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Les énigmes de Beethoven dévoilées grâce à l’ADN de ses cheveux, près de 200 ans plus tard

Un sombre lundi de mars 1827, le compositeur allemand Ludwig van Beethoven s’éteignait après une maladie prolongée. Alité depuis le Noël précédent, il avait été frappé par la jaunisse, ses membres et son abdomen gonflés, chaque souffle devenant un combat.

Alors que ses proches triaient ses affaires personnelles, ils découvrirent un document que Beethoven avait rédigé un quart de siècle plus tôt – un testament enjoignant à ses frères de faire connaître les détails de sa condition au public.

Aujourd’hui, il n’est plus un secret que l’un des plus grands musiciens que le monde ait jamais connus était fonctionnellement sourd dès la mi-quarantaine. C’était une ironie tragique que Beethoven souhaitait que le monde comprenne, non seulement d’un point de vue personnel, mais aussi médical.

Le compositeur survivrait à son médecin de près de deux décennies, mais près de deux siècles après la mort de Beethoven, une équipe de chercheurs entreprit de réaliser son testament de manière qu’il n’aurait jamais imaginée possible : en analysant génétiquement l’ADN dans des échantillons authentifiés de ses cheveux.

« Notre objectif principal était d’éclairer les problèmes de santé de Beethoven, qui incluent notamment une perte auditive progressive, commençant dans la vingtaine et le conduisant à une surdité fonctionnelle d’ici 1818 », expliqua le biochimiste Johannes Krause de l’Institut Max Planck d’anthropologie évolutive en Allemagne.

La cause principale de cette perte auditive n’a jamais été déterminée, même pas par son médecin personnel, le Dr Johann Adam Schmidt. Ce qui avait commencé par des acouphènes dans sa vingtaine avait peu à peu cédé la place à une tolérance réduite aux bruits forts, entraînant finalement une perte d’audition dans les fréquences élevées, mettant ainsi fin à sa carrière d’artiste interprète.

Pour un musicien, rien ne pouvait être plus ironique. Dans une lettre adressée à ses frères, Beethoven avoua être « désespérément affligé », allant jusqu’à envisager le suicide.

Ce n’était pas seulement la perte auditive que le compositeur avait dû affronter dans sa vie adulte. Dès l’âge de 22 ans, il aurait souffert de douleurs abdominales sévères et de crises chroniques de diarrhée.

Six ans avant sa mort, les premiers signes de maladie du foie apparurent, une maladie pensée avoir été en partie responsable de son décès à l’âge relativement jeune de 56 ans.

En 2007, une enquête médico-légale sur une mèche de cheveux présumée appartenir à Beethoven suggéra que l’empoisonnement au plomb aurait pu accélérer sa mort, voire être ultimement responsable des symptômes qui l’avaient emporté.

Etant donné la culture de consommation dans des récipients de plomb et les traitements médicaux de l’époque impliquant l’utilisation de plomb, cette conclusion n’était guère surprenante.

Cependant, cette étude récente, publiée en mars de cette année, réfute cette théorie en révélant que les cheveux ne provenaient pas de Beethoven en premier lieu, mais plutôt d’une femme inconnue.

Plus important encore, plusieurs mèches de cheveux confirmées comme étant beaucoup plus susceptibles d’être celles du compositeur indiquent que sa mort était probablement due à une infection par l’hépatite B, exacerbée par sa consommation d’alcool et de nombreux facteurs de risque de maladie du foie.

Quant à ses autres affections ?

« Nous n’avons pas pu trouver de cause définitive à la surdité ou aux problèmes gastro-intestinaux de Beethoven », déclara Krause.

D’une certaine manière, nous sommes confrontés à plus de questions sur la vie et la mort du célèbre compositeur classique. Où a-t-il contracté l’hépatite ? Comment une mèche de cheveux de femme a-t-elle pu passer pour celle de Beethoven pendant des siècles ? Et qu’en était-il de ses douleurs abdominales et de sa perte d’audition ?

Étant donné que l’équipe s’était inspirée du désir de Beethoven de faire comprendre sa perte auditive au monde, c’est un résultat malheureux. Cependant, il y avait encore une surprise enfouie parmi ses gènes.

Des investigations plus poussées comparant le chromosome Y des échantillons de cheveux à ceux de parents modernes descendant de la lignée paternelle de Beethoven indiquent un désaccord. Cela suggère une activité sexuelle extramaritale dans les générations précédant la naissance du compositeur.

« Cette découverte suggère un événement de paternité extra-pair dans sa lignée paternelle entre la conception de Hendrik van Beethoven à Kampenhout, en Belgique, vers 1572, et la conception de Ludwig van Beethoven sept générations plus tard en 1770, à Bonn, en Allemagne », déclara Tristan Begg, un anthropologue biologique désormais à l’Université de Cambridge au Royaume-Uni.

Tout cela était peut-être plus que ce que le jeune Beethoven avait espéré, compte tenu de la demande fatidique qu’il avait mise par écrit. Jamais il n’aurait imaginé les secrets qui étaient préservés lorsque ses amis et ses associés coupaient les cheveux de son corps après cette sombre nuit de lundi en 1827.

Cette recherche a été publiée dans Current Biology.

La mauvaise alimentation serait responsable d’un décès sur cinq

La mauvaise alimentation serait responsable d’un décès sur cinq

Le 4 avril 2019.

Selon une récente étude menée à travers le monde, un décès sur cinq serait dû à une mauvaise alimentation, notamment en raison d’une consommation trop importante de viande, de sucre et de sel.

11 millions de morts en 2017, causées par la mauvaise alimentation

Un décès sur cinq, dans le monde, serait dû à la mauvaise alimentation. C’est la conclusion d’une grande enquête sur les effets des risques alimentaires sur la santé, menée dans 195 pays entre 1990-2017 auprès de personnes âgées de 25 ans ou plus, et publiée dans la revue The LancetLes maladies cardiovasculaires ont été la principale cause de décès liés au régime alimentaire.

Selon l’étude, en 2017, 11 millions de décès seraient attribuables à des facteurs de risques liés à l’alimentation. Pour 3 millions d’entre eux, la cause serait un apport trop élevé en sel ; pour trois autres 3 millions, l’explication serait à chercher du côté d’un trop faible apport en céréales complètes ; 2 millions de décès étant par ailleurs attribués à une trop faible consommation de fruits. 

La consommation de boissons sucrées, de sel et de sucre est trop importante

Dans le détail, il ressort de l’étude qu’en 2017, « à l’échelle mondiale, la consommation de presque tous les aliments et nutriments sains était sous-optimale ». Parallèlement, « l’apport quotidien de tous les aliments et nutriments malsains dépassait le niveau optimal au niveau mondial ». La consommation de boissons sucrées, de 49 grammes par jour en moyenne, était « bien supérieure à l’apport optimal » ; tout comme celle de viande rouge, 18% supérieure à l’apport optimal ; celle de viande transformée, 90% supérieure à la quantité optimale, et la consommation de sel, 86% supérieure à la quantité optimale.

Autre donnée intéressante de l’étude : « Contrairement à de nombreux autres facteurs de risques, les risques alimentaires ont touché les personnes quels que soient leur âge, leur sexe et le développement sociodémographique de leur lieu de résidence ». Selon les chercheurs qui reconnaissent que leur étude a toutefois des limites, il est urgent de « coordonner les efforts mondiaux visant à améliorer la qualité du régime alimentaire humain », ce qui permettrait d’éviter potentiellement un décès sur cinq dans le monde.

Aurélie Giraud

À lire aussi : Régime alimentaire pour maladies cardiovasculaires

 

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Aliments ultra-transformés : leur surconsommation augmenterait le risque de décès

Une nouvelle étude française vient de confirmer les effets néfastes sur la santé des aliments ultra-transformés, qui augmenteraient même la mortalité chez les adultes d’âge moyen en France.

Un lien entre augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés et risque de décès

Une récente étude française, publiée le 11 février dernier dans la revue américaine Jama Internal Medicine, établit un lien entre la consommation d’aliments ultra-transformés et la mortalité. Selon les chercheurs, qui préviennent qu’il ne s’agit pas d’un lien de cause a effet mais d’un lien « modeste », « une augmentation de 10% de la proportion de consommation d’aliments ultra-transformés était associée de manière significative à un risque de mortalité toutes causes confondues de 14% ».

Pour parvenir à cette conclusion, les scientifiques ont étudié les données de 44.551 Français âgés de plus de 45 ans ayant participé à une grande étude NutriNet-Santé entre 2009 et 2017. Pendant 8 ans, les participants devaient indiquer leur alimentation précise sur 24 heures tous les 6 mois, avec une part de 14,4% d’aliments ultra-transformés. Après 7 ans, 602 personnes étaient décédées, dont 219 par cancer.

Les additifs mis une nouvelle fois en cause

Quels sont ces aliments ultra-transformés pointés du doigt ? Les chercheurs précisent qu’il s’agit de produits caractérisés par des formulations prêtes à consommer ou à réchauffer, constituées principalement d’ingrédients généralement combinés avec des additifs. C’est-à-dire principalement des plats préparés, des céréales ou encore des gâteaux industriels. Ces produits contiennent plus d’additifs, de sel et de sucre ajoutés, et sont pauvres en vitamines et en fibres.

Information intéressante apportée par cette nouvelle étude : les personnes ayant des revenus ou un niveau d’éducation faible, vivant seules, pratiquant peu d’activité physique et dont l’indice de masse corporelle est plus élevé que la moyenne, sont les plus grands consommateurs des aliments ultra-transformés.

Il s’agit donc d’une avancée dans le domaine de la recherche sur les liens entre aliments ultra-transformés et la santé, mais les chercheurs précisent toutefois que « d’autres études prospectives sont nécessaires pour confirmer ces résultats ».

Décès de Naomie Musenga : la ministre de la Santé veut réformer le système des urgences téléphoniques

Décès de Naomie Musenga : la ministre de la Santé veut réformer le système des urgences téléphoniques

Le 18 janvier 2019.

Un peu plus d’un an après la mort de Naomie Musenga, non secourue par le Samu de Strasbourg, la ministre de la Santé veut mettre en place une série de réformes pour améliorer le système des urgences en France.

Naomie Musenga est-elle morte à cause de la négligence d’une opératrice du Samu ?

Cela fait un an que Naomie Musenga, cette jeune femme de 22 ans, est morte dans la détresse la plus totale. Son appel au Samu de Strasbourg a été tourné en dérision par l’opératrice, aucun secours ne lui a été envoyé et elle est morte quelques heures plus tard chez elle. Depuis ses parents se battent pour savoir ce qu’il s’est réellement passé.

Nous savons désormais que leur fille, qui se plaignait d’atroces douleurs au ventre, est décédée à cause d’une intoxication au paracétamol. L’assistante de régulation est toujours suspendue, le responsable du Samu Bas-Rhin a démissionné et c’est au tour de la ministre de la Santé de s’emparer du dossier pour creuser le problème plus en profondeur : le système des urgences téléphoniques doit être réformé.

Quelles réformes pour les urgences téléphoniques ?

En France, trois numéros peuvent être composés pour joindre un service d’urgence : le 17 (police), le 18 (pompiers) ou le 15 (SAMU). Pour que les appels soient mieux traités, mieux triés, harmonisés et mieux répartis entre les service d’urgence, la ministre, Agnès Buzyn, souhaite que tous les appels arrivent au même numéro, le 112.

Elle envisage aussi des envois de messages par SMS pour ceux qui ne peuvent parler ou des appels vidéo pour montrer une plaie à l’opérateur. La géolocalisation de la victime est également une piste qui permettrait aux sercours de gagner du temps. Mais l’urgence la plus absolue est de recruter plus d’opérateurs téléphoniques de régulation médicale et de les former davantage. 

Maylis Choné

À lire aussi : Urgences

 

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La pneumonie : première cause de décès chez les enfants

La pneumonie : première cause de décès chez les enfants

Le 20 décembre 2018.

Une étude récente vient mettre en lumière un sujet dramatique : le nombre d’enfants qui meurent chaque année à cause d’une pneumonie. Et pourtant, c’est une maladie qui pourrait être facilement soignée.

Les pays pauvres, premiers touchés par la pneumonie des enfants

Les chiffres font froid dans le dos : en 2015, dans le monde, près d’un million d’enfants de moins de cinq ans sont morts à cause d’une pneumonie. Virale ou bactérienne, cette maladie tue chaque année, plus que la malaria, le Sida ou la malnutrition. Les premières victimes se trouvent dans les pays pauvres et plus spécialement en Inde, au Pakistan, au Nigéria, en RDC.

L’étude menée par l’ONG Save the Chrildren et les chercheurs de l’université de Johns-Hopkins (USA) avertit la communauté internationale et tente de la faire réagir pour sauver ces enfants d’une maladie que l’on sait soigner : si rien ne change, la pneumonie tuera près de 11 millions d’enfants de moins de cinq ans d’ici 2030.

Comment éviter une pneumonie ?

Dans les pays occidentaux, la pneumonie est relativement bien soignée. Les traitements antibiotiques qu’elle nécessite sont disponibles, l’hygiène des enfants et de leur entourage est meilleure que dans de nombreux pays en développement qui n’ont pas accès à l’eau potable. Autre geste pour l’éviter : l’allaitement maternel exclusif jusqu’à six mois, qui permet une bonne nutrition et renforce les défenses immunitaires du bébé.

Les vaccins contre le pneumocoque et contre le Hæmophilus (Hib) devraient également être davantage répandus pour éradiquer cette maladie : aujourd’hui, si l’on en croit les chiffres avancés par l’Alliance mondiale du vaccin Gavi, 170 millions d’enfants au monde ne sont pas vaccinés contre la pneumonie.

Maylis Choné

À lire aussi : 10 maladies classiques qui touchent les enfants

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Xanax et Valium parmi les 10 médicaments et drogues causant le plus de décès par overdoses aux États-Unis

L’alprazolam (Xanax) et le diazépam (Valium), qui sont des médicaments anxiolytiques de la famille des benzodiazépines, figurent parmi les 10 médicaments ou drogues ayant causé le plus de décès par surdoses aux États-Unis de 2011 à 2016, selon une étude publiée en décembre par les Centers for Disease Control and Prevention (CDC).

Les 10 médicaments et drogues les plus souvent mentionnés sur les certificats de décès appartiennent à trois classes :

Les 10 médicaments et drogues les plus fréquemment mentionnés se trouvaient souvent pris en combinaison.

Par exemple, presque tous (96 %) les décès par surdose impliquant l’alprazolam (Xanax) ou le diazépam (Valium) mentionnaient l’implication d’autres drogues. Alors que 50 % des décès par surdose de méthamphétamine et 69 % des décès par surdose de fentanyl étaient associés à une ou plusieurs autres drogues.

Les médicaments se classant du 11e au 15e rangs pour les décès par surdoses variaient d’une année à l’autre et incluaient :

Pour plus d’informations sur les benzodiazépines (Xanax, Valium, Lexomil…) et les antidouleurs opioïdes, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : CDC.
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Implants médicaux : très peu contrôlés, ils causent des milliers de décès et des millions de blessés

Les autorités sanitaires à travers le monde protègent peu les patients contre des implants mal testés qui peuvent rendre malade, blesser et parfois même tuer, selon une enquête mondiale du

portant sur les dispositifs médicaux tels que les pompes à insuline, les prothèses de hanches, les implants mammaires, les défibrillateurs, les stimulateurs cardiaques…

L’ICIJ, qui a déjà produit les enquêtes Panama et Paradise Papers sur les paradis fiscaux, s’est associé à plus de 250 journalistes et 58 médias dans 36 pays pour examiner comment les dispositifs sont testés, approuvés, commercialisés et contrôlés.

L’enquête montre que même les implants complexes à risque élevé sont soumis à des normes de sécurité inférieures à celles des médicaments.

Les dispositifs défectueux restent sur le marché mondial sans être rappelés alors que les blessures s’accumulent, rapporte le consortium. Les fabricants retirent les implants dans certains pays tout en continuant à les vendre dans d’autres.

Aux Etats-Unis seulement, ces dispositifs ont causé, au cours des dix dernières années, 82 000 morts, 1,7 million de blessés et 3,6 millions de défaillances.

Au Canada, au cours de la même période, 1 400 morts et plus de 14 000 blessés ont été rapportés, indique Radio-Canada.

Pour mettre de nouveaux produits sur le marché plus rapidement, rapporte l’ICIJ, de nombreuses entreprises de dispositifs médicaux font d’abord approuver leurs produits en Europe où la réglementation est l’une des plus légères du monde développé.

« Le chirurgien et chercheur torontois David Urbach, rapporte Radio-Canada, explique que peu de patients et même de médecins sont conscients des limites du système d’approbation et de surveillance des dispositifs médicaux. Essentiellement, ils sont “tous un peu expérimentaux”, même une fois approuvés par Santé Canada, indique-t-il.

Contrairement aux essais cliniques des médicaments, il est beaucoup plus difficile de tester ces dispositifs qui doivent être implantés lors de chirurgies. Les essais cliniques sont à petite échelle, plus courts et se limitent souvent à des cobayes animaux ou des cadavres, précise le Dr Urbach. »

Parmi les cas de dispositifs ayant causé des préjudices à de nombreux patients avant d’être rappelés, l’ICIJ rapporte notamment les cas de pacemakers et d’implants mammaires.

Radio-Canada, qui fait partie des médias partenaires du Consortium, rapporte le cas du filet chirurgical Gynecare TVT contre l’incontinence urinaire conçu par Ethicon, une division de Johnson & Johnson.

En 2008, l’agence de contrôle sanitaire américaine, la FDA, a lancé un avertissement aux chirurgiens américains et évoqué de « rares complications » liées à ces treillis chirurgicaux. Au cours des trois années suivantes, l’agence avait reçu pas moins de 2800 signalements. En 2011, elle révise sa position : parlant cette fois de « complications sérieuses » qui ne sont « pas rares ».

Santé Canada n’émettra pas d’avertissement aux chirurgiens avant 2010, deux ans après la première alerte de la FDA.

En 2012, Ethicon, annonce qu’il cesse la vente du produit ainsi que de trois autres treillis synthétiques pour des raisons commerciales. Dans un communiqué, la compagnie insiste sur le fait que sa décision n’est « pas liée à l’efficacité ou à la sécurité » des produits.

Lorsqu’il a été approuvé par Santé Canada en 2006, le treilli Gynecare TVT avait seulement été testé sur des animaux et des cadavres.

Radio-Canada rapporte également le cas d’une Canadienne qui a découvert par elle-même, en 2009, que la hanche artificielle Durom Cup, fabriquée par Zimmer, qu’elle portait était interdite aux États-Unis. Elle n’en avait jamais été avisée, ni par son médecin canadien ni par l’hôpital où elle a subi son intervention chirurgicale. En 2016, une entente à l’amiable avec des centaines de plaignants dans trois recours collectifs canadiens a été conclue.

Dans ces deux cas illustratifs, les patientes subissaient des effets néfastes douloureux et invalidants et devaient composer avec l’incrédulité de leur médecin.

Seulement une fraction des complications semblent être rapportées aux agences de santé, estime Madris Tomes, qui a travaillé comme analyste de données pour la FDA. Environ 14 % des incidents sont rapportés à l’agence américaine, et ce, même si leur déclaration est obligatoire pour les hôpitaux et établissements de santé, estime-t-elle. Au Canada, seuls les fabricants sont tenus de rapporter les complications.

Psychomédia avec sources : ICIJ, Radio-Canada.
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Plus de décès liés à la chaleur ou au froid ? Étude dans 18 villes françaises

Une étude, publiée en décembre 2018 dans la revue Environment International, a porté sur l’impact des températures chaudes et froides sur la mortalité dans 18 villes françaises, rapporte Santé publique France.

Mathilde Pascal et ses collègues ont analysé des données portant sur 18 villes de plus de 100 000 habitants représentant la diversité des climats observés en France métropolitaine :

  • océanique (Bordeaux, Le Havre, Nantes, Rennes et Rouen) ;
  • océanique altéré (Lens-Douai, Lille, Paris et Toulouse)) ;
  • semi-continental (Clermont-Ferrand, Dijon, Grenoble, Lyon, Nancy et Strasbourg)) ;
  • méditerranéen (Marseille, Montpellier et Nice).) ;

Ces 18 villes, couvrant une population de plus de 15 millions d’habitants, ont permis d’étudier l’influence de températures quotidiennes moyennes variant de -12 à +32 °C.

Pour chaque ville, la température « optimale » associée au risque de mortalité minimal a été identifiée. Le nombre de décès attribuables aux températures plus élevées (« chaleur ») et plus basses (« froid ») a ensuite été calculé.

« La température “optimale” varie de 13 °C à Lille à 22 °C à Paris, mettant en évidence une adaptation de la population au climat local. Les résultats montrent ainsi que les effets de la température ne sont pas restreints aux températures extrêmes.

Entre 2000 et 2010, 3,9 % de la mortalité totale dans les villes était attribuable au froid et 1,2 % à la chaleur.

L’étude montre que l’impact du froid débute deux jours après l’exposition et persiste au moins 21 jours. De plus, les températures très basses ne représentent qu’une faible part de la mortalité attribuable au froid, qui est davantage liée à des températures basses modérées mais fréquentes. À l’inverse, l’effet de la chaleur sur la mortalité est maximum le jour même de l’exposition et ne persiste que quelques jours.

Enfin, si les températures très élevées demeurent rares, elles représentent environ 30 % du poids total de la mortalité liée à la chaleur. Au-delà de températures moyennes allant de 23 à 28 °C selon la ville, chaque degré supplémentaire se traduit par une augmentation très rapide du risque de décès, justifiant une action particulière en cas de très fortes chaleurs. »

« Enfin, il n’a pas été retrouvé de différence dans la forme et l’intensité de la relation température-mortalité avant et après la mise en place du plan canicule en 2004. »

Santé publique France participe au réseau international Multi-City Multi-Country (MCC), coordonné par la London School of Hygiene and Tropical Medicine, qui mène des analyses similaires sur plus de 500 villes dans le monde.

Ce réseau produit notamment des estimations d’impact selon différents scénarios climatiques produits par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat). « Pour les villes françaises, les dernières publications de ce groupe montrent qu’il faut s’attendre d’ici 2100 à une augmentation d’environ 4 % de la mortalité liée à la température sous un réchauffement d’environ +3 °C. Seul un réchauffement inférieur à +2 °C, correspondant à l’objectif de l’accord de Paris, permettrait de limiter la hausse de cette mortalité. »

Santé publique France travaille également à explorer les synergies entre la température et la pollution de l’air.

Le froid tue beaucoup plus que la chaleur

Pour plus d’informations sur chaleur et la santé et sur le froid et la santé, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec sources : Santé publique France, Environment International.
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Dépendance à l’alcool : risque accru de décès avec le baclofène à forte dose

Le baclofène à forte dose utilisé pour le traitement de la dépendance à l’alcool est lié à des décès, selon une étude de la Cnamts et de l’Agence du médicament (ANSM) en collaboration avec l’Inserm.

L’étude a porté sur l’utilisation du médicament entre 2009 et 2015 et l’a comparé avec ceux ayant une autorisation de mise sur le marché pour cette indication : acamprosate (Aotal), naltrexone (Antaxone, Revia, Nalorex), nalméfène (Selincro) et disulfirame (Esperal).

L’étude estime à 213 000 le nombre de personnes qui ont utilisé le baclofène dans une autre indication que l’indication neurologique de l’autorisation de mise sur le marché (AMM), principalement dans le traitement de la dépendance à l’alcool (dans le cadre d’une recommandation temporaire d’utilisation).

Ceux recevant des doses quotidiennes élevées (>75 mg) sont minoritaires, mais leur part a augmenté passant de 3 % en 2013 à 9 % en 2015. Un peu plus de 1 % ont reçu des doses supérieures à 180 mg par jour.

Ils sont peu nombreux à poursuivre leur traitement dans la durée. Au cours des six premiers mois d’utilisation, seuls 10 % l’ont pris sans l’interrompre. Comme pour les médicaments indiqués dans la dépendance à l’alcool, plus de 4 personnes sur 5 débutant un traitement avec le baclofène l’arrêtent définitivement au cours des six premiers mois.

L’étude a aussi mis en évidence des usages hors AMM et hors RTU, vraisemblablement dans le traitement de la démence et des douleurs rhumatologiques. Ces usages peuvent apparaître notamment au travers des 11 500 personnes âgées de plus de 80 ans traitées par baclofène sur la période de 7 ans et des 3 000 patients pour lesquels le baclofène a été initié par un rhumatologue. Ces usages n’ont pas été validés par l’ANSM.

L’utilisation du baclofène est associée à un risque accru, augmentant avec la dose, d’hospitalisation et de décès par rapport aux traitements médicamenteux autorisés pour traiter la dépendance à l’alcool :

  • aux doses inférieures à 30 mg/jour, le risque d’hospitalisation est augmenté de 9 % et le risque de décès n’est pas augmenté ;

  • aux doses entre 30 et 75 mg/jour, le risque d’hospitalisation est augmenté de 12 % et le risque de décès n’est pas augmenté ;

  • pour des doses entre 75 mg/jour et 180 mg/jour, le risque d’hospitalisation est augmenté de 15 % et le risque de décès est multiplié par 1,5 ;

  • au-delà de 180 mg/jour, la fréquence d’hospitalisation est augmentée de 46 % et le risque de décès est multiplié par 2,27.

Le risque d’intoxication, d’épilepsie et de mort inexpliquée (selon le certificat de décès) s’accroît avec la dose de baclofène reçue.

« Le profil de sécurité du baclofène utilisé en dehors de l’indication neurologique est préoccupant, notamment lorsqu’il est reçu à fortes doses. Ces données amènent l’ANSM à engager dès à présent une révision de la RTU du baclofène dans l’alcoolo- dépendance, notamment en ce qui concerne les doses administrées. Par ailleurs, les résultats de cette étude seront pris en compte dans le cadre du dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché du baclofène dans le traitement de l’alcoolo-dépendance qui est actuellement en cours d’évaluation à l’ANSM. »

Pour plus d’informations, voyez les liens plus bas.

Psychomédia avec source : ANSM.
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Décès d’un adolescent à la suite d’une surdose de caféine

Décès d’un adolescent à la suite d’une surdose de caféine

Le 17 mai 2017.

Il aura suffi d’un soda, d’un café latte et d’une boisson énergisante pour que Davis Allen Cripe, un jeune Américain de 16 ans, meure d’un malaise cardiaque.

Une arythmie cardiaque due à une surdose de caféine

On ne cesse de le répéter : il faut faire attention à notre consommation de caféine. Un adolescent américain de 16 ans est décédé des suites d’une crise cardiaque, en Caroline du Sud, aux États-Unis, après avoir bu un soda Mountain Dew, un café latte et une boisson énergisante, le tout en deux heures. C’était le 26 avril dernier. Ensuite, il est allé en cours et c’est alors qu’il a été pris d’un malaise.

Les médecins qui l’on autopsié n’on remarqué aucune malformation cardiaque. Il était en parfaite santé et n’avait pas consommé d’alcool ou de drogue. Aucune trace de médicament n’a par ailleurs été trouvée. Il semblerait donc qu’il soit mort d’une une arythmie cardiaque due à une surdose de caféine. Les sodas Mountain Dew sont en effet des boissons sucrées contenant aussi de la caféine.

Ne pas dépasser les 400 mg de caféine par jour

En règle générale, un adulte ne doit pas dépasser les 400 mg de caféine par jour, soit l’équivalent de 4 à 5 cafés. Mais il semblerait qu’aux États-Unis, cette limite ne soit pas respectée, notamment par les adolescents qui boivent beaucoup de boissons sucrées contenant de la caféine, alors même que l’Académie des pédiatres américains recommande aux adolescents de ne pas dépasser les 100 mg par jour.

Le père du jeune homme a tenu à alerter les parents sur les dangers que courent les adolescents en buvant des boissons énergisantes comme on boit de l’eau. Pour rappel, une canette de 250 ml de Red Bull contient 52,5 mg de caféine. Si un jeune en boit deux par jour, ce sera le maximum autorisé. La caféine n’est pas anodine, elle peut limiter l’afflux de sang jusqu’aux organes et finir par tuer. 

Marine Rondot

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