’exposition pendant la grossesse à certains phénols et phtalates est associée à des troubles du comportement des garçons entre 3 et 5 ans. Les composés les plus préoccupants à cet égard sont le bisphénol A, le triclosan et le di-n-butyl phtalate, ou DBP. Les résultats viennent d’être publiés dans la revue Environmental Health Perspectives.

Le bisphénol A a été interdit de tous les contenants alimentaires en France en janvier 2015, une date ultérieure à la réalisation de cette étude. Le triclosan est un agent antibactérien retrouvé dans certains dentifrices et savons ; le DBP est utilisé comme plastifiant dans les plastiques de type PVC, certaines colles, vernis à ongles et laques pour les cheveux. Triclosan et DBP sont réglementés selon la logique d’une valeur limite dans certaines familles de produits, tout en étant interdits dans d’autres (le DBP est par exemple interdit d’usage dans les cosmétiques et le triclosan dans les habits dans l’UE). Des études toxicologiques in vitro et chez l’animal ont mis en évidence que ces composés étaient des perturbateurs endocriniens et pouvaient interagir avec des systèmes hormonaux impliqués dans le développement normal du système nerveux central. Les mécanismes précis qui pourraient expliquer un effet des perturbateurs endocriniens sur le neurodéveloppement et le comportement pourraient passer par une altération du fonctionnement des hormones thyroïdiennes, des hormones stéroïdiennes, comme l’œstrogène, ou d’autres hormones, comme l’ocytocine ou la vasopressine, des hormones sécrétées par l’hypothalamus.

Face à ces premières conclusions chez l’animal, les chercheurs ont souhaité étudier l’association entre les expositions aux perturbateurs endocriniens pendant la grossesse et le comportement ultérieur des enfants.

Exposition prénatale aux perturbateurs endocriniens : infos sur l’étude menée

L’étude a porté sur 529 petits garçons de la cohorte mère-enfant EDEN, mise en place par l’Inserm. Les femmes enceintes participant à cette cohorte ont été recrutées entre 2003 et 2006 dans les CHU de Nancy et Poitiers. Aux troisième et cinquième anniversaires de l’enfant, ces mamans ont rempli un questionnaire standardisé évaluant certains aspects du comportement de leur enfant tel que l’hyperactivité, les troubles émotionnels et les troubles relationnels. Ce questionnaire standardisé, utilisé depuis une vingtaine d’années, intitulé « Questionnaire des forces et difficultés » de l’enfant, permet d’établir un score dans différentes dimensions du comportement tels que les symptômes émotionnels, les problèmes de relation avec les pairs, les problèmes de conduite, d’hyperactivité et d’inattention. Un échantillon d’urine prélevé durant la grossesse a permis le dosage de biomarqueurs caractéristique de l’exposition aux phénols et aux phtalates dans le Laboratoire de Santé Environnementale des CDC d’Atlanta, qui est en charge des campagnes de biosurveillance américaines.

De 70 à 100% des femmes de la cohorte Eden, recrutées durant leur grossesse entre 2003 et 2006, étaient alors exposées à des niveaux détectables de différentes substances. Les niveaux urinaires étaient de l’ordre de 1 à 3 µg par litre pour le bisphénol A, de 10 à 100 µg par litre pour le triclosan, et de 50 à 200 pour le méthylparabène. Les résultats suggèrent que l’exposition maternelle à certains phénols et phtalates est associée à des troubles du comportement des petits garçons.

L’exposition au bisphénol A était associé à une augmentation des troubles relationnels à 3 ans et des comportements de type hyperactif à 5 ans. Les chercheurs notent que ce travail confirme ainsi que les effets du bisphénol A sur le comportement observés chez l’animal de laboratoire se retrouvent chez l’humain à des expositions faibles, probablement inférieures à celles préconisées par l’autorité européenne de sécurité alimentaire, l’EFSA.

Le métabolite du DBP était lui associé à davantage de troubles émotionnels et relationnels, incluant les comportements de repli, à 3 ans, mais pas à 5 pour les troubles émotionnels. Des associations entre ces composés et le comportement avaient déjà été mis en évidence dans des études précédentes chez de jeunes garçons et chez l’animal. Ainsi, dans une étude réalisée à partir de femmes et d’enfants new-yorkais, une augmentation des comportements de repli chez les enfants de 3 ans avec des niveaux croissants du métabolite du DBP avaient été rapportés en 2012.

Les résultats de cette étude ont aussi montré une association entre le triclosan et une augmentation des troubles émotionnels à 3 et 5 ans. Il s’agit de la première étude évaluant les effets de ce composé sur le comportement, pour lequel l’équipe d’épidémiologie environnementale de Grenoble avait déjà mis en évidence une diminution du périmètre crânien à la naissance, dans cette même population. Au niveau moléculaire, le triclosan est capable d’interagir avec l’axe thyroïdien qui, pendant la grossesse, est impliqué dans le développement du cerveau du fœtus.

L’effectif de l’étude, qui est une des plus vaste sur la question, ne permettait pas d’étudier directement la survenue de pathologies du comportement comme les troubles du spectre autistique, ce qui impliquerait de suivre des dizaines de milliers d’enfants.

Les équipes de recherche vont désormais s’attacher à répliquer ces résultats au sein de la cohorte mère-enfant SEPAGES en cours dans la région Grenobloise, coordonnée par l’Inserm et soutenue par l’European Research Council. Dans cette dernière, de nombreux échantillons d’urine par participant sont recueillis durant la grossesse et les premières années de vie de l’enfant. Cette approche permettra de limiter les erreurs de mesure de l’exposition et d’identifier de potentielles périodes de sensibilité aux phénols et phtalates sur différents événements de santé tels que la croissance, le comportement ou la santé respiratoire. Cela permettra aussi d’étudier l’effet éventuel de ces substances chez les petites filles, qui n’avaient pu être considérées ici. Il est possible que leur sensibilité aux perturbateurs endocriniens diffère de celle des garçons.

[1] Un consortium de recherche associant des équipes de recherche Inserm, les CHU de Nancy et Poitiers, le Center for Disease Controls and Prevention (CDC, Atlanta, USA), et coordonné par l’équipe d’épidémiologie environnementale de l’Institut pour l’Avancée des Biosciences (Inserm/CNRS/Université Grenoble Alpes).
Crédits/source :Presse Inserm

News Santé

La toxoplasmose entraînent-elle des troubles du comportement ?

Le 2 décembre 2016.

La toxoplasmose est une maladie infectieuse due à un parasite. Un parasite souvent transmis par les chats et qui agirait de façon assez curieuse sur notre métabolisme.

Une maladie qui n’est pas anodine

En France, près de 45 % des adultes ont déjà été contaminés durant l’enfance ou l’adolescence par le toxoplasme, un parasite qui provoque la toxoplasmose. Chaque année, on diagnostique 200 000 à 300 000 nouveaux cas. Ces patients atteints ne ressentent aucun symptôme et, une fois contaminés, ils le restent toute leur vie. En revanche, chez les personnes immunodéprimées, cette maladie peut entraîner des troubles importants.

Selon Chris Tonkin, chercheur à l’Institut de recherche médicale Walter et Eliza Hall, en Australie, « il existe une association fascinante entre l’infection Toxoplasma et les maladies psychiatriques, y compris la schizophrénie et le trouble bipolaire ». Si ce lien n’est pas encore totalement établi, les autorités sanitaires avertissent des risques de cette maladie : crises d’épilepsie et difficultés à réaliser certains gestes, voire paralysie de certaines parties du corps.

Un parasite manipulateur

Certains chercheurs avancent même l’idée selon laquelle la toxoplasmose aurait une capacité à manipuler notre réponse immunitaire. « Le parasite redéfinit la réponse inflammatoire de l’hôte », explique Matthew Bowler, chercheur à l’European Molecular Biology Laboratory. « Il subvertit complètement la réaction en chaîne qui normalement déclencherait les défenses de notre corps. »

Lorsque les cellules détectent le toxoplasme, le parasite active la réaction inflammatoire de notre métabolisme et ne peut la désactiver, c’est pourquoi la maladie peut être si dangereuse chez les personnes qui ont des défenses immunitaires diminuées. L’ensemble de ces travaux sont à retrouver sur le site sciencealert.com.

À lire aussi : Grossesse – Que manger ou ne pas manger

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Le paracétamol (Tylénol) pendant la grossesse lié à des troubles du comportement

Le paracétamol ou acétaminophène, l’ingrédient actif des Doliprane, Efferalgan, Actifed, Tylenol…, pendant la grossesse est lié à un risque accru de « multiples problèmes de comportement chez les enfants », selon une étude publiée dans le Journal of the American Medical Association (JAMA) Pediatrics.

L’acétaminophène est généralement considéré comme sûr pendant la grossesse et est utilisé par un grand nombre de femmes enceintes pour la douleur et la fièvre, souligne le communiqué du JAMA Network.

Evie Stergiakouli de l’Université de Bristol (Royaume-Uni) et ses collègues ont analysé des données concernant 7 796 mères.

L’utilisation d’acétaminophène a été évaluée à 18 et 32 semaines de grossesse et lorsque les enfants avaient 5 ans. Les problèmes de comportement rapportés par les mères ont été évalués lorsque les enfants étaient âgés de 7 ans.

À 18 semaines de grossesse, 4 415 mères (53 %) ont déclaré utiliser l’acétaminophène et à 32 semaines, 3 381 (42 %). Quand les enfants avaient 5 ans, 6 916 mères (89 %) et 3 454 partenaires (84 %) utilisaient le médicament. À 7 ans, 5 % des enfants avaient des problèmes de comportement.

La consommation prénatale d’acétaminophène à 18 et à 32 semaines de grossesse était associée à un risque accru de 40 % en moyenne de problèmes de comportement et de symptômes d’hyperactivité chez les enfants, et à 32 semaines, elle était aussi associée à un risque accru de 30 % de symptômes émotionnels et à un risque accru de 46 % que les difficultés dans l’ensemble soient plus importantes.

L’utilisation d’acétaminophène par la mère quand l’enfant avait 5 ans et celle des partenaires n’étaient pas associées à des problèmes de comportement. Parce que des associations n’étaient pas observées dans ces cas, les auteurs suggèrent que cela peut indiquer que les troubles du comportement ne seraient pas expliqués par des facteurs non mesurés liés à l’utilisation de l’acétaminophène.

« Nos résultats suggèrent que l’association entre l’utilisation d’acétaminophène pendant la grossesse et les problèmes de comportement dans l’enfance peut être due à un mécanisme intra-utérin », écrivent-ils.

Mais ils mettent également en garde : « Cependant, le risque de ne pas traiter la fièvre ou la douleur pendant la grossesse doit être soigneusement pesé contre tout préjudice potentiel de l’acétaminophène pour l’enfant. »

Psychomédia avec sources : JAMA Network, JAMA Pediatrics.
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Les complémentaires santé au comportement : comment ça marche ?

Faire du sport pour obtenir des cadeaux et une meilleure santé ?

Dès 2017, les assureurs et groupes mutualistes proposeront des assurances « au comportement ». Un peu comme en auto, avec le « pay how you drive », en santé, les assureurs moduleront les tarifs en fonction de l’hygiène de vie de leurs clients.

L’assurance au comportement : ça débarque bientôt en France

Alors que les États-Unis expérimentent d’ores et déjà le phénomène avec le bracelet FitBit, que Generali en Allemagne, au Royaume-Uni, en Australie et en Afrique du Sud propose le programme d’assurance santé Vitality, le phénomène assurance au comportement débarquera en France d’ici 2017 pour la santé.

Le principe consiste pour les assurés à suivre un programme de remise en forme ou tout simplement à prendre soin de lui (hygiène alimentaire, sport, etc.) en contrepartie de réductions tarifaires ou de bons de réduction auprès de partenaires. Un développement du secteur de l’assurance santé grâce à l’émergence des objets connectés.

Quelle offre en France à partir de janvier 2017 ?

Generali souhaite lancer le programme Vitality, uniquement via les mutuelles d’entreprises. Les sociétés ne seront pas contraintes de proposer ce programme à leurs salariés.

Les salariés qui le souhaiteront pourront activer l’option dans un objectif de prévention et de bien-être. En fonction des individus, des objectifs individuels sont mis en place contre la remise de bons points. En fonction du niveau de points, l’assuré recevra des bons de réductions valables auprès de partenaires, mais pas d’incidence tarifaire, précise l’assureur. Ce dernier se justifie par le fait que les salariés doivent tous bénéficier du même tarif de mutuelle santé au sein de l’entreprise.  

Generali affirme que cette demande émane souvent des entreprises qui souhaitent améliorer le bien-être de leurs salariés.

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L’allaitement comme rempart aux troubles du comportement

Le 23 juin 2016.

Selon une étude publiée dans la revue médicale Plos One, les bébés allaités pendant les six premiers mois de leur vie auraient 56 % de risques en moins de présenter des problèmes de comportement entre 7 et 11 ans.

Un nouveau bienfait de l’allaitement

Une nouvelle étude vient démontrer les bénéfices de l’allaitement maternel pour les enfants. Cette étude menée par une équipe de chercheurs du Conseil de recherche sur les sciences humaines à Durban, en Afrique du Sud, révèle en effet que l’allaitement ne protégerait pas uniquement les bébés des maladies infectieuses, il pourrait aussi avoir un impact positif sur le comportement de l’enfant entre 7 et 11 ans.

Pour parvenir à ces conclusions, les chercheurs ont étudié le comportement de 1 500 enfants dont 900 avaient été nourris au lait maternel. Résultat : les enfants qui avaient été allaités par leur mère jusqu’à l’âge de six mois avaient 56 % de risques en moins d’avoir des troubles du comportement, par rapport à ceux qui avaient été nourris au lait maternel moins d’un mois.

Allaités pendant 6 mois et placés en crèche

« La durée d’allaitement maternel exclusif d’un nouveau-né a beaucoup plus d’importance qu’on ne le pensait pour plusieurs aspects du développement de l’enfant », a commenté le Dr Tamsen Rochat, principal auteur de l’étude. « Ainsi, des troubles de la conduite dans l’enfance peuvent conduire à des comportements agressifs et anti-sociaux. Ceux-ci affectent l’apprentissage et les relations avec les semblables, et en retour peuvent entraîner des problèmes d’estime de soi et des troubles de santé mentale. Cela peut contribuer à des échecs professionnels plus tard dans la vie », a-t-il ajouté.

Toujours selon cette étude, les enfants qui seraient confiés à une crèche pendant au moins un an auraient 74 % de chances en plus d’être mieux structurés intellectuellement. La crèche leur permet en effet d’apprendre la concentration et la mémorisation, ce qui rend la réalisation des tâches quotidienne plus facile à exécuter.

À lire aussi : Allaiter ou pas ? Comment faire son choix ?

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