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Se coucher tard augmente les risques de mortalité

Se coucher tard augmente les risques de mortalité

Le 13 avril 2018

Une étude publiée le 12 avril prouve que les couche-tard développent plus de maladies cardiovasculaires et de troubles psychologiques que les autres. Le risque de mortalité est plus élevé pour cette population. Explications.

Une étude britannique inédite sur les couchers tardifs

L’étude parue le 12 avril dans le magazine Chronobiology International est le résultat d’un travail qui a duré plus de six ans au Royaume-Uni. Les chercheurs anglais connaissaient déjà les conséquences sur la santé – comme les risques de diabète plus élevés – des couchers tardifs. Cette fois-ci, ils ont cherché à savoir si le taux de mortalité est plus élevé chez les couche-tard.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. Un demi-million de personnes âgées de 38 à 73 ans ont participé à cette étude. Résultat : le taux de mortalité est de 10 % plus élevé chez les couche-tard. On constate également plus de troubles psychologiques, de problèmes intestinaux, de maladies cardiovasculaires et donc de crises cardiaques chez ces personnes.

Peut-on changer les choses ? 

« C’est un problème de santé publique qui ne peut plus être ignoré », estime Malcolm von Schantz, professeur de chronobiologie à l’Université de Surrey. Une des solutions envisagée serait de permettre à ces noctambules de travailler plus tard le matin et le soir. Ils dormiraient plus et ne souffriraient pas d’un manque de sommeil néfaste à tout l’organisme. 

Les chercheurs avancent aussi la piste de supprimer le changement d’horaire d’été. À cette période le nombre de crises cardiaques augmente et ce, surtout chez les couche-tard. Quelques conseils aux couche-tard ? Essayez de vous coucher plus tôt de manière régulière, de voir moins de monde le soir, de baisser votre consommation de tabac, d’alcool ou de stupéfiants, et d’éteindre les écrans au moins une heure avant l’heure du coucher. 

Maylis Choné

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Les Nouvelles de PasseportSanté.net

Avant d’accoucher, vous n’êtes pas forcée d’aller vous coucher

Aux Etats-Unis, pas moins de 20% de femmes enceintes se voient prescrire un repos alité durant leur grossesse, que ce soit pour quelques jours ou plusieurs mois. Souvent, c’est parce que les docteurs s’inquiètent d’un accouchement prématuré, qui pourrait se produire de manière inattendue.

Alors, pourquoi l’alitement? Hé bien, cela semble assez logique —rester allongée et éviter les bousculades est forcément une bonne idée! Et si vous connaissez quelqu’un qui a déjà été dans cette situation et qui a sainement mené sa grossesse à terme, vous vous direz sans doute que ça marche. Beaucoup de femmes qui sont alitées accouchent au terme normal de leur grossesse.

Mais cela ne veut pas pour autant dire que ça marche. On ne peut pas savoir ce qui se serait passé si ces femmes avaient simplement vaqué à leurs occupations. En fait, il n’existe aucune preuve solide que l’alitement est efficace contre les accouchements prématurés.

Différence très faible

Ceci a été démontré de manière tout à fait convaincante par de nombreuses «études à répartition aléatoire» —la crème de la crème de la preuve scientifique— où certaines femmes sont sélectionnées pour passer leur grossesse au lit et d’autres pas. Comme la sélection est aléatoire, les différences entre les deux groupes peuvent être imputées à l’alitement.

Prenez par exemple cette étude réalisée sur 1.200 femmes enceintes. 400 d’entre elles ont été assignées au repos forcé, les 800 autres non. Au final, 7,9% des femmes alitées ont eu leur bébé prématurément, contre 8,5% des femmes non-alitées: la différence est tellement faible qu’elle est probablement due au hasard. Une autre étude du même genre sur les jumeaux et les triplés (des cas pour lesquels l’alitement est souvent prescrit) montre les mêmes résultats. Cet article de 2011 l’explique très clairement:

«Il n’existe pas de complication de grossesse pour laquelle l’alitement s’est révélé bénéfique.»

Maintenant qu’on sait tout ça, que fait-on? Tout d’abord, nous avons besoin de plus d’études à répartition aléatoire, réalisées sur des échantillons plus larges. Mais pour le moment, il n’y a tout simplement aucune preuve que la grossesse alitée a des effets positifs, alors nous devrions arrêter d’envoyer les femmes enceintes se coucher.

Difficultés financières et risques médicaux

Vous vous dites sans doute «On n’est jamais trop prudent». Mais en fait, la grossesse alitée peut avoir des conséquences plutôt négatives. L’alitement total se caractérise par une à deux heures d’activité maximum dans la journée, et le reste du temps passé au lit. Interdiction de travailler, de courir après votre rejeton, de préparer la chambre du prochain, de faire à manger, de faire du sport… Rien.

Cela entraîne de graves conséquences sur votre vie de famille et, pour celles qui travaillent, sur votre vie professionnelle. Les études montrent d’ailleurs les difficultés financières des femmes forcées au repos, même celles qui ne travaillent pas, parce qu’elles doivent embaucher quelqu’un pour les aider dans leurs tâches ménagères.

De plus, il existe des risques médicaux —perte osseuse, atrophie musculaire, perte de poids, et selon certaines études, perte de poids du nourrisson. Il est également prouvé que la grossesse alitée augmente le risque de formation de caillots dans le sang: pour éviter cela, certaines femmes enceintes portent des bas de contention.

Fausse bonne solution

Généralement, lorsqu’un traitement médical ne présente pas d’avantages évidents et qu’il comporte des risques médicaux, il vaut mieux conclure que c’est une mauvaise idée. C’est en tout cas le consensus que l’on trouve dans la littérature médicale. L’année dernière, le Congrès américain des obstétriciens et gynécologues —la source officielle en ce qui concerne les règles et les recommandations de la grossesse— a diffusé un communiqué indiquant que l’alitement n’était effectivement pas un traitement recommandé contre les risques d’accouchement prématuré.

Plus surprenant encore, beaucoup de docteurs semblent être au courant de cette fausse bonne solution. Une étude de 2009 portant sur l’activité des obstétriciens montrait que plus de la moitié d’entre eux trouvent que l’alitement n’a «aucun» ou «peu» d’effets bénéfiques. Et pourtant, 90% de ces docteurs disent avoir prescrit un repos alité!

Il semblerait donc que l’on se trouve encore dans une de ces situations où l’usage perdure, malgré les preuves que cette solution est non seulement inefficace, mais également dangereuse. Il existe peut-être des situations inhabituelles pour lesquelles l’alitement est recommandé, mais la littérature médicale n’en a pour l’instant pas trouvé.

Alors, que devez-vous faire si votre docteur vous prescrit un repos alité? Vous devez absolument l’interroger. Pense-t-il vraiment que c’est une bonne idée? S’il insiste, il vous sera peut-être difficile de résister, mais vous devriez au moins vous assurer qu’il vous conseille en toute connaissance de cause.

Emily Oster

Traduit par Anaïs Bordages

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A votre santé! – Slate.fr

Coucher son enfant à heures fixes contribue à un bon développement cérébral

Des recherches anglaises montrent que le développement cérébral des jeunes enfants peut dépendre d’un horaire de coucher régulier.

Des scientifiques de l’University College de Londres ont trouvé que le manque de rigueur sur l’heure du coucher au quotidien pouvait avoir des effets sur l’horloge biologique de l’enfant et par conséquent les aptitudes cérébrales à se souvenir et à enregistrer de nouvelles informations.

Leurs résultats ont montré que les effets étaient particulièrement frappants chez les petits de trois ans. Les enfants de cette classe d’âge avaient de moins bons résultats en math, en lecture et en repérage dans l’espace que les petits du même âge qui se couchaient tous les jours à la même heure.

« Trois ans semble être l’âge où l’on perçoit les effets les plus importants », a noté la chercheuse Amanda Sacker.

« Si un jeune enfant se couche à des horaires irréguliers, il ne synthétise pas toutes les informations autour de lui et aura plus de difficultés lorsqu’il sera plus grand », et d’ajouter, « cela lui fait prendre une direction plus compliquée ».

Amanda Sacker et son équipe ont analysé des données de 11.178 Anglais alors âgés de sept ans qui entrent désormais dans l’adolescence.

Alors que l’heure à laquelle les enfants se couchaient n’avait que très peu voire aucune conséquence sur leur performance à différents tests, le fait de ne pas avoir d’horaire de coucher fixe influait grandement sur les résultats.

Les résultats étaient plus significatifs pour les filles. En effet lors de tests passés à l’âge de trois, cinq et sept ans, les filles ayant des horaires de couchers moins fixes enregistraient de moins bons résultats que leurs camarades. Pour les garçons moins bien réglés, leurs résultats aux tests étaient moins bons dans deux catégories d’âge sur trois.

Cette étude est parue en ligne le 8 juillet dans Journal of Epidemiology and Community Health.